François Mauriac - Le Nœud de vipères

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Dans sa propriété de Calèse, en Gironde, Louis, un vieil avocat avare et anticlérical, attend la mort. Il espère vivre asse longtemps pour achever de rédiger la confession qu'il destine à sa femme, Isa. Isa, avec qui il a vécu plus de quarante ans. Quatre décennies d'indifférence, de brouilles, de rancunes, de haine. Trois enfants sont nés de cette union. Un rêve maintient le vieil homme en vie : frustrer les siens de l'héritage qu'ils attendent, telle une meute au moment de la curée. La mort d'Isa va bouleverser tous ses plans. Entre l'affaire Dreyfus et le krach de 1929, c'est « l'histoire d'un homme aveuglé par ses passions, qui croit haïr sa femme et ses enfants et n'aimer que l'argent, alors que sa nature, s'il l'avait suivie, l'aurait conduit à l'amour de Dieu », disait François Mauriac de son chef-d'œuvre.

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Du moment que les Fondaudège ne rompaient pas devant ces exigences, je pouvais dormir tranquille : ils tenaient à moi, croyais-je, parce que tu tenais à moi.

Maman ne voulait pas entendre parler d’une rente ; elle exigeait que ta dot fût versée en espèces : « Ils me donnent en exemple le baron Philipot, disait-elle, qui a pris l’aînée sans un sou… Je le pense bien ! Pour avoir livré cette pauvre petite à ce vieux, il fallait qu’ils eussent quelque avantage ! Mais nous, c’est une autre affaire : ils croyaient que je serais éblouie par leur alliance : ils ne me connaissent pas… »

Nous affections, nous, les « tourtereaux », de nous désintéresser du débat. J’imagine que tu avais autant de confiance dans le génie de ton père que moi dans celui de ma mère. Et après tout, peut-être ne savions-nous, ni l’un ni l’autre, à quel point nous aimions l’argent…

Non, je suis injuste. Tu ne l’as jamais aimé qu’à cause des enfants. Tu m’assassinerais, peut-être, afin de les enrichir, mais tu t’enlèverais pour eux le pain de la bouche.

Alors que moi… j’aime l’argent, je l’avoue, il me rassure. Tant que je demeurerai le maître de la fortune, vous ne pouvez rien contre moi. « Il en faut si peu à notre âge », me répètes-tu. Quelle erreur ! Un vieillard n’existe que par ce qu’il possède. Dès qu’il n’a plus rien, on le jette au rebut. Nous n’avons pas le choix entre la maison de retraite, l’asile, et la fortune. Les histoires de paysans qui laissent mourir leurs vieux de faim après qu’ils les ont dépouillés, que de fois en ai-je surpris l’équivalent, avec un peu plus de formes et de manières, dans les familles bourgeoises ! Eh bien ! oui, j’ai peur de m’appauvrir. Il me semble que je n’accumulerai jamais assez d’or. Il vous attire, mais il me protège.

L’heure de l’angélus est passée et je ne l’ai pas entendu… mais il n’a pas sonné : c’est aujourd’hui le Vendredi-Saint. Les hommes de la famille vont arriver, ce soir, en auto ; je descendrai dîner. Je veux les voir tous réunis : je me sens plus fort contre tous que dans les conversations particulières. Et puis, je tiens à manger ma côtelette, en ce jour de pénitence, non par bravade, mais pour vous signifier que j’ai gardé ma volonté intacte et que je ne céderai sur aucun point.

Toutes les positions que j’occupe depuis quarante-cinq ans, et dont tu n’as pu me déloger, tomberaient une à une si je faisais une seule concession. En face de cette famille nourrie de haricots et de sardines à l’huile, ma côtelette du Vendredi-Saint sera le signe qu’il ne reste aucune espérance de me dépouiller vivant.

IV

Je ne m’étais pas trompé. Ma présence au milieu de vous, hier soir, dérangeait vos plans. La table des enfants était seule joyeuse parce que, le soir du Vendredi-Saint, ils dînent avec du chocolat et des tartines beurrées. Je ne les distingue pas entre eux : ma petite-fille Janine a déjà un enfant qui marche… J’ai donné à tous le spectacle d’un excellent appétit. Tu as fait allusion à ma santé et à mon grand âge pour excuser la côtelette aux yeux des enfants. Ce qui m’a paru assez terrible, c’est l’optimisme d’Hubert. Il se dit assuré que la Bourse remontera avant peu comme un homme pour qui c’est une question de vie ou de mort. Il est tout de même mon fils. Ce quadragénaire est mon fils, je le sais, mais je ne le sens pas. Impossible de regarder cette vérité en face. Si ses affaires tournaient mal pourtant ! Un agent de change, qui donne de tels dividendes, joue et risque gros… Le jour où l’honneur de la famille serait en jeu… L’honneur de la famille ! Voilà une idole à laquelle je ne sacrifierai pas. Que ma décision soit bien prise d’avance. Il faudrait tenir le coup, ne pas s’attendrir. D’autant qu’il restera toujours le vieil oncle Fondaudège qui marcherait, lui, si je ne marchais pas… mais je divague, je bats la campagne… ou plutôt, je me dérobe au rappel de cette nuit où tu as détruit, à ton insu, notre bonheur.

