Max Gallo - Par ce signe tu vaincras
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Je me redressais. Je ramais. J’évitais les lanières de cuir qui claquaient dans la chiourme.
Sarmiento a ajouté que de nombreux chrétiens avaient réussi à fuir les prisons ou les navires barbaresques. D’autres, plus nombreux encore, avait été rachetés par leurs familles. Il en avait rencontré plusieurs, en Espagne. Il fallait donc survivre.
Après plusieurs jours de gros temps, la galère s’est mise à glisser sur une mer lisse dans laquelle les rames s’enfonçaient presque sans effort.
Nous étions entrés dans la rade de Toulon. Nous entendîmes les pas des marins qui couraient sur le pont. Les gardes-chiourme s’interpellaient, s’exclamaient et riaient.
Sarmiento a craché :
— Ton roi leur a livré la ville !
Il s’est mis à jurer, à maudire ces Français, ce roi qui se prétendait Très Chrétien mais qui avait forcé les habitants de Toulon à abandonner leur cité, à se réfugier dans les villages voisins afin que les infidèles, ses alliés, s’installent dans la ville pour l’hiver, mettent leurs galères à l’abri des tempêtes.
— Il choisit l’infidèle, a-t-il ajouté. Il trahit sa foi et ses sujets. Il t’abandonne !
Mais Sarmiento n’est resté que quelques instants prostré. J’ai vu son visage se durcir. Il a tiré d’un coup sec sur les chaînes comme s’il avait pu les briser.
— Dieu, peut-être…, a-t-il soufflé, expliquant que la galère n’était ancrée qu’à quelques brasses d’une terre chrétienne.
Il connaissait les infidèles. Ils quitteraient leurs vaisseaux pour occuper les maisons abandonnées par leurs habitants. Ils y vivraient avec leurs esclaves et les femmes qu’ils avaient embarquées à Nice. La surveillance se relâcherait. Il ne fallait plus penser qu’à fuir.
Il a de nouveau tiré sur ses chaînes.
J’ai posé mes mains près des siennes sur les anneaux de fer. Il m’a regardé droit dans les yeux.
— Toi et moi, a-t-il murmuré.
Puis il a ajouté d’une voix plus sourde encore :
— Mais s’ils nous soupçonnent, s’ils nous reprennent, nous envierons le Christ de n’avoir été que crucifié !
6.
Seigneur, les infidèles ne percèrent de clous ni mes paumes ni mes chevilles, ils ne me crucifièrent pas comme l’avait craint Sarmiento, mais ils blessèrent mon âme si profondément que le cours de ma vie s’en trouva changé.
Cela se passa à Toulon durant l’hiver 1544, peu après que Sarmiento m’eut convaincu qu’il nous fallait tenter de fuir, quels qu’en fussent les risques.
Notre galère était amarrée à l’un des quais du port.
Les bruits qui venaient de la ville étaient notre tentation et notre torture. J’écoutais comme une promesse le gargouillis d’une fontaine qui me semblait le chant le plus doux, le plus émouvant que j’eusse entendu depuis mon enfance.
J’entendais les grincements des charrois, le martèlement des sabots des montures.
Je respirais l’odeur de la terre et rêvais de rouler mon corps dans la poussière pour le sécher de l’humidité saumâtre qui le pourrissait depuis que l’on m’avait attaché à ce banc de galérien.
Maudit soit ce jour, et que Dragut brûle en enfer !
Je l’avais vu, quelques jours après notre arrivée à Toulon, se pencher sur la chiourme et dévisager l’un après l’autre les galériens. Il m’avait semblé qu’il me cherchait, puis me désignait à l’un des gardes.
J’avais enfoncé la tête dans mes épaules. Je ne voulais plus mourir, mais fuir.
Chaque nuit, alors que nos compagnons respiraient comme on râle, leurs corps secoués par des cauchemars qui leur arrachaient parfois des cris de douleur dans leur sommeil, Sarmiento et moi, tels des rats, griffions la pièce de bois dans laquelle la chaîne qui nous liait était scellée.
