Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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La mère Cézanne avait un grand mépris d'aristocrate, qui lui venait je ne sais d'où, pour tous les gens qui travaillent…

« Jamais contents les locataires, on dirait des prisonniers, faut qu'ils fassent de la misère à tout le monde !… C'est leurs cabinets qui se bouchent… Un autre jour c'est le gaz qui fuit… C'est leurs lettres qu'on leur ouvre !… Toujours à la chicane… Toujours emmerdants quoi !… Y en a même un qui m'a craché dans son enveloppe du terme… Vous voyez ça ?… »

Même à déboucher les cabinets, elle devait souvent renoncer la mère Cézanne tellement c'était difficile. « Je ne sais pas ce qu'ils mettent dedans, mais faudrait pas d'abord qu'elle sèche !… Je connais ça… Ils vous préviennent toujours trop tard !… Ils font exprès d'abord !… Où j'étais avant il a même fallu faire fondre un tuyau tellement que c'était dur !… Je ne sais pas ce qu'ils peuvent bouffer moi… C'est de la double !… »

On me retirera difficilement de l'idée que si ça m'a repris ça n'est pas surtout à cause de Robinson. D'abord j'en ai pas tenu grand compte des malaises. Je continuais à traîner comme ci, comme ça, d'un malade à l'autre, mais j'étais devenu plus inquiet encore qu'auparavant, de plus en plus, comme à New York, et j'ai recommencé à dormir aussi encore plus mal que d'habitude.

De le rencontrer à nouveau, Robinson, ça m'avait donc donné un coup et comme une espèce de maladie qui me reprenait.

Avec sa gueule toute barbouillée de peine, ça me faisait comme un sale rêve qu'il me ramenait et dont je n'arrivais pas à me délivrer depuis trop d'années déjà. J'en bafouillais.

Il était venu retomber là, devant moi. J'en finirais pas. Sûrement qu'il m'avait cherché par ici. J'essayais pas d'aller le revoir moi, bien sûr… Il reviendrait à coup sûr encore et il me forcerait à penser à ses affaires à nouveau. Tout à présent d'ailleurs me faisait repenser à sa sale substance. Ces gens-là même que je regardais par la fenêtre et qui n'avaient l'air de rien, à marcher comme ça dans la rue, ils m'y faisaient penser, à bavarder au coin des portes, à se frotter les uns contre les autres. Je savais moi, ce qu'ils cherchaient, ce qu'ils cachaient avec leurs airs de rien les gens. C'est tuer et se tuer qu'ils voulaient, pas d'un seul coup bien sûr, mais petit à petit comme Robinson avec tout ce qu'ils trouvaient, des vieux chagrins, des nouvelles misères, des haines encore sans nom quand ça n'est pas la guerre toute crue et que ça se passe alors plus vite encore que d'habitude.

J'osais même plus sortir de peur de le rencontrer.

Fallait qu'on me demande des deux ou trois fois de suite pour que je me décide à répondre à l'appel des malades. Alors la plupart du temps quand j'arrivais on avait déjà été en chercher un autre. C'était la pagaïe dans mon esprit, tout comme dans la vie. Dans cette rue Saint-Vincent où je n'étais allé encore qu'une seule fois, on m'a fait demander chez les gens du troisième au numéro 12. On est même venu me chercher avec une voiture. Je l'ai bien reconnu tout de suite le grand-père, il chuchotait, il s'essuyait longuement les pieds sur mon paillasson. Un être furtif, gris et voûté, c'est pour son peut-fils qu'il voulait que je me dépêche.

Je me souvenais bien de sa fille aussi, à lui, une autre gaillarde, flétrie déjà, mais solide et silencieuse, qui était revenue pour avorter, à plusieurs reprises chez ses parents. On ne lui reprochait rien à celle-là. On aurait seulement voulu qu'elle finisse par se marier en fin de compte, surtout qu'elle avait déjà un petit garçon de deux ans à demeure chez les grands-parents.

