Max Gallo - Le Peuple et le Roi

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Mais le Girondin Roland, ministre, répond : « La seule chose peut-être que l’Assemblée puisse se permettre sur les subsistances, c’est de proclamer qu’elle ne doit rien faire. »

Et cependant, il faut agir pour éteindre cette insurrection de la misère.

Saint-Just monte à la tribune de la Convention, regard fixe, boucle à l’oreille droite, cravate nouée à large nœud, cachant le cou.

« Un peuple qui n’est pas heureux n’a pas de patrie, lance-t-il. Il n’aime rien, et si vous voulez fonder une République, vous devez vous occuper de tirer le peuple d’un état d’incertitude et de misère qui le corrompt… La misère a fait naître la Révolution, la misère peut la détruire. »

Mais Saint-Just ne va pas au-delà de cette incantation vertueuse.

Alors, qu’offrir au peuple pour l’apaiser ?

La victoire des années ?

La gloire de combattre les tyrans, de faire « la guerre aux châteaux et d’apporter la paix aux chaumières », de propager la révolution, de supprimer les droits féodaux.

« Lorsque nous entrons dans un pays, c’est à nous de sonner le tocsin », déclare Cambon, fils d’un riche marchand d’étoffes de Montpellier, député à la Législative et à la Convention et qui, chargé des questions financières, pense aussi que le « pillage », le « butin » peuvent enrichir la République, et même la nourrir !

Mais il faut répondre vite à l’impatience populaire.

Alors juger le roi, le condamner, l’exécuter, c’est aussi le moyen commode de montrer au peuple que la République est impitoyable avec les puissants, dont le roi devient l’incarnation, le symbole.

Si on le tue, quel riche fermier, quel agioteur, quel financier, quel député ou ministre pourrait être à l’abri du châtiment ?

On ne sait comment combattre la misère, mais on sait juger et décapiter le roi.

Et le sang de Louis XVI peut étancher un temps, espère-t-on, la soif de justice et d’égalité du peuple.

37

La Convention va donc juger le ci-devant roi Louis XVI.

Et le mardi 13 novembre 1792 – il pleut et il fait frais, presque froid –, c’est le plus jeune des conventionnels qui prend la parole.

Il siège avec les Montagnards. C’est un exagéré, dit-on, proche de Robespierre, mais la plupart des députés ignorent jusqu’à son nom : Saint-Just. Et les murmures couvrent les premiers mots de ce jeune homme à la voix fervente, qui dit :

« J’entreprends, citoyens, de prouver que le roi peut être jugé… »

Mais il suffit de quelques phrases pour que le silence s’établisse, que les sans-culottes des tribunes se penchent en avant, comme pour mieux saisir les propos de Saint-Just, et commencer d’acclamer celui qui dit :

« Les mêmes hommes qui vont juger Louis ont une République à fonder…

« Et moi je dis que le roi doit être jugé en ennemi, que nous avons moins à le juger qu’à le combattre…

« Un jour peut-être les hommes, aussi éloignés de nos préjugés que nous le sommes de ceux des Vandales, s’étonneront de la barbarie d’un siècle où ce fut quelque chose de religieux que de tuer un tyran…

« On s’étonnera qu’au XVIII esiècle on ait été moins avancé que du temps de César : là le tyran fut immolé en plein Sénat, sans autre formalité que vingt-trois coups de poignard, et sans autre loi que la liberté de Rome. Et aujourd’hui on fait avec respect le procès d’un homme assassin d’un peuple, pris en flagrant délit, la main dans le sang, la main dans le crime ! » Saint-Just s’interrompt, reprend son souffle, laisse les applaudissements déferler, s’épuiser puis lance :

« Pour moi je ne vois point de milieu : cet homme doit régner ou mourir… Il doit mourir pour assurer le repos du peuple, puisqu’il était dans ses vues d’accabler le peuple pour assurer le sien. »

Les mots de Saint-Just résonnent maintenant dans un silence de nef :

« On ne peut point régner innocemment, dit-il : la folie en est trop évidente. Tout roi est un rebelle et un usurpateur… Louis XVI doit être jugé comme un ennemi étranger. »

Saint-Just lève la main pour retenir la tempête d’approbation qui s’annonce, roulant depuis les tribunes, entraînant la Montagne, puis toute la Convention.

