Сорж Шаландон - Mon traître
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- Название:Mon traître
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- Издательство:J'ai Lu
- Жанр:
- Год:2011
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— Fais simplement ce que tu dois, a encore dit mon maître.
C’est plus tard, trois ans après, que j’ai timidement approché le vernis. J’ai appris. Juste ce que je devais. Quand cela n’allait pas, le maître nous le disait. Rien de plus.
— Pas comme ça, disait-il.
— Comment alors ?
— Cherchez encore.
Avant l’Irlande, le secret avait pour moi une odeur de vernis. C’était le seul mystère au monde. Au XIX e siècle, quand un autre luthier lui rendait visite, le grand Jean-Baptiste Vuillaume brûlait de l’anis pour que l’odeur d’un mélange ne le trahisse pas. Bien plus tard, à mon tour, je me suis fait vernisseur. J’ai mélangé en cachette l’huile de lin et une essence de térébenthine de Venise cuite 200 heures durant. Bien plus tard, j’ai employé le goudron de Norvège. Bien plus tard, j’ai choisi de passer treize couches de vernis sur le bois des violons.
*
Il s’appelait Paddy. Je l’avais vu plusieurs fois à Belfast, avec Jim et Tyrone. Un grand gars silencieux qui souriait parfois. Je l’ai installé dans la chambre de service, au dernier étage de l’immeuble qui abrite mon atelier. Un lit, une armoire, une table, un lavabo, les toilettes sur le palier. Il m’a dit qu’il faisait chaud. Il était content. Nous étions tous les deux au milieu de la pièce. Il a souri en voyant Connolly sur mon mur. Et aussi la proclamation du gouvernement provisoire au peuple d’Irlande. Il m’a demandé s’il y avait beaucoup de passage dans la rue, dans l’immeuble. J’ai dit non. Une petite artère tranquille qui donne sur le boulevard des Batignolles. Un immeuble de vieilles gens. Il m’a expliqué qu’il allait faire un double des clefs. Que je ne devais plus monter à la chambre tant qu’il serait là. Il m’a dit aussi que d’autres gars passeraient. Jamais plus de deux. Il lui fallait un matelas en plus pour le sol. Il parlait doucement, sans tension. Il savait ce qu’il fallait faire. Cette chambre, ces recommandations, ces phrases murmurées, c’était sa vie, sa mandoline à lui. Il m’a aussi demandé si je voulais de l’argent pour la location de la pièce. J’ai répondu non. Il a insisté. J’ai encore refusé. Il m’a demandé de lui faire visiter le quartier. Je lui ai montré le tri postal qui occupe le coin, les cafés, la boulangerie, les métros. Il était ravi. Trois stations cernaient la cache. Rome, Europe et Liège. La cache. Ce n’était plus ma chambre de fatigue, lorsqu’il est bien tard pour rentrer chez moi à Montreuil, mais une cache.
— Je fais quoi, maintenant ? j’ai demandé à Paddy.
— Rien, c’est tout. Tu vis normalement, a répondu le patriote.
Je ne l’ai jamais revu à Paris. Juste une fois, une dizaine de jours plus tard. Un signe à travers la vitre de mon atelier lorsqu’il passait dans la rue. Il était avec un autre homme, plus âgé, que je ne connaissais pas. Puis je l’ai croisé des mois après, à Belfast. Il m’a vaguement salué sur le trottoir. J’étais fier, et déçu à la fois. Pas un mot, à peine un regard, comme s’il ne m’avait jamais vu. Et puis d’autres Irlandais sont venus à la cache. Un petit roux pas d’ici, avec une drôle de démarche. Un grand type à barbe blanche, qui avait pris l’habitude de me saluer d’un doigt à la tempe lorsqu’il passait devant ma vitrine. Une femme, Mary, qui avait laissé en cadeau, au milieu de la chambre, une écharpe verte qu’elle m’avait tricotée. Deux jeunes tatoués qui prenaient un verre dans mon café en jouant au flipper et parlant haut. Ils ne se doutaient même pas que j’étais le gars aux clefs. Je les trouvais imprudents, de boire là, en face, à quelques mètres, râpant leur accent sur les regards curieux.
