Alain Robbe-Grillet - La reprise

Здесь есть возможность читать онлайн «Alain Robbe-Grillet - La reprise» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La reprise: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La reprise»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Nous sommes à Berlin, en novembre 1949. HR, agent subalterne d'un service français de renseignement et d'interventions hors normes, arrive dans l'ancienne capitale en ruine, à laquelle il se croit lié par un souvenir confus, remontant par bouffées de sa très jeune enfance. Il y est aujourd'hui chargé d'une mission dont ses chefs n'ont pas cru bon de lui dévoiler la signification réelle, préférant n'en fournir que les éléments indispensables pour l'action qu'on attend de son aveugle fidélité. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…
Ça fait des siècles qu'on vous rebat les oreilles avec le Nouveau Roman et Robbe-Grillet. Evidemment, vous avez eu le choix. Vous avez lu ou vous n'avez pas lu Robbe-Grillet. Dès lors, vous avez été classé définitivement. Si vous faites partie des lecteurs de Robbe-Grillet, je n'ai rien à vous apprendre, nous nous comprenons.
Si vous avez essayé La Jalousie en vain, si on vous a dit Dans le Labyrinthe, c'est pire, vous n'avez certainement pas dû avoir la moindre envie de lire La Reprise. D'autant que le Nouveau Roman n'est plus tendance depuis longtemps, et que son auteur, pensez-vous, doit frôler le gâtisme. Peut-être tout au plus les relents de souffre qui entourent ce roman ont-ils titillé votre libido, mais, c'est sûr, pas au point de le lire!
Pour vous, donc, cette critique. La Reprise est le point d'orgue du Nouveau Roman. Dans sa construction, on y sent la consécration d'un style qui, jusqu'à présent, semblait plus relever de l'expérimentation que de l'art. Le caractère froid, méthodique des romans précédents, leur obscurantisme volontaire ont cédé la place à une fluidité totale. Les inventions des romans de Robbe-Grillet trouvent ici tout naturellement leur place. Les effets de brouillage n'ont plus rien de gratuit, ils servent l'histoire de façon magistrale. Tous les autres romans de Robbe-Grillet semblent converger vers celui-ci, peut-être le dernier, qui du coup, justifie tout le Nouveau Roman.
La Reprise est certainement le point final, mais aussi, pour une nouvelle génération de lecteurs, le point d'entrée dans l'oeuvre de Robbe-Grillet.

La reprise — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La reprise», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Une fois rendue dans notre repaire, succession d'ateliers encore garnis de machines archaïques qui auraient peut-être servi au travail des peaux fraîches, étirement, épilation et brûlage au fer chaud, mais aussi à l'écorchement des fourrures précieuses ou plus simplement à leur méticuleuse lacération, ou bien à je ne sais quoi du même genre, la jeune fille se montrait surtout curieuse des installations et de leur problématique usage, levant ou abaissant les yeux vers des chevalets, treuils et poulies, de grosses chaînes en acier terminées par des crochets effrayants, un tapis de pointes dressées, une longue table en métal poli avec son cylindre de compression, des scies circulaires géantes aux grandes dents acérées… Continuant pendant ce parcours à poser des questions saugrenues qui ne recevaient toujours aucune réponse, elle poussait par moment de menus cris d'horreur, comme si nous étions en train de lui faire visiter quelque musée des supplices, puis, tout à coup, elle mettait une main sur sa bouche pour pouffer de rire, sans raison discernable, comme une collégienne un jour de sortie.

Dans la vaste salle moins encombrée qui nous servait entre autres choses de bureau pour nos réunions professionnelles, mais à l'occasion pour de plus intimes délassements, elle s'est aussitôt mise à inspecter les quatre grands portraits occupant le mur du fond, exécutés par moi au pinceau avec plusieurs encres de Chine (sépia, noir et bistre): Socrate buvant la ciguë, Don Juan l'épée à la main et paré des énormes moustaches de Nietzsche, Job sur son fumier, le docteur Faust d'après Delacroix. La visiteuse semblait avoir oublié totalement qu'elle était arrivée là, en principe, avec le statut de petite captive apeurée, à la merci de ses ravisseurs, et pas du tout comme touriste. Il a donc fallu la rappeler à l'ordre pour qu'elle vienne comparaître devant ses juges – le docteur et moi – affalés dans nos deux fauteuils favoris, bien confortables en dépit de leur délabrement qui s'accentuait chaque jour un peu plus, dont le cuir autrefois tête de nègre s'était décoloré sous l'action conjuguée des hivers humides, de l'usure et des mauvais traitements, crevé aussi en plusieurs endroits, laissant même échapper par une déchirure triangulaire, sous ma main droite qui la fourrage distraitement, une touffe de filasse blonde et de crins roux.

A dix pas devant nous, il y a en outre un divan de cuir fauve en un peu meilleur état, sous une large baie sans rideaux dont le vitrage, évoquant l'usine plus que l'appartement, a été grossièrement badigeonné au blanc d'Espagne. Entre les traînées de peinture en nébuleuses spiralées, on aperçoit les lignes verticales de forts barreaux à l'aspect carcéral constituant la grille extérieure de protection. Cherchant un siège où se poser, notre écolière inattentive a voulu se diriger vers le divan, mais je lui ai fait comprendre en quelques mots sévères qu'il ne s'agissait pas ici d'une séance de psychanalyse et qu'elle devrait donc, pendant son interrogatoire, se tenir debout face à nous et demeurer immobile, sauf si on lui donnait l'ordre de bouger. Elle a obéi d'assez bonne grâce, attendant ensuite avec un sourire timide sur ses très émouvantes lèvres nos questions qui tardaient à venir, n'osant pas trop nous regarder sinon d'une façon furtive, jetant de brefs coups d' œil d'un côté puis de l'autre, dansant un peu sur deux pieds impatients et ne sachant pas bien quoi faire de ses mains, impressionnée malgré tout par notre silence, une sourde menace, nos visages fermés.

