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Amélie Nothomb: Hygiène de l’assassin

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Amélie Nothomb Hygiène de l’assassin

Hygiène de l’assassin: краткое содержание, описание и аннотация

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Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se révèle alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

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– Ce ne sont pas des plumitifs!

– S'ils parviennent à discourir sur leur œuvre tout en étant passionnants et pudiques, pas de doute que ce sont des plumitifs. Comment voulez-vous qu'un écrivain soit pudique? C'est le métier le plus impudique du monde: à travers le style, les idées, l'histoire, les recherches, les écrivains ne parlent jamais que d'eux-mêmes, et en plus avec des mots. Les peintres et les musiciens aussi parlent d'eux-mêmes, mais avec un langage tellement moins cru que le nôtre. Non, monsieur, les écrivains sont obscènes; s'ils ne l'étaient pas, ils seraient comptables, conducteurs de train, téléphonistes, ils seraient respectables.

– Soit. Alors, expliquez-moi pourquoi vous êtes si pudique, vous?

– Qu'est-ce que vous me chantez là?

– Mais oui. Cela fait soixante ans que vous êtes écrivain à part entière et ceci est votre première interview. Vous ne figurez jamais dans les journaux, vous ne fré quentez aucun cercle littéraire ou non littéraire, à vrai dire, vous ne quittez cet appartement que pour faire des emplettes. On ne vous connaît même aucun ami. Si ce n'est pas de la pudeur, qu'est-ce que c'est?

– Vos yeux se sont-ils habitués à l'obscurité? Distinguez-vous mon visage à présent?

– Oui, vaguement.

– Tant mieux pour vous. Apprenez, monsieur, que si j'étais beau, je ne vivrais pas reclus ici. En fait, si j'avais été beau, je ne serais jamais devenu écrivain. J'aurais été aventurier, marchand d'esclaves, barman, coureur de dots.

– Ainsi, vous établissez un lien entre votre physique et votre vocation?

– Ce n'est pas une vocation. Ça m'est venu quand j'ai constaté ma laideur.

– Quand l’avez-vous constatée?

– Très vite. J'ai toujours été laid.

– Mais vous n'êtes pas si laid.

– Vous êtes délicat, vous au moins.

– Enfin, vous êtes gros, mais pas laid.

– Qu'est-ce qu'il vous faut? Quatre mentons, des yeux de cochon, un nez comme une patate, pas plus de poil sur le crâne que sur les joues, la nuque plissée de bourrelets, les joues qui pendent – et, par égard pour vous, je me limite au visage.

– Vous avez toujours été aussi gros?

– A dix-huit ans, j'étais déjà comme ça – vous pouvez dire obèse, ça ne me vexe pas.

– Oui, obèse, mais on vous regarde sans frémir.

– Je vous accorde que je pourrais être plus répugnant encore: je pourrais être couperosé, verruqueux…

– Or, votre peau est très belle, blanche, nette, on devine qu'elle est douce au toucher.

– Un teint d'eunuque, cher monsieur. Il y a quelque chose de grotesque à avoir une telle peau sur le visage, en particulier sur un visage joufflu et imberbe: en fait, ma tête ressemble à une belle paire de fesses, lisses et molles. C'est une tête qui prête plus à rire qu'à vomir; parfois, j'aurais préféré prêter à vomir. C'est plus tonique.

– Je n'aurais jamais cru que vous souffriez de votre aspect.

– Je n'en souffre pas. La souffrance est pour les autres, pour ceux qui me voient. Moi, je ne me vois pas. Je ne me regarde jamais dans les miroirs. Je souffrirais si j'avais choisi une autre vie; pour la vie que je mène, ce corps me convient.

– Auriez-vous préféré choisir une autre vie?

– Je ne sais pas. Il m'arrive de penser que toutes les vies se valent. Ce qui est certain, c'est que je n'ai pas de regret. Si j'avais à nouveau dix-huit ans et le même corps, je recommencerais, je reproduirais exactement ce que j'ai vécu – pour autant que j'aie vécu.

– Écrire, ce n'est pas vivre?

– Je suis mal placé pour répondre à cette question. Je n'ai jamais rien connu d'autre.

– Vingt-deux romans de vous ont déjà été édités, et d'après ce que vous me dites il y en aura plus encore. Parmi la foule de personnages qui animent cette œuvre immense, y en a-t-il un auquel vous ressemblez plus particulièrement?

