XX - Etudes de moeurs [Document électronique]

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– 86 –

LXX

La fuite

Henri, sans perdre de temps à rassurer la dame, l’emporta hors de la maison, et voulut la placer avec lui sur son cheval.

Mais elle, avec un mouvement d’invincible répugnance, glissa hors de cet anneau vivant, et fut reçue par Remy, qui l’assit sur le cheval préparé pour elle.

– Oh ! que faites-vous, madame, dit Henri, et comment comprenez-vous mon cœur ? Il ne s’agit pas pour moi, croyez-le bien, du plaisir de vous serrer dans mes bras, de vous presser sur ma poitrine d’homme, quoique, pour cette faveur, je fusse prêt à sacrifier ma vie ; il s’agit de fuir plus rapide que l’oiseau.

Eh ! tenez ; tenez, tenez, les voyez-vous, les oiseaux qui fuient ?

En effet, dans le crépuscule à peine naissant encore, on voyait des nuées de courlis et de pigeons traverser l’espace d’un vol rapide et effaré, et, dans la nuit, domaine ordinaire de la chauve-souris silencieuse, ces vols bruyants, favorisés par la sombre rafale, avaient quelque chose de sinistre à l’oreille, d’éblouissant aux yeux.

La dame ne répondit rien ; mais, comme elle était en selle, elle poussa son cheval en avant sans détourner la tête.

Mais son cheval et celui de Remy, forcés de marcher depuis deux jours, étaient fatigués.

À chaque instant Henri se retournait, et voyant qu’ils ne pouvaient le suivre :

– 87 –

– Voyez, madame, disait-il, comme mon cheval devance les vôtres, et pourtant je le retiens des deux mains ; par grâce, madame, tandis qu’il en est temps encore, je ne vous demande plus de vous emporter dans mes bras, mais prenez mon cheval et laissez-moi le vôtre.

– Merci, monsieur, répondait la voyageuse, de sa voix toujours calme, et sans que la moindre altération se trahît dans son accent.

– Mais, madame, s’écriait Henri en jetant derrière lui des regards désespérés, l’eau nous gagne ! entendez-vous !

entendez-vous !

En effet, un craquement horrible se faisait entendre en ce moment même ; c’était la digue d’un village que venait d’envahir l’inondation : madriers, supports, terrasses avaient cédé, un double rang de pilotis s’était brisé avec le fracas du tonnerre, et l’eau, grondant sur toutes ces ruines, commençait d’envahir un bois de chênes dont on voyait frissonner les cimes, et dont on entendait craquer les branches comme si tout un vol de démons passait sous sa feuillée.

Les arbres déracinés s’entrechoquant aux pieux, les bois des maisons écroulées flottant à la surface de l’eau ; les hennissements et les cris lointains des hommes et des chevaux, entraînés par l’inondation, formaient un concert de sons si étranges et si lugubres, que le frisson qui agitait Henri passa jusqu’à l’impassible, l’indomptable cœur de l’inconnue.

Elle aiguillonna son cheval, et son cheval, comme s’il eût senti lui-même l’imminence du danger, redoubla d’efforts pour s’y soustraire.

Mais l’eau gagnait, gagnait toujours, et, avant dix minutes, il était évident qu’elle aurait rejoint les voyageurs.

– 88 –

À chaque instant Henri s’arrêtait pour attendre ses compagnons, et alors il leur criait :

– Plus vite, madame ! par grâce, plus vite ! l’eau s’avance, l’eau accourt ! la voici !

Elle arrivait, en effet, écumeuse, tourbillonnante, irritée ; elle emporta comme une plume la maison dans laquelle Remy avait abrité sa maîtresse ; elle souleva comme une paille la barque attachée aux rives du ruisseau, et majestueuse, immense, roulant ses anneaux comme ceux d’un serpent, elle arriva, pareille à un mur, derrière les chevaux de Remy et de l’inconnue.

Henri jeta un cri d’épouvante et revint sur l’eau, comme s’il eût voulu la combattre.

– Mais vous voyez bien que vous êtes perdue ! hurla-t-il, désespéré. Allons, madame, il est encore temps peut-être, descendez, venez avec moi, venez !

