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Marc Levy: Sept jours pour une éternité…

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Marc Levy Sept jours pour une éternité…

Sept jours pour une éternité…: краткое содержание, описание и аннотация

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Marc Levy, roi du best-seller depuis Et si c'était vrai…, est de retour avec Sept jours pour une éternité! San Francisco aujourd'hui. Lucas est le genre beau brun ténébreux un peu vénéneux sur les bords; Zofia est une belle plante ingénue à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession. À qui s'en remettre pour que ces deux-là se rencontrent? Au destin, forcément, qui s'en charge aux alentours de la quarantième page. Tous deux sont envoyés du ciel: Lucas est le délégué sur terre du diable, ici nommé le Président, et Zofia l'émissaire de Monsieur, c'est-à-dire Dieu en personne. Lucas et Zofia vont jouer sur le plan singulier la partie que le diable et Dieu jouent à l'échelle universelle. Le diable a plus d'un tour dans son sac et Dieu sait tout, par définition. Le seul impondérable c'est ce fichu Destin qui pousse page après page Lucas dans les bras de Zofia et fait croître entre eux un attachement très spécifique aux humains: l'amour. Sur fond de péripéties policières et d'une intrigue pas tout à fait nécessaire mettant en scène des promoteurs immobiliers véreux (l'auteur était architecte avant d'être romancier à succès, peut-être y a-t-il ici un règlement de comptes par la bande), Marc Levy signe une fable moderne, bien troussée, sur l'amour. Joueur, il multiplie à loisir les métaphores et les situations cocasses entre les anges et les démons. Les droits de Et si c'était vrai… ont été achetés par Spielberg pour une adaptation hollywoodienne. Nous ne serions pas étonné que Sept jours pour une éternité trouve également preneur!

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– Nous n'avons pas ce plaisir, l'interrompt aussitôt Zofia en se levant.

– Alors, je vous présente mon vieil ami l'inspecteur George Pilguez de la police de San Francisco.

Elle tendit une main franche au détective qui la regardait, étonné, lorsque le beeper accroché à sa ceinture se mit à sonner.

– Je crois bien que l'on vous appelle, dit Pilguez.

Zofia examina le petit appareil à sa ceinture. Au-dessus du chiffre 7, la diode lumineuse ne cessait de clignoter. Pilguez la dévisagea en souriant.

– Ça va jusqu'à 7 chez vous? Votre boulot doit être rudement important, chez nous ça s'arrête à 4.

– C'est la première fois que cette diode s'allume, répondit-elle, troublée. Je vous laisse, je vous prie de m'excuser.

Elle salua les deux hommes, adressa un petit signe à Mathilde qui ne la vit pas et se fraya un chemin vers la porte à travers l'assemblée.

De la table où l'inspecteur Pilguez avait pris sa place, le contremaître s'écria:

– Ne conduisez pas trop vite, à moins de dix mètres de visibilité aucun véhicule n'est autorisé à circuler sur les quais!

Mais Zofia n'entendit pas; remontant sur sa nuque le col de sa veste en cuir, elle courait vers sa voiture. Portière à peine claquée, elle lança le moteur qui démarra au quart de tour. La Ford de service s'ébranla et fonça le long des docks, sirène hurlante. Zofia ne semblait aucunement perturbée par l'opacité du brouillard qui ne cessait de s'intensifier. Elle roulait dans ce décor spectral, se faufilant entre les pieds des grues, slalomant allégrement entre les containers et les machines immobilisées. Quelques minutes lui suffirent pour arriver à l'entrée de la zone d'activité marchande. Elle ralentit au poste de contrôle, même si par ce temps la voie devait être libre. La barrière striée rouge et blanc était levée. Le gardien du quai 80 sortit de sa guérite, mais, dans une telle nuit blanche, il ne vit rien. On ne voyait plus sa propre main tendue. Zofia remontait 3rd Street, longeant la zone portuaire. Après avoir traversé tout le Bassin chinois, 3rd Street bifurquait enfin vers le centre de la ville. Imperturbable, Zofia naviguait dans les rues désertes. A nouveau son beeper retentit. Elle protesta à voix haute.

– Je fais ce que je peux! Je n'ai pas d'ailes et la vitesse est limitée!

Elle avait à peine achevé sa phrase qu'un immense éclair diffusa dans la brume un halo de lumière fulgurant. Un coup de tonnerre d'une violence inouïe éclata, faisant trembler toutes les vitres des façades. Zofia écarquilla les yeux, son pied appuya un peu plus fort sur l'accélérateur, l'aiguille grimpa très légèrement. Elle ralentit pour traverser Market Street, on ne pouvait plus distinguer la couleur du feu, et s'engagea sur Kearny. Huit blocs séparaient encore Zofia de sa destination, neuf si elle se résignait à respecter le sens de circulation des rues, ce qu'elle ferait sans aucun doute.

