Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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Au matin, la rue devenait comme un grand tambour de tapis battus.

Ce matin-là, j'ai rencontré Bébert sur le trottoir, il gardait la loge de sa tante partie dehors aux commissions. Lui aussi soulevait un nuage du trottoir avec un balai, Bébert.

Qui ne ferait pas sa poussière dans ces endroits-là, sur les sept heures, passerait pour un fameux cochon dans sa propre rue. Carpettes secouées, signe de propreté, ménage bien tenu. Ça suffit. On peut puer de la gueule, on est tranquille après ça. Bébert avalait toute celle qu'il soulevait de poussière et puis celle aussi qu'on lui envoyait des étages. Il arrivait cependant aux pavés quelques taches de soleil mais comme à l'intérieur d'une église, pâles et adoucies, mystiques.

Bébert m'avait vu venir. J'étais le médecin du coin, à l'endroit où l'autobus s'arrête. Teint trop verdâtre, pomme qui ne mûrira jamais, Bébert. Il se grattait et de le voir, ça m'en donnait à moi aussi envie de me gratter. C'est que, des puces j'en avais, c'est vrai, moi aussi, attrapé pendant la nuit au-dessus des malades. Elles sautent dans votre pardessus volontiers parce que c'est l'endroit le plus chaud et le plus humide qui se présente. On vous apprend tout ça à la Faculté.

Bébert abandonna sa carpette pour me souhaiter le bonjour. De toutes les fenêtres on nous regardait parler ensemble.

Tant qu'il faut aimer quelque chose, on risque moins avec les enfants qu'avec les hommes, on a au moins l'excuse d'espérer qu'ils seront moins carnes que nous autres plus tard. On ne savait pas.

Sur sa face livide dansotait cet infini petit sourire d'affection pure que je n'ai jamais pu oublier. Une gaieté pour l'univers.

Peu d'êtres en ont encore un petit peu après les vingt ans passés de cette affection facile, celle des bêtes. Le monde n'est pas ce qu'on croyait ! Voilà tout ! Alors, on a changé de gueule ! Et comment ! Puisqu'on s'était trompé ! Tout de la vache qu'on devient en moins de deux ! Voilà ce qui nous reste sur la figure après vingt ans passés ! Une erreur ! Notre figure n'est qu'une erreur.

« Hé ! qu'il me fait Bébert, Docteur ! Pas qu'on en a ramassé un Place des Fêtes cette nuit ? Qui avait la gorge coupée avec un rasoir ? C'était-y vous qu'étiez de service ? C'est-y vrai ?

— Non, c'était pas moi de service, Bébert, c'était pas moi, c'était le Docteur Frolichon…

— Tant pis, parce que ma tante elle a dit qu'elle aurait bien aimé que ça soye vous… Que vous lui auriez tout raconté…

— Ce sera pour la prochaine fois, Bébert.

— C'est souvent, hein, qu'on en tue des gens par ici ? » a remarqué Bébert encore.

Je traversai sa poussière, mais la machine balayeuse municipale passait tout juste, vrombissante, à ce moment-là, et ce fut un grand typhon qui s'élança impétueux des ruisseaux et combla toute la rue par d'autres nuages encore, plus denses, poivrés. On ne se voyait plus. Bébert sautait de droite à gauche, éternuant et hurlant, réjoui. Sa tête cernée, ses cheveux poisseux, ses jambes de singe étique, tout cela dansait, convulsif, au bout du balai.

La tante à Bébert rentrait des commissions, elle avait déjà pris le petit verre, il faut bien dire également qu'elle reniflait un peu l'éther, habitude contractée alors qu'elle servait chez un médecin et qu'elle avait eu si mal aux dents de sagesse. Il ne lui en restait plus que deux des dents par-devant, mais elle ne manquait jamais de les brosser. « Quand on est comme moi, qu'on a servi chez un médecin, on connaît l'hygiène. » Elle donnait des consultations médicales dans le voisinage et même assez loin jusque sur Bezons.

Il m'aurait intéressé de savoir si elle pensait quelquefois à quelque chose la tante à Bébert. Non, elle ne pensait à rien. Elle parlait énormément sans jamais penser. Quand nous étions seuls, sans indiscrets alentour, elle me tapait à son tour d'une consultation. C'était flatteur dans un sens.

