Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures

Здесь есть возможность читать онлайн «Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1978, Издательство: Bibliothèque d'Onega - lien privé -, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Rue des boutiques obscures: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Rue des boutiques obscures»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Rue des boutiques obscures — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Rue des boutiques obscures», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Vous ne travaillez plus à la légation de la république Dominicaine ?

— Non.

— Vous vous rappelez quand vous m’avez proposé de me faire un passeport dominicain… ? Vous disiez que dans la vie, il fallait prendre ses précautions et avoir toujours plusieurs passeports…

Ce souvenir l’amusait. Elle a eu un rire bref.

— Quand avez-vous eu des nouvelles de… Denise pour la dernière fois ? lui ai-je demandé.

— Vous êtes parti à Megève avec elle et elle m’a envoyé un mot de là-bas. Et depuis, plus rien.

Elle me fixait d’un regard interrogatif mais n’osait pas, sans doute, me poser une question directe. Qui était cette Denise ? Avait-elle joué un rôle important dans ma vie ?

— Figurez-vous, lui dis-je, qu’il y a des moments où j’ai l’impression d’être dans un brouillard total… J’ai des trous de mémoire… Des périodes de cafard… Alors, en passant dans la rue, je me suis permis de… monter… pour essayer de retrouver le… le…

Je cherchai le mot juste, vainement, mais cela n’avait aucune importance puisqu’elle souriait et que ce sourire indiquait que ma démarche ne l’étonnait pas.

— Vous voulez dire : pour retrouver le bon temps ?

— Oui. C’est ça… Le bon temps…

Elle prit une boîte dorée sur une petite table basse qui se trouvait à l’extrémité du divan et l’ouvrit. Elle était emplie de cigarettes.

— Non merci, lui dis-je.

— Vous ne fumez plus ? Ce sont des cigarettes anglaises. Je me souviens que vous fumiez des cigarettes anglaises… Chaque fois que nous nous sommes vus ici, tous les trois, avec Denise, vous m’apportiez un sac plein de paquets de cigarettes anglaises…

— Mais oui, c’est vrai…

— Vous pouviez en avoir tant que vous vouliez à la légation dominicaine…

Je tendis la main vers la boîte dorée et saisis entre le pouce et l’index une cigarette. Je la mis à ma bouche avec appréhension. Elle me passa son briquet après avoir allumé sa cigarette à elle. Je dus m’y reprendre plusieurs fois pour obtenir une flamme. J’aspirai. Aussitôt un picotement très douloureux me fit tousser.

— Je n’ai plus l’habitude, lui dis-je.

Je ne savais comment me débarrasser de cette cigarette et la tenais toujours entre pouce et index tandis qu’elle se consumait.

— Alors, lui dis-je, vous habitez dans cet appartement, maintenant ?

— Oui. Je me suis de nouveau installée ici quand je n’ai plus eu de nouvelles de Denise… D’ailleurs elle m’avait dit, avant son départ, que je pouvais reprendre l’appartement…

— Avant son départ ?

— Mais oui… Avant que vous partiez à Megève…

Elle haussait les épaules, comme si ce devait être pour moi une évidence.

— J’ai l’impression que je suis resté très peu de temps dans cet appartement…

— Vous y êtes resté quelques mois avec Denise…

— Et vous, vous habitiez ici avant nous ?

Elle me regarda, stupéfaite.

— Mais bien sûr, voyons… C’était mon appartement… Je l’ai prêté à Denise parce que je devais quitter Paris…

— Excusez-moi… Je pensais à autre chose.

— Ici, c’était pratique pour Denise… Elle avait de la place pour installer un atelier de couture…

Une couturière ?

— Je me demande pourquoi nous avons quitté cet appartement, lui dis-je.

— Moi aussi…

De nouveau ce regard interrogatif. Mais que pouvais-je lui expliquer ? J’en savais moins qu’elle. Je ne savais rien de toutes ces choses. J’ai fini par poser dans le cendrier le mégot consumé qui me brûlait les doigts.

— Est-ce que nous nous sommes vus, avant que nous venions habiter ici ? risquai-je timidement.

— Oui. Deux ou trois fois. À votre hôtel…

— Quel hôtel ?

— Rue Cambon. L’hôtel Castille. Vous vous rappelez la chambre verte que vous aviez avec Denise ?

— Oui.

— Vous avez quitté l’hôtel Castille parce que vous ne vous sentiez pas en sécurité là-bas… C’est cela non ?

