Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

Здесь есть возможность читать онлайн «Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1972, ISBN: 1972, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Voyage au bout de la nuit»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

Voyage au bout de la nuit — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Voyage au bout de la nuit», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Lui, il l'aimait la conversation et d'une façon presque inquiète, il l'aimait amusante et surtout rassurante et bien sensée. Sur le compte des tapés il désirait ne point s'appesantir. Une instinctive antipathie à leur égard lui suffisait une fois pour toutes. Nos récits de voyages l'enchantaient par contre. On ne lui en donnait jamais assez. Parapine, dès mon arrivée, fut délivré partiellement de son bavardage. J'étais tombé à point pour distraire notre patron pendant les repas. Toutes mes pérégrinations y passèrent, longuement relatées, arrangées évidemment, rendues littéraires comme il le faut, plaisantes. Baryton faisait en mangeant, avec sa langue et sa bouche, énormément de bruit. Sa fille se tenait toujours à sa droite. Malgré ses dix ans elle semblait déjà flétrie à jamais sa fille Aimée. Quelque chose d'inanimé, un incurable teint grisaille estompait Aimée à notre vue, comme si des petits nuages malsains lui fussent continuellement passés devant la figure.

Entre Parapine et Baryton survenaient de petits froissements. Cependant Baryton ne gardait rancune de rien à personne du moment qu'on ne se mêlait aucunement des bénéfices de son entreprise. Ses comptes constituèrent pendant longtemps le seul côté sacré de son existence.

Un jour, Parapine, au temps où il lui parlait encore, lui avait déclaré tout cru à table qu'il manquait d'Éthique. D'abord, cette remarque ça l'avait froissé Baryton. Et puis tout s'était arrangé. On ne se fâche pas pour si peu. Au récit de mes voyages Baryton éprouvait non seulement un émoi romanesque, mais encore le sentiment de réaliser des économies. « Quand on vous a entendu, on n'a plus besoin d'aller les voir, ces pays-là, tellement vous les racontez bien Ferdinand ! » Il ne pouvait songer à m'adresser un plus gentil compliment. Nous ne recevions dans son Asile que les fous de surveillance facile et jamais les aliénés très méchants et nettement homicides. Son Asile n'était point un lieu absolument sinistre. Peu de grilles, quelques cachots seulement. Le sujet le plus inquiétant, c'était peut-être encore parmi tous, la petite Aimée sa propre fille. Elle ne comptait pas parmi les malades cette enfant, mais le milieu la hantait.

Quelques hurlements, de temps à autre, nous parvenaient jusqu'à notre salle à manger, mais l'origine de ces cris était toujours assez futile. Ils duraient peu d'ailleurs. On observait encore de longues et brusques vagues de frénésie qui venaient secouer de temps à autre les groupes d'aliénés, à propos de rien, au cours de leurs vadrouilles interminables, entre la pompe, les bosquets et les bégonias en massifs. Tout cela finissait sans trop d'histoires et d'alarmes par des bains tièdes et des bonbonnes de sirop Thébaïque.

Aux quelques fenêtres des réfectoires qui donnaient sur la rue les fous venaient parfois hurler et ameuter le voisinage, mais l'horreur leur restait plutôt à l'intérieur. Ils s'en occupaient et la préservaient leur horreur, personnellement, contre nos entreprises thérapeutiques. Ça les passionnait cette résistance.

En pensant à présent, à tous les fous que j'ai connus chez le père Baryton, je ne peux m'empêcher de mettre en doute qu'il existe d'autres véritables réalisations de nos profonds tempéraments que la guerre et la maladie, ces deux infinis du cauchemar.

La grande fatigue de l'existence n'est peut-être en somme que cet énorme mal qu'on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être simplement, profondément soi-même, c'est-à-dire immonde, atroce, absurde. Cauchemar d'avoir à présenter toujours comme un petit idéal universel, surhomme du matin au soir, le sous-homme claudicant qu'on nous a donné.

Des malades, nous en avions à l'Asile, à tous les prix, les plus opulents demeuraient en chambres fortement capitonnées Louis XV. À ceux-là, Baryton rendait chaque jour sa petite visite hautement tarifée. Eux l'attendaient. De temps à autre, il recevait une maîtresse paire de gifles, Baryton, formidable à vrai dire, longuement préméditée. Tout de suite il la portait sur la note au titre de traitement spécial.