« Bébert, Docteur, faut que je vous dise, parce que vous êtes médecin, c'est un petit saligaud !… Il se “touche” ! Je m'en suis aperçue depuis deux mois et je me demande qui est-ce qui a pu lui apprendre ces saletés-là ?… Je l'ai pourtant bien élevé moi ! Je lui défends… Mais il recommence…

— Dites-lui qu'il en deviendra fou », conseillai-je, classique.

Bébert, qui nous entendait, n'était pas content.

« J' me touche pas, c'est pas vrai, c'est le môme Gagat qui m'a proposé…

— Voyez-vous, j' m'en doutais, fit la tante, dans la famille Gagat, vous savez, ceux du cinquième ?… C'est tous des vicieux. Le grand-père, il paraît qu'il courait après les dompteuses… Hein, j' vous le demande, des dompteuses ?… Dites-moi, Docteur, pendant qu'on est là, vous pourriez pas lui faire un sirop pour l'empêcher de se toucher ?… »

Je la suivis jusque dans sa loge pour prescrire un sirop antivice pour le môme Bébert. J'étais trop complaisant avec tout le monde, et je le savais bien. Personne ne me payait. J'ai consulté à l'œil, surtout par curiosité. C'est un tort. Les gens se vengent des services qu'on leur rend. La tante à Bébert en a profité comme les autres de mon désintéressement orgueilleux. Elle en a même salement abusé. Je me laissais aller, mentir. Je les suivais. Ils me tenaient, pleurnichaient les clients malades, chaque jour davantage, me conduisaient à leur merci. En même temps ils me montraient de laideurs en laideurs tout ce qu'ils dissimulaient dans la boutique de leur âme et ne le montraient à personne qu'à moi. On ne payera jamais ces hideurs assez cher. Seulement elles vous filent entre les doigts comme des serpents glaireux.

Je dirai tout un jour, si je peux vivre assez longtemps pour tout raconter.

« Attention, dégueulasses ! Laissez-moi faire des amabilités encore pendant quelques années. Ne me tuez pas encore. Avoir l'air servile et désarmé, je dirai tout. Je vous l'assure et vous vous replierez d'un coup alors comme les chenilles baveuses qui venaient en Afrique foirer dans ma case et je vous rendrai plus subtilement lâches et plus immondes encore, si et tant que vous en crèverez peut-être, enfin. »

« Est-ce qu'il est sucré ? questionnait Bébert à propos du sirop.

— Lui sucrez pas surtout, recommanda la tante. À cette petite charogne… Il ne mérite pas que ça soye sucré et puis y m'en vole bien assez du sucre comme ça ! Il a tous les vices, tous les culots ! Il finira par assassiner sa mère !

— J'ai pas de mère, rétorqua Bébert tranchant et qui perdait pas le nord.

— Merde ! fit la tante alors. J' vais te foutre une tournée de martinet si tu me réponds ! » Et la voilà qui va le décrocher le martinet, mais lui, il était déjà filé dans la rue. « Vicieuse ! » qu'il lui crie en plein couloir. La tante en rougit et revint vers moi. Silence. On change de conversation.

« Vous devriez peut-être, Docteur, aller voir la dame à l'entresol du 4 de la rue des Mineures… C'est un ancien employé de notaire, on lui a parlé de vous… Je lui ai dit que vous étiez un médecin tout ce qu'il y a de gentil avec les malades. »

Je sais tout de suite qu'elle est en train de me mentir, la tante. Son médecin préféré à elle, c'est Frolichon. C'est toujours lui qu'elle recommande quand elle peut, moi elle me débine au contraire en chaque occasion. Mon humanitarisme me vaut de sa part une haine animale. C'est une bête elle, faut pas l'oublier. Seulement Frolichon qu'elle admire la fait payer comptant, alors elle me consulte, moi, sur le pouce. Pour qu'elle m'ait recommandé, il faut donc que ce soit encore un truc absolument gratuit ou encore une sale affaire bien douteuse. En m'en allant, je pense tout de même à Bébert.

« Faut le sortir que je lui dis, il ne sort pas assez cet enfant-là…

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