Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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C'est vers ce moment-là aussi qu'il s'est mis à acheter le journal puisqu'on pouvait bien se le payer désormais ! Dans le journal c'était justement écrit et décrit tout ce qu'il ressentait Henrouille dans ses oreilles. Il a alors acheté le médicament qu'on recommandait dans l'annonce, mais ça n'a rien changé à son malaise, au contraire ; ça avait l'air de lui siffler davantage encore. Davantage rien que d'y penser peut-être ? Tout de même ils ont été ensemble consulter le médecin du Dispensaire. « C'est de la pression artérielle » qu'il leur a dit.

Ça l'avait frappé ce mot-là. Mais au fond cette obsession lui arrivait bien à point. Il s'était tant fait de bile pendant tellement d'années pour la maison et les échéances du fils, qu'il y avait comme une place brusquement de libre dans la trame d'angoisses qui lui tenait toute la viande depuis quarante années aux échéances et dans la même constante craintive ferveur. À présent que le médecin lui en avait parlé de sa pression artérielle, il l'écoutait sa tension battre contre son oreiller, dans le fond de son oreille. Il se relevait même pour se tâter le pouls et il restait après là, bien immobile, près de son lit, dans la nuit, longtemps, pour sentir son corps s'ébranler à petits coups mous, chaque fois que son cœur battait. C'était sa mort, qu'il se disait, tout ça, il avait toujours eu peur de la vie, à présent il rattachait sa peur à quelque chose, à la mort, à sa tension, comme il l'avait rattachée pendant quarante ans au risque de ne pas pouvoir finir de payer la maison.

Il était toujours malheureux, tout autant, mais il fallait cependant qu'il se dépêche de trouver une bonne raison nouvelle pour être malheureux. Ce n'est pas si facile que ça en a l'air. Ce n'est pas le tout de se dire « Je suis malheureux ». Il faut encore se le prouver, se convaincre sans appel. Il n'en demandait pas davantage : Pouvoir donner à la peur qu'il avait un bon motif bien solide, et bien valable. Il avait 22 de tension, d'après le médecin. C'est quelque chose 22. Le médecin lui avait appris à trouver le chemin de sa mort à lui.

Le fameux fils plumassier, on ne le voyait presque jamais. Une ou deux fois autour du jour de l'an. C'était tout. Mais à présent d'ailleurs il aurait pu toujours y venir le plumassier ! Il n'y avait plus rien à emprunter chez papa et maman. Il ne venait donc presque plus le fils.

Mme Henrouille, elle, j'ai mis plus longtemps à la connaître ; elle ne souffrait d'aucune angoisse, elle, même pas celle de sa mort qu'elle n'imaginait pas. Elle se plaignait seulement de son âge, mais sans y penser vraiment, pour faire comme tout le monde, et aussi de ce que la vie « augmentait ». Leur grand labeur était accompli. Maison payée. Pour finir les traites plus vite, les dernières, elle s'était même mise à coudre des boutons sur des gilets, pour le compte d'un grand magasin. « Ce qu'il faut en coudre pour cent sous, c'est pas croyable ! » Et pour livrer son boulot en autobus, c'était toujours des histoires en seconde, un soir même on lui avait tapé dessus. Une étrangère c'était, la première étrangère, la seule à laquelle elle eût parlé de sa vie, pour l'engueuler.

Les murs du pavillon se gardaient encore bien secs autrefois quand l'air tournait encore tout autour, mais à présent que les hautes maisons de rapport le cernaient, tout suintait l'humide chez eux, même les rideaux qui se tachaient en moisi.

La maison acquise, Mme Henrouille s'était montrée pendant tout le mois consécutif souriante, parfaite, ravie comme une religieuse après la communion. C'est même elle qui avait proposé à Henrouille : « Jules, tu sais, à partir d'aujourd'hui on s'achètera le journal tous les jours, on le peut… » Comme ça. Elle venait de penser à lui, de le regarder son mari, et puis alors elle avait regardé autour d'elle et enfin pensé à sa mère à lui, la belle-mère Henrouille. Et elle était redevenue sérieuse la fille, du coup, comme avant qu'on ait fini de payer. Et c'est ainsi que tout a recommencé avec cette pensée-là, parce qu'il y avait encore des économies à faire à propos de la mère de son mari, de cette vieille-là, dont n'en parlait pas souvent le ménage, ni à personne au-dehors.