À table Parapine restait sur la réserve, non point que mes succès oratoires devant Baryton le vexassent le moins du monde, au contraire, il semblait plutôt moins préoccupé qu'autrefois, au temps des microbes, et en définitive, presque content. Il faut noter qu'il avait eu joliment peur avec ses histoires de mineures. Il en demeurait un peu déconcerté vis-à-vis du sexe. Aux heures libres, il rôdait autour des pelouses de l'Asile, lui aussi, tout comme un malade, et quand je passais auprès de lui, il m'adressait des petits sourires, mais si indécis, si pâles ces sourires, qu'on aurait pu les prendre pour des adieux.

En nous agréant tous les deux dans son personnel technique Baryton faisait une bonne acquisition puisque nous lui avions apporté non seulement tout notre dévouement de chaque heure, mais encore de la distraction et ces échos d'aventures dont il était friand et sevré. Aussi prenait-il souvent plaisir à nous témoigner de sa satisfaction. Il émettait toutefois quelques réserves en ce qui concernait Parapine.

Il n'avait jamais été avec Parapine entièrement à son aise. « Parapine… Voyez-vous Ferdinand… me fit-il un jour en confidence, c'est un Russe ! » Le fait d'être russe pour Baryton, c'était quelque chose d'aussi descriptif, morphologique, irrémissible, que « diabétique » ou « petit nègre ». Lancé sur ce sujet qui lui agaçait l'âme depuis bien des mois, il se mit en ma présence et pour mon bénéfice particulier à travailler énormément du cerveau… Je ne le reconnaissais pas Baryton. Nous allions justement ensemble jusqu'au « tabac » du pays pour chercher des cigarettes.

« Parapine, n'est-ce pas Ferdinand, c'est un garçon que je trouve tout à fait intelligent, c'est bien entendu… Mais tout de même il a une intelligence entièrement arbitraire ce garçon-là ! Ne trouvez-vous pas Ferdinand ? (“entièremeng qu'il disait). C'est un garçon, d'abord, qui ne veut pas s'adapter… Cela se remarque tout de suite chez lui… Il n'est même pas à son aise dans son métier… Il n'est même pas à son aise en ce monde !… Avouez-le !… Et en cela il a tort ! Tout à fait tort !… Puisqu'il souffre !… C'est la preuve ! Tenez, moi, regardez comme je m'adapte Ferdinand !… (Il s'en tapait sur le sternum.) Que demain la terre se mette par exemple à tourner dans l'autre sens. Eh bien moi ? Je m'adapterai, Ferdinand ! Et tout de suite encore ! Et savez-vous comment, Ferdinand ? Je dormirai un bon coup de douze heures en plus, et tout sera dit ! Et voilà tout ! Et houp ! Ce n'est pas plus malin que cela ! Et ce sera fait ! Je serai adapté ! Tandis que votre Parapine lui, dans une aventure semblable savez-vous ce qu'il fera ? Il en ruminera des projets et des amertumes pendant cent ans encore !… J'en suis certain ! Je vous le dis !… N'est-ce point vrai ? Il en perdra son sommeil du coup que la terre se mette à tourner à l'envers !… Il y trouvera je ne sais quelle injustice spéciale !… Trop d'injustice !… C'est sa manie d'ailleurs, l'injustice !… Il m'en parlait énormément de l'injustice à l'époque où il daignait me parler encore… Et croyez-vous qu'il se contentera de pleurnicher ? Ce ne serait que demi-mal !… Mais non ! Il cherchera tout de suite un truc pour la faire sauter la terre ! Pour se venger Ferdinand ! Et le pire, je vais vous le dire le pire, Ferdinand… Mais là alors tout à fait entre nous… Eh bien c'est qu'il le trouvera le truc !… Comme je vous le dis ! Ah ! tenez Ferdinand essayez de bien retenir ce que je vais vous expliquer… Il existe des fous simples et puis il existe d'autres fous, ceux que torture la marotte de la civilisation… Il m'est affreux de penser que Parapine est à ranger parmi ceux-ci !… Savez-vous ce qu'un jour il m'a dit ?

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Voyage au bout de la nuit»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Voyage au bout de la nuit» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Voyage au bout de la nuit»

Обсуждение, отзывы о книге «Voyage au bout de la nuit» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x