Amélie Nothomb - Hygiène de l’assassin

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Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se révèle alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

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– Répugnant!

– Répugnant, je maintiens. Répugnant par ce qu'il était et plus encore par ce qu'il signifiait – sacre affreux, passage de la vie mythique à la vie hormonale, passage de la vie éternelle à la vie cyclique. Il faut être végétarien pour se contenter d'une éternité cyclique. A mes yeux, c'est une contradiction dans les termes. Pour Léopoldine et moi, l'éternité ne se pouvait concevoir qu'à une première personne d'un singulier singulier puis qu'il nous englobait tous les deux. L'éternité cyclique, elle, suggère que des tiers viennent prendre le relais des vies des autres – et il faudrait se satisfaire de cette expropriation, et il faudrait se réjouir de ce processus d'usurpation! Je n'ai que mépris pour ceux qui acceptent cette sinistre comédie: je ne les méprise pas tant pour leur capacité ovine de résignation que pour l'anémie de leur amour. Car s'ils étaient capables d'un amour vrai, ils ne se soumettraient pas avec cette veulerie, ils ne toléreraient pas de voir souffrir ceux qu'ils prétendent aimer, ils prendraient, sans lâcheté égoïste, la responsabilité de leur éviter un sort aussi abject. Ce filet de sang dans l'eau du lac signifiait la fin de l'éternité de Léopoldine. Et moi, parce que je l'aimais à fond, j'ai décidé de la rendre à cette éternité sans atermoyer.

– Je commence à comprendre.

– Vous n'êtes pas rapide.

– Je commence à comprendre à quel point vous êtes malade.

– Que direz-vous de la suite, alors?

– Avec vous, le pire est toujours sûr.

– Avec ou sans moi, le pire est toujours sûr, mais je crois avoir évité le pire à une personne au moins. Léopoldine a vu mon regard se figer derrière elle et elle s'est retournée. Elle est sortie de l'eau à toute vitesse, comme épouvantée. Elle s'est hissée à côté de moi sur l'îlot pierreux. L'origine du filet de sang ne fit plus de doute. Ma cousine était révulsée et je la comprenais. Pendant les trois années précédentes, nous n'avions jamais évoqué cette éventualité. Il y avait comme un accord tacite quant à la conduite à adopter en pareil cas – cas tellement inacceptable que, pour préserver notre hébétude, nous avions préféré nous en tenir à un accord tacite.

– C'est bien ce que je craignais. Léopoldine ne vous avait rien demandé, et vous l'avez tuée au nom d'un «accord tacite» issu des ténèbres malsaines de votre seule imagination.

– Elle ne m'avait rien demandé explicitement, mais ce n'était pas nécessaire.

– Oui, c'est exactement ce que je disais. Dans quelques instants, vous allez me vanter les vertus du non-dit.

– Vous, vous auriez voulu un contrat en bonne et due forme, signé devant un notaire, hein?

– J'aurais préféré n'importe quoi à votre manière d'agir.

– Peu importe ce que vous eussiez préféré. Seul comptait le salut de Léopoldine.

– Seule comptait votre conception du salut de Léopoldine.

– C'était aussi sa conception. La preuve, chère mademoiselle, c'est que nous ne nous sommes rien dit. Je lui ai embrassé les yeux très doucement et elle a compris. Elle a eu l'air apaisé, elle a souri. Tout s'est passé très vite. Trois minutes plus tard, elle était morte.

– Quoi, comme ça, sans délai? C'est… c'est monstrueux.

– Vous eussiez voulu que cela durât deux heures, comme à l'Opéra?

– Mais enfin, on ne tue pas les gens comme ça.

– Ah non? J'ignorais qu'il y avait des usages en la matière. Existe-t-il un traité des bonnes manières pour les assassins? Un précis de savoir-vivre, pour les victimes? La prochaine fois, je vous promets que je tuerai avec plus de politesse.

– La prochaine fois? Dieu merci, il n'y aura pas de prochaine fois. Entre-temps, vous me donnez envie de vomir.

– Entre-temps? Vous m'intriguez.

– Ainsi, vous prétendiez l'aimer, et vous l'avez étranglée sans même le lui dire une dernière fois?

– Elle le savait. Mon geste en était d'ailleurs la preuve. Si je ne l'avais pas tant aimée, je ne l'aurais pas tuée.

