Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Nord: краткое содержание, описание и аннотация

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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— Bien entendu !

— Vous savez n'est-ce pas, vous avez lu, que dans notre Reich tout le monde doit être occupé… à l'avant !… à l'arrière !… les commentaires, vous savez !… peut-être encore un petit moyen pour un certain temps… vous vous êtes malade, mutilé, vous vous reposez… bien !… votre ami Le Vigan est fou, malade aussi, vous le soignez… bien !… acteur, ça ira !… votre femme vous soigne… vous ne trouvez pas ?

— Certainement, mon cher Harras ! mais alors à l'hôpital ?…

— Non !… non ! pas du tout ! vous irez en convalescence… tous les trois !… dans une de nos Dienstelle … vous savez, un bureau “annexe”, pas loin d'ici, cent kilomètres… vous savez, les bombardements… pour le cas !… au nord !… vous serez très bien je trouve, tous les trois… cent kilomètres nord d'ici… à Zornhof… dans un petit château… vous vous amuserez !… le baron-comte Rittmeister von Leiden ! pur prussien !… plus pur que moi ! plus gâteux que moi !… 74 ans ! il a le droit ! absolument dégénéré… et paraplégique ! vous aurez sa fille Marie-Thérèse… pianiste ! tous les deux parlent bien français, mieux que moi !

— Oh, non ! oh, non cher Harras !

— Vous verrez ! et des Polonais partout ! pire qu'ici ! vous verrez !… plein les terres !… attendez !… son fils ! la ferme en face, cul-de-jatte et épileptique !… ooah ! … et la belle-fille, Isis, et la petite-fille, Cillie… le cul-de-jatte ne parle pas français… et pas que des polaks, vous verrez !… des Russes aussi, plein les betteraves !… femmes, hommes… prisonniers… volontaires… Russes soi-disant déserteurs… et des “Vlasoff…” tous bolcheviks ! communistes espions !… oh mais les plus beaux, vous verrez, nos bibelforscher vous savez ?… nos “objecteurs de conscience”… vous verrez tout ça !… et les prostituées de Berlin, trop dangereuses, “tertiaires” incurables… vous les verrez, elles travaillent, la voirie, pas à Zornhof !… à Moorsburg, à côté… des centaines !… communistes aussi !… et puis des travailleurs français… ceux-ci “anti-nazis” féroces… ils ne vous aimeront pas… et ils sont malins ! quand ils sauront qui vous êtes… à vous méfier !… il faudra vous méfier aussi du chef de notre “Dienstelle”… Kretzer et sa femme… je ne sais pas ceux-là quel jeu ils jouent… je le saurai un jour… vous serez tout près de Moorsburg… à voir Moorsburg ! vous aurez le temps !… pas encore été bombardé ! là aussi un pharmacien qui joue un jeu, je ne sais pas lequel ?… la ville de Frédéric II où il faisait manœuvrer ses hommes !… à la baguette ! ooah ! … sa ville à lui, construite exprès… avec des places pour les manœuvres, vous diriez cinq six places Vendôme !… mais sans Ritz et sans rue de la Paix !… ooah ! il les faisait fouetter sur place, au milieu de la place, ses goujats ! si c'était grave, fouetter à mort !… la discipline !… après ça, il jouait de la flûte et il écrivait à Voltaire, en vers… mauvais vers, mais quand même… vous ne vous ennuierez pas là-haut ! en convalescence… un petit musée à Moorsburg… M mevon Leiden vous promènera, la femme du fils, le cul-de-jatte… elle vous demandera des leçons de français, certainement… oh, elle n'est pas laide du tout !… ni infirme comme son mari… vous verrez !… vous ne pourrez pas rester ici, je veux dire à Grünwald, impossible !… nous serons rebombardés à Grünwald, pour ce qu'il en reste !… et j'irai vous voir souvent, là-haut, dans votre manoir… si je ne suis pas mort !… ooah ! … vous aurez tout pour travailler, là-haut… peut-être aussi pour pratiquer… dans quelques mois… nous vous chercherons une usine… dans quelques mois… peut-être Le Vigan, infirmier ?

