Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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— L’orgueil, le détestable orgueil. Je t’écoute…

Là, j’ai été formidable. Je n’ai rien répondu. Je n’ai rien dit pendant un temps qui parut très long à l’un et à l’autre.

— Je précise ma question, reprit le confesseur, étonné par mon silence. As-tu commis le péché d’orgueil parce que, vois-tu, dans certaines circonstances, après un succès, et même après un échec…

— Oui, maintenant.

— Comment, maintenant ?

— Maintenant, pendant que je réfléchissais à votre question.

— Je ne comprends pas.

— Eh bien, c’est à cause de la confession, de la façon différente, aujourd’hui… Toutes vos questions, vos demandes de précisions… C’est long, c’est long, et c’est loin d’être fini… J’ai l’impression d’être pris au piège. Alors je n’ai rien dit pendant quelques secondes… Volontairement. Le silence pour protester… Par amour-propre, par orgueil…

Interloqué, le prêtre avait tourné la tête vers moi. Mais je ne voyais que le bas de son visage, son regard restant dans l’ombre.

— La confession est faite, reprit-il, pour nous amener à l’humilité, au repentir. Nous sommes tous des pécheurs et nous devons nous dépouiller de tout orgueil pour nous incliner devant Dieu et lui demander pardon de nos fautes.

— Oui, c’est vrai. Mais, là, ce n’est pas comme d’habitude. Je me sens, comment dire ? mortifié. Vexé aussi.

— Quel orgueil !

— Oui, sûrement. Pas trop, j’espère ?

— Si, si, c’est beaucoup d’orgueil.

— Pourquoi ?

— Parce que nous sommes dans la maison du Seigneur, dans un lieu saint où notre orgueil, cette chose si dérisoire, ne devrait jamais entrer.

— Oui, mais là il est entré. Comment expliquez-vous cela ?

— Par ta nature rebelle, parce que tu manques d’humilité.

— Je vous ai quand même avoué mon péché. Et je l’ai fait en direct.

— En direct ?

— Je vous ai avoué mon péché en même temps que je le commettais. C’est comme à la télévision : les téléspectateurs entendent les gens au moment où ils parlent devant les caméras. On dit que c’est du direct. Vous êtes choqué, mon père ?

— En direct, je te dis que, oui, je suis choqué, je suis peiné.

— Mais par quoi ?

— Par ton orgueil, particulièrement déplacé et inadmissible pendant la confession.

— Alors, je n’aurais pas dû vous le dire ?

— Si, je reconnais que tu as bien fait.

— Si je vous l’avais caché, est-ce que ç’aurait été un péché ?

— Bien sûr !

— Mais, mon père, je n’ai pas réfléchi, c’était spontané. C’est plus grave si c’est spontané ?

— Non, je ne pense pas… Au contraire.

— Au contraire ?

— Oui, tu as été assez lucide et courageux pour avouer ta faute au moment où tu la commettais.

— Est-ce que ça arrive souvent des péchés commis et avoués en direct au confessionnal ?

— Non, je ne le pense pas.

— Pour vous, c’est le premier ?

— Attends que je me souvienne… Oui, le premier, je crois.

— Ce serait un péché si j’en tirais de la vanité ?

— Évidemment.

— Au fond, quand on y réfléchit, les seuls péchés qui peuvent être commis dans un confessionnal, ce sont des péchés par la pensée ?

— Oui, je suppose, répondit le prêtre, décontenancé.

— Par exemple, des pensées impures pendant que nous nous accusons d’avoir eu des pensées impures ?

Le confesseur réalisa tout à coup que j’avais renversé les rôles, que c’était moi qui, depuis un moment, lui posais des questions, que je l’avais manœuvré et égaré. Mais il n’allait pas se fourvoyer un peu plus en piquant une colère dans un confessionnal. Il fit comme s’il n’avait pas entendu la dernière et pernicieuse question. Il choisit la fuite. Il reprit la parole pour m’exhorter à emprunter avec humilité, sérénité et courage les chemins qui mènent à Dieu. Ce fut bref, et sans me poser une seule autre question — ainsi échappais-je aux aveux sur des lectures sous le manteau et sous la ceinture, et sur de polluantes pratiques nocturnes —, il m’annonça ma pénitence : trois « Notre Père » et trois « Je vous salue, Marie ». Puis il m’accorda son pardon.