– Non, monsieur, dit-elle.

– Mais dans une minute il sera trop tard ; regardez, regardez donc !

La dame détourna la tête ; l’eau était à cinquante pas à peine.

– Que mon sort s’accomplisse ! dit-elle ; vous, monsieur, fuyez ! fuyez !

Le cheval de Remy, épuisé, butta des deux jambes de devant et ne put se relever, malgré les efforts de son cavalier.

– Sauvez-la ! sauvez-la ! fût-ce malgré elle, s’écria Remy.

– 89 –

Et en même temps, comme il se dégageait des étriers, l’eau s’écroula comme un gigantesque monument sur la tête du fidèle serviteur.

Sa maîtresse, à cette vue, poussa un cri terrible et s’élança en bas de sa monture, résolue à mourir avec Remy.

Mais Henri, voyant son intention, s’était élancé en même temps qu’elle ; il la saisit en enveloppant sa taille avec son bras droit, et remontant sur son cheval, il partit comme un trait.

– Remy ! Remy ! cria la dame, les bras étendus de son côté, Remy !

Un cri lui répondit. Remy était revenu à la surface de l’eau, et, avec cet espoir indomptable, bien qu’insensé, qui accompagne le mourant jusqu’au bout de son agonie, il nageait, soutenu par une poutre.

À côté, de lui passa son cheval, battant l’eau désespérément avec ses pieds de devant, tandis que le flot gagnait le cheval de sa maîtresse, et que, devant le flot, à vingt pas tout au plus, Henri et sa compagne ne couraient pas, mais volaient sur le troisième cheval, fou de terreur.

Remy ne regrettait plus la vie, puisqu’il espérait, en mourant, que celle qu’il aimait uniquement serait sauvée.

– Adieu, madame, adieu ! cria-t-il, je pars le premier, et je vais dire à celui qui nous attend que vous vivez pour…

Remy n’acheva point ; une montagne d’eau passa sur sa tête et alla s’écrouler jusque sous les pieds du cheval de Henri.

– Remy, Remy ! cria la dame, Remy, je veux mourir avec toi ! Monsieur, je veux l’attendre ; monsieur, je veux mettre pied à terre ; au nom du Dieu vivant, je le veux !

– 90 –

Elle prononça ces paroles avec tant d’énergie et de sauvage autorité, que le jeune homme desserra ses bras et la laissa glisser à terre, en disant :

– Bien, madame, nous mourrons ici tous trois ; merci à vous qui me faites cette joie que je n’eusse jamais espérée.

Et comme il disait ces mots en retenant son cheval, l’eau bondissante l’atteignit, comme elle avait atteint Remy ; mais, par un dernier effort d’amour, il retint par le bras la jeune femme qui avait mis pied à terre.

Le flot les envahit, la lame furieuse les roula durant quelques secondes pêle-mêle avec d’autres débris.

C’était un spectacle sublime que le sang-froid de cet homme, si jeune et si dévoué, dont le buste tout entier dominait le flot, tandis qu’il soutenait sa compagne de la main, et que ses genoux, guidant les derniers efforts du cheval expirant, cherchaient à utiliser jusqu’aux suprêmes efforts de son agonie.

Il y eut un moment de lutte terrible, pendant lequel la dame, soutenue par la main droite de Henri, continuait de dépasser de la tête le niveau de l’eau, tandis que de la main gauche Henri écartait les bois flottants et les cadavres dont le choc eût submergé ou écrasé son cheval.

Un de ces corps flottants, en passant près d’eux, cria ou plutôt soupira :

– Adieu ! madame, adieu !

– Par le ciel ! s’écria le jeune homme, c’est Remy ! Eh bien !

toi aussi, je te sauverai.

Et, sans calculer le danger de ce surcroît de pesanteur, il saisit la manche de Remy, l’attira sur sa cuisse gauche et le fit respirer librement.

– 91 –

Mais en même temps le cheval, épuisé du triple poids, s’enfonçait jusqu’au cou, puis jusqu’aux yeux ; enfin, les jarrets brisés pliant sous lui, il disparut tout à fait.

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