Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Nord: краткое содержание, описание и аннотация

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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Pour nous il était pas question La Vigue moi… sages… sages pour toujours !… terrible le dada des beautés ! plus les villes brûlent, plus on massacre, pend, écartèle plus elles sont folles d'intimités… l'article n° 1 du monde : foutre !… moi qui n'oublie pas grand-chose (nulle flatterie), je me souviens très bien qu'en octobre 14, le régiment pied à terre, sur la rive droite de la Lys, attendant l'aube sous le feu continu des batteries d'en face, plein de demoiselles et de dames, bourgeoises, ouvrières, profitaient du noir pour venir nous tâter, relevaient leurs jupes, pas une parole dite, pas un mot de perdu, pas un visage vu, d'un cavalier pied à terre l'autre… les bonnes mœurs mettent dix mois, dix ans, à faire traîner les fiançailles, d'un sport d'hiver l'autre, vernissage l'autre, surprises-parties, ruptures d'autos, petits grands gueuletons, alcools formids, rots, bans, Mairie, mais s'il le faut, les circonstances font copuler des régiments mélimélo de folles amoureuses, sous des voûtes d'obus, mille dames à la fois !… à la minute !… pas d'histoires !… trous dans la nature ?… morts partout ?… djigui ! djigui ! amours comme des mouches !

Je vous fais part de mes réflexions, je me sens plus beaucoup de temps à vivre, si je saisis pas l'occasion tous mes ennemis l'auront trop belle, ils me raconteront tout de travers, ils ne font déjà que ça… vous me direz… tout le monde s'en fout !… moi pas ! je vous parlais du cul-de-jatte von Leiden… sur le dos… en crise… que je vous reparle de ce sale tronc !… je lui vois ni col, ni cravate… bien !… il se débat, il s'entame la langue… mais il ne risque pas de s'étouffer… la très nette crise d'épilepsie, classique… son fusil de chasse ?… je vais le ramasser… il était parfaitement chargé… deux cartouches… je les empoche…

« Nous aussi il nous menace souvent !… moi et ma fille !… »

J'imagine bien !… zut !… c'est son affaire !… nous question de soucis on est un petit peu gâtés !… mais je pense à Lili… elle doit se demander ce qu'on devient ?… je pense à la gamelle… trop loin le Tanzhalle ! … trop loin l'épicerie !… je nous revois pas passer devant le bistrot… ni devant les chaumières… toutes les femmes et veuves à l'affût… qu'elles sont durement en quart ces dames !… non, je nous vois pas !… le mieux que je tape dans la marmite, en bas, à même… que je demande pas la permission… si je demande à Isis von Leiden, ce sera encore des histoires, qu'elle se méfie de ses servantes russes, qu'elles ont ordre de ne pas toucher à la soupe sans que le cul-de-jatte les autorise… et nous nos tickets où était l'autorisation ?… chez le Landrat ?… chez Dache ?… un seul moyen, on comprend le vol un moment, quand vraiment que c'est bien entendu, non !… et non !… non partout !… reste qu'à se servir et foutre le camp… salut !… nous prenons donc congé d'Isis, le plus discrètement du monde, sur la pointe des pieds… son dab est toujours sur le dos, il se trémousse toujours, mais bave moins… il reprendra conscience dans une heure à peu près… il nous aura pas vus partir… il ne se rappellera peut-être pas de sa crise… nous descendons le petit escalier raidillon, là tout de suite en bas nous retrouvons Hjalmar et le pasteur, bien en train de ronfler… ils ont pas bougé, ni l'un, ni l'autre… le pasteur sur sa chaise, dos au mur, Hjalmar étendu tout de son long dans la rigole, son tambour, son bugle, à la traîne… ça serait pourtant un peu le moment qu'il batte et trompette !… le ciel est sillonné de R.A.F. aller retour Berlin London que les nuages s'éparpillent… noirs… blancs… flocons de neige, morceaux de suie, et de mousse… Hjalmar ronfle et le pasteur aussi… et les filles à la cuisine ?… j'y vais !… personne !… tout le frichti en plan !… des pleines marmites, et qui fument et qui sentent bon… je vois y a qu'à se servir, ni une, ni deux !… c'est plein de gamelles plein les tables… je remplis, j'y vais !… une ! deux… trois… quatre !… on a que la cour à traverser… le manoir est à deux minutes… d'abord longer la grande mare, et puis les étables… encore la petite route… notre allée de hêtres… et les isbas… peut-être les « objecteurs » avaient fini de raboter ?… consciencieux silencieux… silence, heureusement !… si ils s'étaient mis à parler, c'eût pas été piqué des vers ! qu'à regarder leurs tronches… plus haineux que nous… on va donc le long des étables…

« Hep !… hep !… par ici ! »

Des Français… pas compliqué… ils nous ont vus… et nos gamelles… ils en veulent aussi… je dis : « bon ! ça va ! tenez ! une chacun ! »… on en garde deux pour nous ce soir… et je leur raconte qu'ils nous ont fauché nos tickets la Kretzer, Kracht et les autres… clique de bandits !

« Vous en faites pas, ils sont tous pirates pareil !… les Russes à la tambouille alors !… elles fourguent la marmite aux femmes boches ! pour ça qu'elles sont jamais là ! »

Juste très haut, là-haut, à travers les nuages vous auriez dit un banc d'ablettes… nous regardons…

« Y en a de plus en plus ! »

Joseph qui parle… l'autre, Léonard, qu'avait l'air encore plus sournois et d'encore moins nous piffrer remarque :

« Qu'est-ce qu'ils leur mettent ! »

Je suis pas à court… tac au tac !…

« Comme on a vu nous Berlin, ils devraient avoir terminé !… hein, La Vigue ? »

La Vigue approuve…

« Ah, on se demande !… qu'est-ce qu'ils peuvent encore bombarder ?… les trous ?

