Amélie Nothomb - Hygiène de l’assassin

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Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se révèle alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

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– Nina.

– Ma pauvre petite.

– Comment ça, ma pauvre petite?

– Encore une qui ne s'appelle ni Adèle ni Léopoldine. Le monde est injuste, vous ne trouvez pas?

– Vous avez bientôt fini de dire n'importe quoi?

– N'importe quoi? Mais rien n'est plus important. Ne pas s'appeler Adèle ou Léopoldine, c'est une injustice fondamentale, une tragédie primordiale, surtout pour vous que l'on a affublée de ce prénom païen…

– Je vous arrête: Nina est un prénom chrétien. La Sainte-Nina tombe le 14 janvier, date de votre première interview.

– Je me demande bien ce que vous allez chercher à prouver avec une coïncidence aussi insignifiante.

– Pas si insignifiante que ça. Je suis revenue de vacances le 14 janvier, c'est ce jour-là que j'ai appris l'imminence de votre mort.

– Et alors? Vous vous imaginez que ça crée des liens entre nous?

– Je n'imagine rien, mais vous m'avez tenu il y a quelques minutes des propos extrêmement étranges.

– Oui, je vous surestimais. Vous m'avez beaucoup déçu depuis. Et votre prénom, ce fut la débâcle pour moi. A présent, vous n'êtes plus rien à mes yeux.

– Vous m'en voyez ravie; j'aurai donc la vie sauve.

– La non-vie sauve, oui. Qu'en ferez-vous?

– Toutes sortes de choses: terminer cette interview, par exemple.

– Exaltant. Alors que j'aurais pu, dans ma bonté, vous garantir une superbe apothéose!

– A ce propos, comment auriez-vous fait pour me tuer? Assassiner une petite fille aimante, quand on est un garçon leste de dix-sept ans, c'est facile. Mais pour un vieillard impotent, assassiner une jeune femme hostile, c'eût été une gageure.

– Je pensais, dans ma naïveté, que vous ne m'étiez pas hostile. Être vieux, obèse et impotent ne m'eût pas gêné si vous m'aviez aimé comme Léopoldine m'aimait, si vous aviez été consentante comme elle le fut…

– Monsieur Tach, j'ai besoin que vous me disiez la vérité: Léopoldine fut-elle réellement et consciemment consentante?

– Si vous aviez vu la docilité avec laquelle elle s'est laissé faire, vous ne me poseriez pas cette question.

– Encore faudrait-il savoir pourquoi elle a été docile: l'aviez-vous droguée, galvanisée, sermonnée, battue?

– Non, non, non et non. Je l'aimais, comme je l'aime d'ailleurs toujours. C'était plus qu'assez. Cet amour-là est d'une qualité que ni vous ni personne n'avez jamais connue. Si vous l'aviez connue, vous ne me poseriez pas ces questions ineptes.

– Monsieur Tach, vous est-il impossible d'imaginer une autre version de cette histoire? Vous vous aimiez, c'est entendu. Mais ça n'implique pas que Léopoldine voulait mourir. Si elle s'est laissé faire, c'est peut-être uniquement par amour pour vous et non par désir de mourir.

– C'est la même chose.

– Ce n'est pas la même chose. Elle vous aimait peut-être tellement qu'elle ne voulait pas vous contrarier.

– Me contrarier! J'adore le vocabulaire de scène de ménage que vous employez pour exprimer un moment aussi métaphysique.

– Métaphysique pour vous, peut-être pas pour elle. Ce moment que vous avez vécu avec extase, elle l'a peut-être vécu avec résignation.

– Écoutez, je suis mieux placé que vous pour le savoir, non?

– A mon tour de vous répondre que rien n'est moins sûr.

– Merde à la fin! L'écrivain, c'est vous ou moi?

– C'est vous, et c'est pour cette raison que j'ai bien du mal à vous croire.

– Et si je vous racontais les choses oralement, vous me croiriez?

– Je ne sais pas. Essayez donc.

– Hélas, ce n'est pas facile. Si j'ai écrit ce moment, c'était parce qu'il était impossible à dire. L'écriture commence là où s'arrête la parole, et c'est un grand mystère que ce passage de l'indicible au dicible. La parole et l'écrit se relaient et ne se recoupent jamais.

