Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I
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- Название:ANGE PITOU - Tome I
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Et le jour parut après trois heures de leur sommeil, ou plutôt de leur engourdissement.
Lorsqu’ils rouvrirent les yeux, Paris n’avait rien perdu de cette farouche physionomie qu’ils lui avaient vue la veille, seulement plus de soldats, le peuple partout.
Le peuple s’armant de piques fabriquées à la hâte, de fusils dont la plupart ne savaient pas se servir, d’armes magnifiques d’un autre âge, dont les porteurs admiraient les ornements d’or, d’ivoire et de nacre, sans en comprendre l’usage et le méca-nisme.
– 181 –
Aussitôt après la retraite des soldats, on avait pillé le Garde-Meuble.
Et le peuple roulait vers l’Hôtel de Ville deux petits canons.
Le tocsin sonnait à Notre-Dame, à l’Hôtel de Ville, dans toutes les paroisses. On voyait sortir – d’où ? l’on n’en savait rien – de dessous les pavés, des légions d’hommes et de femmes pâles, maigres, nus, qui, la veille encore criaient : « Du pain ! »
et qui aujourd’hui criaient : « Des armes ! »
Rien de sinistre comme ces bandes de spectres qui, depuis un ou deux mois, arrivaient de la province, passant les barrières silencieusement, et s’installant dans Paris, affamé lui-même, comme les goules arabes dans un cimetière.
Ce jour-là, toute la France, représentée à Paris par les affamés de chaque province, criait à son roi : « Faites-nous libres » ; à son Dieu : « Rassasiez-nous ! »
Billot, réveillé le premier, réveilla Pitou, et tous deux s’acheminèrent vers le collège Louis-le-Grand, regardant autour d’eux en frissonnant, épouvantés qu’ils étaient par ces misères sanglantes.
À mesure qu’ils avançaient vers ce que nous appelons aujourd’hui le Quartier latin, à mesure qu’ils remontaient la rue de la Harpe, à mesure enfin qu’ils pénétraient vers la rue Saint-Jacques, but de leur course, ils voyaient, comme au temps de la Fronde, s’élever des barricades. Les femmes et les enfants transportaient aux étages supérieurs des maisons : livres in-folio, meubles lourds, marbres précieux destinés à écraser les soldats étrangers, dans le cas où ils se hasarderaient à s’aventurer dans les rues tortueuses et étroites du vieux Paris.
– 182 –
De temps en temps Billot remarquait un ou deux gardes-françaises formant le centre de quelque rassemblement, qu’ils organisaient, et auquel, avec une rapidité merveilleuse, ils apprenaient le maniement du fusil, exercice que les femmes et les enfants suivaient avec curiosité et presque avec le désir de l’apprendre eux-mêmes.
Billot et Pitou trouvèrent le collège Louis-le-Grand en insurrection ; les écoliers s’étaient soulevés et avaient chassé leurs maîtres. Au moment où le fermier et son compagnon arrivaient devant la grille, les écoliers assiégeaient cette grille avec des menaces auxquelles répondait par des pleurs le principal épouvanté.
Le fermier regarda un instant cette révolte intestine, et tout à coup, d’une voix de stentor :
– Lequel de vous s’appelle Sébastien Gilbert ? demanda-t-il.
– Moi, répondit un jeune homme de quinze ans, d’une beauté presque féminine, et qui, avec l’aide de trois ou quatre de ses camarades, apportait une échelle pour escalader le mur, voyant qu’il ne pouvait forcer la grille.
– Approchez ici, mon enfant.
– Que me voulez-vous, monsieur ? demanda le jeune Sé-
bastien à Billot.
– Est-ce que vous voulez l’emmener ? s’écria le principal, épouvanté à la vue de ces deux hommes armés dont l’un, celui qui avait adressé la parole au jeune Gilbert, était tout couvert de sang.
– 183 –
L’enfant, de son côté, regardait ces deux hommes avec étonnement, et cherchait, mais inutilement, à reconnaître son frère de lait Pitou, démesurément grandi depuis qu’il l’avait quitté et complètement méconnaissable sous l’attirail guerrier qu’il avait revêtu.