Et j’ai continué. En rentrant à Paris, après la grande marche d’août 1980, je transportais une sacoche d’argent. Jim et un Dublinois me l’avaient remise la veille de mon départ. Nous avons compté les billets ensemble, derrière le bar d’un pub fermé. Il y avait 30 000 livres et 10 000 dollars. J’ai pris le train avec, l’avion avec. J’ai gardé la sacoche à la main, comme un sac de voyage. A Paris, le rendez-vous était le même, dans le café de Saint-Lazare. Deux hommes étaient à table, au fond, qui attendaient. Je connaissais le plus jeune. Il vivait à Andytown. Plusieurs fois, il est venu chez Jim et Cathy pour le thé. Lui, est resté à table avec moi. L’autre est allé aux toilettes, en sous-sol. Nous étions comme ça, assis l’un en face de l’autre, sans parler. Puis l’autre est remonté, et tout s’est détendu. Ça allait. Il y avait le compte. Ils m’ont proposé de boire une bière, mais j’ai dit non. Il me semblait que tout le monde nous regardait. Poignées de main. Clin d’œil. Je suis ressorti dans la rue le vide en tête. Je n’étais ni fier, ni content, ni rien. J’avais fait ce qu’il fallait. Sans rien demander ni savoir. Cela m’allait. Je pensais à Tyrone, aux hommes sous les couvertures. Je trouvais qu’il était plus simple de marcher là-bas entre les patrouilles que de glisser de l’argent ici. Je trouvais étrange que la guerre déborde ainsi de ses frontières. Je savais que l'IRA ne frapperait jamais les intérêts britanniques sur le sol français. La France n’était qu’une base arrière. Un lieu de passage, de repli ou de repos. Mais l’IRA opérait en Allemagne, aux Pays-Bas, ailleurs que sur sa terre. Et que, peut-être, cet argent y aidait. Et qu’il aidait à tuer. Et qu’il tuerait. Et que ces hommes qui dormaient dans ma chambre tueraient aussi peut-être. Mais voilà. C’était comme ça. J’étais entré dans la beauté terrible et c’était sans retour.
Interrogatoire de Tyrone Meehan par TIRA (16 décembre 2006)
C’est un film vidéo en couleurs. Sur l’image, Tyrone Meehan est seul, inquiet, debout derrière une table et adossé à un mur gris. Il porte une veste de tweed marron chiné et tient sa casquette à la main. Il ne regarde pas la caméra. Il y a d’autres personnes dans la pièce que nous ne voyons pas. C’est Tyrone Meehan qui parle.
— Je suis en état d’arrestation ?
— Assieds-toi et calme-toi.
— Je te pose une question, Mike O’Doyle. Est-ce que je suis en état d’arrestation ?
— Assieds-toi.
— Réponds, Mike.
— Nous ne sommes pas masqués. Tu nous regardes en face et tu n’es pas entravé, cela devrait te suffire comme réponse.
— Alors laissez-moi partir.
— Nous devons t’interroger.
— J’ai tout dit à la conférence de presse.
— Nous avons d’autres questions.
— J’ai le droit de me taire.
— Ici tu n’as aucun droit.
— Je ne vous connais pas, vous. Je parle à Mike O’Doyle.
— Donne-nous ton nom.
— Je ne joue pas à ça.
— Ton nom ?
— Toi tu connais mon nom, Mike.
— Parle plus fort.
— Mais putain je te connais depuis plus de quarante ans. Je t’ai vu naître. Arrête de déconner Mike !
— Donne ton nom. C’est la procédure.
— Quelle procédure ? L'IRA a déposé les armes. Il n’y a plus de procédure.
— Ici, c’est nous qui décidons. Alors tu te calmes, tu nous donnes ton nom et tout se passera bien.
— Je sais comment ça se passe quand on parle.
— Tu ne crains rien. Ton nom ?
— Tu connais mon nom comme je connais le tien, Mike O’Doyle.
— L'IRA te demande ton nom, pas le mien.
(Silence)
— Plus vite tu répondras, plus vite tu retrouveras ta femme et ton fils.
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