Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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CHAPITRE XXXII

Je finis cependant par accepter l'opinion générale selon laquelle l'Afrique du Nord allait demeurer en guerre et, comme l'escadre avait enfin reçu l'ordre de rejoindre Meknès, je quittai Mérignac à cinq heures de l'après-midi, et arrivai à la Salanque, au bord de la Méditerranée, à la tombée de la nuit, juste à temps pour apprendre qu'interdiction de décoller était faite à tout avion présent sur le terrain. Une nouvelle autorité contrôlait depuis quelques heures les mouvements aériens sur l'Afrique, et tous les ordres antérieurs étaient considérés comme nuls et non avenus. Je connaissais suffisamment ma mère pour savoir qu'elle n'allait pas hésiter à me faire traverser la Méditer ranée à la nage; aussi m'entendis-je immédiatement avec un adjudant de l'escadre et, sans attendre les ordres et les contrordres nouveaux de nos chefs bien-aimés, nous mîmes dès l'aube le cap sur l'Algérie.

Notre Potez avait des moteurs Pétrel, ce qui ne lui donnait pas une autonomie de vol suffisante pour tenir l'air jusqu'à Alger sans réservoirs supplémentaires. Nous risquions de voir nos moulins s'arrêter à quelque quarante minutes de la côte africaine.

Nous nous envolâmes quand même. Je savais bien, moi, qu'il ne pouvait rien m'arriver, puisqu'une formidable puissance d'amour veillait sur moi, et aussi, parce que tout mon goût du chef-d'œuvre, ma façon instinctive d'aborder la vie comme une œuvre artistique en élaboration, dont la logique cachée mais immuable, serait toujours, en définitive, celle de la beauté, me poussaient à ordonner dans mon imagination l'avenir selon une correspondance rigoureuse dans les tons et les proportions, les zones d'ombre et les clartés, comme si toute destinée humaine procédait de quelque magistrale inspiration classique et méditerranéenne, soucieuse avant tout d'équilibre et d'harmonie. Une telle vision des choses, en faisant de la justice une sorte d'impératif esthétique, me rendait, dans mon esprit, invulnérable tant que ma mère vivait – moi qui étais son happy end – et m'assurait d'un retour triomphal à la maison. Quant à l'adjudant Delavault, bien qu'il fût sans doute loin d'imaginer la vie douée de cette sorte de cohérence secrète et heureuse d'une œuvre d'art, il n'hésita pas non plus à se lancer au-dessus des flots sur des moteurs trop faibles, avec un «on verra bien» flegmatique, sans le moindre secours de la littérature, mais uniquement avec deux pneus dans la carlingue, pour nous servir de bouées, en cas de besoin.

Heureusement, un vent providentiel souffla ce matin-là, et ma mère soufflant sans doute aussi un peu, pour plus de sûreté, nous nous posâmes sur le terrain de Maison-Blanche, à Alger, avec une confortable marge de dix minutes d'essence dans nos réservoirs.

Nous continuâmes ensuite vers Meknès où l'École de l'Air était provisoirement évacuée et où nous arrivâmes à temps pour apprendre que non seulement l'armistice était accepté par les autorités de l'Afrique du Nord, mais encore qu'après les premiers vols d'avions par des «déserteurs» qui allaient se poser à Gibraltar, ordre avait été donné de mettre en panne tous les appareils.

Ma mère était outrée. Elle ne me laissait pas une minute tranquille. Elle s'indignait, tempêtait, protestait. Je n'arrivais pas à la calmer. Elle s'enflammait dans chaque globule de mon sang, s'indignait et se révoltait dans chaque battement de mon cœur et me tenait éveillé la nuit, me harcelant, me sommant de faire quelque chose. Je détournais les yeux de son visage, pour essayer de ne plus voir cette expression d'incompréhension scandalisée devant un phénomène complètement nouveau pour elle, l'acceptation de la défaite, comme si l'homme était quelque chose qui pût être vaincu. C'est en vain que je la suppliais de se dominer, de me laisser souffler, de patienter, de me faire confiance, je sentais bien qu'elle ne m'écoutait même pas. Pas à cause de la distance qui nous séparait, bien entendu, car elle ne m'avait pas quitté un seul instant pendant ces heures terribles. Mais elle était scandalisée, profondément blessée par le refus de l'Afrique du Nord de répondre à son appel. L'appel du général de Gaulle à la continuation de la lutte date du 18 juin 1940. Sans vouloir compliquer la tâche des historiens, je tiens cependant à préciser que l'appel de ma mère à la poursuite du combat se situe le 15 ou le 16 juin – au moins deux jours auparavant. De nombreux témoignages existent sur ce point et peuvent être recueillis aujourd'hui encore au marché de la Buffa.

