Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

Здесь есть возможность читать онлайн «Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: Éditions de Fallois, Жанр: Современная проза, Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Derniers Jours de nos pères»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

Les Derniers Jours de nos pères — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Derniers Jours de nos pères», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Devant le Lutetia, malgré l’heure matinale, une longue file d’attente s’était formée, filtrée par un important service d’ordre. Gros présenta sa carte de l’armée britannique et ils purent entrer plus facilement et plus vite. Ils pénétrèrent dans le grand hall ; il n’aimait décidément pas cet endroit. Trop de tristesse et d’espoir à la fois sur le visage des gens.

Déjà, des files de visiteurs inquiets, derrière les comptoirs et les tables ; les bénévoles, les infirmières ; l’orientation des arrivants ; soins, désinfection, nourriture, inscriptions sur les registres. Un fleuve de fantômes effrayants, décharnés et chauves ; les spectres de ce que l’humanité avait fait à l’humanité.

Comme tous les matins, Saskia retourna au même comptoir, donna encore le nom de ses parents ; aucun nom sur les listes ne correspondait. Elle répéta sa demande dans un bureau du rez-de-chaussée.

— Demande aussi pour ta sœur, lui suggéra Gros. Comment s’appelle-t-elle ?

— Marie.

On ne trouva rien non plus. Et, comme tous les matins, ils s’assirent dans le même fauteuil large. Saskia se laissa aller au désespoir. Était-elle désormais seule ? Orpheline à jamais ? Au moins, il y avait Gros, ce bon Gros qui la protégerait toujours et qui ne la laisserait jamais tondre.

— On va attendre encore, plusieurs jours s’il faut, murmura Gros à son oreille, car il voyait des larmes couler sur ses joues.

Discrètement, il l’embrassa dans le creux du cou ; par amour. Jamais de sa vie il n’avait encore fait ça.

Une heure passa ; ils se mêlèrent à d’autres familles ; ils croisèrent d’autres fantômes. Puis une heure encore. Et soudain, Saskia l’aperçut : c’était sa sœur, juste là. Elle cria son nom, elle le hurla, peut-être dix fois. C’était Marie. Elle n’avait plus de cheveux, son visage et son corps étaient déformés par la maigreur, mais elle était là, en vie. Elles se précipitèrent l’une vers l’autre, elles se prirent dans les bras. Saskia put presque soulever sa sœur. Elles s’enlacèrent, elles se palpèrent comme pour être certaines que c’était bien vrai, et elles laissèrent couler leurs larmes, des larmes de joie, de soulagement et de douleur.

— Marie ! murmura Saskia. Marie… Oh, j’ai eu si peur pour toi, je t’ai cherchée partout ! Ça fait plusieurs jours que je t’attends ici !

Elles ne dirent rien d’autre, elles ne pouvaient plus parler. Ce qu’elles avaient à se dire n’était pas important ; les coups et les viols importaient peu désormais, seul l’avenir compterait. Et Gros les contempla, à la fois ému et accablé par le destin de l’humanité. Il ne saurait jamais que Marie avait été arrêtée un an et demi plus tôt par un agent de l’Abwehr, sur le boulevard Saint-Germain, alors qu’elle transportait ce qu’elle croyait être de précieux ordres de guerre, et qui n’étaient que les cartes postales d’un fils à son père.

*

Il n’était pas tout à fait midi. Devant le Lutetia, Marie et Saskia s’apprêtaient à se rendre à la gare. Marie venait d’apprendre de la bouche de sa sœur la rafle de la Gestapo dans la maison familiale, suite à son arrestation. Et les deux jeunes femmes avaient décidé de retourner à Lyon ; peut-être leurs parents les y attendaient-ils. Il fallait espérer. Elles ne voulaient pas attendre à Paris, et Marie ne voudrait plus jamais y revenir ; trop de mauvais souvenirs.

Sur le trottoir devant l’hôtel, Saskia fit quelques pas avec Gros ; il était triste de la perdre déjà. Il venait de pleuvoir, la silhouette de la jeune femme se reflétait dans les flaques. Elle s’approcha tout contre lui ; il la trouva magnifique.

— Je reviens vite, lui dit-elle, mais je dois voir si mes parents…

— Je comprends bien.

— Je reviens vite. Qu’est-ce que tu vas faire en attendant ?

