Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
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En enfer, la curiosité des damnés sera aussi dévorante que celle des hôtes du paradis. Leur soif de connaissance sera pareillement violente. Eux aussi seront taraudés par des milliers de secrets touchant à leur vie personnelle, à celle de leurs proches, à l’Histoire, à la Création, à l’évolution de l’univers et du monde d’aujourd’hui. Mais aucun de ces secrets ne leur sera dévoilé. Toutes leurs questions resteront à jamais sans réponse. Et leurs questions produiront d’autres questions qui elles-mêmes en engendreront d’autres, toutes n’obtenant aucune réponse du Seigneur. Ils ne le verront jamais et ils ne cesseront de se demander s’Il existe, ne recevant pas plus de Lucifer et de ses diables silencieux ou ricaneurs de réponse à cette question.

Nus, ne souffrant ni du chaud ni du froid, ne souffrant de rien d’autre que de l’ignorance de tout à laquelle ils sont éternellement condamnés, les maudits lèvent les bras comme dans de gigantesques raves techno. Ils se tordent les mains, psalmodient leurs questions, les réitèrent sans fin, en modifient la forme, les reprennent, en changent, les hurlent parfois dans des accès de désespoir, puis les marmonnent ou les éructent, les grommellent ou les jappent, croyant contre toute raison qu’un jour quelqu’un leur répondra et apaisera leur monstrueuse avidité de connaissance.

Comme dans les prisons, les gens célèbres sont rassemblés dans un quartier spécial. Pour eux l’enfer est le même, mais leurs questions sont différentes de celles du commun des morts. Ce qui les torture, c’est la postérité. Mon œuvre ? Mon héritage ? Ma légende ? Mes idées ? Ma gloire ? Ma survie ? Ma place dans l’histoire ? dans la littérature ? dans les arts ? dans les sciences ? Mes élèves ? Mes successeurs ? Mon immortalité (pour les académiciens) ? Ma mémoire ? Mon influence sur terre ? Ils n’obtiennent pas plus de réponses que les damnés ordinaires, mais eux qui ont joui du pouvoir, des éloges et des flatteries, souffrent encore plus du silence éternel des espaces infinis (non, Pascal n’est pas parmi eux).

Seigneur, je vous prie, préservez-moi de l’enfer. De par ma nature et mon métier, j’y serais encore plus malheureux que les autres damnés, célèbres ou ordinaires. De toute évidence, le paradis est fait pour moi. Je vous impressionnerai, Seigneur, par l’étendue de ma curiosité, par ma soif de connaissance, par l’abondance et la variété de mes questions. Peut-être serez-vous même tenté de faire de moi un élu de vos élus. Amen.

Mais rien ne presse.

Seigneur, qu’est devenu Teddy Vrignault, disparu le 1 er novembre 1984 sans laisser aucune trace, et que son partenaire des Frères ennemis, André Gaillard, et la police, ont recherché en vain ?

Seigneur, qui était cette Louise dont l’identité n’a jamais été percée, à qui Balzac a écrit vingt-trois lettres en 1836 et 1837, et dont on ne connaît qu’une seule lettre à l’écrivain ?

Seigneur, qui a poignardé et égorgé, en avril 1919, à Chassignolles, dans le Berry, Louis Bachelier, cinquante-deux ans, dont le corps a été découvert au bord du lavoir, les jambes dans l’eau, un bras levé comme pour se défendre, le poing serré ?

Seigneur, quel est le seul acte dont Titus, au moment de mourir, dit avoir à se repentir, mystère resté entier pour Suétone et les historiens qui lui ont succédé ?

?

Ma mère m’a rapporté que je ne manifestais ma présence dans son ventre que lorsque, debout, elle bavardait. Elle interpréta mes ruades comme la volonté de me mêler déjà de la conversation et d’interroger ses interlocuteurs. Mais j’avais exprimé mon désir de devenir journaliste quand elle avança pour la première fois cette hypothèse, ce qui lui retire du crédit.

J’aurais bien aimé qu’on dît de moi que, sitôt apparu, encore gluant, j’avais demandé à ma mère et à mon père, qui assistait à l’accouchement, leur nom de famille et le prénom qu’ils m’avaient choisi. Mais, semblable à tous les nouveau-nés, je n’ai émis que des vagissements dans lesquels il était difficile de déceler des questions existentielles.

