Max Gallo - Le pacte des assassins

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Et Julia se souvenait d’Heinz Knepper décrivant avec effroi la même affiche.

— J’étais à Kharkov, poursuit Arthur Orwett. Je n’ai jamais vu autant d’enterrements, aussi hâtifs, et dans les rues des cadavres qu’on n’avait même pas eu le temps de ramasser. À la gare, des trains arrivaient, leurs wagons à bestiaux chargés de morts. Quand on faisait glisser les portes, les cadavres amoncelés se déversaient sur le quai. J’ai vu cela. Je l’ai écrit, mais personne n’a commenté mon reportage, ne s’est étonné de cette famine qui ne résultait ni de la sécheresse, ni de la guerre, mais d’une politique de réquisitions, d’extermination délibérée par les déportations, les exécutions, les expulsions, le pillage des récoltes vendues à l’étranger.

Arthur Orwett s’est levé. Il a hésité, puis il a baisé la main de Julia en lui répétant qu’elle ne devait pas rentrer en Russie, que ce pays n’était plus qu’un vaste camp de concentration où le pouvoir était entre les mains des hommes à casquettes vertes, les soldats du NKVD.

Elle a aussitôt regretté de l’avoir laissé partir.

Elle est remontée dans sa chambre et elle est restée longtemps immobile, recroquevillée dans un fauteuil, ses bras serrant ses jambes repliées contre sa poitrine, comme si elle avait voulu protéger ce sentiment étrange, irraisonné : l’espérance – mais aussi ce désir qu’Arthur Orwett avait fait renaître en elle.

Et, soudainement, les mots des prières de l’enfance avaient empli sa bouche et il avait bien fallu qu’elle les prononce, que ses lèvres remuent, qu’elle réentende ce murmure du Notre Père, sinon elle aurait étouffé – et prier ainsi l’apaisait.

Elle avait de cette manière remercié Dieu pour lui avoir accordé ce regain de vie.

Elle était décidée à rejoindre Arthur Orwett, mais, elle le jurait, elle n’abandonnerait pas Heinz Knepper. Elle rentrerait à Moscou. Elle affronterait les tortionnaires et les juges. Elle irait au bout de son calvaire. Elle accepterait la crucifixion.

Mais, auparavant, elle vivrait cette résurrection dont elle rendait grâces à Dieu.

Elle s’était levée d’un bond. Elle avait téléphoné au numéro qu’Orwett lui avait laissé.

Il avait décroché dès la première sonnerie et, avant qu’elle ait pu prononcer un mot, il avait dit qu’il attendait son appel, qu’il était sûr qu’elle lui téléphonerait, qu’il allait passer la chercher à l’hôtel.

Elle avait préparé en hâte son sac de voyage avec ce qui lui était nécessaire pour quelques jours.

Dans le hall de l’hôtel, elle s’était dirigée vers l’homme qui, depuis son arrivée à Berlin, la suivait sans même se dissimuler.

Il avait été décontenancé quand elle s’était adressée à lui. Elle reviendrait, lui avait-elle dit : il n’aurait qu’à l’expliquer à Sergueï Volkoff : elle avait besoin de liberté. Même lui pouvait comprendre cela, n’est-ce pas ?

Après, elle serait entre les mains de Dieu.

37.

« Nous n’étions qu’un couple qu’on aurait pu croire en voyage de noces.

Nos corps, le jour et la nuit, ne pouvaient se tenir éloignés l’un de l’autre.

Nous lisions, nos bras passés autour de nos cous, les journaux qu’on déposait chaque matin sur la table rugueuse, dans la véranda de l’hôtel où nous prenions nos petits déjeuners.

La guerre semblait proche. Nous avions été emportés depuis plus de vingt ans par les éruptions de ce siècle et nous regardions la lave se répandre comme si ce fleuve rouge ne nous concernait pas.

Hitler martelait qu’il voulait la liberté pour les populations allemandes des Sudètes, et sa voix, ses aboiements remplissaient l’hôtel.

Les clients applaudissaient, le visage illuminé, tournés vers le poste de radio, puis saluaient, bras levé, en criant “Sieg Heil !”.

