Max Gallo - Le pacte des assassins

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Sergueï Volkoff me lâche le bras et sourit :

— … mais Willy Munzer est mort, chère camarade Garelli. C’est son ombre que vous avez rencontrée. Munzer n’est plus rien. En revanche, il est contagieux. Il ne faut pas côtoyer la mort, Julia, elle vous enveloppe dans son suaire et vous entraîne avec elle.

Il me raccompagne dans le hall, murmure que je dois attendre à l’hôtel Prinz Eugen. Le “Centre” décidera de la date de mon retour et peut-être lui-même aura-t-il la joie de m’accompagner.

« Je rentre à l’hôtel d’un pas lent, avec la sensation d’être suivie, mais je n’ose même pas me retourner.

Je souhaite que l’homme dont il me semble entendre le pas derrière moi s’approche, me tue d’une balle dans la nuque, mette ainsi fin à ce calvaire qu’il me faut endurer.

Mais on me laisse rejoindre l’hôtel.

Je téléphone aussitôt à Willy Munzer.

— Ils savent tout de toi, de moi, Willy, et ils vont te tuer.

Il reste un moment silencieux.

— Évidemment, dit-il enfin d’un ton calme. Qu’as-tu décidé ?

Je ne peux répondre, comme si j’étais devenue une outre vide, un corps flasque.

— Pars cette nuit même. Prends le train pour Paris. Ils te tueront aussi, mais ce n’est peut-être pas le pire. Ils te garderont vivante pour mieux te laisser pourrir.

Je m’accroche à ce mot : “vivante” ; je dis une nouvelle fois que c’est peut-être le sort qu’ils ont réservé à Heinz et que je veux le tirer de cette fosse où ils l’ont enfoui. J’imagine un instant qu’ils nous relégueront dans un village sibérien comme le tsar le faisait avec ses opposants.

Tous les socialistes révolutionnaires, les bolcheviks ont connu cela.

— Les derniers tsars étaient des êtres civilisés !, s’insurge Willy Munzer. Lui, est un barbare et tu le sais, Julia.

« Je pense à cet Ivan le Terrible dont Il se réclamait, aux boyards menacés dont Il disait que personne aujourd’hui ne connaissait plus les noms. Alors Il agissait comme ce tsar, Il assassinait par millions, et les corps anonymes serviraient, imaginait-Il, de fondations au nouveau régime. Sauf qu’à moi les noms des morts étaient familiers.

Le dernier : Alexandre Meskine.

Avant lui : Vera et Maria Kaminski.

« J’ai de nouveau pleuré.

Et je n’ai pas eu la force de refuser de recevoir cet écrivain et journaliste anglais, Arthur Orwett, dont Willy Munzer m’assurait que je devais le rencontrer, l’écouter. »

36.

« Ce 15 mai 1938, écrit Julia Garelli dans son journal, lorsque, après avoir parlé près de quatre heures avec Arthur Orwett, je me suis retrouvée seule dans la chambre de l’hôtel Prinz Eugen, j’ai compris ce que signifiait le mot résurrection.

Il m’a semblé que mon corps et mon âme avaient retrouvé la légèreté, la confiance, voire même l’enthousiasme et l’énergie qui les habitaient au sortir de l’adolescence, quand j’avais osé à dix-sept ans accueillir dans ma chambre, dans le palais des Garelli, Heinz, prisonnier allemand, officier de l’armée autrichienne, évadé, un ennemi, donc.

J’avais à nouveau la même envie de vivre, de prendre tous les risques, non pour une raison précise, faire triompher un idéal, sauver Heinz Knepper, mais tout simplement parce que le désir, l’élan, l’espérance étaient de nouveau en moi.

Il m’avait suffi de croiser le regard d’Arthur Orwett alors qu’il se tenait debout près de la table du restaurant de l’hôtel où nous devions déjeuner.

Puis j’avais entendu sa voix. Il avait dit :

— Je connais votre vie peut-être mieux que vous ne la connaissez, parce que je l’ai étudiée. J’ai pensé à faire de vous une héroïne du roman auquel je rêve depuis une dizaine d’années et qui raconterait des vies ressemblant à la vôtre.