— Je sais pas. Sans doute je vais rentrer chez moi, à Londres.

Elle l’enlaça.

— Oh, ne sois pas triste, supplia-t-elle, sinon je le serai moi aussi !

— Tu viendras à Londres ?

— Bien sûr !

— Et on ira sur les plages ?

— Oui ! Les plages !

Elle l’embrassa sur la joue.

Gros sortit de sa poche un morceau de papier et y inscrivit son adresse, à Bloomsbury.

— Rejoins-moi ! Je t’attendrai tous les jours.

— Je serai là très vite. Je te promets.

Elle lui prit les mains et ils se contemplèrent en silence.

— Tu m’aimeras même si j’ai été une putain ?

— Évidemment ! Et toi, tu m’aimeras même si j’ai tué des hommes ?

Elle sourit tendrement :

— Je t’aime déjà un peu, bêta !

Il eut un sourire éclatant. Elle rejoignit sa sœur et les deux femmes se mirent en route sur le boulevard. Elle se retourna une dernière fois et fit un dernier signe de la main à Gros, heureux, qui ne la quitta plus du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse à l’angle d’une rue. Elle l’aimait ! Jamais on ne l’avait aimé.

Il n’était pas tout à fait midi. Tandis que Gros, amoureux, rêvait sur le trottoir, Stanislas et Doff, quelques centaines de mètres plus loin, remontaient la rue du Bac.

65

Il était midi pile lorsqu’on sonna à la porte de l’appartement. Le père bondit de joie et attrapa sa valise. Son fils était revenu ! Ah, il avait tenu bon pendant ces longues semaines : plus de nouvelles de Werner, plus de cartes postales, plus personne ; des semaines, peut-être des mois, il ne savait plus. Il s’était efforcé de ne pas s’inquiéter et de garder bon moral ; il s’était informé du mieux qu’il pouvait du déroulement de la guerre dans le Pacifique, que son fils menait depuis Genève. Il avait attendu, fidèle. Lorsqu’il avait dû sortir, il n’avait plus jamais fermé la porte à clé. Quelle joie, quelle joie immense de retrouver son fils ! « Paul-Émile ! » cria le père en se précipitant pour ouvrir, serrant fort sa valise. « Paul-Émile ! » hurla-t-il encore en tournant la poignée, heureux. Mais son visage se figea aussitôt : aucun des hommes sur le palier n’était son fils. Le père les dévisagea, la déception lui crevait le ventre.

— Bonjour, Monsieur, dit le plus âgé des deux.

Le père ne répondit pas. Il voulait son fils.

— Je m’appelle Stanislas, continua celui qui avait parlé. Je suis de l’armée britannique.

— Adolf Stein, enchaîna le second. Armée britannique également. Mes respects, Monsieur.

Le visage du père reprit aussitôt des couleurs :

— Magnifique ! C’est mon fils qui vous envoie ? Ma-gni-fique ! Ah, au premier coup d’œil, je me suis pas douté. C’est que vous en faites une tête ! Vous venez de Genève ? Où est mon fils, alors ? Va-t-il arriver ? Ma valise est prête. Le train de quatorze heures, je n’ai pas oublié.

Doff dévisagea Stanislas ; ils ne comprenaient pas tout, mais le père avait l’air tellement enjoué… ils ne s’attendaient pas à ça.

— Entrez, entrez, Messieurs. Voulez-vous déjeuner ?

— Je ne sais pas… répondit Stanislas.

Doff ne parla pas.

— Comment, vous ne savez pas ? Ça veut dire que vous avez faim, mais que vous avez peur de déranger ! Ah, les Anglais, toujours tellement polis. Une nation formidable, voilà ce que vous êtes. Allons, il ne faut pas être timide. Entrez donc, j’espère qu’il y aura assez, je n’ai prévu que pour deux.

Les deux visiteurs se laissèrent guider par le père.

— À quelle heure Paul-Émile nous rejoint-il ?

Doff et Stanislas se turent encore, effarés, sans trouver d’abord la force de répondre. Puis Stanislas articula :

— Paul-Émile ne viendra pas, Monsieur.

La déception marqua le visage du père.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les Derniers Jours de nos pères»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Derniers Jours de nos pères» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les Derniers Jours de nos pères»

Обсуждение, отзывы о книге «Les Derniers Jours de nos pères» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x