Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
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- Название:Rue des boutiques obscures
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- Год:1978
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Il était vraiment ému. Je crois même qu’il avait les larmes aux yeux.
— Je l’aimais bien… Je l’ai connu tout jeune… C’était un rêveur. Il me répétait toujours qu’il achèterait un voilier… Il me disait : « Bob, tu seras mon second…» Dieu sait où il est maintenant… s’il est toujours vivant…
— On le retrouvera, lui dis-je.
— Il a été trop gâté par sa grand-mère, vous comprenez…
Il prit la boîte et me la tendit. Je pensais à Stioppa de Djagoriew et à la boîte rouge qu’il m’avait donnée lui aussi. Décidément, tout finissait dans de vieilles boîtes de chocolat ou de biscuits. Ou de cigares.
— Merci.
— Je vous accompagne au train.
Nous suivions une allée forestière et il projetait le faisceau de sa lampe devant nous. Ne se trompait-il pas de chemin ? J’avais l’impression que nous nous enfoncions au cœur de la forêt.
— J’essaie de me rappeler le nom de l’ami de Freddie. Celui que vous m’avez montré sur la photo… L’Américain du Sud…
Nous traversions une clairière dont la lune rendait les herbes phosphorescentes. Là-bas, un bouquet de pins parasols. Il avait éteint sa lampe de poche car nous y voyions presque comme en plein jour.
— C’était là que Freddie montait à cheval avec un autre ami à lui… Un jockey… Il ne vous en a jamais parlé, de ce jockey ?
— Jamais.
— Je ne me souviens plus de son nom… Pourtant il avait été célèbre… Il avait été le jockey du grand-père de Freddie, quand le vieux possédait une écurie de courses…
— L’Américain du Sud connaissait aussi le jockey ?
— Bien sûr. Ils venaient ensemble ici. Le jockey jouait au billard avec les autres… Je crois même que c’était lui qui avait présenté la Russe à Freddie…
Je craignais de ne pas retenir tous ces détails. Il aurait fallu les consigner immédiatement sur un petit carnet.
Le chemin montait en pente douce et j’avais de la peine à marcher, à cause de l’épaisseur des feuilles mortes.
— Alors, vous vous rappelez le nom de l’Américain du Sud ?
— Attendez… Attendez… ça va me revenir… Je serrais la boîte de biscuits contre ma hanche et j’étais impatient de savoir ce qu’elle contenait. Peut-être y trouverais-je certaines réponses à mes questions. Mon nom. Ou celui du jockey, par exemple.
Nous étions au bord d’un talus et il suffisait de le descendre pour arriver sur la place de la Gare. Celle-ci semblait déserte avec son hall étincelant d’une lumière de néon. Un cycliste traversait lentement la place et vint s’arrêter devant la gare.
— Attendez… son prénom, c’était… Pedro… Nous restions debout au bord du talus. De nouveau, il avait sorti sa pipe, et la nettoyait à l’aide d’un petit instrument mystérieux. Je me répétais à moi-même ce prénom qu’on m’avait donné à ma naissance, ce prénom avec lequel on m’avait appelé pendant toute une partie de ma vie et qui avait évoqué mon visage pour quelques personnes. Pedro.
XII
Pas grand-chose dans cette boîte de biscuits. Un soldat de plomb écaillé avec un tambour. Un trèfle à quatre feuilles collé au milieu d’une enveloppe blanche. Des photos.
Je figure sur deux d’entre elles. Aucun doute, c’est le même homme que celui que l’on voit à côté de Gay Orlow et du vieux Giorgiadzé. Un brun de haute taille, moi, à cette seule différence près que je n’ai pas de moustache. Sur l’une des photos, je me trouve en compagnie d’un autre homme aussi jeune que moi, aussi grand, mais aux cheveux plus clairs. Freddie ? Oui, car au dos de la photo quelqu’un a écrit au crayon : « Pedro-Freddie-La Baule. » Nous sommes au bord de la mer et nous portons chacun un peignoir de plage. Une photo apparemment très ancienne.
