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Amélie Nothomb: Hygiène de l’assassin

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Amélie Nothomb Hygiène de l’assassin

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Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se révèle alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

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– C'est extraordinaire! Quand avez-vous cessé d'écrire?

– A cinquante-neuf ans.

– Alors, tous vos romans sortis depuis vingt-quatre ans étaient des vidanges de tiroirs?

– Vous calculez bien.

– A quel âge avez-vous commencé à écrire?

– Difficile à dire: j'ai commencé et arrêté plusieurs fois. La première fois, j'avais six ans, j'écrivais des tragédies.

– Des tragédies à six ans?

– Oui, c'était en vers. Débile. J'ai arrêté à sept ans. A neuf ans, j'ai fait une rechute, qui m'a valu quelques élégies, toujours en vers. Je méprisais la prose.

– Surprenant, de la part d'un des plus grands prosateurs de notre époque.

– A onze ans, j'ai de nouveau arrêté et je n'ai plus écrit une ligne jusqu'à mes dix-huit ans.

Le journaliste nota sur le carnet: «T. accueille les compliments sans se cabrer.»

– Et à dix-huit ans?

– J'ai recommencé. J'écrivais d'abord assez peu, puis de plus en plus. A vingt-trois ans, j'ai atteint ma vitesse de croisière, et je l'ai maintenue pendant trente-six ans.

– Que voulez-vous dire par votre «vitesse de croisière»?

– Je n'ai plus fait que ça. J'écrivais sans cesse; à part manger, fumer et dormir, je n'avais aucune activité.

– Vous ne sortiez jamais?

– Seulement quand j'y étais contraint.

– Au fond, personne n'a jamais su ce que vous avez fait pendant la guerre.

– Moi non plus.

– Comment voulez-vous que je vous croie?

– C'est la vérité. De mes vingt-trois ans à mes cinquante-neuf ans, les jours se sont tellement ressemblés. J'ai de ces trente-six années un long souvenir homogène et quasi dénué de chronologie: je me levais pour écrire, je me couchais quand j'avais fini d'écrire.

– Mais enfin, vous avez subi la guerre comme tout le monde. Par exemple, comment faisiez-vous pour vous ravitailler?

Le journaliste savait qu'il abordait là un domaine essentiel dans la vie de l'obèse.

– Oui, je me souviens avoir mal mangé ces années-là.

– Vous voyez bien!

– Je n'en ai pas souffert. A l'époque, j'étais goinfre mais pas gourmet. Et j'avais d'extraordinaires provisions de cigares.

– Quand êtes-vous devenu gourmet?

– Quand j'ai arrêté d'écrire. Avant, je n'en avais pas le temps.

– Et pourquoi avez-vous arrêté d'écrire?

– Le jour de mes cinquante-neuf ans, j'ai senti que c'était fini.

– A quoi l'avez-vous senti?

– Je ne sais pas. C'est venu comme une ménopause. J'ai laissé un roman inachevé. C'est très bien: dans une carrière réussie, il faut un roman inachevé pour être crédible. Sinon, on vous prend pour un écrivain de troisième zone.

– Ainsi, vous aviez passé trente-six ans à écrire sans discontinuer, et du jour au lendemain, plus une ligne?

– Oui.

– Qu'avez-vous donc fait pendant les vingt-quatre années qui ont suivi?

– Je vous l'ai dit, je suis devenu gourmet.

– A plein temps?

– Disons plutôt à plein régime.

– Et à part ça?

– Ça prend du temps, vous savez. A part ça, presque rien. J'ai relu des classiques. Ah, j'oubliais, j'ai acheté la télévision.

– Comment, vous aimez la télévision, vous?

– Les publicités, seulement les publicités, j'adore ça.

– Rien d'autre?

– Non, à part les publicités, je n'aime pas la télévision.

– C'est extraordinaire: vous avez donc passé vingt-quatre ans à manger et à regarder la télévision?

– Non, j'ai aussi dormi et fumé. Et un peu lu.

– Pourtant, on n'a jamais cessé d'entendre parler de vous.

– La faute en revient à mon secrétaire, cet excellent Ernest Gravelin. C'est lui qui s'occupe de vider mes tiroirs, de rencontrer mes éditeurs, de construire ma légende et surtout de mener ici des théories de médecins, dans l'espoir de me mettre au régime.

