Патрик Модиано - Dimanches d'août
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- Название:Dimanches d'août
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- Год:1986
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— Oui, je cherche les plages fluviales, ai-je dit.
— Quand j’étais petite, j’allais sur une plage, là-bas, du côté de Chelles… La plage de Gournay-sur-Marne… On l’appelait le « Petit Deauville »… Il y avait du sable et des tentes de toile…
Elle était donc une enfant du pays ?
— Mais ça n’existe plus, maman, a dit Villecourt en haussant les épaules.
— Vous êtes allé voir ? m’a demandé Mme Villecourt sans prêter attention à son fils.
— Pas encore.
— Moi, je suis sûre que ça existe toujours, a dit Mme Villecourt.
— Moi aussi, a dit crânement Sylvia en soutenant le regard de son mari.
— Il y avait aussi la plage Berretrot à Joinville…, a dit Mme Villecourt.
Elle réfléchissait et s’apprêtait à compter sur ses doigts.
— Et Duchet, le restaurant de Saint-Maurice-Plage… Toujours à Saint-Maurice, la barre de sable de l’île Rouge… Et l’île aux Corbeaux…
De l’index de sa main gauche, elle pressait au fur et à mesure chacun des doigts de sa main droite.
— L’hôtel-restaurant de la plage à Maisons-Alfort… La plage de Champigny, quai Gallieni… Le Palm-Beach et le Lido de Chennevières… Je connais tout ça par cœur… Je suis née dans la région…
Elle a ôté un instant ses lunettes noires et m’a regardé avec gentillesse.
— Vous voyez, vous avez du pain sur la planche… C’est une véritable Rivieria, ici…
— Mais tous ces endroits n’existent plus, maman, a répété Villecourt avec la hargne de celui qu’on n’écoute pas.
— Et alors ? On a le droit de rêver, non ?
Cette manière brutale de répondre à son fils m’a surpris.
— Oui, on a bien le droit de rêver, a répété Sylvia d’une voix claire mais dont l’inflexion un peu traînante s’accordait bien à ces bords de Marne et à toutes les plages que Mme Villecourt avait évoquées.
— Vous pourrez voir ce diamant dès demain, maman…, a dit Villecourt. Il est vraiment exceptionnel… Ce serait idiot de laisser passer l’affaire… Il s’appelle la Croix du Sud.
Les coudes appuyés sur la table, il se voulait de plus en plus persuasif. Mais sa mère, le regard caché sous ses lunettes noires, demeurait impassible et donnait l’impression de fixer un point, là-bas, sur le coteau vert sombre de Chennevières.
Sylvia me surveillait, du coin de l’œil.
— Je vous montrerai, a dit Villecourt. Il a tout un pedigree… C’est une pièce unique…
Ce garçon avec sa gourmette et son Chris-Craft englué dans la Marne, était-il diamantaire ou courtier en pierres précieuses ? J’avais beau l’observer, je ne pouvais pas croire en ses qualités professionnelles.
— Le vendeur est venu me voir ici, il y a une semaine à peu près, a dit Villecourt. Si nous ne nous décidons pas très vite, l’affaire va nous filer entre les mains…
— Qu’est-ce que tu veux que je fasse d’un diamant ? a dit Mme Villecourt. Je n’ai plus l’âge de porter des diamants…
Villecourt a éclaté de rire. Il nous regardait Sylvia et moi, l’air de nous prendre à témoin.
— Mais enfin, maman, il ne s’agit pas de porter un diamant… Il suffit simplement de l’acheter à un très bon prix et de le revendre le double…
Cette fois-ci, Mme Villecourt s’est tournée vers son fils et a ôté lentement ses lunettes noires.
— Tu dis des bêtises… On revend toujours les meubles et les bijoux à perte… Mon pauvre chéri, je crains que tu n’aies pas l’étoffe d’un homme d’affaires…
Elle avait pris un ton à la fois méprisant et affectueux.
— N’est-ce pas, Sylvia, que Frédéric ferait mieux de ne pas s’occuper de pierres précieuses ? C’est un métier difficile, tu sais, mon chéri…
Villecourt s’est raidi. Il avait du mal à garder son calme. Il a même tourné la tête. Et moi, je ne regardais plus la gourmette à son poignet, mais ce Chris-Craft étincelant, venu s’égarer dans les eaux mortes et lourdes de la Marne par la faute de son conducteur.
