Louis-Ferdinand Céline - Nord

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Nord: краткое содержание, описание и аннотация

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Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ses compagnons d'infortune, — sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert —, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace où le caviar, la bouillabaisse et le champagne comptent plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même « le clochard vieillard dans la merde ».

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« Demain, Céline, nous irons voir un village pas loin d'ici… »

J'allais pas lui demander pourquoi… nous redescendons dans notre loge… je raconte à Lili et La Vigue que demain on va en excursion… on s'attend à tout… entre nous on examine qu'est-ce qu'il peut bien nous vouloir ?… se débarrasser ?…

Le lendemain sept heures, nous sommes prêts… il a dit sept heures… il devait nous emmener… on aurait bien encore dormi… pas très ravissante cette promenade…

Sept heures, juste, voilà Harras, en grand uniforme, dague, décorations, aiguillettes, bottes…

« Je suis ridicule, n'est-ce pas, Confrère ?… il le faut où nous allons ! ooah ! »

Que c'est à rire !

« Vous allez nous faire fusiller ?

— Non ! non !… pas encore ! »

Soit ! la vie continue !… une très grosse voiture… pas une gazogène… à essence !… il prend le volant… nous sommes en septembre… il fait beau… leur campagne en septembre tourne au rouge, les feuilles… il fait déjà plus que frais… il va pas vite… nous traversons tout Grünwald, des allées de villas en décombres… et puis encore un autre parc… et puis des prairies… et puis des étendues de terres grises… où sûrement rien ne pousse… genre de cendre… pas du paysage aimable !… deux… trois arbres… une ferme au loin… plus près un paysan qui bine, je crois… Harras ralentit, il s'arrête, il va nous parler…

« Mes amis vous allez voir un ancien village huguenot… Felixruhe ! la route là, à gauche… vous n'êtes pas trop fatigués ?… cinq kilomètres ! pas plus !…

— Non !… non !… non ! »

Nous sommes pleins d'entrain !… en avant pour ce Felixruhe !… une route très étroite !… que sa Mercédès passe, mais juste !… tout de suite c'est là, nous y sommes… mettez un hameau normand, Marcouville quelconque, mais alors tout à fait fini, les murs et les toits plus qu'en trous… tout ronces et mousses à travers les fenêtres et portes… loques de chaume…

« Voici le hameau huguenot ! »

On peut pas aller de l'autre côté, une toute petite rivière sépare… le pont est pas pour voitures, trop vermoulu… on s'arrête… tout de suite plein de gens viennent… il en sort de tous les trous, des toits et des huttes, des champs… des vieux et des vieilles surtout, et plein de mômes… les autres doivent être à la culture ou mobilisés… tout ce monde est nu-pieds… et si ça jacasse !… ils s'approchent… ils touchent la voiture… les vitres… Harras aime pas… pfoui ! pfoui ! qu'ils foutent le camp !… il lâche son volant… nous voici sur le pavé… qu'est-ce qu'on est venus faire ?… du tourisme ?…

« Vous savez plus huguenots du tout !… tous polonais !… vous les avez entendus !… l'invasion slave ! comme vous les Berbères à Marseille !… naturel !… tout Berlin aux Polonais ! naturel !… voyage des peuples !… par là ! par là ! »

Il nous montre l'est, l'ouest !

« Vous comme ça !… sud !… nord !… »

Des paroles qu'il aurait pas dites à Grünwald… même en rigolant… là on le voyait de très bonne humeur… comme délivré d'un souci… lequel ?…

« Maintenant, cher Monsieur, et vous Madame, si vous voulez bien, vous allez un peu nous attendre… je vais dire deux mots à votre mari… tous ces Polonais sont voleurs, mais peureux aussi, heureusement !… vous restez ici, voulez-vous, dans la voiture, ils n'approcheront pas… deux mots à dire à votre mari, cinq minutes !… »

J'avais qu'à le suivre… leur rage tous ces gens politiques : deux mots à vous dire en particulier… faire un tour !… vous en revenez, revenez pas… je leur demande toujours…

« Alors ? »

Je vois là son énorme Mauser… je veux, ce feu fait partie de sa tenue…

« Non ! non ! pas encore Céline ! ooah ! … seulement vous parler !… impossible, Grünwald ! tout mouchards, Grünwald ! vous vous êtes peut-être aperçu ?