– Comment pouvez-vous être certain qu'elle le savait?

– Nous ne parlions jamais de ces choses-là, nous étions sur la même longueur d'onde. Et puis, nous n'étions pas bavards. Mais laissez-moi raconter la strangulation. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en parler, mais j'aime y songer – combien de fois n'ai-je pas revécu, dans l'intimité de ma mémoire, cette si belle scène?

– Vous avez de ces passe-temps!

– Vous verrez, vous y prendrez goût, vous aussi.

– Prendre goût à quoi? A vos souvenirs ou à la strangulation?

– A l'amour. Mais laissez-moi raconter, s'il vous plaît.

– Puisque vous insistez.

– Nous étions donc suf l'îlot pierreux, au milieu du lac. Dès l'instant où la mort fut décrétée, l'Éden, qui venait pour la première fois de nous être arraché pour deux minutes, nous fut rendu pour trois minutes. Nous étions absolument conscients de n'en avoir plus que pour cent quatre-vingts secondes édéniques, il fallait donc bien faire les choses, et nous les fîmes bien. Oh, je sais ce que vous pensez: que tout le mérite d'une belle strangulation revient au seul étrangleur. C'est inexact. L'étranglé est beaucoup moins passif qu'on ne le croit. Avez-vous vu ce très mauvais film tourné par un barbare – un Japonais, si je me souviens bien – qui se termine par une strangulation d'environ trente-deux minutes?

– Oui, L'Empire des sens, d'Oshima.

– La scène de strangulation est ratée. Moi qui m'y connais, je puis affirmer que ça ne se passe pas comme ça. D'abord, une strangulation de trente-deux minutes, c'est d'un mauvais goût! Il y a comme un refus, de la part de tous les arts, d'admettre que les assassinats sont des péripéties alertes et rapides. Hitchcock l'avait compris, lui. Et puis, encore une chose que ce monsieur japonais n'a pas comprise: une strangulation, ça n'a rien de lénifiant et de douloureux, au contraire, c'est tonique, c'est frais.

– Frais? Quel adjectif inattendu! Pourquoi pas vitaminé, tant que vous y êtes?

– Pourquoi pas, en effet? On se sent revitalisé, quand on a étranglé une personne aimée.

– Vous en parlez comme si vous faisiez cela régulièrement.

– Il suffit d'avoir fait une chose une seule fois – mais en profondeur – pour ne cesser de la refaire tout au long de sa vie. A cette fin, il est impératif que la scène cruciale soit une perfection esthétique. Ce monsieur japonais ne devait pas le savoir, ou alors il était fort maladroit, car sa strangulation est laide, et même ridicule: l'étrangleuse a l'air de faire des pompages et l'étranglé semble écrasé sous un rouleau compresseur. Ma strangulation à moi fut une splendeur, vous pouvez m'en croire.

– Je n'en doute pas. Je me pose néanmoins une question: pourquoi avez-vous choisi la strangulation? Etant donné l'endroit où vous étiez, la noyade eût été plus logique. C'est d'ailleurs l'explication que vous avez donnée aux parents de votre cousine, quand vous leur avez apporté le cadavre – explication peu crédible, vu les marques autour du cou. Alors, pourquoi n'avez-vous pas tout simplement noyé l'enfant?

– Excellente question. J'y ai pensé aussi, en ce 13 août 1925. Ma réflexion fut très rapide. Je me suis dit que si toutes les Léopoldine devaient mourir noyées, cela tournerait au procédé, à la loi du genre, et que ce serait un peu vulgaire. Sans compter que la mémoire du père Hugo eût été peut-être outrée de ce plagiat servile.

– Vous avez donc renoncé à la noyade pour éviter une référence. Mais le choix de la strangulation vous exposait à d'autres références.

– C'est vrai, et pourtant, ce motif-là n'est pas entré en ligne de compte. Non, ce qui m'a déterminé à étrangler ma cousine fut surtout la beauté de son cou. Tant sous l'angle de la nuque que sous l'angle de la gorge, c'était un cou sublime, long et souple, au dessin admirable. Quelle finesse! Pour parvenir à m'étrangler, il faudrait au moins deux paires de mains. Avec un cou délicat comme le sien, l'étreinte fut d'une aisance!

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