« Il doit être jugé promptement… Il est le meurtrier de la Bastille, de Nancy, du Champ-de-Mars, des Tuileries : quel ennemi, quel étranger nous a fait plus de mal ?

« On cherche à remuer la pitié, on achètera bientôt les larmes, on fera tout pour nous intéresser, pour nous corrompre même. »

Saint-Just se hausse sur la pointe des pieds, les bras tendus, les mains agrippées à la tribune :

« Peuple, si le roi est jamais absous, souviens-toi que nous ne serons plus dignes de ta confiance et tu pourras nous accuser de perfidie. »

Les sans-culottes des tribunes se lèvent et leur ovation emplit la salle du Manège.

La voix de Saint-Just ne s’efface pas.

Elle est encore dans toutes les mémoires quand le ministre de l’intérieur, le Girondin Roland, annonce, le

20 novembre, qu’on vient de mettre au jour, dissimulée sous les lambris des Tuileries, une armoire de fer.

C’est le serrurier Gamain qui l’a construite avec le ci-devant roi, et c’est lui qui est venu en révéler l’existence. Elle contient la correspondance du roi avec les tyrans, avec ses frères et ses ministres émigrés – Calonne, Breteuil –, avec – la voix de Roland tremble – Mirabeau, et « tant d’autres qui ont siégé parmi nous », et auxquels le roi a versé des centaines de milliers de livres…

« Et toi Roland ? » crie quelqu’un depuis les tribunes.

On soupçonne le ministre girondin d’avoir fait disparaître des papiers le concernant et compromettants pour ses amis Brissot, Vergniaud, d’autres encore.

« Mirabeau, reprend-il, et Barnave, et Talleyrand. »

« Leurs têtes au bout de nos piques ! »

Et on scande : « Marat, Marat », car L’Ami du peuple avait dénoncé tous ces complices de la Cour.

La Convention décrète alors que quiconque proposera de « rétablir en France les rois ou la royauté sous quelque dénomination que ce soit sera puni de mort ! ».

Et Robespierre fait briser le buste de Mirabeau au club des Jacobins, et aussi celui d’Helvétius, ce persécuteur de Jean-Jacques Rousseau.

Un cortège de sans-culottes, hurlant des cris de vengeance, réclamant la mort pour le « gros cochon, sa putain, et toute leur descendance car la progéniture des tyrans ne saurait survivre », s’en va brûler le buste de Mirabeau en place de Grève.

Lorsque Robespierre, le 3 décembre, dit de sa voix aiguë : « Louis a été détrôné par ses crimes… la victoire et le peuple ont décidé que lui seul était rebelle, il est déjà jugé, il est condamné ou la République n’est point absoute », chacun pense à l’armoire de fer, à ces lettres de Louis XVI, appelant à l’aide les armées des tyrans afin qu’elles châtient son peuple.

« Louis a dénoncé le peuple français comme rebelle… reprend Robespierre.

« Je prononce à regret cette fatale vérité, mais Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive ! »

Les Montagnards voudraient que la sentence contre le roi soit prononcée sans débat, parce qu’il est « le seul rebelle » puisque le peuple a été victorieux.

Au contraire :

« L’Assemblée nationale décrète qu’elle s’occupera tous les jours depuis midi jusqu’à six heures du procès de Louis XVI. »

Et Louis Capet sera traduit à la barre de la Convention pour entendre la lecture de l’acte énonciatif de ses crimes et y répondre.

Et déjà, avant même qu’il soit entendu, la mort s’avance parce que le verdict est inéluctable :

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