– Voilà des considérations admirables, monsieur Tach, mais je vous rappelle qu'il est question d'assassinat, et non de littérature.

– Y a-t-il une différence?

– La différence qu'il y a entre la cour d'assises et l'Académie française, je suppose…

– Il n'y a aucune différence entre la cour d'assises et l'Académie française.

– Intéressant, mais vous vous égarez, cher monsieur.

– Vous avez raison. Mais raconter ça! Vous rendez-vous compte que je n'en ai jamais parlé de ma vie?

– Il faut un début à tout.

– C'était le 13 août 1925.

– Voilà déjà un excellent commencement.

– C'était le jour de l'anniversaire de Léopoldine.

– Quelle amusante coïncidence.

– Allez-vous vous taire? Ne voyez-vous pas que je suis torturé, que les mots ne me viennent pas?

– Je le vois, et j'en suis ravie. Je suis soulagée à l'idée que, soixante-six ans plus tard, le souvenir de votre crime vous torture enfin.

– Vous êtes mesquine et revancharde comme toutes les femelles. Vous aviez raison de dire que Hygiène de l'assassin comptait seulement deux personnages féminins: ma grand-mère et ma tante. Léopoldine n'était pas un personnage féminin, elle était – elle est pour toujours – un enfant, un être miraculeux, au-delà des sexes.

– Mais pas au-delà du sexe, d'après ce que j'ai pu comprendre en lisant votre livre.

– Nous seuls savions qu'il n'est pas nécessaire d'être pubère pour faire l'amour, au contraire: la puberté vient tout gâcher. Elle amoindrit la sensualité et la capacité d'extase, d'abandon. Personne ne fait aussi bien l’amour que les enfants.

– Vous mentiez donc quand vous disiez que vous étiez vierge.

– Non. Dans le vocabulaire commun, le dépucelage masculin n'est possible qu'après la puberté. Or, je n'ai jamais fait l'amour après la puberté.

– Je vois que vous jouez sur les mots, une fois de plus.

– Pas du tout, c'est vous qui n'y connaissez rien. Mais j'aimerais que vous cessiez de m'interrompre continuellement.

– Vous avez interrompu une vie; souffrez qu'on interrompe vos logorrhées.

– Allons donc, mes logorrhées vous arrangent bien. Elles rendent votre métier tellement plus facile.

– C'est un peu vrai. Alors, allez-y pour la logorrhée du 13 août 1925.

– Le 13 août 1925: c'était le plus beau jour du monde. J'ose espérer que chaque être humain a eu, dans sa vie, un 13 août 1925 – car plus qu'une date, ce jour-là était un sacre. Le plus beau jour du plus bel été, tiède et venteux, l'air léger sous les arbres lourds. Léopoldine; et moi avions commencé notre journée vers une heure; du matin, après notre sommeil rituel d'environ une heure et demie. On pourrait croire qu'avec de pareils horaires nous étions continuellement épuisés: ce n'était jamais le cas. Nous étions tellement avides de notre Eden que nous avions souvent des difficultés à nous endormir. C'est à dix-huit ans, après l'incendie du château, que j'ai commencé à dormir mes huit heures par jour: les êtres trop heureux ou trop malheureux sont incapables d'absences aussi longues. Léopoldine et moi n'aimions rien autant que de nous réveiller. L'été, c'était encore mieux, car nous passions les nuits dehors et dormions en pleine forêt, enroulés dans un couvre-lit en damas perle que j'avais volé au château. Celui qui s'éveillait le premier contemplait l'autre et ce regard suffisait à le faire revenir. Le 13 août 1925, je m'étais éveillé le premier, vers une heure, et elle n'avait pas tardé à me rejoindre. Nous avions tellement le temps de faire tout ce qu'une belle nuit invite à faire, tout ce qui, au cœur du damas de moins en moins perle, de plus en plus feuille morte, nous élevait à la dignité d'hiérophantes – je me plaisais à appeler Léopoldine l'hiérinfante, j'étais déjà si cultivé, si spirituel, mais je m'égare…

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