Sur la deuxième photo, nous sommes quatre : Freddie, moi, Gay Orlow que j’ai reconnue aisément, et une autre jeune femme, tous assis par terre, le dos appuyé au divan de velours rouge de la salle à manger d’été. À droite, on distingue le billard.
Une troisième photo représente la jeune femme que l’on voit avec nous dans la salle à manger d’été. Elle est debout devant la table de billard et tient une canne de ce jeu dans les deux mains. Cheveux clairs qui tombent plus bas que les épaules. Celle que j’emmenais au château de Freddie ? Sur une autre photo, elle est accoudée à la balustrade d’une véranda.
Une carte postale à l’adresse de « Monsieur Robert Brun chez Howard de Luz. Valbreuse. Orne » offre une vue du port de New York. On y lit :
« Mon cher Bob. Amitiés d’Amérique. À bientôt. Freddie. »
Un document étrange à l’en-tête de :
Consulado General
de la
Republica Argentina
No 106.
Le Consulat général de la république Argentine en France, chargé des Intérêts helléniques en zone occupée, certifie que, lors de la Grande Guerre 1914-1918, les archives de la mairie de Salonique ont été détruites par l’incendie.
Paris. Le 15 juillet 1941
Le Consul général de la
république Argentine
chargé des Intérêts helléniques.
Une signature au bas de laquelle on lit :
R. L. de Oliveira Cezar
Consul général.
Moi ? Non. Il ne s’appelle pas Pedro.
Une petite coupure de journal :
SÉQUESTRE HOWARD DE LUZ :
Vente aux enchères publiques
à la requête de
l’Administration des Domaines
à Valbreuse (Orne) Château Saint-Lazare
le 7 et 11 avril, d’un
Important mobilier
Objets d’art et d’ameublement
anciens et modernes
Tableaux – Porcelaines – Céramiques
Tapis – Literie – Linge de maison
Piano à queue Erard
Frigidaire etc.
Expositions : samedi 6 avril, de 14 h à 18 h
et le matin des jours de vente de 10 à 12 h.
J’ouvre l’enveloppe sur laquelle est collé le trèfle à quatre feuilles. Elle contient quatre petites photographies de la taille de celles qu’on nomme « Photomatons » ; l’une de Freddie, l’autre de moi, la troisième de Gay Orlow et la quatrième de la jeune femme aux cheveux clairs.
Je trouve également un passeport en blanc de la république Dominicaine.
En tournant par hasard la photo de la jeune femme aux cheveux clairs, je lis ceci, écrit à l’encre bleue, de la même écriture désordonnée que celle de la carte postale d’Amérique : PEDRO : ANJou 15-28.
XIII
Sur combien d’agendas ce numéro de téléphone, qui a été le mien, figure-t-il encore ? Était-ce simplement le numéro de téléphone d’un bureau où l’on ne pouvait me joindre qu’un après-midi ?
Je compose ANJou 15-28. Les sonneries se succèdent mais personne ne répond. Reste-t-il des traces de mon passage dans l’appartement désert, la chambre inhabitée depuis longtemps où ce soir le téléphone sonne pour rien ?
Je n’ai même pas besoin d’appeler les renseignements. Il suffit que je fasse, d’une tension du mollet, pivoter le fauteuil de cuir de Hutte. Devant moi, les rangées de Bottins et d’annuaires. L’un d’eux, plus petit que les autres, est relié d’une chèvre imprimée vert pâle. C’est celui-ci qu’il me faut. Tous les numéros de téléphone qui existent à Paris depuis trente ans y sont répertoriés avec les adresses correspondantes.
Je tourne les pages, le cœur battant. Et je lis :
ANJou 15-28 – 10 bis, rue Cambacérès. 8e arr.
Mais le Bottin par rues de l’année ne porte aucune mention de ce numéro de téléphone :
CAMBACÉRÈS (rue)
8e
10 bis AMICALE DES DIAMANTAIRES MIR 18-16
COUTURE-FASHION ANJ 32-49
PILGRAM (Hélène) ELY 05-31
REBBINDER (Établis.) MIR 12-08
REFUGE (de) ANJ 50-52
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