Je me suis dit que chaque entreprise à laquelle il voulait se mêler, chacun de ses gestes, la moindre initiative de sa part, devaient aboutir, fatalement, à un gâchis semblable. Et il était le mari de Sylvia.
J’ai entendu un bruit de pas derrière moi, et un homme du même âge que Villecourt est apparu sur le ponton. De taille moyenne, il portait un costume de toile beige, des chaussures de daim, de petits yeux très enfoncés et un front têtu de bélier.
— Maman, c’est René Jourdan…
Villecourt avait annoncé à sa mère le nouveau venu avec un respect mêlé d’emphase, comme si le dénommé René Jourdan, aux chaussures de daim, à la tête de bélier et aux yeux vides, était une personnalité.
— Qui ? a demandé Mme Villecourt sans bouger la tête d’un millimètre.
— René Jourdan, maman…
Celui-ci tendait le bras à Mme Villecourt.
— Bonjour madame…
Mais elle ne lui prenait pas la main. Avec ses lunettes noires, elle lui opposait une indifférence d’aveugle.
Il tendait alors le bras vers Sylvia qui lui serrait la main sans beaucoup de conviction, le visage maussade. Puis il me saluait d’un mouvement de tête.
— René Jourdan…, m’a dit Villecourt. Un ami…
Il lui désignait la chaise vide devant moi. L’autre y a pris place.
— Figure-toi, René, que je parlais du diamant. N’est-ce pas que c’est une pièce superbe ?
— Superbe, a dit l’autre en esquissant un sourire aussi vide que son regard.
Villecourt s’est penché vers sa mère.
— L’homme qui veut vendre ce diamant est un ami de René Jourdan.
Et il l’avait dit comme si c’était une référence, une mention dans le Gotha.
— J’ai expliqué à mon fils que je n’avais plus l’âge de porter des diamants.
— C’est dommage, madame. Je suis sûr que ce diamant vous aurait emballée… C’est une pièce historique… Nous avons tout un pedigree sur lui… Il s’appelle la Croix du Sud…
— Faites-moi confiance, maman. Si vous me donnez les fonds, je vous promets qu’en le revendant, je pourrais doubler la mise.
— Mon pauvre Frédéric… Et d’où vient-il, ce diamant ? D’un cambriolage ?
L’homme à tête de bélier a laissé échapper un rire aigre.
— Mais non, madame… D’un héritage… Mon ami cherche à s’en débarrasser parce qu’il a besoin de liquidités… Il dirige une société immobilière à Nice… Je vous donnerai toutes les références…
— Nous pouvons vous montrer la pierre, maman… Il faut que vous la voyiez de vos propres yeux avant de prendre une décision…
— D’accord, a dit Mme Villecourt d’une voix lasse. Vous me montrerez cette Croix du Sud…
— Demain, maman ?
— Demain.
Elle hochait pensivement la tête.
— Tu viens, René ? a dit Villecourt. Il faut que nous allions voir comment avancent les travaux…
Il s’est levé et s’est planté devant moi.
— Ça vous intéressera peut-être… Je suis en train de retaper complètement une petite île de la Marne, après Chennevières… Le terrain appartenait à ma mère… Nous voulons y créer une piscine et une boîte de nuit… Mais Sylvia vous en parlera, puisqu’elle n’a rien à vous cacher…
Il était agressif, brusquement. Je n’ai pas répliqué. La pensée de ses doigts boudinés sur le corps de Sylvia me dégoûtait assez pour que je ne m’expose pas à leur contact, au cas où nous en serions venus aux mains.
Il a descendu l’échelle du ponton, suivi de l’homme aux chaussures de daim et à la tête de bélier. Puis ils se sont installés, l’un à côté de l’autre, dans le Chris-Craft et Villecourt, avec des gestes nerveux, l’a mis en marche. Le Chris-Craft a disparu très vite, après la boucle de Chennevières, mais l’eau était trop lourde pour qu’il laisse des gerbes d’écume derrière lui.
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