Ainsi ai-je découvert, peut-être avec l’aide du Seigneur qui aime à se montrer facétieux envers ses serviteurs, que, le pouvoir étant dans les questions et la sujétion dans les réponses, il est très jouissif d’intervertir les positions. Pendant quelques secondes, de faible j’étais devenu fort.

Je ne l’oublierai pas.

L’enfer et le paradis

De cette confession je retirai la conviction que je ne devais plus me satisfaire d’une foi enregistrée et certifiée. Il me fallait désormais interroger les dogmes. Enfin, ceux que je comprenais un peu. Pour l’Immaculée Conception, bon, je devrais attendre. Pas facile, délicat, embarras général. Le péché originel, késaco ? L’Assomption, j’étais pour. Quoi de plus beau qu’une femme qui, comme une fusée spatiale, s’élève dans le ciel en majesté ?

En revanche, je ne croyais pas à l’enfer où l’on rôtit, ni au paradis où l’on chante en bronzant. J’eus alors une représentation très précise de l’un et de l’autre. Elle ne recevra pas le nihil obstat du Vatican, mais je la crois assez convaincante, puisque c’est la mienne depuis plus de quarante ans, pour être exposée à des esprits curieux des choses de l’au-delà.

C’est simple : au paradis, on répondra à toutes vos questions ; en enfer, on ne répondra à aucune.

Les élus seront animés par un inextinguible appétit de connaissance. Le plaisir d’apprendre ne les lâchera plus. Chacun pourra choisir les domaines dans lesquels, faute de temps sur la terre, faute aussi d’intelligence ou de courage, il en était resté au b.a.-ba. Les anges, les archanges, les séraphins, les dominations, les trônes, les vertus, autant de professeurs enchantés de dispenser leur savoir à des hommes et à des femmes enivrés de percer peu à peu les secrets de la Création et d’entrer dans les desseins de Dieu. Peut-être certains regretteront-ils l’absence de cancres ? En tout cas, pas les anciens cancres maintenant auréolés de lumière.

Cependant, la vraie récompense des élus viendra de la possibilité, qui sera constamment la leur, de poser des questions au Seigneur, non seulement sur les énigmes de l’Histoire, mais aussi sur les grands et petits secrets de leur vie et de celle de leurs proches. Tel jour, telle heure, que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui s’est dit ? Qu’ont-ils fait ? C’était qui ? Et pourquoi ? Et comment ? Il suffira de demander : vous obtiendrez la réponse dans les meilleurs délais. Et peu importe que cette réponse soit décevante ou même cruelle, parce que votre état de bienheureux vous préservera de tout sentiment d’humiliation, de colère ou de revanche. Vous saurez, et votre plaisir tiendra dans la réponse, quelle qu’elle soit. Le paradis sera, sans dommage pour quiconque, une gigantesque et joyeuse entreprise de satisfaction des curiosités posthumes.

Et ce n’est pas tout. Car les élus pourront suivre au jour le jour la vie sur terre. Qui n’aura envie de connaître ce qu’il adviendra au fil des ans de sa veuve, de son amant, de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses amis, de ses collègues de travail, de ses voisins ? Qui ne voudra continuer de s’intéresser à la carrière et à la vie amoureuse des « people » du cinéma, de la chanson, de la mode, de la télévision, etc., d’autant que les chances de les côtoyer un jour parmi les élus seront faibles ? Tout ça, c’est du gibier pour l’enfer. Qui ne sera pas avide d’apprendre comment va se dérouler la suite de l’histoire de son pays et du monde ? Le spectacle sera permanent. Grande sera la pitié pour les vivants, et la seule contrainte qu’auront à supporter les bienheureux sera l’impossibilité pour eux, ne serait-ce que par des conseils, d’empêcher les hommes sur terre de courir à leur perte. De même, il ne leur sera pas possible de les exhorter — le Seigneur n’est pourtant pas très exigeant — à mériter par quelques beaux gestes l’éternelle félicité du savoir.

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