Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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Cette demoiselle Marie-Thérèse faisait bien les soixante ans… à peu près… je la voyais mieux, peu à peu… l'œil se fait… l'autre femme c'était la Kretzer… elle avait pas voulu non plus laisser Lili seule… les femmes pour chercher des ragots ont toujours tous les prétextes… Kretzer c'était pour nos tickets, qu'ils étaient plus à Moorsburg, que nous en aurions d'autres, de Berlin… mais que ça pouvait durer un peu… bien fait de compter que sur nous !… et que j'avais la boule et le faux miel… et que j'en aurais d'autres !… ah, encore deux femmes dans l'ombre… maintenant je vois les têtes… deux secrétaires du bureau… elles sont venues aussi pour les cartes… une, notre petite bossue aux poissons… elle me montre une bouteille pleine d'ablettes, vivantes, frétillantes, pêchées au filet dans la Spree, par son père… il braconne… en barque… ils sont logés dans un bunker , en forme de donjon, super-épais, ciment armé… pour eux là-dedans une alvéole, privilège, parce qu'elle a perdu cinq frères et deux oncles… deux sur le front Ouest, quatre en Russie… c'est le tellement sur-blindé bunker , toute épreuve, que les bombes peuvent juste ricocher, mais l'ébrèchent pas… j'ai vu à la sortie de Berlin ces si hautes ventrues bétonnades, exactement pas rassurantes, que vous êtes certain qu'entré là-dedans, on vous revoit plus… elles avaient tenté d'y loger, la petite bossue et sa mère, elles avaient pas pu… en fait de ricochets tout ce château de béton roulait, tanguait sous les mines, pire qu'un navire à la houle, elles avaient pas tenu… elles avaient rien dit, personne dit rien, personne n'y demeure, sauf quelques bandits, détrousseurs, pirates… ou des dingues… j'en ai connu pas qu'un, des dizaines, plus tard, en prison, fridolins, Russes, Français, polaks, ils m'ont raconté leurs manières d'aider les personnes affolées, les mères surtout et leur marmaille, à se pressurer par les petites portes… ils leur portaient leurs valises… et hop ! ni vus ni connus, trous dans la nuit ! « flagrants » bien sûr, y avait des déboires, délits, fusillés sec sur place !… mais combien se sont fait des fortunes, acheté de très beaux fonds de commerce, avec ce sang-froid aux valises ? moi pour mon compte, mes déménageurs de la Butte sont tous passés « Commandeurs »… preuve que le culot, bien placé, vaut mieux que roulette et baccara… là tout compte fait, sauf les voyous, toutes les familles des héros morts, qui en avaient goûté un peu, fuyaient ces formidables abris… de minuit à cinq heures du matin, centaines « forteresses » R.A.F. passaient sur la ville, s'occupaient plus des quartiers, larguaient la sauvette ! tout leur bazar sur les bunker , repères faits pour !… ceux des familles privilégiées qu'avaient voulu tenir quand même étaient sortis, sans yeux, sans oreilles, rendant leur cerveau par le nez, sonnés pour le compte… total, elles demeuraient n'importe où, dessous de porte, fond de métro, mais pas en donjon !… l'Apocalypse que l'autre voulait me faire écrire si elle existait !… sous son blase !… minuit à cinq heures du matin, pour les familles très éprouvées, prioritaires, à au moins trois fils tués au front… en tout cas cette petite bossue s'occupait de Bébert très gentiment, et son père aussi, pêcheur à grands risques !… pas que des ablettes, gardons, goujons… si Bébert la voyait venir, avec sa bouteille !… quand on connaît un peu les greffes, si peu liants, tellement sur leurs gardes, c'était la surprise de le voir, il l'aimait bien avec sa bosse… et pas je crois, tout intéressé, aussi parce qu'elle pensait à lui, il se rendait compte… je voyais encore une autre figure… un profil… une fillette… toute pâle… un très fin profil, joli… onze… douze ans… Cillie, la fille d'Isis von Leiden ?

