Эмиль Ажар - L'angoisse du roi Salomon

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Quand je suis descendu, monsieur Tapu était là comme d’habitude, avec son béret, son mégot et son air universellement renseigné.

— Vous avez vu ? Il a enfin trouvé quelqu’un ! Depuis qu’il cherchait dans les petites annonces !

— Oui, il ne pensait qu’à ça.

— Je la connais. Elle s’appelait Cora Lamenaire, autrefois. Elle chantait à la radio. Ils lui ont fait des ennuis, après.

— Oui, elle a caché monsieur Salomon pendant la guerre. Dans une cave.

— Ah, cette histoire de cave, je l’ai assez entendue ! Il ne parle que de ça.

— Elle venait le voir tous les jours et lui faisait des petits plats. Tous les jours pendant quatre ans. C’est une jolie histoire, monsieur Tapu. Il en faut. Monsieur Salomon a beaucoup souffert, pendant l’occupation, et maintenant c’est un homme heureux ! Il en faut.

— Beaucoup souffert, beaucoup souffert…

Il n’était pas content du tout. Et il cherchait quelque chose, ça ne venait pas. Et puis il a trouvé.

— Souffert, vous voulez rigoler, non ! Car enfin, où est-ce qu’il l’avait choisie, cette cave ? Aux Champs-Élysées, pardi ! Le plus beau quartier de Paris ! Il s’est réservé ce qu’il y a de meilleur et de plus cher, vous pensez bien, avec leurs moyens !

J’ai eu encore un moment révérenciel, comme toujours lorsqu’on vient en ce temple adorer l’Éternel.

XLIII

Ils partaient le surlendemain et on est tous allés à la gare, Chuck qui était encore là, la grosse Ginette, Tong, Yoko, les deux frères Masselat, sauf l’aîné, qui passait des examens, tout le vieux S. O. S. Aline est venue aussi. Elle était dans son troisième mois. Ils partaient par le train. Mademoiselle Cora voyageait comme autrefois. Elle était habillée et maquillée de couleurs douces. Ils avaient douze valises, monsieur Salomon s’était fait une nouvelle garde-robe. Tout pour la mer et la montagne et des tenues de yachtman, pour le cas où il prendrait la mer. Ils se penchaient vers nous par la fenêtre et faisaient plaisir à voir. Mademoiselle Cora avait mis ses lunettes noires dernier modèle qui lui cachaient la moitié du visage. Je ne l’avais encore jamais vue aussi jeune, et personne n’aurait donné à monsieur Salomon ses quatre-vingt-cinq ans, même si on savait qu’il se retirait à Nice.

Ginette pleurait un peu.

— Ça ne fait rien, ils ne devraient pas aller vivre à Nice. Pauvre monsieur Salomon, c’est comme s’il ne voulait pas lutter.

— Pourquoi ? À Nice, l’âge moyen est beaucoup plus élevé qu’ailleurs.

— Il y a même une université du troisième âge, pour les recycler !

— Ça ne fait rien, il ne devrait pas y aller !

— Tu n’y comprends rien. Tu ne connais pas le roi Salomon. C’est un défi. Il va à Nice pour prouver qu’il n’a peur de rien. Ce gars-là, il faudra qu’ils l’arrachent avec les racines !

Monsieur Salomon était vêtu de son célèbre costume de longue durée à carreaux et il s’ornait d’un nœud papillon azur à pois jaune. Il avait incliné un peu son chapeau sur l’oreille, avec beaucoup d’allant. Son visage avait déjà la sérénité des meilleurs jours. Mademoiselle Cora le tenait tendrement sous le bras et ils se tournaient vers nous de la fenêtre du wagon-lit de première classe qui allait les emporter à Nice. Mademoiselle Cora avait reçu de nous un bouquet de fleurs de toutes les couleurs qu’elle serrait contre elle de son bras encore libre. Monsieur Salomon se pencha vers moi et nous nous sommes serré la main.

— Eh bien, ami Jean, nous allons nous quitter, car se sont là des choses qui arrivent, me dit-il avec bonne humeur. Quand tu verras poindre à ton tour l’aube du grand âge, viens me trouver à Nice et je t’aiderai à adopter une attitude entreprenante qui te permettra d’aborder dans de bonnes conditions l’étape suivante.

On s’est marrés tous les deux.

— Courage, monsieur Salomon ! Vivez, si m’en croyez, n’attendez pas à demain, cueillez-les dès aujourd’hui, les roses de la vie !