Les mots qu’Orwett prononçait avaient peu d’importance, sa voix m’enveloppait, me pénétrait, et j’avais l’impression que ma poitrine, mon ventre en étaient irradiés.

J’avais envie de rire, et c’était une sorte de réflexe musculaire, instinctif, non le fruit d’une réflexion. Mon corps était devenu ma raison, comme il l’était dans ma jeunesse. L’instinct était alors ma manière de penser.

Nous nous sommes assis.

Il était si grand que ses genoux touchaient les miens. Ses jambes, quand il les eut allongées, encadraient ma chaise et j’apercevais ses chevilles et ses pieds dépassant des plis de la nappe qui frôlaient le parquet.

Et cela me donnait à nouveau envie de rire.

Il a commencé à raconter sa propre vie, son engagement à dix-sept ans dans les troupes britanniques, les tranchées, les gaz. Puis 1918, les premiers articles, les reportages en Allemagne, la tentation communiste, mais il avait refusé d’y céder, par peur de ne point pouvoir garder cette liberté de plume, cette indépendance du regard qui étaient les ressorts de sa vie.

Mais il avait aidé Willy Munzer, rencontré Thaddeus Rosenwald et Heinz Knepper.

Il s’était rendu à plusieurs reprises en Russie et, parce qu’il avait écrit des articles qui incitaient les gouvernements anglais et français à laisser le peuple russe choisir librement son destin, fut-il révolutionnaire, si tel était son vœu, les dirigeants soviétiques l’avaient autorisé à parcourir le pays… »

Julia écoute. Elle est fascinée comme une jeune fille qui rencontre un héros. Et celui-ci s’interrompt souvent, la questionne, lui répète qu’elle sera le personnage central de son prochain livre si elle l’y autorise, car sa vie est exemplaire de ce siècle, celui des grandes transgressions : elle, comtesse vénitienne, n’est-elle pas devenue révolutionnaire ?

Voilà plus de deux heures qu’ils se parlent. La salle du restaurant s’est vidée et ils passent dans le salon aux grands fauteuils de cuir noir.

Dans la pénombre, Julia a le sentiment que leurs corps se sont déjà rejoints, même s’ils se font face, mais Arthur Orwett s’est penché en avant, les coudes appuyés sur ses cuisses, les mains nouées comme pour une prière.

— Ne retournez pas à Moscou, murmure-t-il. Willy Munzer m’a fait part de vos hésitations, mais vous ne sauverez pas Heinz Knepper, vous vous sacrifierez inutilement.

Elle se sent si forte, si sûre d’elle, depuis qu’elle est à côté d’Orwett, qu’elle ne lui répond pas, ne le quittant pas des yeux. Il a des cheveux couleur jais, drus mais soigneusement peignés, brillants, plaqués sur son crâne carré. Le visage est volontaire, la bouche charnue. Elle fixe ses doigts longs, ses larges paumes.

Il a vu les Soviétiques agir en Espagne, dit-il. Ils ont assassiné ceux qu’ils soupçonnaient d’être trotskistes ou anarchistes. Les Russes n’acceptent que ceux qui se soumettent à leurs diktats et ils ont réduit leur politique à la défense de leur pouvoir à n’importe quel prix. Peu importe que crèvent les républicains espagnols, les antinazis !

Il s’interrompt.

— Je sais ce que souhaite Staline, reprend-il : un accord avec Hitler, et vous êtes là pour le préparer, créer le climat, tout comme vous étiez à Venise en juin 1934.

Elle a l’impression qu’il se rapproche davantage.

Il lui répète qu’elle ne doit pas rentrer à Moscou, qu’il obtiendra sans difficulté, pour elle, le droit d’asile politique en Grande-Bretagne. Il l’interviewera. Elle écrira un livre de souvenirs.

Puis, tout à coup, il ferme les yeux et parle d’une voix sourde.

Il était en Ukraine, dit-il, au moment de la famine, du grand massacre organisé par Staline pour faire plier les paysans – peut-être huit millions de morts.

Il a vu des affiches montrant une mère éplorée, famélique, les yeux comme des trous, et à ses pieds un nouveau-né. L’affiche était barrée par ces mots en grosses lettres rouges : “Manger son enfant est un acte barbare.”

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