– L’emmener ! s’écria Billot ; emmener le fils de M. Gilbert, le conduire dans cette bagarre, l’exposer à recevoir quelque mauvais coup. Oh ! ma foi ! non.
– Voyez-vous, Sébastien, dit le principal, voyez-vous, enragé, vos amis ne veulent pas même de vous. Car enfin, ces messieurs paraissent vos amis. Voyons, messieurs ; voyons, jeunes élèves ; voyons, mes enfants, cria le pauvre principal, obéissez-moi ; obéissez, je vous le commande ; obéissez, je vous en supplie !
– Oro , dit Pitou.
14F15
– Monsieur, dit le jeune Gilbert avec une fermeté extraordinaire pour un enfant de son âge, retenez mes camarades si bon vous semble, mais moi, entendez-vous bien, je veux sortir.
Il fit un mouvement vers la grille. Le professeur le retint par le bras.
Mais lui, secouant ses beaux cheveux châtains sur son front pâle :
– Monsieur, dit-il, prenez garde à ce que vous faites. Moi, je ne suis pas dans la position des autres ; mon père a été arrêté, emprisonné ; mon père est au pouvoir des tyrans !
15«Je vous prie, je vous conjure ».
– 184 –
– Au pouvoir des tyrans ! s’écria Billot ; parle, mon enfant, que veux-tu dire ?
– Oui ! oui ! crièrent les enfants, Sébastien a raison ; on a arrêté son père ; et puisque le peuple a ouvert les prisons, il veut que l’on ouvre la prison de son père.
– Oh ! oh ! fit le fermier en secouant la grille avec son bras d’Hercule, on a arrêté le docteur Gilbert. Mordieu ! cette petite Catherine avait donc raison !
– Oui, monsieur, continua le petit Gilbert, on l’a arrêté, mon père, et voilà pourquoi je veux fuir, pourquoi je veux prendre un fusil, pourquoi je veux aller me battre, jusqu’à ce que j’aie délivré mon père !
Et ces mots furent accompagnés et soutenus par cent voix furibondes, criant sur tous les tons :
– Des armes ! des armes ! que l’on nous donne des armes !
À ces cris, la foule qui s’était amassée dans la rue, animée à son tour d’héroïques ardeurs, se rua sur les grilles pour donner la liberté aux collégiens.
Le principal se jeta à genoux entre les écoliers et les enva-hisseurs, et passa ses bras suppliants par les grilles.
– Oh ! mes amis ! mes amis ! criait-il, respectez ces enfants !
– Si nous les respectons ! dit un garde-française ; je crois bien ! Ce sont de jolis garçons qui feront l’exercice comme des anges.
– 185 –
– Mes amis ! mes amis ! Ces enfants sont un dépôt que leurs parents m’ont confié ; je réponds d’eux ; leurs parents comptent sur moi ; je leur dois ma vie ; mais, au nom du ciel !
n’emmenez pas ces enfants.
Des huées parties du fond de la rue, c’est-à-dire des derniers rangs de la foule, accueillirent ses supplications douloureuses.
Billot s’élança à son tour, et s’opposant aux gardes-françaises, à la foule, aux écoliers eux-mêmes :
– Il a raison, c’est un dépôt sacré ; que les hommes se battent, que les hommes se fassent tuer, mille dieux ! mais que les enfants vivent ; il faut de la semence pour l’avenir.
Un murmure improbateur accueillit ces mots.
– Qui est-ce qui murmure ? cria Billot ; à coup sur ce n’est pas un père. Moi qui vous parle, j’ai eu hier deux hommes tués dans mes bras ; voici leur sang sur ma chemise. Voyez !
Et il montra sa veste et sa chemise ensanglantées, avec un mouvement de grandeur qui électrisa l’assemblée.
– Hier, continua Billot, je me suis battu au Palais-Royal et aux Tuileries ; et cet enfant aussi s’est battu, mais cet enfant n’a ni père ni mère. D’ailleurs, c’est presque un homme.
Et il montrait Pitou qui se rengorgeait.
– Aujourd’hui, continua Billot, je me battrai encore, mais que nul ne vienne dire : « Les Parisiens n’étaient pas assez forts contre les soldats étrangers, et ils ont appelé les enfants à leur aide. »
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