Max Gallo - Le pacte des assassins

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Par une fin d’après-midi, Heinz Knepper les avait rejoints. Julia s’était efforcée de rester impassible alors que son corps tremblait en le revoyant, après des mois, si amaigri. Il raconta comment on l’avait enfermé à la prison de Moabit, mais sa cellule était devenue un « salon politique ». Les Allemands patriotes recherchaient l’entente avec la Russie et les officiers de la Reichswehr étaient les plus fervents partisans de cet accord avec l’« Est », contre l’« Ouest » et cette France rapace.

Julia avait écouté Heinz sans le quitter des yeux, mais il s’adressait d’abord à Thaddeus Rosenwald et elle avait eu l’impression que la passion politique avait englouti chez lui tout autre sentiment.

On avait rapporté à Heinz que le chef d’un nouveau parti nationaliste, Adolf Hitler, expliquait à ses camarades « qu’il aimerait mieux être pendu dans une Allemagne bolchevique que vivre heureux dans une Allemagne française, et qu’il préférait que 500 000 fusils soient donnés aux communistes allemands plutôt que de les voir remettre, comme le diktat de Versailles le prévoyait, à la France et à l’Angleterre ».

Rosenwald remplissait les coupes et Julia trempait ses lèvres dans les bulles frémissantes, cependant que Rosenwald murmurait qu’il allait leur laisser la nuit pour bavarder un peu – il riait –, mais, dès le lendemain, il fallait que Julia dîne avec le colonel Erwin von Weibnitz, l’aide de camp du chef de la Reichswehr, le général von Seeckt. Un pion majeur qu’il fallait définitivement convaincre que l’alliance avec la Russie bolchevique était, pour l’Allemagne, la seule manière de desserrer le nœud coulant avec lequel les Français voulaient l’étrangler.

— C’est un homme de votre caste, avait conclu Thaddeus Rosenwald. Il va s’agenouiller devant vous comme nous le faisons, n’est-ce pas ?

Il s’était levé, avait murmuré que la nuit serait brève, et, en souriant, leur avait conseillé de ne pas trop s’attarder au salon.

De cette nuit avec Heinz Knepper à l’hôtel Kœnig de Berlin, Julia écrit seulement :

« Retrouvailles avec Heinz. Gestes ardents. Âmes glacées. Une autre passion dévore Heinz. Il a l’impression de tenir le sort de millions d’hommes entre ses mains.

Qui suis-je, face à cela ? Peut-être un souvenir.

“Ma chère camarade”, dit-il en me quittant, et il ajoute même : “Bonne chance. Beaucoup dépend de toi.” »

Le lendemain, dans ce même salon de l’hôtel Kœnig, elle avait vu s’avancer vers elle le colonel Erwin von Weibnitz qui s’était étonné de la trouver seule, parce qu’il était censé rencontrer Thaddeus Rosenwald qu’il appelait le prince Bachkine. Sans lui répondre, elle l’avait invité d’un geste un peu dédaigneux à s’asseoir auprès d’elle.

Il avait claqué les talons, puis, lorsqu’elle avait dit qu’elle était la comtesse Garelli, il s’était exclamé : il avait eu l’honneur d’être présenté à Rome au comte Lucchino Garelli.

— Mon père, avait-elle murmuré.

Il avait alors égrené les noms de ses amis de la noblesse italienne, puis, tout à coup, il s’était interrompu : savait-elle que ce prince Bachkine n’était qu’un émissaire bolchevique dont la Reichswehr connaissait la véritable identité ?

— Dînons, avait seulement répondu Julia.

Il s’était levé, lui avait offert son bras.

Cet homme-là ne marchait pas, il frappait seulement le sol avec l’assurance d’un conquérant, viril de la pointe des cheveux aux talons des bottes. Mais Julia ne le craignait pas. Erwin von Weibnitz était incapable d’imaginer la joie funèbre qu’elle ressentait à le séduire, à le conduire là où elle voulait alors qu’il croyait être le maître du jeu. Elle l’avait interrogé tout au long du dîner et il s’était confié comme n’importe quel homme, avec complaisance.

