Max Gallo - Le pacte des assassins
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Moi, je n’étais que le masque futile, le leurre, l’appât dont Thaddeus se servait pour distraire, séduire ces officiers prussiens qui voulaient obtenir le droit d’entraîner leurs troupes sur le territoire de la Russie, loin du regard des enquêteurs français ou anglais chargés de s’assurer que la Reichswehr respectait les obligations du traité de Versailles – ce diktat, comme disait Thaddeus.
C’était le mot de passe, la formule magique qui créait entre les Allemands et nous un climat de complicité. Thaddeus me présentait avec emphase comme “la comtesse Garelli, une patriote italienne issue de l’une des plus vieilles familles vénitiennes. Elle nous a rejoints parce qu’elle refuse la soumission de son pays à l’impérialisme franco-anglais”.
Puis il m’abandonnait quelques instants avec ces messieurs de la Reichswehr, le temps pour moi de les séduire, et j’ai pris plaisir à jouer ce rôle. Une nouvelle révolution dans ma vie…
Je n’ai rien raconté de cela à Willy Munzer. Je lui ai simplement dit que j’avais servi les Soviets, couchée dans des draps frais.
« Il en bégaie et c’est moi qui l’interroge.
J’ai appris à susciter les confidences. Tous ces hommes ont tant besoin de se confesser !
Je laisse Munzer poser sa main sur ma cuisse, appuyer son menton sur mon épaule. Il murmure à mon oreille.
Il faut que je sache que tout a changé, à Moscou. Lénine n’est plus qu’un vieil impotent aphasique, paralysé, sénile, incapable de lire, d’écrire. Il bave, il regarde le monde avec les yeux d’un enfant apeuré, dépendant.
— Staline a flairé le cadavre. Il a planté ses crocs dans toutes les nuques, et en une année il a pris le contrôle du Parti. Trotski est le seul à résister, mais la meute a reconnu en Staline le tueur qui va vaincre, elle se soumet. Staline la nourrit : par mois, chaque cadre supérieur du Parti touche douze kilos de viande, plus d’un kilo de beurre, autant de sucre, cinq kilos de riz, des cigarettes, des allumettes. On meurt de faim dans notre grande URSS, mais nous – Munzer sort un paquet de cigarettes, me le tend –, nous qui gouvernons pour le bien du peuple, nous ne maigrissons pas ! Et tout va bien. L’Angleterre et la France ont reconnu l’URSS. Et nous obéissons à un Géorgien, ancien élève du séminaire de Tbilissi !
Munzer baisse la tête, ferme les yeux et murmure : “Bon retour en Russie, comtesse Garelli !”
Il veut m’enlacer. Je le repousse lentement. Il me dévisage, puis dit encore plus bas :
— Moi, je ne serais pas rentré. »
J’ai suivi Julia pas à pas de ce mois de janvier 1922 jusqu’à son retour à Moscou, le 17 décembre 1923.
Dans l’Europe qu’elle avait parcourue avec Thaddeus Rosenwald, le sang de la guerre n’avait pas fini de sécher. Les tranchées étaient béantes, et presque chaque jour des obus explosaient, des mines sautaient, de nombreux morts s’ajoutaient encore aux millions de cadavres.
Des hommes en armes, avec ou sans uniforme, certains portant une chemise noire ou brune, continuaient d’assassiner, préparaient la conquête du pouvoir, rêvaient de revanche, et d’autres, ceux dont Thaddeus Rosenwald, Heinz Knepper et donc aussi Julia Garelli étaient les « camarades », espéraient en une révolution prochaine et criaient : « Les Soviets partout ! » On se battait à Memel, à Berlin, à Munich, dans les plaines du Pô, dans les quartiers ouvriers de Turin. Et parfois les corps s’abattaient devant les portes des palaces où la comtesse Julia Garelli était descendue en compagnie de son amant richissime aux identités multiples : prince Bachkine, exilé et fantasque, au Grand Hôtel Kœnig de Berlin, diamantaire anversois, Samuel Stern, récitant la Torah, à l’hôtel Lutetia à Paris, et tout simplement Thaddeus Rosenwald à l’hôtel Excelsior de Rapallo.