Cependant, mes parents repérèrent deux présages de ma vocation de questionneur. Quand j’eus à écrire et à retenir les signes de ponctuation, je me pris de passion pour le plus difficile à reproduire : le point d’interrogation. J’en faisais de toutes les tailles, de toutes les couleurs, variant en particulier la couleur du point avec celle du tracé du signe. Je fermais plus ou moins la boucle. Je penchais plus ou moins la barre descendante. Je traçais des points d’interrogation en forme d’hameçon, de portemanteau, de serpe, de crochet, de houe, de gaffe. Le point d’exclamation m’amusait moins parce qu’il ne se prêtait pas à autant d’avatars. Le point-virgule n’était pas sans charme, mais je ne comprenais pas à quoi il servait et je ne savais où le mettre.

Autre signe prémonitoire de mon indiscrétion professionnelle : vers l’âge de six ou sept ans, je soulevais les robes et les jupes des dames pour savoir ce qu’il y avait dessous. Au début, mes parents s’amusèrent de cette innocente espièglerie, puis, devant les réactions parfois embarrassées de leurs amies, se fâchèrent tout rouge. Voilà un petit vicieux qui promettait ! On comprit bien plus tard que je n’étais pas animé par de précoces pulsions sexuelles, mais que je manifestais avec ingénuité de la curiosité pour des choses cachées auxquelles, d’un simple geste, il était facile d’accéder.

C’était pour satisfaire la même envie que j’ouvrais souvent les tiroirs des armoires, des commodes, des guéridons, des bureaux, des bibliothèques, des tables, des coiffeuses. Pas un tiroir qui ne dissimule du roman. J’ôtais les couvercles des boîtes, des bonbonnières, des pots, des tabatières, des coffres, des maies. Pas un couvercle qui ne libère une petite intrigue, au moins une question. Où il y avait, me semblait-il, du secret, j’aimais fourrer mon nez, façon de dire que je glissais un œil dans le trou des serrures et que je collais une oreille aux murs mitoyens. J’ai soulevé beaucoup de tapis. Je n’ai jamais été surpris en train de lire des lettres qui ne m’étaient pas destinées. Je me suis penché sur le linge sale des autres, et pas seulement au sens figuré. Toujours j’ai été intrigué par l’ombre, le recto, l’anfractuosité, l’entre-deux, le codicille, la cicatrice, l’ange qui passe. Ça m’amuserait d’aller sur la lune, mais sur sa face cachée.

C’est de mon père que j’ai hérité mon goût pour les questions. Il était médecin généraliste. Il disait que les patients qui l’intéressaient le plus, c’étaient les nouveaux. Par ses interrogations il découvrait leur histoire, leur personnalité, les maux dont ils souffraient. Sur chacun, avec soin, il remplissait une fiche et, me confiait-il, quand il leur posait une question qui pouvait les gêner, il ne les regardait pas dans les yeux, les siens restés sur la fiche blanche où il écrivait les réponses.

Il me faisait remarquer avec malice que, moi, journaliste, je n’aurais jamais à ma disposition l’instrument qui lui permettait d’entrer plus avant dans la connaissance de l’autre : le stéthoscope. Pendant les interviews de quelques grands médecins qu’il m’est arrivé de faire, je pensais à mon père et je me demandais comment auraient réagi ses prestigieux confrères si j’avais sorti de ma poche un stéthoscope de presse me permettant, leur aurais-je expliqué, de connaître plus intimement leurs sentiments et leurs idées.

Selon mes parents, enfant, je ne posais pas plus de questions que mon frère aîné Nicolas ni que ma sœur cadette Marie-Lou. Et c’étaient à peu près les mêmes curiosités : Pourquoi le lait se sauve-t-il de la casserole en bouillant ? Pourquoi chaque enfant dort-il seul dans son lit alors que les parents dorment à deux ? Pourquoi fait-on des rêves où l’on a peur et où l’on est idiot ? Pourquoi le chat reste-t-il à la maison et ne va pas à une école pour chats ? Pourquoi un objet qu’on lâche tombe par terre ? Pourquoi papa et maman s’embrassent-ils sur la bouche et nous sur les joues ? D’où vient le vent et où va-t-il ? Bon, j’arrête, c’était, à quelques variantes près, le questionnaire habituel des familles avec enfants. Ah, si, toujours selon mes parents, il y eut un jour une question très originale qui les laissa perplexes, qui n’était pas de moi, mais de ma sœur : est-ce qu’il arrive aux poissons d’avoir soif ?

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