Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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L'incident de la fille « aux responsabilités » avait été retenu à la ronde et commenté énormément. On s'en gargarisait dans le quartier.

Mais comme les autres médecins avertis de la nature du cas à Bébert se défilèrent, je demeurai finalement. Puisqu'il m'était échu, Bébert, je n'avais qu'à continuer, songeaient-ils justement les confrères.

Il ne me restait plus en fait de ressources qu'à aller jusqu'au bistrot pour téléphoner de temps en temps à quelques autres praticiens par-ci, par-là, au loin, que je connaissais plus ou moins bien dans Paris, dans les hôpitaux, pour leur demander ce qu'ils feraient eux, ces malins, ces considérés, devant une typhoïde comme celle qui me tracassait. Ils me donnaient des bons conseils tous, en réponse, des bons conseils inopérants, mais j'éprouvais quand même du plaisir à les entendre se donner du mal ainsi et gratuitement enfin pour le petit inconnu que je protégeais. On finit par se réjouir de pas grand-chose, du très peu que la vie veut bien nous laisser de consolant.

Pendant que je raffinais ainsi, la tante à Bébert s'effondrait de droite à gauche au hasard des chaises et des escaliers, elle ne sortait de son ahurissement que pour manger. Mais jamais par exemple elle ne passa au travers d'un seul repas, il faut le dire. On ne l'aurait d'ailleurs pas laissée s'oublier. Ses voisins veillaient sur elle. Ils la gavaient entre les sanglots. « Ça soutient ! » qu'ils lui affirmaient. Et même qu'elle se mit à engraisser.

En fait d'odeur de choux de Bruxelles, au plus fort de la maladie de Bébert, ce fut dans la loge une véritable orgie. C'était la saison et il lui en venait de partout en cadeau des choux de Bruxelles, tout cuits, bien fumants. « Cela me donne des forces, c'est vrai !… qu'elle admettait volontiers. Et ça fait bien uriner ! »

Avant la nuit, à cause des coups de sonnette, pour dormir plus légèrement et entendre le premier appel tout de suite, elle se gavait de café, comme cela les locataires ne le réveillaient pas Bébert en sonnant des deux ou trois fois de suite. Passant devant la maison le soir j'entrais pour voir si tout ça n'était pas fini des fois. « Vous croyez pas que c'est avec la camomille au rhum qu'il a voulu boire chez la fruitière le jour de la course cycliste qu'il l'a attrapée sa maladie ? » qu'elle supposait tout haut la tante. Cette idée la tracassait depuis le début. Idiote.

« Camomille ! » murmurait faiblement Bébert, en écho perdu dans la fièvre. À quoi bon la dissuader ? J'effectuais une fois de plus les deux ou trois menus simulacres professionnels qu'on attendait et puis j'allais reprendre la nuit, pas fier, parce que comme ma mère, je n'arrivais jamais à me sentir entièrement innocent des malheurs qui arrivaient.

Vers le dix-septième jour je me suis dit tout de même que je ferais bien d'aller demander ce qu'ils en pensaient à l'Institut Bioduret [20] L’Institut Bioduret : travestissement de l’Institut Pasteur. Le siège de l’Institut Pasteur se trouve dans le XVe arrondissement. Joseph d'un cas de typhoïde de ce genre et leur demander en même temps un petit conseil et peut-être même un vaccin qu'ils me recommanderaient. Ainsi, j'aurais tout fait, tout tenté, même les bizarreries et s'il mourait Bébert, eh bien, on n'aurait peut-être rien à me reprocher. J'arrivai là-bas à l'Institut au bout de Paris, derrière La Villette, un matin sur les onze heures. On me fit d'abord promener à travers des laboratoires et des laboratoires à la recherche d'un savant. Il ne s'y trouvait encore personne dans ces laboratoires, pas plus de savants que de public, rien que des objets bousculés en grand désordre, des petits cadavres d'animaux éventrés, des bouts de mégots, des becs de gaz ébréchés, des cages et des bocaux avec des souris dedans en train d'étouffer, des cornues, des vessies à la traîne, des tabourets défoncés, des livres et de la poussière, encore et toujours des mégots, leur odeur et celle de pissotière, dominantes. Puisque j'étais bien en avance, je décidai d'aller faire un tour, pendant que j'y étais, jusqu'à la tombe du grand savant Bioduret Joseph qui se trouvait dans les caves mêmes de l'Institut parmi les ors et les marbres. Fantaisie bourgeoiso-byzantine de haut goût. La quête se faisait en sortant du caveau, le gardien grognait même à cause d'une pièce belge qu'on lui avait refilée. C'est à cause de ce Bioduret que nombre de jeunes gens optèrent depuis un demi-siècle pour la carrière scientifique. Il en advint autant de ratés qu'à la sortie du Conservatoire. On finit tous d'ailleurs par se ressembler après un certain nombre d'années qu'on n'a pas réussi. Dans les fossés de la grande déroute, un « Lauréat de Faculté » vaut un « Prix de Rome ». Question d'autobus qu'on ne prend pas tout à fait à la même heure. C'est tout.