Il est étrange de penser que tu n’en as peut-être pas gardé le souvenir. Ces quelques heures de tièdes ténèbres, dans cette chambre, ont décidé de nos deux destins. Chaque parole que tu disais les séparait un peu plus, et tu ne t’es aperçue de rien. Ta mémoire qu’encombrent mille souvenirs futiles, n’a rien retenu de ce désastre. Songe que pour toi, qui fais profession de croire à la vie éternelle, c’est mon éternité même que tu as engagée et compromise, cette nuit-là. Car notre premier amour m’avait rendu sensible à l’atmosphère de foi et d’adoration qui baignait ta vie. Je t’aimais et j’aimais les éléments spirituels de ton être. Je m’attendrissais quand tu t’agenouillais, dans ta longue chemise d’écolière…

Nous habitions cette chambre où j’écris ces lignes. Pourquoi étions-nous venus au retour de notre voyage de noces, à Calèse, chez ma mère ? (Je n’avais pas accepté qu’elle nous donnât Calèse, qui était son œuvre et qu’elle chérissait.) Je me suis rappelé, depuis, pour en nourrir ma rancune, des circonstances qui d’abord m’avaient échappé ou dont j’avais détourné les yeux. Et d’abord, ta famille avait tiré prétexte de la mort d’un oncle à la mode de Bretagne pour supprimer les fêtes nuptiales. Il était évident qu’elle avait honte d’une alliance aussi médiocre. Le baron Philipot racontait partout qu’à Bagnères-de-Luchon, sa petite belle-sœur s’était « toquée » d’un jeune homme d’ailleurs charmant, plein d’avenir et fort riche, mais d’une origine obscure. « Enfin, disait-il, ce n’est pas une famille. » Il parlait de moi comme si j’avais été un enfant naturel. Mais à tout prendre, il trouvait intéressant que je n’eusse pas de famille dont on pût rougir. Ma vieille mère était, en somme, présentable et semblait vouloir se tenir à sa place. Enfin tu étais, à l’entendre, une petite fille gâtée qui faisait de ses parents ce qu’elle voulait ; et ma fortune s’annonçait assez belle pour que les Fondaudège pussent consentir à ce mariage et fermer les yeux sur le reste.

Lorsque ces ragots me furent rapportés, ils ne m’apprirent rien qu’au fond je ne connusse déjà. Le bonheur me détournait d’y attacher aucune importance ; et il faut avouer que moi-même, j’avais trouvé mon compte à ces noces presque clandestines : où découvrir des garçons d’honneur dans la petite bande famélique dont j’avais été le chef ? Mon orgueil me défendait de faire des avances à mes ennemis d’hier. Ce mariage brillant aurait rendu le rapprochement facile ; mais je me noircis assez, dans cette confession, pour ne pas dissimuler ce trait de mon caractère : l’indépendance, l’inflexibilité. Je ne m’abaisse devant personne, je garde fidélité à mes idées. Sur ce point-là, mon mariage avait éveillé en moi quelques remords. J’avais promis à tes parents de ne rien faire pour te détourner des pratiques religieuses, mais ne m’étais engagé qu’à ne pas m’affilier à la franc-maçonnerie. D’ailleurs vous ne songiez à aucune autre exigence. En ces années-là, la religion ne concernait que les femmes. Dans ton monde, un mari « accompagnait sa femme à la messe » : c’était la formule reçue. Or, à Luchon, je vous avais déjà prouvé que je n’y répugnais pas.

Quand nous revînmes de Venise, en septembre 85, tes parents trouvèrent des prétextes pour ne pas nous recevoir dans leur château de Cenon où leurs amis et ceux des Philipot ne laissaient aucune chambre vide. Nous trouvâmes donc avantageux de nous installer, pour un temps, chez ma mère. Le souvenir de notre dureté à son égard ne nous gênait en rien. Nous consentions à vivre auprès d’elle, dans la mesure où cela nous semblait commode.

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