Max Gallo - Le pacte des assassins
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Julia les avait protégées autant qu’elle avait pu, au risque de sa propre vie, car elle avait découvert au long de ces deux mille jours qu’aider l’Autre, dans cet univers de haine où les déportés de droit commun servaient d’exécuteurs aux SS, était la seule manière de garder vive l’Espérance, comme si l’altruisme, la générosité, le dévouement constituaient la preuve que l’homme n’était pas qu’un bourreau, un assassin, qu’on pourrait un jour bâtir une société dont la peur et la violence ne seraient pas les ressorts.
Julia avait donc partagé son pain, aidé telle ou telle déportée maladroite à finir sa tâche dans cet atelier de couture où on les entassait pour confectionner des uniformes, nuit et jour, dans une atmosphère torride. Les jambes gonflaient, se couvraient d’ulcères, et quand enfin on avait le droit de rejoindre sa baraque, certaines pouvaient à peine marcher. Mais il fallait encore se tenir immobile sur la place d’appel où les chiens-loups des SS aboyaient, la bave débordant de leur gueule, et parfois ils se jetaient sur une détenue et la lacéraient.
Peut-être était-ce ce don de soi qui avait donné à Julia la force de survivre ?
Plus tard, beaucoup plus tard, quand je la rencontrai à Cabris, durant l’année 1989, et qu’elle était devenue depuis des décennies déjà cette femme apaisée et déterminée, maîtrisant ses émotions, ses souvenirs, elle me dit :
— J’ai survécu, j’ai été dans l’obligation de survivre parce que j’ai toujours trouvé des personnes auxquelles j’étais nécessaire.
Mais elle me confia aussi combien son comportement avait suscité la haine.
Les mouchardes des SS, de la Gestapo, l’avaient à plusieurs reprises dénoncée parce qu’elle aidait les Témoins de Jéhovah.
Et elle avait dû aussi compter sur l’hostilité des communistes qui, parce qu’elle leur avait décrit l’URSS telle qu’elle était, l’avait accusée d’être une « hitléro-trotskiste ».
L’aveuglement et le fanatisme de ces femmes courageuses qui avaient osé se dresser contre les nazis avaient accablé Julia.
« Les communistes allemandes et tchèques, raconte-t-elle dans un de ces carnets, m’avaient accusée d’être au service des SS.
On m’avait prévenue que certaines d’entre elles avaient décidé de m’éliminer soit en me désignant pour un “transfert”, à l’insu des SS, soit en me tuant.
Je n’ai pas eu la volonté de me défendre, j’ai simplement dit à la responsable des communistes du camp, Karla Bartok :
— Toi et celles qui te suivent, vous êtes de la même bande que les SS ; entre vous, c’est le pacte des fanatismes, le pacte germano-soviétique ! Le pacte des assassins !
J’ai craint, tant son regard était chargé de haine, qu’elle n’aille se jeter sur moi pour m’étrangler.
Mais ce jour-là arrivait à Ravensbrück le premier convoi de femmes russes déportées pour fournir de la main-d’œuvre servile au III eReich.
Karla Bartok avait décidé de les accueillir au nom des communistes du camp et elle avait sans doute imaginé qu’elle allait ainsi renforcer son organisation avec ces nouvelles militantes grandies sous le pouvoir soviétique.
Lorsqu’elles ont eu compris qui était Karla Bartok, les Russes l’ont insultée, chassée à coups de poing et de pied, criant leur haine des communistes et de Staline, racontant comment on avait déporté des millions de paysans, arraché les enfants à leur mère, et comment, durant la famine en Ukraine, certaines mères en avaient été réduites à dévorer leurs nouveau-nés.
Je savais cela, je l’avais dit, mais que des femmes soviétiques viennent confirmer mes propos a bouleversé Karla Bartok.
Je l’ai vue perdre la raison, errer dans le camp, gesticuler, hurler, se battre contre ses camarades qui cherchaient à la calmer, à la retenir, à dissimuler son état aux kapos et aux SS.