Aux murs du bar et de la salle à manger de l’hôtel étaient accrochés des drapeaux à croix gammée.

À l’aube, des adolescents passaient sur la route en chantant, martelant le bitume.

De tout cela nous ne parlions pas.

Nous nous aimions avec la frénésie, l’impatience des naufragés qui jettent dans le brasier tout ce qui peut brûler, parce qu’ils savent que le navire qui passe au large de leur île est le dernier à s’aventurer si loin des ports, et qu’ils jouent leur vie.

Alors nous faisions un feu d’enfer, puis nous marchions enlacés sur la plage.

Le sable avait la même couleur grise que la Baltique dont les vagues alanguies venaient s’étendre à nos pieds.

« Nous avons vécu ainsi près de vingt jours, puis deux inspecteurs de la Gestapo, fort courtois, sont venus nous indiquer que le séjour des étrangers sur le littoral baltique était désormais interdit, et que nous devions regagner Berlin.

À cet instant même, le feu s’est éteint.

Nos corps se sont éloignés, nos mains séparées.

Un dernier flamboiement au moment de nous quitter sur le quai de la gare de Berlin.

Nous sommes restés serrés l’un contre l’autre plusieurs minutes. Nous avons prononcé les mêmes mots :

— Ne meurs pas trop tôt.

Mais les portières des taxis que nous refermions sur nous ont claqué comme des détonations.

Je ne me suis pas retournée pour le voir s’éloigner. »

Ces lignes, je ne les ai pas lues dans le journal de Julia Garelli, mais dans le livre publié à Londres en octobre 1945 par Arthur Orwett sous le titre : L’Imposture rouge.

Ce gros volume, dédié à « J. G. l’héroïque », dresse un tableau impitoyable de la Russie soviétique depuis les années 1920.

Il fit scandale dans le climat d’euphorie qui suivit la victoire des Alliés sur le nazisme.

Toute la presse célébrait l’admirable Armée rouge qui, à Stalingrad, avait renversé le cours de la guerre, puis avait libéré Auschwitz, et dont la marche triomphale s’était conclue dans le bunker de Hitler, à Berlin.

Staline était L’ Oncle Joe. Il avait su galvaniser son peuple. L’on exaltait le sacrifice de vingt millions de Russes.

Et voici qu’Arthur Orwett rappelait dans L’Imposture rouge les actes de cannibalisme suscités par la famine qui avait été délibérément provoquée par le débonnaire Oncle Joe pour mater les paysans ukrainiens.

Il évoquait la terreur, les déportations dans ces camps administrés par le goulag, une pieuvre administrative qui gérait des dizaines de millions d’esclaves parqués dans le Grand Nord, au-delà du cercle polaire, dans les steppes de Karaganda, aux confins de la Chine, en Sibérie et en Extrême-Orient soviétique.

Orwett racontait aussi sa collaboration avec le Komintern contre les nazis en Allemagne, aux côtés de Willy Munzer, de Thaddeus Rosenwald, puis son action durant la guerre d’Espagne où il avait tenté de s’opposer aux liquidations, organisées par les agents soviétiques, de républicains soupçonnés d’être des opposants à Staline. Mais il n’avait pas cessé pour autant de combattre les franquistes et de révéler à une Europe engourdie, passive, la menace fasciste.

Cette lutte-là contre Hitler lui avait paru si primordiale qu’il avait d’abord hésité à dénoncer « l’imposture rouge », ce rapprochement qu’il avait vu s’ébaucher entre le Reich et l’URSS.

Cette complicité d’où ne pouvait surgir que la guerre avait été dévoilée quand, le 23 août 1939, avait été signé à Moscou, par Ribbentrop et Molotov, sous l’œil patelin de Staline, le Pacte germano-soviétique.

Mais il n’avait servi à rien de le condamner : la guerre, quelques jours plus tard, avait embrasé le monde.

Munzer, Rosenwald, Trotski, des dizaines de milliers d’autres avaient été assassinés par les tueurs de Staline. Et la victoire les avait enfouis dans l’oubli.

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