– En vain.

– Heureusement. Il aurait été trop bête de me priver puisque, en fin de course, l'origine de mon cancer n'est pas d'ordre alimentaire.

– Quelle en est donc l'origine?

– Mystérieuse, mais pas alimentaire. D'après Elzenveiverplatz (l'obèse articulait ce patronyme avec délices), il faudrait y voir un accident génétique, programmé avant la naissance. J'ai donc eu raison de manger n'importe quoi.

– Vous seriez né condamné?

– Oui, monsieur, comme un vrai héros tragique. Qu'on vienne encore me parler de la liberté humaine.

– Quand même, vous avez bénéficié d'un sursis de quatre-vingt-trois ans.

– D'un sursis, exactement.

– Vous ne nierez pas que vous avez été libre, pendant ces quatre-vingt-trois années? Par exemple, vous auriez pu ne pas écrire…

– Est-ce que, par hasard, vous me reprocheriez d'avoir écrit?

– Ce n'est pas ce que je voulais dire.

– Ah. Dommage, j'allais commencer à vous estimer.

– Vous ne regrettez tout de même pas d'avoir écrit?

– Regretter? Je suis incapable de regretter. Vous voulez un caramel?

– Non, merci.

– Le romancier enfourna un caramel et le mâcha bruyamment.

– Monsieur Tach, avez-vous peur de mourir?

– Pas du tout. La mort ne doit pas être un grand changement. En revanche, j'ai peur d'avoir mal. Je me suis procuré des stocks de morphine que je pourrai m'injecter tout seul. Moyennant quoi, je n'ai pas peur.

– Croyez-vous à une vie après la mort?

– Non.

– Alors, vous croyez que la mort est un anéantissement?

– Comment pourrait-on anéantir ce qui est déjà anéanti?

– C'est une réponse terrible, ça.

– Ce n'est pas une réponse.

– Je comprends.

– Je vous admire.

– Enfin, je voulais dire que… (le journaliste essaya d'inventer ce qu'il avait voulu dire, feignant d'avoir été gêné par quelque problème de formulation) un romancier est une personne qui pose des questions et non qui y répond.

Silence de mort.

– Enfin, ce n'est pas exactement ce que je voulais dire…

– Non? Dommage. Je pensais justement que c'était bien.

– Et si nous parlions de votre œuvre à présent?

– Si vous y tenez.

– Vous n'aimez pas en parler, n'est-ce pas?

– On ne peut rien vous cacher.

– Comme tous les grands écrivains, vous êtes d'une grande pudeur dès qu'il s'agit de vos écrits.

– Pudeur, moi? Vous devez vous tromper.

– Vous semblez prendre du plaisir à vous disqualifier. Pourquoi niez-vous que vous êtes pudique?

– Parce que je ne le suis pas, monsieur.

– Alors, pourquoi répugnez-vous à parler de vos romans?

– Parce que parler d'un roman n'a aucun sens.

– Il est pourtant passionnant d'entendre un écrivain parler de sa création, dire comment, pourquoi et contre quoi il écrit.

– Si un écrivain parvient à être passionnant à ce sujet, alors il n'y a que deux possibilités: soit il répète tout haut ce qu'il a écrit dans son livre, et c'est un perroquet; soit il explique des choses intéressantes dont il n'a pas parlé dans son livre, auquel cas ledit livre est raté puisqu'il ne se suffit pas.

– Quand même, bien des grands écrivains ont réussi à parler de leurs livres en évitant ces écueils.

– Vous vous contredisez: il y a deux minutes, vous me racontiez que tous les grands écrivains étaient d'une grande pudeur dès qu'il s'agissait de leurs écrits.

– Mais on peut parler d'une œuvre en en ménageant le secret.

– Ah oui? Vous avez déjà essayé?

– Non, mais je ne suis pas écrivain, moi.

– Alors, au nom de quoi me dites-vous ces sornettes?

– Vous n'êtes pas le premier écrivain que j'interviewe.

– Est-ce que, par hasard, vous oseriez me comparer aux plumitifs que vous interrogez d'habitude?

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