Dans le fond du jardin qu'elle était, dans l'enclos où s'accumulaient les vieux balais, les vieilles cages à poules et toutes les ombres des bâtisses d'alentour. Elle demeurait dans un bas logis d'où presque jamais elle ne sortait. Et c'était d'ailleurs des histoires à n'en plus finir rien que pour lui passer son manger. Elle ne voulait laisser entrer personne dans son réduit, pas même son fils. Elle avait peur d'être assassinée, qu'elle disait.

Quand l'idée vint à la belle-fille d'entreprendre de nouvelles économies, elle en toucha d'abord quelques mots au mari, pour le tâter, pour voir si on ne pourrait pas faire, par exemple, entrer sa vieille chez les sœurs de Saint-Vincent, des religieuses qui s'occupent justement de ces vieilles gâteuses dans leur hospice [19] L’hospice : de Saint-Vincent-de-Paul. . Lui ne répondit ni oui, ni non, le fils. C'est autre chose qui l'occupait dans le moment, ses bruits dans l'oreille qui n'arrêtaient pas. À force d'y penser, de les écouter ces bruits, il s'était dit qu'ils l'empêcheraient de dormir ces bruits abominables. Et il les écoutait en effet, au lieu de dormir, des sifflets, des tambours, des ronrons… C'était un nouveau supplice. Il s'en occupait toute la journée et toute la nuit. Il avait tous les bruits en lui.

Peu à peu, quand même, après des mois ainsi, l'angoisse s'est usée et il ne lui en restait plus assez pour ne s'occuper que d'elle. Il est retourné alors au marché de Saint-Ouen avec sa femme. C'était, d'après ce qu'on disait, le plus économique des environs, le marché de Saint-Ouen. Ils partaient au matin pour toute la journée, à cause des additions et des remarques qu'on échangeait sur les prix des choses et des économies qu'on aurait pu faire peut-être en faisant ceci au lieu de cela… Vers onze heures du soir, chez eux, la peur les reprenait d'être assassinés. C'était régulier comme peur. Moins lui que sa femme. Lui c'était plutôt les bruits de ses oreilles auxquels, vers cette heure-là, quand la rue était bien silencieuse, il se remettait à se cramponner désespérément. « Avec ça je ne dormirai jamais ! » qu'il se répétait tout haut pour bien s'angoisser davantage. « Tu peux pas t'imaginer ! »

Mais elle n'avait jamais essayé de comprendre ce qu'il voulait dire, ni imaginer ce qui le turlupinait avec ses malaises d'oreilles. « Tu m'entends bien pourtant ? qu'elle lui demandait.

— Oui, qu'il lui répondait.

— Eh bien, ça va alors !… Tu ferais mieux alors de penser à ta mère qui nous coûte si cher et que la vie augmente encore tous les jours… Et que son logement est devenu une vraie infection !… »

La femme de ménage passait chez eux trois heures par semaine pour laver, c'était la seule visite qu'ils eussent reçue au cours de bien des années. Elle aidait aussi Mme Henrouille à faire son lit et pour que la femme de ménage ait bien envie de le répéter aux environs, chaque fois qu'elles retournaient ensemble le matelas depuis dix ans, Mme Henrouille annonçait sur le ton le plus élevé possible : « Nous n'avons jamais d'argent à la maison ! » À titre d'indication et de précaution, comme ça, pour décourager les voleurs et les assassins éventuels.

Avant de monter dans leur chambre, ensemble, ils fermaient avec un grand soin toutes les issues, l'un contrôlant l'autre. Et puis, on allait jeter un coup d'œil jusque chez la belle-mère, au fond du jardin, pour voir si sa lampe était toujours allumée. C'était signe qu'elle vivait encore. Elle en usait de l'huile ! Elle l'éteignait jamais sa lampe. Elle avait peur des assassins aussi, elle, et peur de ses enfants en même temps. Depuis vingt ans qu'elle vivait là, jamais elle n'avait ouvert ses fenêtres, ni l'hiver, ni l'été, et jamais éteint non plus sa lampe.

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