— Oui.

— C’était vraiment une drôle d’époque…

— Quelle époque ?

Elle ne répondit pas et alluma une autre cigarette.

— J’aimerais vous montrer quelques photos, lui dis-je.

Je sortis de la poche intérieure de ma veste une enveloppe qui ne me quittait plus et où j’avais rangé toutes les photos. Je lui montrai celle de Freddie Howard de Luz, de Gay Orlow, de la jeune femme inconnue et de moi, prise dans la « salle à manger d’été ».

— Vous me reconnaissez ?

Elle s’était tournée pour regarder la photo à la lumière du soleil.

— Vous êtes avec Denise, mais je ne connais pas les deux autres…

Ainsi, c’était Denise.

— Vous ne connaissiez pas Freddie Howard de Luz ?

— Non.

— Ni Gay Orlow ?

— Non.

Les gens ont, décidément, des vies compartimentées et leurs amis ne se connaissent pas entre eux. C’est regrettable.

— J’ai encore deux photos d’elle.

Je lui tendis la minuscule photo d’identité et l’autre où on la voyait accoudée à la balustrade.

— Je connaissais déjà cette photo-là, me dit-elle… Je crois même qu’elle me l’avait envoyée de Megève… Mais je ne me souviens plus de ce que j’en ai fait…

Je lui repris la photo des mains et la regardai attentivement. Megève. Derrière Denise il y avait une petite fenêtre avec un volet de bois. Oui, le volet et la balustrade auraient pu être ceux d’un chalet de montagne.

— Ce départ pour Megève était quand même une drôle d’idée, déclarai-je brusquement. Denise vous avait dit ce qu’elle en pensait ?

Elle contemplait la petite photo d’identité. J’attendais, le cœur battant, qu’elle voulût bien répondre.

Elle releva la tête.

— Oui… Elle m’en avait parlé… Elle me disait que Megève était un endroit sûr… Et que vous auriez toujours la possibilité de passer la frontière…

— Oui… Évidemment…

Je n’osais pas aller plus loin. Pourquoi suis-je si timide et si craintif au moment d’aborder les sujets qui me tiennent à cœur ? Mais elle aussi, je le comprenais à son regard, aurait voulu que je lui donne des explications. Nous restions silencieux l’un et l’autre. Enfin, elle se décida :

— Mais qu’est-ce qui s’est passé à Megève ?

Elle me posait la question de manière si pressante que pour la première fois, je me sentis gagné par le découragement et même plus que le découragement, par le désespoir qui vous prend lorsque vous vous rendez compte qu’en dépit de vos efforts, de vos qualités, de toute votre bonne volonté, vous vous heurtez à un obstacle insurmontable.

— Je vous expliquerai… Un autre jour…

Il devait y avoir quelque chose d’égaré dans ma voix ou dans l’expression de mon visage puisqu’elle m’a serré le bras comme pour me consoler et qu’elle m’a dit :

— Excusez-moi de vous poser des questions indiscrètes… Mais… J’étais une amie de Denise…

— Je comprends…

Elle s’était levée.

— Attendez-moi un instant.

Elle quitta la pièce. Je regardai à mes pieds les flaques de lumière que formaient les rayons du soleil sur le tapis de laine blanche. Puis les lattes du parquet, et la table rectangulaire, et le vieux mannequin qui avait appartenu à « Denise ». Se peut-il qu’on ne finisse pas par reconnaître un endroit où l’on a vécu ?

Elle revenait, en tenant quelque chose à la main. Deux livres. Un agenda.

— Denise avait oublié ça en partant. Tenez… je vous les donne…

J’étais surpris qu’elle n’eût pas rangé ces souvenirs dans une boîte, comme l’avaient fait Stioppa de Djagoriew et l’ancien jardinier de la mère de Freddie. En somme, c’était la première fois, au cours de ma recherche, qu’on ne me donnait pas de boîte. Cette pensée me fit rire.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Rue des boutiques obscures»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Rue des boutiques obscures» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Патрик Модиано - Ночная трава
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Дора Брюдер
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Dimanches d'août
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Смягчение приговора
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Маленькое чудо
Патрик Модиано
Отзывы о книге «Rue des boutiques obscures»

Обсуждение, отзывы о книге «Rue des boutiques obscures» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

J'ai commencé à lire! ça me plait, 15 июля 2024 в 15:27
L a couleur locale est admirable, La tonalité du text
x