Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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Les cochons en épices, perdus à force de poussière, tournaient en reliques et donnaient de la soif atroce aux gagnants.

Les familles, elles, attendent le feu d'artifice pour aller se coucher. Attendre, c'est la fête aussi. Dans l'ombre tressaillent mille litres vides qui grelottent à chaque instant sous les tables. Des pieds agités consentants ou contradicteurs. On n'entend plus les musiques à force de connaître les airs, ni les cylindres poussifs à moteurs derrière les baraques où s'animent les choses qu'il faut voir pour deux francs. Le cœur à soi quand on est un peu bu de fatigue vous tape le long des tempes. Bim ! Bim ! qu'il fait, contre l'espèce de velours tendu autour de la tête et dans le fond des oreilles. C'est comme ça qu'on arrive à éclater un jour. Ainsi soit-il ! Un jour quand le mouvement du dedans rejoint celui du dehors et que toutes vos idées alors s'éparpillent et vont s'amuser enfin avec les étoiles.

Il survenait beaucoup de pleurs à travers la fête à cause des enfants qu'on écrasait par-ci par-là entre les chaises sans le faire exprès et puis ceux aussi auxquels on apprenait à résister à leurs désirs, aux petits gros plaisirs que leur feraient encore et encore des tours de chevaux de bois. Faut profiter de la fête pour se constituer un caractère. Il n'est jamais trop tôt pour s'y prendre. Ils ne savent pas encore ces mignons que tout se paye. Ils croient que c'est par gentillesse que les grandes personnes derrière les comptoirs enluminés incitent les clients à s'offrir les merveilles qu'ils amassent et dominent et défendent avec des vociférants sourires. Ils ne connaissent pas la loi les enfants. C'est à coups de gifles que les parents la leur apprennent la loi et les défendent contre les plaisirs.

Il n'y a jamais de fête véritable que pour le commerce et en profondeur encore et en secret. C'est le soir qu'il se réjouit le commerce quand tous les inconscients, les clients, ces bêtes à bénéfices sont partis, quand le silence est revenu sur l'esplanade et que le dernier chien a projeté enfin sa dernière goutte d'urine contre le billard japonais. Alors les comptes peuvent commencer. C'est le moment où le commerce recense ses forces et ses victimes, avec des sous.

Le soir du dernier dimanche de la fête la bonne de Martrodin le bistrot s'est blessée, assez profondément, à la main, en découpant du saucisson.

Vers les dernières heures de cette même soirée tout est devenu assez net autour de nous, comme si les choses décidément en avaient eu assez de traîner d'un bord à l'autre du destin, indécises, et fussent toutes en même temps sorties de l'ombre et mises à me parler. Mais il faut se méfier des choses et des gens de ces moments-là. On croit qu'elles vont parler les choses et puis elles ne disent tien du tout et sont reprises par la nuit bien souvent sans qu'on ait pu comprendre ce qu'elles avaient à vous raconter. Moi du moins, c'est mon expérience.

Enfin, toujours est-il que j'ai revu Robinson au café de Martrodin ce même soir-là, justement comme j'allais panser la bonne du bistrot. Je me souviens exactement des circonstances. À côté de nous consommaient des Arabes, réfugiés par paquets sur les banquettes et qui somnolaient. Ils n'avaient l'air de s'intéresser en rien à ce qui se passait autour d'eux. En parlant à Robinson j'évitais de le remettre sur la conversation de l'autre soir, quand je l'avais surpris à porter des planches. La blessure de la bonne était difficile à suturer et je n'y voyais pas très clair dans le fond de la boutique. Cela m'empêchait de parler, l'attention. Dès que ce fut fini, il m'attira dans un petit coin Robinson et tint lui-même à me confirmer que c'était arrangé son affaire et pour bientôt. Voilà une confidence qui me gênait beaucoup et dont je me serais bien passé.

« Bientôt quoi ?

— Tu le sais bien…

— Encore ça ?…

— Devine combien qu'ils me donnent à présent ? »

Je ne tenais pas à le deviner.

« Dix mille !… Rien que pour me taire…

— C'est une somme !