Vingt personnes devaient me rapporter une scène effarante, dont le spectacle, grâce au ciel, me fut épargné, mais qui me fait encore rougir de honte lorsque j'y pense, et où ma mère, debout sur une chaise devant l'étalage de légumes de M. Pantaleoni, brandissant sa canne, invitait le bon peuple à refuser l'armistice et à aller continuer la guerre en Angleterre, aux côtés de son fils, le célèbre écrivain, lequel était déjà en train de porter à l'ennemi des coups mortels. Pauvre femme. Des larmes me montent aux yeux lorsque je pense que la malheureuse finissait sa tirade en ouvrant son sac et en exhibant à la ronde une page d'hebdomadaire qui contenait une nouvelle de moi. Il a dû y avoir des rieurs. Je ne leur en veux pas. Je m'en veux seulement d'avoir manqué de talent, d'héroïsme, de n'avoir su être que moi. Ce n'est pas ça que j'aurais voulu lui offrir.

La mise en panne des avions sur les terrains d'Afrique du Nord nous emplit de consternation. Ma mère tempêtait, protestait, s'en prenait à moi, à ma mollesse, s'indignait de cette façon que j'avais de rester là, écroulé sur mon lit de camp, au lieu de réagir énergiquement, d'aller trouver, par exemple, le général Noguès pour lui dire, en quelques phrases bien senties, ce que j'en pensais. J'essayai de lui expliquer que le général n'allait même pas me recevoir, mais je la voyais déjà, armée de sa canne, sur les marches de la Résidence, et je savais bien qu'elle aurait trouvé le moyen, elle, de se faire écouter. Je me sentais indigne.

Jamais sa présence ne fut plus réelle pour moi, plus physique, que pendant ces longues heures passées à errer sans but à travers la Médina de Meknès, dans cette foule arabe qui me dépaysait si complètement, avec ses couleurs, ses bruits, ses odeurs, et à essayer d'oublier ne fût-ce qu'un instant, sous cette vague soudaine d'exotisme qui déferlait sur moi, la voix de mon sang qui ne cessait de m'appeler au combat avec une grandiloquence insupportable, s'enflant de tous les clichés les plus usés du répertoire patriotard. Ma mère profitait de mon extrême fatigue nerveuse et de mon abattement pour occuper toute la place; mon profond désarroi, mon besoin d'affection et de protection, né d'une trop longue habitude de l'aile maternelle, et qui m'avait laissé avec cette confuse aspiration à sentir quelque tendresse providentielle féminine veiller sur moi, me livraient entièrement à son image, qui ne me quittait pas un seul instant; ce fut, je crois, au cours de ces longues heures errantes, dans la solitude d'une foule étrangère et bariolée, que ce qu'il y avait de plus fort dans la nature de ma mère prévalut définitivement sur ce qu'il y avait encore en moi de faible et d'irrésolu, que son souffle vint m'habiter et se substitua au mien, et qu'elle devint véritablement moi, avec toute sa violence, ses sautes d'humeur, son manque de mesure, son agressivité, ses attitudes, son goût du drame, tous ces traits d'un caractère excessif qui finirent par me valoir, dans la période qui suivit, auprès de mes camarades et de mes chefs, la réputation d'une tête brûlée. J'essayais, je l'avoue, de me dérober à sa présence dominatrice, je tentais de la fuir dans l'univers grouillant et bigarré de la Médina; je traînais dans les souks; je m'absorbais dans la contemplation des cuirs et des métaux travaillés avec un art nouveau pour moi, je me penchais sur mille objets, sous le regard fixe et lointain des marchands assis, les jambes croisées, sur leurs comptoirs, l'épaule et la tête contre le mur, le tuyau d'un chibouk aux lèvres, dans une odeur d'encens et de menthe; je parcourais le quartier réservé où m'attendait, sans que je m'en doute alors, l'aventure la plus abjecte de ma vie; je m'installais à la terrasse des cafés arabes et fumais un cigare, en buvant du thé vert, pour tenter de lutter, selon ma vieille habitude, par un sentiment de bien-être physique contre le malaise de mon esprit; ma mère, cependant, me suivait partout où j'allais, et sa voix s'élevait en moi avec une cinglante ironie. Ainsi, un peu de tourisme, ça fait du bien? Pour me changer les idées, sans doute? Pendant que la France de mes ancêtres gît déchirée entre un ennemi implacable et un gouvernement de têtes baissées? Eh bien! si c'était ça, son fils, à l'âge d'homme, on aurait aussi bien pu rester à Wilno, ce n'était pas la peine de venir en France, je n'avais vraiment pas en moi ce qu'il fallait pour faire un Français.

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