— Les demoiselles ?

– Évidemment ! et les microphones ! pas trouvé ?

— Je n'ai pas cherché…

— Partout microphones ! sous les tables !… toutes les tables !… sous tous les fauteuils ! »

Nous nous n'avions rien dit de scabreux, moi, Lili, La Vigue… ils avaient bien pu entendre !… d'abord qu'est-ce qu'on avait à se dire ?… rien ! sauf qu'on se demandait ce qu'ils allaient bien faire de nous ?… bien naturel ! bien naturel… embarqués dans une drôle d'histoire !… où il m'emmenait en attendant ?… cette route si étroite devenait large… presque une avenue… plus du tout comme dans nos hameaux… grandiose !… les mêmes masures en torchis des deux côtés, bien croulantes, pourries… plein d'orties des fenêtres, des cheminées… sûrement personne n'habitait plus là… je demande à Harras…

« C'est loin ? »

Sûr, il était gros, mais agile… plus jeune que moi… « Quelle année vous êtes né, Harras ?

— 1906 ?

— Je vois !… je vois !… du jarret !

— Nous sommes arrivés ! là !… là !… »

Il me montre… l'église… elle est aussi vermoulue fendue lézardée de bout en bout que les maisons autour, elle doit pas servir souvent…

« Regardez, Céline ! »

Je regarde au-dessus du portique… une date gravée… gravée dans un marbre carré noir… 1695…

« Les huguenots, n'est-ce pas ? maintenant ici bientôt les Russes ! les Polonais pour commencer ! et puis les Chinois, pour finir ! voyage des peuples ! ooah !

— Pas de microphones ? »

Je m'inquiète…

« Non !… pas de microphones ! pas encore ! »

Il est loustic, en tourisme, Harras ! il aurait fait un Perrichon un peu plus tôt…

« Regardez cette église, Céline, l'intérieur, on y prêchait en français il y a encore cinquante ans… »

Il a la clé… pas besoin de clé… je pousse le battant… on regarde l'intérieur… elle est à clairevoie l'église… plus de crevasses que de briques…

« La dernière fois que je suis venu la cloche était encore en place, en haut, maintenant… »

Je la voyais la cloche, elle était tombée au milieu des bancs… ça n'a pas été bombardé !… c'est la pluie et le temps… y a rien à voir… qu'encore quelques panonceaux, noir et bleu… des paroles de psaumes…

Plus près de notre Seigneur…
Par sa Passion nous vivons

plein de vigne vierge et de lianes montent partout, après la cloche, après la chaire…

« Voilà !… on a vu !… alors ? »

Je demande à Harras…

« Au cimetière là !… nous serons encore plus tranquilles !… »

Le cimetière je vois, est pas plus entretenu que l'église… pas de fleurs du tout, que des énormes buissons de ronces… on peut lire des noms, beaucoup de dalles… mais ça s'efface… la mousse comme éponge les noms… Harras a déjà cherché… ah, un !… « Anselme Preneste »… « Nicolas Pardon »… l'autre bout des orties… « Elvire Roche Derrien » et par là, voilà !… « Félix Robespiau » !

« C'est lui qui a fondé le village ! et l'église !… Félix Robespiau !… ils étaient trop à Berlin !… déjà la crise du logement !… ooah ! … encore d'autres villages huguenots par là !… plus haut ! aussi écroulés ! »

Il me montre… au nord…

« Nous n'irons pas ! »

Ces villages au nord… plus de routes… que des fondrières… et des ronces…

On s'assoit… j'espère maintenant qu'il va parler… vraiment l'endroit est tranquille…

« Alors ?

— Certainement Céline vous avez deviné… il faut que je vous trouve une situation… pas seulement pour vous, pour votre ami, et pour Madame…

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