Сорж Шаландон - Retour à Killybegs
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- Название:Retour à Killybegs
- Автор:
- Издательство:Grasset
- Жанр:
- Год:2011
- ISBN:105422
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Je n’ai pas répondu. Il a regardé le flic roux.
— Et toi Frank ? Tu crois que le héros est important en Irlande ?
— Vital, Stephen, vital.
— Parole de protestant d’Ulster, a souri l’agent.
Il s’est adressé à l’espion.
— Willie ?
L’autre s’est jeté en arrière dans sa chaise.
— J’ai l’impression que notre ami trouve le temps long.
L’agent, l’espion et le flic s’étaient partagé les rôles, les questions, les positions géographiques dans la pièce. Parfois, l’un terminait la phrase de l’autre. Ou bien ils se coupaient la parole. C’est comme s’ils s’étaient même réparti les silences. Ils m’obligeaient à aller de l’un à l’autre, d’une question à une autre. Je devais sans cesse tourner la tête pour soutenir leurs regards. J’étais encerclé. J’avais le vertige, avec en lèvres l’écœurement des voyages agités.
L’agent du MI-5 m’a observé. Il a hoché la tête.
— Tu t’ennuies avec nous, Tyrone ?
— C’est fini ? Je peux partir ?
J’ai écrasé ma cigarette dans la tasse royale. Le flic a eu un petit air contrarié. Il a soupiré. Il a ouvert une sacoche de cuir.
— Partir ? Bien sûr qu’on va te laisser partir. Mais avant, j’aimerais que tu jettes un coup d’œil à ça.
Il a sorti un sac en plastique de son cartable. Une petite poche transparente qu’il a posée devant moi. A l’intérieur, trois balles écrasées, déformées par le choc et une étiquette cartonnée pliée en deux.
Je me suis assis. Mes jambes ne voulaient plus.
— Prends le sachet, Tyrone.
J’ai frotté les mains sur mes cuisses. Je suais.
— Tu as peur des balles ? Ça ne te ressemble pas, Meehan, a dit le flic roux.
Il les a fait tomber sur la table.
— Vas-y, prends-en une.
— Pour mettre mes empreintes ? Vous me prenez pour un con ?
L’agent a souri.
— Tu connais ce calibre ?
J’ai haussé les épaules, et j’ai tendu la main.
— Du 45 ACP, Tyrone. La munition du pistolet-mitrailleur Thompson.
Le flic s’est levé. Il a déposé une balle dans ma paume.
— Tu commences à comprendre pourquoi tu es là ?
J’ai regardé le morceau de cuivre. J’ai secoué la tête. Non. Je ne comprenais pas.
Alors il a déplié l’étiquette jaunie et l’a posée devant ma tasse.
Une écriture rouge :
Daniel Finley/Aug/14/69 .
J’ai laissé tomber la balle. Elle a glissé entre mes doigts comme du sable.
— Mon Dieu, j’ai dit.
J’ai croisé les mains sur ma nuque, coudes levés, avant-bras plaqués contre mes oreilles, paupières fermées. J’ai baissé la tête. J’avais la bouche ouverte, les mâchoires douloureuses. J’étouffais. J’entendais mon cœur se battre. J’étais à Dolphur Lane, dans la fumée des gaz.
— Danny n’a pas souffert. Il est mort presque sur le coup, a dit le roux.
Notre rue. La barricade. Ses yeux immenses. Sa surprise.
— Tu as logé la première balle près de son cœur. On a retiré les autres de sa hanche et de sa cuisse.
— Vous ne savez rien, j’ai murmuré.
— Tout, Tyrone, nous savons tout. Nos hommes étaient dans la foule. Deux d’entre eux étaient là lorsque tu as tiré. Ils ont témoigné, a juré l’espion.
— Trébuché et tiré, a ajouté le flic.
— Oui, trébuché et tiré. C’était un accident, Tyrone. Nous le savons.
Ma main tremblait comme en prison.
— Avant même qu’on retrouve l’arme, nous savions, Meehan.
— Et puis il y a eu cette chanson, a lâché l’agent.
Il s’est tourné vers l’homme de la Special Branch.
— C’était comment cette chanson ? Tu te souviens Will ?
L’autre a hoché la tête.
— Si je me souviens !
