THIERRY JONQUET - La folle aventure des Bleus…

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La folle aventure des Bleus...suivi de DRH Adrien, fervent supporter de l'équipe de France de football, a tout perdu au lendemain de la Coupe du Monde à Paris. Quatre ans plus tard, il est sur le point de toucher le fond. Heureusement, les Bleus, ses héros, s'envolent pour la Corée à la conquête d'un nouveau titre de champions du monde... Une gare un soir d'orage, un train en retard. Deux DRH, directeurs des « ressources humaines » observent, comme des entomologistes, les voyageurs et les regardent évoluer dans l'univers clos d'un wagon.

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La boîte insignifiante qui permettait à Adrien de surnager avec un minimum de dignité dans l’océan tourmenté de l’économie mondiale s’était vue rayée d’un seul coup de crayon, ou plutôt d’une seule poussée de l’index sur un clavier d’ordinateur, éjectée d’un organigramme dont Adrien ne s’était jamais donné la peine d’imaginer la complexité, avec ses ramifications labyrinthiques, ses bifurcations hasardeuses d’un continent à l’autre, ses connexions absconses. Le résultat ne faisait aucun doute. Et un, et deux, et trois zéros, et dix et cinquante, il y en eut à foison, des zéros, qui s’alignèrent sur ses relevés de CCP. Zéro pour le loyer de son studio en retard. Zéro pour les traites de la voiture, une modeste Clio achetée d’occasion. Zéro pour la pension alimentaire qu’il devait à sa femme et à ses deux filles, perdues de vue depuis belle lurette, mais qui réclamaient toujours la becquée par voie d’huissier. Adrien n’en pouvait plus d’encaisser les buts, comme un goal qui aurait perdu tous ses moyens et devrait assumer défaite sur défaite, alors que les joueurs adverses ne respectaient plus aucune des règles du jeu.

La dégringolade avait été sévère. Adrien ne se souvenait plus des multiples péripéties qui l’avaient ponctuée, des désillusions qui s’étaient abattues sur sa pauvre carcasse, et, quand il tentait, sans trop insister, de récapituler les épisodes de sa chute, il ne parvenait même pas à établir une chronologie précise, rigoureuse. Il y avait un avant, et un présent, indistinct, très flou. L’avenir n’était plus de rigueur, le futur ne se conjuguait plus que d’heure en heure, au gré des pirouettes qu’il lui fallait effectuer pour glaner sa pitance. Il ressentait parfois une sensation de vertige, comme si sa vie tournoyait, aspirée vers la bonde d’un gigantesque lavabo, et n’en finissait plus d’effectuer des tours, et encore des tours. Il se bouchait les oreilles pour ne pas entendre les bruits de succion du siphon qui l’invitait à se laisser emporter par le tourbillon. Quelque part en dessous, dans des tuyaux obscurs, des canalisations insondables, une gueule grande ouverte s’apprêtait à l’avaler tout cru. D’un seul coup d’un seul. C’était un cauchemar qui revenait en boucle, toutes les nuits. Et tous les matins, dès qu’il ouvrait l’œil, comme par miracle, la bonde se refermait avec un petit «plop» narquois, laissant Adrien exsangue, las de s’agiter dans les remous, épuisé mais sauf.

*

De sa vie passée, il ne lui restait plus rien. Un sac avec quelques vêtements et une carte d’identité encore vaguement présentable qui prouvait pourtant qu’il était toujours le même homme, en dépit des apparences. Plus rien? Non, pas vraiment. Il avait soigneusement préservé l’album photos de son club de supporters, témoin de tant de joies, d’émotions partagées avec les copains. Quelques trésors, dont un portrait dédicacé de Fabien Barthez. Et puis le livre de Thierry Rolland, Tout à fait, Thierry!, avec un petit mot affectueux de la main de l’auteur… Les soirs de grande déprime, quand les ballons de rouge avalés à la file au comptoir du Soleil de Djerba ne parvenaient plus à endiguer sa peine, Adrien feuilletait l’album, après avoir pris soin de se laver les mains pour ne pas en tacher les pages.