Nous n’avions que nos ongles pour arracher les fibres de cette carène contre laquelle nous nous blessions.
Parfois, l’un de nous s’accroupissait dans les immondices pour essayer de mordre à même ce bois noir.
Nous dérangions les rats qui s’approchaient de nos doigts en sang. Nous craignions leurs morsures.
Puis l’aube venait, de plus en plus tardive.
Presque chaque jour les gardes-chiourme choisissaient quelques-uns d’entre nous pour décharger le butin qui avait été embarqué à Nice après la conquête et le pillage de la ville.
Nous ne les revoyions plus. Peut-être étaient-ils morts sous les coups, ou voués au service de tel ou tel infidèle, capitan de galère ou simple garde-chiourme, occupant une des maisons dont les habitants avaient été chassés par le roi, ce monarque qui avait pourtant reçu de Dieu mission de les protéger et de défendre la foi en Christ.
Sarmiento murmurait que nos compagnons étaient peut-être parvenus à fuir, à gagner les villages chrétiens, mais il s’exprimait d’une voix si abattue que je ne pouvais croire à ses propos.
Il savait comme moi que les gardiens se seraient vengés sur nous d’une évasion réussie. Or ils paraissaient se désintéresser de notre sort, nous jetant quelques croûtons de pain, remplissant un seau d’une eau qui nous semblait d’autant plus saumâtre et fétide que nous entendions, sur le quai, chanter la fontaine.
Aussi, la nuit, continuions-nous de ronger et creuser avec nos ongles le bois de la carène.
Un jour, les gardes-chiourme nous détachèrent avec les derniers galériens. De la pointe de leurs piques et de leurs sabres, ils nous poussèrent sur le pont, tout en nous injuriant et en nous frappant parce que nous trébuchions et cherchions à nous agripper aux cordages.
J’ai reçu ma bonne part de coups et ai chancelé, hésité, titubé comme un homme craintif qui ne sait plus ni tenir debout ni marcher.
La lumière, l’air vif, les couleurs des collines qui entouraient la ville, la vue des arbres m’ont enivré.
On m’a poussé sur le quai.
J’y suis resté agenouillé. J’ai levé les yeux et découvert les maisons basses aux toits de tuile et aux façades craquelées, blanches ou jaunies.
Cette terre, cette ville étaient chrétiennes.
Puis j’ai entendu les cris rocailleux, les voix gutturales, et j’ai aperçu ces hommes en turbans, suivis par leurs esclaves aux chevilles entravées, qui marchaient sur les quais, s’engouffraient dans les ruelles, s’interpellaient d’une fenêtre à l’autre, palabraient sur le seuil des maisons.
Non, cette terre, cette ville n’étaient plus chrétiennes.
Elles avaient été livrées aux infidèles par mon suzerain, le roi Très Chrétien, et mon père et mon frère avaient favorisé cette félonie.
Ils avaient prétendu qu’il s’agissait de défendre le royaume de France, menacé par l’empereur Charles Quint qui cherchait à établir sur le monde sa monarchie universelle et masquait ses ambitions sous les grimaces de la foi.
C’est ce que mon père m’avait dit.
Mais j’étais à genoux sur le sol d’une ville livrée aux infidèles.
Pleuvaient sur mon dos les coups de hampe. On me frappait du plat des sabres. On me piquait les jambes comme on fait à un animal pour qu’il se redresse.
Et je me suis levé, et l’on m’a séparé de mes compagnons.
Je les ai vus s’éloigner, attachés l’un à l’autre, Sarmiento marchant le dernier. Il était le plus grand, et tenait son corps droit, noble sous les haillons.
Il s’est tourné vers moi et a crié :
— Dieu te protège, frère !
Le garde qui le suivait lui a asséné un coup sur les épaules, mais il n’a pas baissé la tête et a continué à me regarder.
Avant de disparaître dans l’une des ruelles, il a crié derechef :
— Esperanza !
J’ai vu le garde lever sa pique sur lui et on aurait dit que c’était mon âme qu’on perçait.
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