Sur sa droite (donc à notre gauche), en vis-à-vis des quatre personnages emblématiques chers au philosophe danois, toute la paroi est occupée par un vitrage d'atelier en verre dépoli. Certains des longs carreaux tout en hauteur ont dû être cassés lors de manutentions ou de violences; des feuilles de papier translucide en masquent les ruptures et les manques. De l'autre côté, la pièce que nous avions traversée pour venir était vivement éclairée (beaucoup plus en tout cas que la nôtre) comme par des projecteurs, et les silhouettes de nos gardes yougoslaves se profilaient en ombres chinoises sur le clair écran vitré, agrandis de manière paradoxale quand ils s'éloignaient de nous vers l'une des sources lumineuses, ce qui leur donnait l'air de s'élancer au contraire à grands pas dans notre direction, pour devenir en quelques secondes des titans. Ces projections spécieuses qui se déplaçaient sans cesse, disparaissaient, surgissaient à nouveau, se rapprochaient soudain, s'entrecroisaient comme si les corps se traversaient l'un l'autre, pouvaient acquérir ainsi, par instant, une présence et des dimensions aussi alarmantes que surnaturelles. L'adolescente, de plus en plus mal à l'aise devant notre mutisme persistant et nos regards fixés sur elle avec une froideur d'autant plus inquiétante qu'inexpressive, m'a paru alors enfin prête pour la suite prévue des opérations.

Je lui avais d'abord parlé en allemand, mais comme, dans ses interrogations et commentaires, c'est le français qu'elle adoptait le plus souvent, j'ai décidé de poursuivre dorénavant dans la langue de Racine. Quand je lui ai dit, d'un ton abrupt et sans réplique, de se mettre toute nue, elle a cette fois relevé bien haut vers nous les paupières, sa bouche s'est entrouverte, ses yeux verts se sont encore élargis, tandis qu'elle nous dévisageait alternativement, le docteur et moi, comme légèrement incrédule. Mais son pâle sourire avait disparu. Elle semblait découvrir que nous ne plaisantions pas, que nous avions l'habitude d'être obéis sans discussion et que nous disposions – c'était à craindre – de tous les moyens de coercition nécessaires. Elle en a vite pris son parti, estimant sans doute que ce genre d'examen devait être la moindre des choses dans la situation d'excitante proie où elle se trouvait. Après avoir hésité juste ce qu'il fallait pour que nous mesurions (attention subtile en vue d'aiguiser notre plaisir?) l'ampleur du sacrifice imposé par une demande aussi exorbitante, elle a commencé à se déshabiller très gentiment, avec des gestes charmants de pudeur feinte, d'innocence violentée, de martyre contrainte par la force brutale de ses bourreaux.

Comme il faisait une chaleur presque estivale en ce début d'automne, même le soir, la jeune fille ne portait pas grand-chose en fait de vêtements. Mais elle n'enlevait chaque pièce qu'avec lenteur et censément les plus grandes réticences, assez fière pourtant sans nul doute de ce qu'elle dévoilerait à ce jury d'experts, dans une progression voulue. Quand, avec les tortillements, courbures ou flexions indispensables, elle a eu ôté, pour finir, sa petite culotte blanche, elle s'est abandonnée à nos regards inquisiteurs, et, choisissant avec à-propos de cacher sa honte plutôt que ses délicates intimités, elle a relevé les bras vers son visage afin de masquer celui-ci derrière ses deux mains, paumes ouvertes et doigts écartés, entre lesquels je voyais briller ses prunelles. Ensuite, il lui a fallu encore exécuter plusieurs tours assez lents sur elle-même, afin de se laisser voir à loisir sous toutes ses faces. Et, de tous les côtés, c'était vraiment très joli, statuette modelée comme une ravissante poupée femelle, juste au sortir de l'éclosion.

Le docteur lui en a fait compliment, détaillant à haute voix – dans l'intention évidente d'accroître le trouble d'un objet si complaisant -la qualité remarquable de ses charmes exposés, insistant sur l'élégante sveltesse de la taille, le galbe des hanches, les deux fossettes au creux des reins cambrés, la rondeur exquise des petites fesses, le développement déjà très marqué des jeunes seins aux aréoles discrètes mais à la pointe en aimable érection, la délicatesse du nombril, le pubis enfin, dodu et dessiné avec grâce sous une toison d'or encore duveteuse quoique bien fournie. Précisons que Juan Ramirez, qui atteint la soixantaine, était autrefois un spécialiste des dérèglements de la période prépubère chez les enfants. Il a, en 1920, participé avec Karl Abraham à la fondation de l'Institut psychanalytique de Berlin. Comme Melanie Klein, il poursuivait une analyse didactique avec Abraham lui-même lorsque celui-ci est mort prématurément. Peut-être sous l'influence de sa déjà prestigieuse collègue, il travaillait d'ailleurs, lui aussi, sur l'agressivité enfantine précoce, se consacrant bientôt de façon plus particulière au cas des petites filles ou pré-adolescentes.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La reprise»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La reprise» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La reprise»

Обсуждение, отзывы о книге «La reprise» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x