— Me voilà tiré d'affaire tout simplement, ajouta-t-il, ce sont ces dix mille francs-là qui m'ont toujours manqué à moi !… Les dix mille francs de début quoi !… Tu comprends ?… Moi j'ai jamais eu à vrai dire de métier mais avec dix mille francs !… »

Il avait dû déjà les faire chanter…

Il me laissait me rendre compte de tout ce qu'il allait pouvoir effectuer, entreprendre, avec ces dix mille francs… Il me donnait le temps d'y réfléchir, lui redressé le long du mur, dans la pénombre. Un monde nouveau. Dix mille francs !

Tout de même en y repensant à son affaire, je me demandais si je ne courais pas quelque risque personnel, si je ne glissais pas à une sorte de complicité en n'ayant par l'air de réprouver tout de suite son entreprise. J'aurais dû le dénoncer même. De la morale de l'humanité, moi je m'en fous, énormément, ainsi que tout le monde d'ailleurs. Qu'y puis-je ? Mais il y a toutes les sales histoires, les sales chichis que remue la Justice au moment d'un crime rien que pour amuser les contribuables, ces vicieux… On ne sait plus alors comment en sortir… J'avais vu ça moi. Misère pour misère, je préférais encore celle qui ne fait pas de bruit à toute celle qu'on étale dans les journaux.

Somme toute, j'étais intrigué et empoisonné en même temps. Venu jusque-là, le courage me manquait une fois de plus pour aller vraiment au fond des choses. Maintenant qu'il s'agissait d'ouvrir les yeux dans la nuit j'aimais presque autant les garder fermés. Mais Robinson semblait tenir à ce que je les ouvrisse, à ce que je me rende compte.

Pour changer un peu, tout en marchant, je portai la conversation sur le sujet des femmes. Il ne les aimait pas beaucoup lui, les femmes.

« Moi, tu sais, je m'en passe des femmes qu'il disait, avec leurs beaux derrières, leurs grosses cuisses, leurs bouches en cœur et leurs ventres dans lesquels il y a toujours quelque chose qui pousse, tantôt des mômes, tantôt des maladies… C'est pas avec leurs sourires qu'on le paye son terme ! N'est-ce pas ? Même moi dans mon gourbi, si j'en avais une de femme, j'aurais beau montrer ses fesses au propriétaire le quinze du mois ça lui ferait pas me faire une diminution !… »

C'était l'indépendance qu'était son faible à Robinson. Il le disait lui-même. Mais le patron Martrodin en avait déjà assez de nos « apartés » et de nos petits complots dans les coins.

« Robinson, les verres ! Nom de Dieu ! qu'il commanda. C'est-y moi qui vais vous les laver ? »

Robinson bondit du coup.

« Tu vois, qu'il m'apprit, je fais ici un extra ! »

C'était la fête décidément. Martrodin éprouvait mille difficultés à finir de compter sa caisse, ça l'agaçait. Les Arabes partirent, sauf les deux qui sommeillaient encore contre la porte.

« Qu'est-ce qu'ils attendent ceux-là ?

— La bonne ! qu'il me répond le patron.

– Ça va, les affaires ? que je demande alors pour dire quelque chose.

— Comme ça… Mais c'est dur ! Tenez Docteur, voilà un fonds que j'ai acheté soixante billets comptant avant la crise. Il faudrait bien que je puisse en tirer au moins deux cents… Vous vous rendez compte ?… C'est vrai que j'ai du monde, mais c'est surtout des Arabes… Alors ça ne boit pas ces gens-là… Ça n'a pas encore l'habitude… Faudrait que j'aie des Polonais. Ça Docteur, ça boit les Polonais on peut le dire… Où j'étais avant dans les Ardennes, j'en avais moi des Polonais et qui venaient des fours à émailler, c'est tout vous dire, hein ? C'est ça qui leur donnait chaud, les fours à émailler !… Il nous faut ça à nous !… La soif !… Et le samedi tout y passait… Merde ! que c'était du boulot ! La paye entière ! Rac !… Ceux-ci les bicots, c'est pas de boire qui les intéresse, c'est plutôt de s'enc… c'est défendu de boire dans leur religion qu'il paraît, mais c'est pas défendu de s'enc… »

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