Il était malade cet enfant pour un oui, pour un non, et quand il était malade, le grand-père, la grand-mère, la mère pleuraient ensemble, énormément, et surtout parce qu'il n'avait pas de père légitime. C'est dans ces moments-là qu'on est le plus affecté par les situations irrégulières dans les familles. Ils croyaient les grands-parents sans se l'avouer tout à fait, que les enfants naturels sont plus fragiles et plus souvent malades que les autres.

Enfin, le père, celui qu'on croyait du moins, il était bel et bien parti pour toujours. On lui avait tellement parlé de mariage à cet homme, que ça avait fini par l'ennuyer. Il devait être loin à présent, s'il courait encore. Personne n'y avait rien compris à cet abandon et surtout la fille elle-même, parce qu'il avait pris pourtant bien du plaisir à la baiser.

Donc, depuis qu'il était parti le volage ils contemplaient tous les trois l'enfant en pleurnichant et puis voilà. Elle s'était donnée à cet homme comme elle disait « corps et âme ». Cela devait arriver, et d'après elle devait suffire à tout expliquer. Le petit en était sorti de son corps et d'un seul coup et l'avait laissée toute plissée autour des flancs. L'esprit est content avec des phrases, le corps c'est pas pareil, il est plus difficile lui, il lui faut des muscles. C'est quelque chose de toujours vrai un corps, c'est pour cela que c'est presque toujours triste et dégoûtant à regarder. J'ai vu, c'est vrai aussi, bien peu de maternités emporter autant de jeunesse d'un seul coup. Il ne lui restait plus pour ainsi dire que des sentiments à cette mère et une âme. Personne n'en voulait plus.

Avant cette naissance clandestine la famille demeurait dans le quartier des « Filles-du-Calvaire » et cela depuis bien des années. S'ils étaient venus tous s'exiler à Rancy, c'était pas par plaisir, mais pour se cacher, se faire oublier, disparaître en groupe.

Dès qu'il fut devenu impossible de dissimuler cette grossesse aux voisins, ils s'étaient décidés à quitter leur quartier de Paris pour éviter tous commentaires. Déménagement d'honneur.

À Rancy, la considération des voisins n'était pas indispensable, et puis d'abord ils étaient inconnus à Rancy, et puis la municipalité de ce pays pratiquait justement une politique abominable, anarchiste pour tout dire, et dont on parlait dans toute la France, une politique de voyous. Dans ce milieu de réprouvés le jugement d'autrui ne saurait compter.

La famille s'était punie spontanément, elle avait rompu toute relation avec les parents et les amis d'autrefois. Pour un drame, ç'avait été un drame complet. Plus rien à perdre qu'ils se disaient. Déclassés. Quand on tient à se déconsidérer on va au peuple.

Ils ne formulaient aucun reproche contre personne. Ils essayaient seulement de découvrir par poussées de petites révoltes invalides ce que le Destin pouvait bien avoir bu le jour où il leur avait fait une saleté pareille, à eux.

La fille n'éprouvait à vivre à Rancy, qu'une seule consolation, mais très importante, celle de pouvoir parler librement à tout le monde désormais de « ses responsabilités nouvelles ». Son amant en la désertant, avait réveillé un désir profond de sa nature entichée d'héroïsme et de singularité. Dès qu'elle fut assurée pour le reste de ses jours de ne jamais avoir un sort absolument identique à la plupart des femmes de sa classe et de son milieu et de pouvoir toujours en appeler au roman de sa vie saccagée dès ses premières amours, elle s'accommoda du grand malheur qui la frappait, avec délices, et les ravages du sort furent en somme dramatiquement bienvenus. Elle pavoisait en fille mère.

Dans leur salle à manger quand nous entrâmes, son père et moi, un éclairage d'économie ne dépassait point les demi-teintes, on n'apercevait les figures que comme autant de taches pâles, de chairs rabâcheuses de mots qui restaient à traîner dans la pénombre, lourde de cette odeur de vieux poivre que dégagent tous les meubles de famille.

Sur la table, au centre, sur le dos, l'enfant parmi les langes, se laissait palper. Je lui déprimai pour commencer la paroi du ventre, avec beaucoup de précaution, graduellement, depuis l'ombilic jusqu'aux bourses, et puis je l'auscultai, fort gravement encore.

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