Elle a cessé de s’alimenter, restant les yeux fixes, ne se rendant pas aux appels, et elle a été bientôt conduite à l’infirmerie, ce mouroir où, m’a-t-on affirmé, elle répétait, sa raison tuée par la folie : “Staline, je t’aime !”
Un matin, on l’a jetée dans le camion des “transférées”, celles qui deviendraient cendre et fumée.
« J’ai alors décidé que je n’évoquerais plus ce que je savais de l’Union soviétique, ni ce que j’avais subi. Il fallait, pour que les déportées communistes acceptent d’entendre la vérité, qu’elles croient à l’honnêteté de celle qui la leur dévoilait.
Or la guerre et le camp étaient des écoles de la suspicion et de la trahison.
On ne faisait confiance qu’à ses coreligionnaires, Témoins de Jéhovah ou membres du Parti communiste.
Je n’étais ni d’une religion, ni de l’autre.
Je m’étais dépouillée des certitudes du fanatisme.
Je priais seule, non en groupe.
Je ne recherchais plus la camaraderie partisane, mais l’amitié.
« Je l’ai trouvée à Ravensbrück lorsque j’ai rencontré Isabelle Ripert.
Elle était communiste, mais j’ai pu me confier à elle sans qu’elle m’accusât. Je ne cherchai pas davantage à la convaincre. Et de même lorsque je l’ai retrouvée à Paris, en 1949, quand nous sommes restées si longuement assises l’une en face de l’autre, nous tenant par les poignets, les mains nouées.
« Nous avions alors choisi des chemins différents, moi témoignant en faveur de Kravchenko au procès qu’il avait intenté contre Les Lettres françaises , l’hebdomadaire communiste, elle gardant le silence en dépit de ce qu’elle savait des conditions de la disparition de son père, l’avocat François Ripert, et de son frère, Henri Ripert, l’un et l’autre envoyés à la mort par les communistes, et d’abord Alfred Berger.
Mais je n’ai jamais reproché à Isabelle Ripert d’avoir choisi de se taire.
Elle et moi avions compris, au camp et dans la souffrance, que le bien le plus précieux est le respect de la liberté de l’Autre. »
45.
Julia est assise dans la salle où siège le tribunal de la 17 echambre correctionnelle de la Seine.
Elle ne quitte pas des yeux l’avocat Pierre Doucet qui plaide pour Les Lettres françaises contre Victor Andreïevitch Kravchenko.
Maître Doucet s’indigne que l’ingénieur ukrainien ait intitulé son livre de témoignage J’ai choisi la liberté.
— C’est l’Armée rouge, la libératrice des camps de concentration nazie, qui est le symbole de la Liberté !, clame-t-il. Vous, en désertant en pleine guerre, vous avez choisi non pas la liberté, mais la trahison ! Les témoins que vous avez cités vous ressemblent : ils n’invoquent la liberté que pour masquer leur culpabilité. Qui peut accorder le moindre crédit à cette Julia Garelli dont le père a été exécuté par les partisans antifascistes italiens parce qu’il était l’un des plus proches collaborateurs – et ce, dès 1920 – de Mussolini ? Et l’on voudrait nous faire croire que cette comtesse Garelli était une communiste injustement persécutée par le pouvoir soviétique ? Ce n’était qu’une espionne au service du fascisme, puis du nazisme, démasquée, condamnée à juste titre, expulsée dans son pays d’adoption, l’Allemagne de Hitler, et continuant son travail d’espionne au service des SS parmi les déportées de Ravensbrück !
Maître Doucet tend le bras vers Julia Garelli :
— Elle est personnellement responsable de la mort de Karla Bartok, une communiste tchèque, une résistante héroïque, reprend-il. Comment cette femme-là ose-t-elle parler de liberté ? C’est de trahison qu’il s’agit, de complicité avec les nazis ! Et vous avez entendu ce que nous a révélé Alfred Berger…
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