« Ma nièce ! elle vous apporte du lait !… »

Maintenant je suis fixé… nous avons au moins deux amies !… Cillie von Leiden et la bossue… pas mal dans notre condition !… d'abord n'importe où et n'importe quand, paix, calme plat, guerres, convulsions, vagins, estomacs, verges, gueules, braquets, à ne savoir où les mettre ! à la pelle !… mais les cœurs ?… infiniment rares ! depuis cinq cents millions d'années, les verges, tubes gastriques, se comptent plus, mais les cœurs ?… sur les doigts !…

Zut et mes philosophies ! ce qu'était à savoir pour nous c'est ce qui se préparait… sûrement, pas que les cartes !

La Frau Kretzer bien dans l'ombre, loin de la bougie, je l'attaque… j'en ai assez !

« Frau Kretzer, nos tickets ? »

D'emblée elle pleure, elle sanglote…

« Ils sont à Berlin ! »

Et pour bien qu'on en parle plus, elle nous fait voir encore une fois les deux dolmans de ses deux fils, elle a amené exprès, nous montre les endroits des balles, et les plaques de sang caillé, à la lueur, tout près, plus près, de la bougie… et son visage aussi tout contre… comment elle est à bout de chagrin !… elle nous avait déjà montré !… si elle vit encore elle doit l'avoir très au point, cette scène de larmes et des dolmans…

Mais où elle peut être à présent ?… Kretzer ?… Est de l'Oural ?… Est du Baïkal ?… des gens qui me paraissent renseignés m'affirment que cette Prusse est maintenant devenue toute tartare, tous ces êtres dont je parle seraient maintenant devenus fantômes, par la force des choses… ils étaient déjà, je dois dire… même la petite Cillie, là, si délicat profil, à la chandelle…

Au moment, autour de la table, fantômes ou pas, en plus d'interroger les cartes, elles dégustaient un petit café… on nous offre… oh, pas un vrai !… un ersatz pâle, tiède… Marie-Thérèse a fini l'avenir, elle bat…

« Et alors ?… alors ?… »

Je demande.

« Un homme nu vient !… un homme tout nu ! »

Et de rire !… en voilà une divination !…

« C'est tout ?

— Oui, c'est tout ! et des flammes !… plein de flammes ! »

Que c'est original !

« Maintenant venez voir chez moi !… faites-moi l'amitié ! »

Elle nous convie…

« Il vous faut des livres, n'est-ce pas ?… des livres français pour M meCéline… la bibliothèque de mon frère est juste à côté de ma chambre, vous verrez, vous choisirez ! lui ne lit plus ! »

En avant ! on lève la séance… je crois surtout qu'elle veut nous parler, sans Kretzer et sans la fillette… bon !… quelque chose à nous dire ?… Cillie et M meKretzer partent d'abord… on les entend dans l'escalier… nous restons avec la tante et la petite bossue… bien !… maintenant elle n'a pas à se gêner…

« Vous êtes invités demain soir à dîner, la ferme en face !… bien entendu tous les trois !… je vous préviens !… chez mon neveu… vous l'avez vu !… l'invalide !… vous connaissez sa femme aussi, Isis !…

— Oui !… oui !… certainement !

— Vous les connaîtrez bien mieux ! le Landrat sera invité aussi !… Harras aussi serait invité s'il n'était pas parti au diable !

— Nous sommes enchantés ! »

Là, elle remarque, sec :

« Moi, on ne m'invite pas ! »

Soupirs… et elle continue…

« Peut-être sa mère sera invitée… vous la verrez !… attention, sa mère !… sa mère adoptive !… comtesse Tulff-Tcheppe !… ils sont de Königsberg… de parfaite noblesse… mais pas Isis ! non ! du tout !… peut-être une bâtarde ?… enfant adoptée, mais pas plus ! situation délicate, n'est-ce pas ? Tulff-Tcheppe, le père, était un coureur !… qu'il l'ait ramenée à sa femme ? la belle histoire !… Isis en veuille à tout le monde !… de cette fausse naissance ! vous voyez ça !… méfiez-vous !… »

Va pour Isis, fille adoptive !… qu'est-ce qu'on avait à nous mêler ? écarts de noblesse ! que l'Isis était dangereuse ? alors ?… elle avait de belles relations, si elle voulait se débarrasser !

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