François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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13

Ce mois de novembre fut radieux. Maman m’accompagnerait à Bordeaux, m’aiderait à faire ma malle et rentrerait seule à Maltaverne, elle y était résolue ; mais moi je lui répétai que je ne voulais rien décider d’avance, que je resterais auprès d’elle si je le jugeais nécessaire, et bien que je ne lui fusse plus d’aucun secours, je le voyais bien. Elle ne fit même pas semblant de protester.

L’avant-veille du jour fixé pour notre départ, elle me demanda de l’accompagner au moulin de M. Lapeyre. Je lui avouai que j’avais moi aussi songé à refaire ce chemin, et que je ne m’en étais pas senti la force.

— Mais à nous deux, me dit-elle, nous pourrons.

Elle était coiffée d’un chapeau de ville, elle avait mis ses gants noirs et ouvert son ombrelle. Elle n’était pas en deuil, elle n’avait pas le droit de porter le deuil de Jeannette qui n’était pas sa parente, mais rien n’apparaissait plus dans ses vêtements qui pût trahir le laisser-aller des vacances, comme si cette petite morte à chaque moment présente l’obligeait à une constante cérémonie.

Maman qui marchait très peu dans la vie ordinaire, avançait avec une sorte de majesté sur le chemin de sable que les aiguilles de pins avaient feutré. Aux abords du moulin, elle prit mon bras, ce qu’elle ne faisait jamais.

— C’est de là que je l’ai vue, dis-je. D’abord j’ai cru que c’était un garçon.

Elle s’arrêta. Elle regardait l’eau dormante de l’écluse que ne ridait aucun souffle. Elle me demanda de la mener dans les fougères, à l’endroit où je m’étais assis.

— Je crois que c’était là. Oui, c’était là.

Elle demeura debout, la face tournée vers cette eau endormie, et elle qui n’avait jamais pleuré devant nous, je la vis une fois encore appuyer sur ses yeux le revers de sa main gantée. Elle me dit : « Prête-moi ton mouchoir. »

— Il faut rentrer, maman, rentrons par le plus court. Elle ne me répondit pas, sortit du bois, s’avança vers l’écluse. Non, ce n’était pas possible qu’elle eût cette tentation. Je lui pris le bras, mais elle se dégagea. Qu’elles furent longues ces minutes où je voyais dans l’eau le reflet déformé de ma mère chapeautée et gantée comme à la ville, sous son ombrelle déployée ! « Rentrons », dit-elle enfin.

Nous prîmes le chemin de sable qui pour la petite Séris devait être le dernier en ce monde. Il fallut expliquer à maman à quelle distance je voyais marcher sagement, ou courir et jouer le pauvre chaperon rouge.

— Ah ! murmura-t-elle, voilà le tournant vers lequel elle a couru, après t’avoir découvert…

— Oui, et c’est là qu’elle est entrée dans le bois. Comme elle eût cherché à relever une piste de gibier, maman m’interrogeait, les yeux attachés au sol : « Tu es sûr que c’est ici qu’elle est entrée dans le bois ? » Elle ne s’y engagea pas. Elle demeurait immobile, dressée au-dessus des fougères, la face tournée vers les pins qui avaient vu… Je tentai de saisir sa main mais elle la retira et, sans tourner la tête, dit à mi-voix :

— C’était parce que tu lui faisais peur. Si tu n’avais été qu’indifférent, comme c’eût été naturel d’un garçon de ton âge à l’égard d’une enfant, elle n’aurait pas songé à fuir, rien ne se serait passé, elle vivrait. Pour avoir ressenti cette épouvante, il fallait qu’elle fût avertie de ta haine.

— Non, maman, non ! Elle connaissait, et ce ne pouvait être que par toi, mon hostilité à ce projet de mariage, arrangé d’avance pour des questions d’intérêt…

— Ce n’était pas pour des questions d’intérêt. C’est toi qui me prêtais ces motifs-là.

— Tu ne m’as jamais rien dit qui pût me faire croire que tu en avais d’autres…

— Parce que tu la détestais tellement que je n’osais même pas prononcer son nom devant toi. À peine eussé-je ouvert la bouche, tu m’aurais fait taire, tu serais sorti en claquant la porte. Elle savait que tu la désignais de ce sobriquet ignoble.