Il n’était pas dupe, disait-il, des intentions de ce faux prince Bachkine. Les bolcheviks voulaient sortir de leur isolement et la Reichswehr avait besoin des plaines russes pour faire évoluer ses troupes, ses tanks, y construire des aérodromes, s’y entraîner. L’Allemagne devait, face à la France, trouver un allié à l’Est. Bolchevique ? Pourquoi pas ? Il fallait parfois souper avec le diable.

Il s’inclinait devant elle. Il n’était pas le diable. Les bolcheviks non plus, pas davantage que les membres des Sections d’Assaut du parti nazi. Chaque guerre, chaque révolution faisait surgir des hommes nouveaux. S’ils étaient décidés à combattre l’anarchie, alors il fallait que les forces de la tradition s’associent à eux, parce que mieux valait l’ordre, quel qu’il fut, qu’une société brisée, décomposée.

— Après, nous les ferons rentrer dans le rang à coups de crosse ou de sabre, si nécessaire.

Julia avait beaucoup bu, riant parfois un peu trop fort, puis elle avait quitté la salle à manger de l’hôtel Kœnig en titubant au bras du colonel von Weibnitz.

10.

Le colonel Erwin von Weibnitz n’évoque jamais, dans ses mémoires restés inédits, mais dont j’ai trouvé une copie au sanctuaire des archives de Cabris, ses relations avec la comtesse Julia Garelli.

Il écrit seulement :

« Mes contacts personnels avec des membres de la délégation bolchevique, venue à Gênes pour participer à la conférence internationale sur la paix en Europe, m’ont permis de favoriser la conclusion du traité de Rapallo entre notre pays et la Russie soviétique. Ce fut l’acte diplomatique le plus important de l’après-guerre, et il joua un rôle majeur dans la reconstruction d’une armée allemande, celle-là même qui servit de noyau et de socle à la Wehrmacht. »

C’est peu, et grâce aux carnets de Julia Garelli-Knepper, eux-mêmes complétés par les souvenirs du ministre des Affaires étrangères russe, Tchitcherine, j’ai pu reconstituer cette semaine du mois d’avril 1922 où fut en effet conclu le traité de paix entre l’Allemagne et la Russie, dont la signature fut une surprise pour toutes les délégations de nombreux pays rassemblés à Gênes sous la présidence de Lloyd George et qui, aussitôt, se dispersèrent.

« Les diplomates anglais et français ne sont que des étourneaux, et notre traité les a affolés. Qu’ils piaillent ! », s’exclama Thaddeus Rosenwald dont Julia Garelli rapporte le propos à la date du 17 avril 1922, au lendemain de la signature du traité entre Allemands et Russes.

Les Allemands étaient installés à Gênes à l’hôtel Miramar aux côtés des autres délégations.

Pour marquer leur différence – n’étaient-ils pas des bolcheviks opposés au monde capitaliste ? – les Russes avaient choisi de résider à Rapallo, à l’hôtel Europa. Mais Julia Garelli comme Thaddeus Rosenwald logeaient à l’hôtel Excelsior, sur l’autre rive du petit port italien.

Chaque jour, Erwin von Weibnitz quittait Gênes pour Rapallo, situé à trente-sept kilomètres. Il conduisait lui-même la voiture en empruntant la route côtière, ébloui par la luminosité du ciel et de la mer, les parfums de sel et de fleur, la douce légèreté de l’air. Il ne se rendait pas auprès des Russes, mais montait dans la chambre de Julia Garelli.

Julia ne bougeait pas. Elle était installée sur une chaise longue, au bord de la vaste terrasse qui prolongeait la chambre. Elle ne se lassait pas du panorama qui se déployait devant elle et qu’elle dominait, la chambre étant située au quatrième étage.

Elle écoutait cependant les propos qu’échangeaient à mi-voix Erwin von Weibnitz et Thaddeus Rosenwald.

Ces conversations devaient rester secrètes.

Lloyd George voulait constituer un front uni contre la Russie afin de forcer celle-ci à rentrer dans le droit commun, à renoncer à ses ambitions et à sa propagande révolutionnaires. Les Russes, eux, entendaient empêcher Lloyd George de réussir.

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