– Aucun.

– Vraiment? Je vais vous faire un aveu: il y a un de vos personnages qui me paraît votre sosie.

– Ah.

– Oui, le mystérieux vendeur de cire, dans La Crucifixionsans peine.

– Lui? Quelle idée absurde.

– Je vais vous dire pourquoi: quand c'esl lui qui parle, vous écrivez toujours «crucifiction».

– Et alors?

– Il n'est pas dupe. Il sait que c'est une fiction.

– Le lecteur aussi le sait. Il ne me ressemble pas pour autant.

– Et cette manie qu'il a de faire des moulages de cire des visages des crucifiés – c'est vous, n'est-ce pas?

– Je n'ai jamais fait de moulages de crucifiés, je vous assure.

– Naturellement, mais c'est la métaphore de ce que vous faites.

– Que savez-vous des métaphores, jeune homme?

– Mais… ce que tout le monde en sait.

– Excellente réponse. Les gens ne savent rien des métaphores. C'est un mot qui se vend bien, parce qu'il a fière allure. «Métaphore»: le dernier des illettrés sent que ça vient du grec. Un chic fou, ces étymologies bidon – bidon, vraiment: quand on connaît l'effroyable polysémie de la préposition meta et les neutralités factotum du verbe phero, on devrait, pour être de bonne foi, conclure que le mot «métaphore» signifie absolument n'importe quoi. D'ailleurs, à entendre l'usage qui en est fait, on arrive à des conclusions identiques.

– Que voulez-vous dire?

– Ce que j'ai dit, très exactement. Je ne m'exprime pas par métaphores, moi.

– Mais ces moulages de cire, alors?

– Ces moulages de cire sont des moulages de cire, monsieur.

– A mon tour d'être déçu, monsieur Tach, car si vous excluez toute interprétation métaphorique, il ne reste de vos œuvres que leur mauvais goût.

– Il y a mauvais goût et mauvais goût: il y a le mauvais goût sain et régénérant qui consiste à créer des horreurs à des fins salubres, purgatives, gaies et mâles comme un vomissement bien géré; et puis il y a l'autre mauvais goût, apostolique, qui, offusqué par ce joli dégueulis, a besoin d'une combinaison étanche pour s'y frayer un passage. Ce scaphandrier, c'est la métaphore, qui permet au métaphorien soulagé de s'exclamer: «J'ai traversé Tach de part en part et je ne me suis pas sali!»

– Mais, cela aussi, c'est une métaphore.

– Forcément: j'essaie de défoncer la métaphore avec ses propres armes. Si j'avais voulu jouer au messie, si j'avais dû galvaniser des foules, j'aurais crié: «Conscrits, ralliez-vous à mon office rédempteur; métaphorisons les métaphores, amalgamons les métaphores, montons-les en neige, faisons-en un soufflé et que ce soufflé gonfle, qu'il gonfle à merveille, qu'il culmine – et qu'enfin il explose, conscrits, qu'il retombe et s'affaisse et déçoive les convives, pour notre plus grande joie!»

– Un écrivain qui hait les métaphores, c'est aussi absurde qu'un banquier qui haïrait l'argent.

– Je suis sûr que les grands banquiers haïssent l'argent. Rien d'absurde là-dedans, au contraire.

– Et les mots, pourtant, vous les aimez?

– Ah, j'adore les mots, mais ça n'a rien à voir. Les mots, ce sont les belles matières, les ingrédients sacrés.

– Alors la métaphore, c'est la cuisine – et vous aimez la cuisine.

– Non, monsieur, la métaphore n'est pas la cuisine – la cuisine, c'est la syntaxe. La métaphore, c'est la mauvaise foi; c'est mordre dans une tomate et affirmer que cette tomate a le goût du miel, ensuite manger du miel et affirmer que ce miel a le goût du gingembre, puis croquer du gingembre et affirmer que ce gingembre a le goût de la salsepareille, après quoi…

– Oui, j'ai compris, inutile de continuer.

– Non, vous n'avez pas compris: pour vous faire comprendre ce qu'est réellement une métaphore, je devrais continuer ce petit jeu pendant des heures, parce que les métaphoriens, eux, n'arrêtent jamais, ils continuent aussi longtemps qu'un bienfaiteur ne leur a pas cassé la gueule.

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