Puis il a fredonné :
Danny est tombé pour l’Irlande
Lâchement assassiné
Mais avec sa vieille Thompson
Son camarade de colère
A renvoyé les tueurs en enfer
— « Son camarade de colère » ! C’était bien trouvé, ça, a souri l’agent.
— Je ne te cache pas que lorsque cette ballade a commencé à circuler dans les pubs, on s’est bien marrés, m’a dit le flic.
L’agent a mis les mains dans ses poches.
— C’est vrai. Ça nous a fait bizarre de voir l’assassin de Finley applaudi par sa veuve le jour de son enterrement. Mais tu sais quoi ? On a décidé de ne toucher à rien. On a laissé faire. C’est important de ne pas froisser les croyances.
— En fait, tu as fabriqué le martyr idéal et nous t’avons aidé à devenir le héros parfait, a ajouté le flic.
Ils ont ri. Je gardais les paupières fermées.
— Sois très attentif, Tyrone.
La voix ferme de l’agent du MI-5.
— Regarde-moi.
J’ai rouvert les yeux. Des taches colorées dansaient dans la lumière du néon.
Il s’était accroupi à ma hauteur.
— Soit tu sors d’ici et tu vas tout raconter à l’IRA, soit tu décides comme nous de ne pas toucher à cette belle histoire.
Le flic m’a tendu un verre d’eau. Je regardais sans cesse l’affiche de cinéma. Un dessin réaliste. Une femme, se protégeant la tête en hurlant, et les oiseaux qui l’attaquaient. « Ce pourrait être le film le plus terrifiant jamais réalisé », disait la publicité. Terrifiant. Je ne ressentais rien. Ni le froid, ni le chaud, ni la peur. J’étais vide de moi. J’ai bu. L’eau a fait un trou dans mon ventre. La pluie battait la vitre. J’ai regardé mon pyjama, mes pieds nus sur leur sol. Je n’étais plus personne. Ils parlaient tous à la fois.
— Avouer dix ans après, c’est salement risqué, non ?
— Il vaut mieux laisser le martyr et le héros en paix, tu ne crois pas ?
J’ai demandé un autre verre.
— Vous voulez quoi ?
Ma voix, gorge sèche et lèvres brûlantes.
— Te protéger, Tyrone.
— Répondez, merde !
— Que tu nous aides.
— Jamais !
— Pense à Sheila, Tyrone. Une brave femme fragile au cœur de la guerre. Je ne suis pas certain qu’elle se plairait à la prison d’Armagh.
— Et Jack ? Et ton fils, Meehan ? Une simple signature et on l’envoie purger sa peine sur le continent.
— Tu imagines ça, Tyrone ? Un mec de l’IRA ? Un putain de catho ? Un tueur de Brits balancé dans une cellule écossaise bourrée d’assassins ?
— Et toi mec, tu veux vraiment retourner dans ta merde ?
L’agent du MI-5 s’est relevé. Il a fait un signe aux deux autres.
Le flic est sorti de la pièce, puis l’espion. Il est resté seul avec moi, devant la porte ouverte. Il m’a parlé tout bas. Une voix douce.
— L’IRA dit partout qu’elle veut la paix ? Nous aussi, on veut la paix. Alors on va la faire ensemble, cette paix. Toi et nous, Tyrone.
— Je ne suis pas un traître.
— Mais qui te parle de trahir ? Ce que tu vas faire est héroïque, au contraire. Vous dites toujours qu’il faut faire la guerre pour avoir la paix et moi je te propose de déclarer la guerre à la guerre.
— Ce sont des conneries !
— Tu crois ce que tu veux, a souri l’agent britannique. Tu es foutu, Meehan. Alors au lieu de te faire une raison, autant t’en trouver une, non ?
— Salaud !
— Pourri ! Fumier ! Salopard d’Anglais ! Fais-toi plaisir. Je dis simplement qu’on ne travaille jamais bien avec un type qui se croit obligé. Moi, je préfère les hommes de bonne volonté. Et tu es de bonne volonté, Meehan, non ?
— Laissez-moi partir.
— Je t’offre une conscience toute neuve.
J’ai fermé les yeux. Le regard de Jack, l’amour de Sheila.
— Quand on se démène pour devenir un héros, on peut bien accepter le Nobel de la paix, tu ne crois pas ?
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