*

Et voici que le temps des réjouissances était revenu. L’équipe des Bleus était partie pour la Corée, en grande pompe et chaussures à crampons. Adrien pressurait son maigre budget pour acheter L’Equipe tous les matins, afin de suivre le périple de ses héros. Rien à redire, ils avaient été correctement reçus à Ibusiki, au Japon, histoire de s’accoutumer au climat, de se remettre du décalage horaire, avant le match contre la Corée. Adrien était bien d’accord, il ne faut pas rigoler avec ces histoires-là, il le savait bien. Rien qu’à la porte de Montreuil, d’un jour à l’autre, avec la météo de merde qui sévissait depuis trois semaines sur la région parisienne et a fortiori sur le microclimat de la porte de Montreuil, il essuyait des différentiels de température de 7-8 degrés centigrades, parfois jusqu’à 12, et ça le faisait tousser, alors un saut d’un continent à l’autre, pas la peine de faire un dessin, ça pouvait vite tourner au vinaigre pour l’équipe de France. L’hôtel dans lequel Desailly et toute la troupe avaient été hébergés était plus que correct, ce qui était bien le moins pour des hôtes de cette qualité. La famille Iwasaki, propriétaire du palace, avait bien fait les choses. Tapis rouge, Messieurs les Bleus! D’ailleurs, le grand golfeur Tiger Woods avait séjourné dans le même hôtel quelque temps auparavant, ce qui prouvait bien que, chez les Iwasaki, on ne chipotait pas. C’étaient des gens bien élevés, ces Nippons. Pas des gagne-petit. Ils avaient du savoir-vivre. Du panache. Et puis, la FFF, de son côté, n’avait pas lésiné sur les moyens. Les épouses des joueurs étaient du voyage, elles aussi. Djorkaeff, Desailly, Lebœuf, Ramé, Thuram, Trezeguet, Lizarazu et toute la bande ne se sentiraient pas seuls. Ces dames bénéficieraient d’un programme touristique tout à fait passionnant avec visite du palais royal de Séoul, farniente sur la plage de Busan, et journées shopping dans les plus beaux centres commerciaux de la capitale sud-coréenne. Tout s’annonçait donc pour le mieux. Ce qui le chagrinait, Adrien, c’était l’entraîneur, Lemerre. Un brave gars, sans doute, mais qui n’arrivait pas à la cheville d’Aimé Jacquet. Un peu bonasse, pour tout dire. Pas de la trempe d’un meneur d’hommes, ça se voyait du premier coup d’œil. Du temps de Mémé, pas de doute, c’était une autre paire de manches. Enfin, c’était son humble avis, à lui, Adrien, un truc totalement subjectif, un type, on le sent, ou pas, c’est selon, c’est intuitif, la preuve, Adrien avait fait confiance au Gros Serge, et total, aujourd’hui, il était dans la débine. Et pourtant, elle avait de la gueule, l’équipe des Bleus. Elle repartait à l’aventure, à la conquête du monde, de la Coupe du monde. Quand il avait récolté quelques pièces après avoir déclamé ses poèmes dans les rames du métro, entre Place-des-Fêtes et Rambuteau, Adrien s’accordait quelques instants de repos sur un quai de station, et ouvrait France Football , histoire d’étudier le dispositif d’attaque. Zizou incontournable. Zizou le Conquistador, le patron technique qui arrivait au Mondial en pleine confiance, et surtout, en pleine forme physique après une finale de la Ligue qui l’avait consacré roi d’Europe avec le Real Madrid… Et Dugarry? Un parcours agité, des coups du sort répétés, et puis aussi quelques clins d’œil du destin qui avaient façonné l’image de l’attaquant bordelais! Adrien était incollable à propos de Dugarry. Idem s’agissant de Lizarazu, clair dans ses choix, exemplaire dans son métier, le défenseur du Bayern Munich n’avait pas musardé en chemin. Son objectif, depuis le début, c’était à 100 % le haut niveau, les titres, les Coupes…

*

Adrien usait donc les nerfs des passagers du métro avec ses déclamations approximatives et tonitruantes des poèmes de Ronsard et d’Apollinaire, quand, soudain, quelques jours avant le match France-Corée, il croisa dans les couloirs de la station République un vieux copain de la débine, habitué de la porte de Montreuil et du zinc du Soleil de Djerba: Rajko, d’origine serbe, quoique, c’était très difficile à déterminer, un de ces lascars dont la nationalité était à géométrie variable, ce qui, dans son cas, était facilement explicable, tant les frontières, de guerre en guerre, s’amusaient à musarder de latitude en longitude. Rajko, c’était le roi de la combine. Le foot, il s’en tapait. Il avait perdu une jambe, sectionnée net au niveau du genou lors d’une embuscade du côté de Vukovar, mais d’après certains habitués du Soleil de Djerba, ça, c’était la version officielle… On racontait à voix basse, après avoir pris soin de vérifier que nulle oreille indiscrète ne traînait dans les parages, que cette histoire de guibolle évaporée, c’était une vengeance de mari jaloux qui lui avait tiré dessus à la chevrotine, mais surtout qu’en sus de la jambe, Rajko avait perdu un autre appendice, bien plus précieux pour continuer d’affirmer sa virilité, mais bon, personne n’osait aller y voir de plus près, tant l’intéressé se montrait hargneux dès qu’on abordait la question. D’après certains, qui tenaient à garder l’anonymat, Rajko n’avait jamais mis les pieds - et encore moins celui qui lui restait - à Vukovar. A les entendre, il était natif des Saintes-Maries-de-la-Mer et appartenait à une tribu de Gitans qui avait quelques liens de parenté, en effet, avec des cousins de l’ex-Yougoslavie, mais bon, pas plus. La question titillait le Gros Serge. Mina, une brave fille qui faisait la plonge au Soleil de Djerba, et à qui il refila quelques billets afin de mener les investigations, déclara forfait. Elle n’avait pourtant pas froid aux yeux, ni même ailleurs, mais, dès les premières manœuvres d’approche, elle renonça, morte de trouille. Séduit par son regard de velours, émoustillé, Rajko se proposait de lui faire l’amour de bien des façons, avec bien des ustensiles, d’un ton très convaincu. Le mystère qui entourait le passé de Rajko fut classé confidentiel-défense dans la petite communauté qui fréquentait le Soleil de Djerba.

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