Il me fallut attendre encore assez longtemps dans les jardins de l'Institut, petite combinaison de maison d'arrêt et de square public, jardins, fleurs déposées soigneusement au long de ces murs ornés avec malveillance.

Tout de même, quelques garçons du petit personnel finirent par arriver les premiers, nombre d'entre eux portaient déjà des provisions du marché voisin, en de grands filets, et traînaient la savate. Et puis, les savants franchirent à leur tour la grille, plus traînards encore, plus réticents que leurs modestes subalternes, par petits groupes mal rasés et chuchoteurs. Ils allaient se disperser au long des couloirs en lissant les peintures. Rentrée de vieux écoliers grisonnants, à parapluie, stupéfiés par la routine méticuleuse, les manipulations désespérément dégoûtantes, soudés pour des salaires de disette et à longueur de maturité dans ces petites cuisines à microbes, à réchauffer cet interminable mijotage de raclures de légumes, de cobayes asphyxiques et d'autres incertaines pourritures.

Ils n'étaient plus en fin de compte eux-mêmes que de vieux rongeurs domestiques, monstrueux, en pardessus. La gloire de nos jours ne sourit guère qu'aux riches, savants ou non. Les plébéiens de la Recherche ne pouvaient compter pour les maintenir en haleine que sur leur propre peur de perdre leur place dans cette boîte à ordures chaude, illustre et compartimentée. C'était au Titre de savant officiel qu'ils tenaient essentiellement. Titre grâce auquel les pharmaciens de la ville leur accordaient encore quelque confiance pour l'analyse, chichement rétribuée d'ailleurs, des urines et des crachats de la clientèle. Casuel bourbeux du savant.

Dès son arrivée, le chercheur méthodique allait se pencher rituellement pendant quelques minutes au-dessus des tripes bilieuses et corrompues du lapin de l'autre semaine, celui qu'on exposait classiquement à demeure, dans un coin de la pièce, bénitier d'immondice. Lorsque l'odeur en devenait véritablement intenable, on en sacrifiait un autre de lapin, mais pas avant, à cause des économies auxquelles le Professeur Jaunisset, grand secrétaire de l'Institut, tenait en ce temps-là une main fanatique.

Certaines pourritures animales subissaient de ce fait, par économie, d'invraisemblables dégradations et prolongations. Tout est question d'habitude. Certains garçons des laboratoires bien entraînés eussent fort bien cuisiné dans un cercueil en activité tellement la putréfaction et ses relents ne les gênaient plus. Ces modestes auxiliaires de la grande recherche scientifique arrivaient même à cet égard à surpasser en économie le Professeur Jaunisset lui-même, pourtant fameusement sordide, et le battaient à son propre jeu, profitant du gaz de ses étuves par exemple pour se confectionner de nombreux pot-au-feu personnels et bien d'autres lentes ratatouilles, plus périlleuses encore.

Lorsque les savants avaient achevé de procéder à l'examen distrait des boyaux du cobaye et du lapin rituels, ils étaient parvenus doucement au deuxième acte de leur vie scientifique quotidienne, celui de la cigarette. Essai de neutralisation des puanteurs ambiantes et de l'ennui par la fumée du tabac. De mégot en mégot, les savants venaient tout de même à bout de leur journée, sur les cinq heures. On remettait alors doucement les putréfactions à tiédir dans l'étuve branlante. Octave, le garçon, dissimulait ses haricots fin cuits en un journal pour mieux les passer impunément devant la concierge. Feintes. Tout prêt le dîner qu'il emportait à Gargan. Le savant, son maître, déposait encore un petit quelque chose d'écrit dans un coin du livret d'expériences, timidement, comme un doute, en vue d'une communication prochaine pleinement oiseuse, mais justificative de sa présence à l'Institut et des chétifs avantages qu'elle comportait, corvée qu'il faudrait bien se décider à effectuer tout de même avant longtemps devant quelque Académie infiniment impartiale et désintéressée.

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