J’ai imaginé Julia.
Je ne me suis pas contenté de lire et annoter son journal. J’ai dépouillé les archives rassemblées dans son sanctuaire de Cabris. J’ai lu les mémoires des diplomates allemands présents aux négociations de Rapallo, le 16 avril 1922, qui devaient aboutir à un traité de paix entre l’Allemagne et la Russie. C’était le but de la « Grande Politique » voulue par Lénine et dont Thaddeus Rosenwald et Heinz Knepper avaient été les artisans laborieux. Et dans laquelle la comtesse Julia Garelli avait joué sa partition.
Je l’ai donc imaginée.
Elle semblait n’avoir pour tous désirs que ceux de boire, de séduire et de jouir du luxe de ces grands palaces où elle entrait, hautaine, méprisante pour les portiers et les grooms qui se précipitaient.
Elle paraissait ignorer ce qui survenait autour d’elle, ce frémissement des domestiques qui la reconnaissaient comme l’héritière de générations de maîtres, ou bien ces détonations proches. Car on se battait dans les rues des villes allemandes.
À Munich, elle ne tournait même pas la tête quand les hommes en chemises brunes entraient dans l’hôtel Prinz Eugen, traînant leurs camarades blessés par une salve de police. Parmi eux, Hitler allait de l’un à l’autre, puis il s’affalait, dans un fauteuil, homme blafard au regard fixe dans un corps flasque.
Sur les routes du bassin minier de la Ruhr où Thaddeus Rosenwald avait voulu se rendre pour jauger de la résistance allemande à l’occupation, Julia donnait l’impression de ne pas voir ces barrages dressés par des patrouilles de soldats français qui contraignaient toutes les voitures à s’immobiliser.
Elle descendait, indifférente, et cependant que Thaddeus Rosenwald palabrait avec l’officier français, elle allait et venait sur le bord de la route, altière, le col de son long manteau noir relevé sur sa nuque, ses cheveux courts dissimulés sous un chapeau cloche qui lui couvrait aussi les oreilles.
L’officier se désintéressait de Thaddeus, s’approchait d’elle, la saluait avec déférence, s’excusait des nécessités du maintien de l’ordre, mais les Allemands avaient la tête dure, ils refusaient de payer ce qu’ils avaient détruit, ils commettaient des attentats, des actes de sabotage, ils noyaient les galeries de mine.
— Mais croyez-moi, nous allons les mater, ils paieront !
Il rendait son passeport à Julia, s’inclinait, lui baisait la main.
— Honneur à nos alliés italiens, chère Comtesse, disait-il, et d’un geste il donnait l’ordre de lever le barrage.
Mais Julia ne quittait que rarement les salons des hôtels où Thaddeus Rosenwald l’abandonnait parfois pour plusieurs heures.
Assise jambes croisées haut, le buste droit, elle appelait le serveur d’un regard et d’un mouvement de tête autoritaire. Elle avait besoin de la chaleur d’un cognac pour se rassurer, jouer ce rôle que Thaddeus Rosenwald lui avait confié.
Elle devait être une courtisane, une aventurière, l’une de ces aristocrates ruinées par la guerre et les révolutions qui erraient de palace en palace, de bonne fortune en bonne fortune. Elle attendait, lisant les journaux, essayant de suivre la double partie qui se jouait en Europe, d’une part, entre l’Allemagne et la Russie et, d’autre part, entre ces deux puissances et les vainqueurs arrogants, en premier lieu la France qui envoyait ses troupes occuper la Ruhr ; elles s’y heurtaient à une résistance passive des ouvriers et aux actions violentes de petits groupes d’anciens combattants des corps francs qui refusaient d’accepter le diktat de Versailles.
Puis Thaddeus Rosenwald surgissait, les yeux brillants. Il faisait apporter une bouteille de Champagne afin de fêter la vente d’un diamant de 64 carats ayant appartenu au tsar. Il frappait de la paume sa sacoche de cuir fauve. Il y avait là, disait-il, de quoi financer une « grande politique ».
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