Là, on s’est vraiment marrés comme des baleines qu’on extermine.

— C’est bien, Jeannot ! Continue à te défendre et à t’instruire toi-même par tous les moyens dont la vie dispose et tu deviendras une encyclopédie vivante !

Il gardait encore ma main dans la sienne, mais ça avait déjà sifflé et c’était d’un moment à l’autre. Le train s’est ébranlé, je me suis mis à marcher à côté, monsieur Salomon a lâché ma main par la force des choses, il a levé son chapeau en l’air comme pour saluer l’éternel, la grosse Ginette sanglotait, Chuck, Tong, Yoko et tous les S. O. S. sauf les frères Masselat qui n’étaient pas là, se taisaient comme si c’était déjà fini et qu’il n’y avait rien à faire, monsieur Salomon saluait, le chapeau levé, mademoiselle Cora faisait des signes gracieux de la main, comme la reine d’Angleterre.

Ça s’accélérait, je me suis mis à courir.

— Tenez bon, monsieur Salomon !

J’ai vu dans ses yeux sombres les petites lueurs proverbiales.

— Mais comment donc, mais bien sûr ! Déjà de nombreux végétaux et certains poissons ont une durée de vie illimitée !

On a eu encore un bon rire, tous les deux.

— Adieu, Jeannot ! Le vieillard qui retourne à la source première entre aux jours éternels et sort des jours changeants !

— C’est ça, monsieur Salomon ! Écrivez-moi, quand vous y serez !

— Comptez sur moi, ami ! Je vous enverrai de là-bas des cartes postales !

Ça s’accélérait encore, je courais, mais je n’y pouvais rien, ni moi ni personne, j’avais le sourire qui me fendait la gueule et le reste, et je ne savais même plus si c’était le train qui grondait ou la voix de monsieur Salomon, dans sa fureur noire :

— Car il y a de la flamme dans l’œil des jeunes gens, mais dans celui du vieillard il y a de la lumière !

Ils sont partis depuis longtemps, nous sommes allés deux fois à Nice, notre fils crie et pleure déjà, c’est le prêt-à-porter qui commence, je lui parlerai un jour du roi Salomon que j’entends rire parfois, penché sur nous de ses hauteurs augustes.

LA MAISON D'AJAR

un entretien avec Yvonne Baby

Émile Ajar entrouvre la porte d’une maison petite et basse , c’est soudain, dans une banlieue de Copenhague, comme retrouver l’Europe centralela dentelle des rideaux et les housses, le sofa et le piano, la théière et les cuillers d’argent inventent le décor de cette maison qui pourrait être en Russie, en Pologne (où sont nées, où ont vécu la grand-mère, la mère de l’écrivain).

Un décor, plutôt un climat de chaleur calme, un salon-véranda, et les bougies qui allument les gitanes jaunes, qui empêchent que la lumière ne décline. Et puis là, en face, un homme de trente-cinq ans, une voix irradient, une présence bouscule en douceur la perception, la sensibilité de qui demande, de qui écoute, de qui mesure cette confiance. Des mains se croisent sur un front pensif, le regard (« Il y a tout dans les yeux », dit Ajar) a la couleur du thé qui brunit dans les tasses, et le sourire un éclat d’enfance.

Non, il n’est pas Momo, oui, il s’est senti « porté » quand il s’est mis à la Vie devant soi, c’est toujours les Misérables qu’on veut écrire, il aime Au-dessous du volcan, de Malcolm Lowry et Henri Michaux, mais on ne va tout de même pas établir des listes. Nice, oui, c’est comme le trou juif et c’est toujours la même histoire du paradis, c’est le pays où on n’a pas peur et c’est – « Ne voulez-vous pas un peu de thé ? »c’est pour Momo l’éternel Corso fleuri, mais peut-être que Momo se trompe et que Nice n’est qu’une vieille femme ravalée, enfin, des femmes Ajar voudra, voudrait (bien) parler, il s’éclaire, plus difficile est d’aller dans les souvenirs, quand il se souvient, ou quand il réfléchit, il quitte le fauteuil, il va vers le ciel (silhouette presque frêle, presque frileusement refermée sur des blue-jeans, sur une veste de velours côtelé, blanche près du visage mat, des cheveux noirs), il doit avoir besoin d’espace, de cet espace qui varie à la cadence du travail et qu’il choisit pour vivre, nomade, solitaire : « Les écrivains doivent vivre seuls », dit-il.

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