— Y a encore des boches dans les trous !… ils en brûleront jamais assez !… et sens dessus dessous ! »

L'avis de Joseph…

Pour Joseph on aurait dû être là-bas aussi nous dans le grand brasier, c'était notre place, saloperies vendus !… rien de spécial… l'avis de tous et toutes, pas seulement de Joseph garde-cochons et de Léonard, bouseux prisonnier, de Cocteau aussi de l'Académie, et de tant et tant, amis de la Butte, et de Cousteau, condamné à mort, et le Goncourt Vaillant… c'est la magie de ma pauvre personne, si gratuite, que toutes et tous m'ont accusé, noir sur blanc, et m'accusent encore, et m'accuseront « outre-là » d'avoir émargé à tous les guichets… occultes, officiels… traversé tous les rideaux de fer, fixes, mobiles, toutes les tôles des vespasiennes, passé par tous les trous de souris, d'un croûton l'autre !… voilà d'être le miroir des âmes ! putains veulent que putains partout !… vous pouvez penser que ces deux prisonniers volontaires étaient pas à la discussion ! ils avaient leurs idées sur nous !… et puisqu'on était dans l'étable et pas aucun Fritz autour Léonard nous casse le morceau…

« Vous ça vous fait pas votre affaire, hein ?… nous, c'est ce qu'on veut ! tous les nazis au phosphore !… et les autres !… toute la bochie !… gonzesses et les chiars !… tout !… vous vous les aimez !…

— Non !… on peut pas dire… et eux nous piffrent pas ! sûr !

— Alors pourquoi êtes-vous ici ?

— Parce que Paris c'est encore pire !

— Pire que quoi ?

— Nos têtes trop à prix !

— Ah, vous voyez ! »

Voici la preuve !… l'aveu !… Léonard Joseph bourrent leurs pipes… avec une espèce de tabac…

« Du foin !… voilà tout ce qu'on a droit !… et encore, hein ?… avec nos tickets !… »

Nous nous rendons compte… on renifle ce qu'ils fument… c'est pas tout à fait du foin… un petit peu de tabac avec… tabac ?… tabac ?… je pense… la même idée !… parbleu ils devaient savoir aussi !… l'armoire !… et que j'avais la clé… je crois pas qu'ils y aient été voir… pas encore… mais sûrement on leur avait dit… et qu'Harras rapportait de Lisbonne des boîtes et des boîtes… pas de secrets possibles à Zornhof !… ils étaient qu'à ça tous !… prisonniers, ménagères, épicière, se rendre compte de tout ce qu'était sous clé !… qu'ils arrêtaient pas de tenter voir, rôder… et de se chuchoter… alors, fatal !… nous nous étions billes, nous débarquions… mais eux adaptés à ravir, acharnés haineux bouseux fouines… et y avait de la planque à Zornhof, pas que mon armoire… mes Lucky, Navy et rillettes !… eux, les deux-là, Léonard, Joseph, de leur étable, à pas se montrer, ils voyaient tout !… mataient ce qu'arrivait là-haut chez le cul-de-jatte, l'autre côté de la cour… et les rigolades chez le vieux dab, comment il se faisait punir, combien de fois il avait fait le tour de son grand salon, et de sa chambre, à quatre pattes, les mômes sur son dos, youp ! dada !… le cul nu, tout rouge… ils voyaient tout ça de leur étable, sans se montrer… ils savaient tout de la Dienstelle , quelle secrétaire était en cloque, et les événements du hameau, quel prisonnier en rupture était venu avec une oie chez le boulanger et qu'ils se l'étaient tapée à trois… et aux marrons… et que le Landrat l'avait su, le Simmer chargé de bijoux, s'il allait les faire fusiller ! à quelle heure et où ça se passerait, contre quel mur de la route Moorsburg-Berlin… le Landrat venait toujours, en personne, aux exécutions… surtout depuis six mois… six mois qu'il avait repris la Justice, les deux parquets, militaire, civil, et les polices… les Instructions… il pouvait se dire populaire !… Léonard, Joseph, le connaissaient bien… il venait souvent à la ferme, il venait déjeuner et emmener Isis à Berlin pour sa manucure et ses autres courses… toutes les châtelaines des environs allaient à Berlin toutes les semaines… que le Landrat s'envoie Isis c'était entendu !… d'abord le gueuleton, vins, liqueurs, deux, trois viandes, une dinde, et puis youp là là, Madame ! et café, du vrai !… ah, les « Ordonnances » du Reich !… pour nous les privations totales ! pour eux tout et plus, à s'en craquer le bide !… que Léonard trouvait la honte, il était de la gueule… Joseph lui se serait farci Isis, il était porté… moi au fait, ils me faisaient repenser à cette femme, elle remontait dans mon estime depuis que je l'avais vue bondir… ah une tigresse !… je l'avais noté sec… 4 ! 5 !… non !… elle valait mieux !… 8 sur 20 !… eux sont pas aux notes d'esthétique, Léonard, Joseph… ils sont aux tickets… qu'ils ont pas leur compte, ni de margarine, ni de faux tabac…

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