C’est de ça qu’elle est morte. Oui, elle était déjà frappée à mort quand elle est entrée dans le bois. Elle avait depuis longtemps reçu de toi ce coup d’épée.

— Maman, tu es trop injuste.

Je voulus saisir son bras mais elle me repoussa presque avec violence et elle avançait seule, moi sur ses talons, lui répétant : « Tu es trop injuste, trop injuste ! » Alors elle tourna à demi la tête et d’un ton de défi :

— Oui, c’est toi ! c’est toi…

— Comment ne vois-tu pas, pauvre maman, que je ne puis être responsable de ce malheur sans que tu le sois, toi d’abord, qui as tout fait pour que le garçon que j’étais prenne tes projets en exécration. Dans le passé, tu avais toujours tout décidé pour moi, mais enfin, il me restait toute cette vie à vivre, j’ai vingt-deux ans, et voilà que tu prétendais en disposer à ta seule idée, et tu as beau dire, il ne s’agissait que des propriétés de Séris. Jamais, à aucun moment, je n’ai pu me douter de ta tendresse pour l’enfant…

— Parce que je craignais de t’irriter davantage si tu avais su que je l’aimais…

— Plus que moi ?

Elle ne répondit pas. Elle gravissait le perron de Maltaverne en s’arrêtant à chaque marche. Dans le vestibule, elle me repoussa encore :

— Il faut me laisser seule. Je n’ai plus besoin de personne. Comprends-moi : de personne.

J’entendis se fermer la porte de sa chambre et me rapprochai du feu. Le vent s’était levé et les branches qu’il agitait me semblaient à travers les vitres me faire signe. Une immense plainte confuse se confondait avec ce cri muet au-dedans de moi, ce reproche à Dieu tendre et désespéré.

Je n’allumai pas la lampe. À quoi me résoudre ? Que ma mère n’ait plus besoin de moi maintenant, c’est trop peu dire : ma présence lui est devenue odieuse. Il n’empêche que je dois veiller sur elle, demeurer à portée de son premier appel. Son ressentiment s’atténuera, elle finira forcément par avoir recours à moi, parce qu’elle n’a que moi. Oui, mais si elle refuse de s’éloigner d’ici, que deviendrai-je ? Demeurerons-nous à Maltaverne en face l’un de l’autre tout un hiver, ou resterai-je seul rue de Cheverus servi par Louis Larpe ?

Ces pensées s’enchaînèrent sans aucune logique, durant ce temps indéterminé où je demeurai sans lampe auprès du feu, tandis que s’épaississait le crépuscule, et je ne discernais plus que les deux taches blêmes de mes mains posées sur mes genoux maigres, et puis j’entendis le pas lourd et lent de ma mère dans l’escalier. Ce n’était pas l’heure encore du repas. Elle revenait donc vers moi. Elle entra. Je ne me levai pas de mon fauteuil. Elle mit une main sur mes cheveux et les rejeta en arrière comme pour son baiser du soir quand j’étais enfant, mais ce soir-là, il n’y eut pas de baiser. Elle me parla pourtant avec une douceur apprêtée, qui ne lui ressemblait pas.

— Il faut oublier ce que nous nous sommes dit, mon pauvre enfant. Nous avons été injustes à l’égard l’un de l’autre. J’étais peinée autrefois quand tu prétendais qu’il n’y avait aucun échange entre nous, que nous n’avions jamais parlé ensemble, ce qui s’appelle parler, comme au théâtre ou dans les romans. Eh bien, sur le chemin du moulin, nous venons de nous rattraper.

— Oui, tout est sorti de nous malgré nous.

— Ce qui est sorti de nous, de moi en tout cas, oublie-le. Je cherchais quelqu’un de qui me plaindre, un responsable, sur qui me décharger. Et toi aussi… Nous nous chargions mutuellement…

— Oui, dis-je sombrement : comme aux Assises, deux complices qui s’accusent l’un l’autre.

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