Dans les rues aveugles, une pluie diluvienne déchirait le silence, de grosses gouttes éclataient sur le pare-brise dans un clapotis assourdissant, les essuie-glaces étaient impuissants à chasser l'eau. Au loin, seule la pointe qui abritait l'ultime étage de la majestueuse Tour pyramidale du Transamerica Building émergeait de l'épais nuage noir qui recouvrait la ville.

*

Vautré dans son fauteuil de première classe, Lucas profitait par le hublot de ce spectacle diabolique mais d'une beauté divine. Le Boeing 767 tournait au dessus de la baie de San Francisco, dans l'attente d'une hypothétique autorisation d'atterrir. Impatient, Lucas tapota sur le beeper accroché à sa ceinture. La diode n° 7 ne cessait de clignoter. L'hôtesse s'approcha pour lui ordonner de l'éteindre et de redresser son dossier: l'appareil était en approche.

– Eh bien, arrêtez donc d'approcher, mademoiselle, et posez-nous ce putain d'avion, je suis pressé!

La voix du commandant de bord grésilla dans les haut-parleurs: les conditions météorologiques au sol étaient relativement difficiles, mais la faible quantité de kérosène dans les réservoirs les obligeait à atterrir. Il demanda à l'équipage navigant de s'asseoir et convoqua le chef de cabine au poste de pilotage. Il raccrocha son micro. La mine forcée de l'hôtesse de l'air de la première classe valait bien un oscar: aucune actrice au monde n'aurait su composer le sourire à la Charlie Brown qu'elle accrocha à la commissure de ses lèvres. La vieille dame assise à côté de Lucas et qui ne parvenait plus à contrôler sa peur agrippa son poignet. Lucas fut amusé par la moiteur de sa main et le léger tremblement qui l'agitait. La carlingue était malmenée par une série de secousses plus violentes les unes que les autres. Le métal semblait souffrir autant que les passagers. Par le hublot on pouvait voir les ailes de l'appareil osciller au maximum de l'amplitude prévue par les ingénieurs de Boeing.

– Pourquoi la chef de cabine est convoquée? demanda la vieille dame, au bord des larmes.

– Pour faire un canard dans le café du commandant de bord! répondit Lucas, rayonnant. Vous avez la trouille?

– Plus que ça, je crois. Je vais prier pour notre salut!

– Ah! mais arrêtez-moi ça tout de suite! Bienheureuse, gardez donc cette angoisse, c'est très bon pour votre santé! L'adrénaline, ça décrasse tout. C'est le déboucheur liquide du circuit sanguin et puis ça fait travailler votre cœur. Vous êtes en train de gagner deux années de vie! Vingt-quatre mois d'abonnement à l'œil, c'est toujours ça de pris, même si à voir votre mine les programmes ne doivent pas être folichons!

La bouche trop sèche pour parler, la passagère essuya d'un revers de la main des gouttes de sueur à son front. Dans sa poitrine le cœur s'était emballé, sa respiration devenait difficile et une multitude de petites étoiles scintillantes venaient troubler sa vue. Lucas, amusé, lui tapota amicalement le genou.

– Si vous fermez bien fort les yeux, et en vous concentrant bien entendu, vous devriez voir la Grande Ourse.

Il éclata de rire. Sa voisine avait perdu connaissance et sa tête retomba sur l'accoudoir. En dépit des violentes turbulences, l'hôtesse se leva. S'agrippant tant bien que mal aux porte-bagages, elle avançait vers la femme évanouie. De la poche de son tablier, elle sortit une petite fiole de sels qu'elle décapsula et promena sous le nez de la vieille dame inconsciente. Lucas la regarda, encore plus amusé.

– Notez que Mamie à des excuses de ne pas bien se tenir, votre pilote n'y va pas de main morte. On se croirait dans des montagnes russes. Dites-moi… ça restera entre nous, promis… votre remède de grand-mère… sur elle… c'est pour soigner le mal par le mal?

Et il ne put réfréner un nouvel éclat de rire. La chef de cabine le dévisagea, outrée: elle ne trouvait rien d'amusant à la situation et le lui fit savoir.

Un trou d'air brutal expédia l'hôtesse vers la porte du poste de pilotage. Lucas lui adressa un large sourire et gifla franchement la joue de sa voisine. Celle-ci sursauta et ouvrit un œil.

– Et la revoilà parmi nous! Ça vous fait combien de Miles ce petit voyage?

Il se pencha à son oreille pour chuchoter:

– N'ayez pas honte, regardez-les autour de nous, ils sont tous en train de prier, c'est d'un ridicule!

Elle n'eut pas le temps de répondre, dans le hurlement assourdissant des moteurs l'avion venait de toucher le sol. Le pilote inversa la poussée des réacteurs et de violentes gerbes d'eau vinrent fouetter la carlingue. L'appareil s'immobilisa enfin. Dans toute la cabine, les passagers applaudissaient les pilotes ou joignaient les mains, remerciant Dieu de les avoir sauvés. Exaspéré, Lucas déboucla sa ceinture de sécurité, leva les yeux au ciel, regarda sa montre et s'avança vers la porte avant.

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