— Oui… oui… certainement ! »

J'avais rien à dire… mais je nous voyais pas à Zornhof…

« Vous ne prévenez personne, n'est-ce pas… ni votre femme… ni votre ami… je vous conduirai moi-même, après-demain… mercredi midi… par la route !…

— Entendu Harras ! compris ! »

Quelles précautions !… peut-être pas du tout à Zornhof qu'il nous emmenait ?… je regarde encore ce cimetière, tous ces monceaux de ronces… pourquoi il m'avait amené là ?… par goût ?… peut-être… rien de plus… le certain goût funèbre… toute la Bochie… ils avouent pas, mais ils sont voués, attirés… je cherche encore à lire des noms, sous les ronces…

« Vous avez sûrement remarqué Harras, surtout des femmes !… »

Harras avait remarqué comme moi…

« L'accouchement n'est-ce pas, à l'époque !… le même phénomène aux États-Unis, même époque… une très belle étude d'Eichel… vous avez connu Eichel ? »

Si j'ai connu Eichel !… statisticien de l'État de New York, grand balzacien à ses moments…

« Un très intéressant mémoire sur la mortalité des femmes dans l'État de New York, fin du XVII e… Eichel !… vous connaissez ?

— Certainement !… certainement Harras !

— Environ trois femmes pour un homme… normal pour l'époque… les hommes se remariaient trois… quatre fois… normal pour l'époque !… New York ou Berlin… ceux-là, les polaks de Felix ne s'enterrent pas ici, ils ont leur cimetière à eux, là-bas… »

Il faisait le geste.

« A l'est !… loin !… nous n'irons pas ! »

Il me montre là-bas, un bouquet d'arbres, au bout de la plaine… c'est drôle comme l'infini des êtres est facilement au bout des doigts… un geste… entre ciel et terre…

Il résume…

« Alors, n'est-ce pas, mon cher Céline, c'est entendu… mercredi midi !… et pas un mot… à personne !… pas un mot !

— Comme la tombe, Harras ! comme la tombe ! »

Je comprends pas le pourquoi de tout ce secret, mais lui, doit savoir… du moment où vous êtes chassé de vos quatre murs, vous devenez joujou… tout le monde s'amuse à vous faire peur, voir votre binette… tout tourne énigmes… là j'étais pas sûr d'Harras… cette drôle de virée, Felixruhe ? qu'est-ce qu'on y était venu foutre ?… pas net !… façon de nous promener ?… admirer ces décombres d'église ?… le cimetière huguenot ?… pour ça qu'il s'était mis en grande tenue, sur son 31, torsades, aiguillettes, trois croix gammées ?… pour m'apprendre quoi ?… Zornhof ?… qu'on déménageait ?… certainement encore foutu bled !… des gens encore plus « anti-nous » qu'ici… et en plus, il m'avait prévenu, des prisonniers « résistants »… ça promettait !…

« Tu la vois pas mais elle est là ! gafe !… on y fonce ! tout est savonné !… »

Ce que je pensais ! je le disais pas, je disais rien… j'écoutais Harras… il parlait…

« Voilà ! nous avons vu Felixruhe… nous allons refermer l'église… ce n'est plus bien la peine peut-être ? »

Elle était ouverte de partout… exactement ! les orties et les vignes vierges avaient envahi l'intérieur, tous les bancs recouverts, la cloche…

« Ils en feront des cinémas des anciennes églises ! ils répareront ! propaganda ! propaganda ! ooah !

— Qui ?

— Ceux qui viendront ! toujours des endroits de propagande ! églises ! maintenant, pour matérialistes ! athées !… voilà ce qui nous manque : des athées sérieux !

— Vous aurez, Harras ! vous aurez !

— Je voudrais voir un peu les Russes rééduquer les Chinois ! leur faire remonter la cloche, là-haut !…

— Vous verrez, Harras ! vous verrez ! Vous verrez tout !… »

Je suis le réconfortant, l'optimiste !… je reessaye la clé… elle tourne à vide… elle a fait son temps cette clé ! l'église aussi… si crevassée bout en bout… pas besoin de bombes !

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