Amélie Nothomb - Hygiène de l’assassin

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Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se révèle alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

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– Pourquoi cherchez-vous à me faire bénéficier de circonstances atténuantes? Je n'en ai aucun besoin.

– Nous verrons. Léopoldine et vous n'êtes jamais séparés. Vous ne pourriez vivre l'un sans l'autre.

– Cousin-cousine, c'est vieux comme le monde.

– A un pareil degré d'intimité, peut-on encore parler de cousin-cousine?

– Frère et sœur, si vous préférez.

– Frère et sœur incestueux, alors.

– Ça vous choque? Ça s'est vu dans les meilleures familles. A preuve.

– Je crois que c'est à vous de raconter la suite.

– Je n'en ferai rien.

– Vous voulez vraiment que je continue?

– Vous m'obligeriez.

– Je ne demande qu'à vous obliger, mais si je poursuivais mon récit au stade où j'en suis arrivée, ce ne serait qu'une pâle et médiocre paraphrase du plus beau, du plus insolite et du moins connu de vos romans.

– J'adore les paraphrases pâles et médiocres.

– Tant pis pour vous, vous l'aurez voulu. Au fait, me donnez-vous raison?

– A quel sujet?

– D'avoir classé ce roman dans vos œuvres à deux personnages féminins et non à trois personnages féminins.

– Je vous donne absolument raison, chère.

– En ce cas, je n'ai plus peur de rien. Le reste est littérature, n'est-ce pas?

– Le reste n'est effectivement que mon œuvre. A cette époque-là, je n'avais d'autre papier que ma vie, ni d'autre encre que mon sang.

– Ou celui des autres.

– Elle n'était pas une autre.

– Qui était-elle donc?

– C'est ce que je n'ai jamais su; mais elle n'était pas une autre, ceci est certain. J'attends toujours votre paraphrase, très chère.

– C'est juste. Les années passent et elles se passent bien, trop bien. Léopoldine et vous n'avez jamais connu autre chose que cette vie-là, et pourtant vous êtes conscients de son anormalité et de votre excès de chance. Du fond de votre Éden, vous commencez à éprouver ce que vous appelez «l'angoisse des élus» eti dont la teneur est la suivante: «Combien de temps une telle perfection pourra-t-elle durer?» Cette angoisse, comme toutes les angoisses, porte votre euphorie à son comble tout en la fragilisant dangereusement, de plus en plus dangereusement. Les années passent encore. Vous avez quatorze ans, votre cousine en a douze. Vous avez atteint le point culminant de l'enfance, ce que Tournier appelle la «pleine maturité de l'enfance». Modelés par une vie de rêve, vous êtes des enfants de rêve. On ne vous l'a jamais dit, mais vous savez obscurément qu'une dégradation terrible vous attend, qui s'en prendra à vos corps idéaux et à vos humeurs non moins idéales pour faire de vous des acnéiques tourmentés. Là, je vous soupçonne d'être à l'origine du projet démentiel qui va suivre.

– Ça y est, vous cherchez déjà à disculper ma complice.

– Je ne vois pas de quoi je devrais la disculper. L'idée était de vous, n'est-ce pas?

– Oui, mais cette idée n'était pas criminelle.

– A priori non, mais elle le devenait par ses conséquences et surtout par son impraticabilité qui devait surgir tôt ou tard.

– Tard, en l'occurrence.

– N'anticipons pas. Vous avez quatorze ans, Léopoldine en a douze. Elle est à votre dévotion et vous pouvez lui faire avaler n'importe quoi.

– Ce n'était pas n'importe quoi.

– Non, c'était pire. Vous la convainquez que la puberté est le pire des maux mais qu'elle est évitable.

– Elle l'est.

– Vous le croyez encore?

– Je n'ai jamais cessé de le croire.

– Vous avez donc toujours été dingue.

– Dans mon optique, j'ai toujours été le seul à être sain d'esprit.

– Évidemment. A quatorze ans, vous êtes déjà si sain d'esprit que vous décidez solennellement de ne jamais entrer dans l'adolescence. Votre emprise sur votre cousine est telle que vous lui faites prêter un serment identique au vôtre.

– N'est-ce pas adorable?

– C'est selon. Car vous êtes déjà Prétextat Tach et vous assortissez votre serment grandiose de non moins grandioses dispositions punitives en cas de parjure. En termes plus clairs, vous jurez et faites jurer à Léopoldine que si l'un des deux trahit sa promesse et devient pubère, l'autre le tuera, purement et simplement.

– A quatorze ans déjà, une âme de titan!

– Je suppose que bien d'autres enfants ont conçu le projet de ne jamais quitter l'enfance, avec des succès divers mais toujours précaires. Or, vous deux, vous semblez y parvenir. Il est vrai que vous y mettez une détermination peu commune. Et vous, le titan de l'affaire, vous inventez toutes sortes de mesures pseudo-scientifiques destinées à rendre vos corps impropres à l'adolescence.

– Pas si pseudo-scientifiques que ça, puisqu'elles étaient efficaces.

– Nous verrons. Je me demande comment vous avez survécu à de pareils traitements.

– Nous étions heureux.

– A quel prix! Où diable votre cerveau était-il allé chercher des préceptes aussi tordus? Enfin, vous aviez l'excuse d'avoir quatorze ans.

– Si c'était à refaire, je le referais.

– Aujourd'hui, vous avez l'excuse de la sénilité.

– Il faut croire que j'ai toujours été sénile ou puéril, car mes dispositions d'esprit n'ont jamais changé.

– Ça ne m'étonne pas de vous. En 1922 déjà, vous étiez dingue. Vous aviez créé ex nihilo ce que vous appeliez une «hygiène d'éternelle enfance» – à l'époque, le mot recouvrait tous les domaines de la santé mentale et physique: l'hygiène était une idéologie. Celle que vous inventez mériterait plutôt le nom d'antihygiène, tant elle est malsaine.

– Très saine, au contraire.

– Persuadé que la puberté fait son œuvre pendant le sommeil, vous décrétez qu'il ne faut plus dormir, ou du moins pas plus de deux heures par jour. Une vie essentiellement aquatique vous paraît idéale pour retenir l'enfance: désormais, Léopoldine et vous passerez des journées et des nuits entières à nager dans les lacs du domaine, parfois même en hiver. Vous mangez le strict minimum. Certains aliments sont interdits et d'autres conseillés, en vertu de principes qui me semblent relever de la plus haute fantaisie: vous interdisez les mets jugés trop «adultes», tels que le canard à l'orange, la bisque de homard et les nourritures de couleur noire. En revanche, vous recommandez les champignons non pas vénéneux mais réputés impropres à la consommation, tels que les vesses-de-loup, dont vous vous gavez en saison. Pour vous empêcher de dormir, vous vous procurez des boîtes d'un thé kenyan excessivement fort, pour avoir entendu votre grand-mère en dire du mal: vous le préparez noir comme de l'encre, vous en buvez des doses impressionnantes, identiques à celles que vous administrez à votre cousine.

– Qui était tout à fait consentante.

– Disons plutôt qu'elle vous aimait.

– Moi aussi, je l'aimais.

– A votre manière.

– Ma manière ne vous agrée-t-elle pas?

– Litote.

– Vous trouvez peut-être que les autres s'y prennent mieux? Je ne connais rien de plus vil que ce qu'ils appellent aimer. Savez-vous ce qu'ils appellent aimer? Asservir, engrosser et enlaidir une malheureuse: voilà ce que les êtres présumés de mon sexe appellent aimer.

– Vous jouez au féministe maintenant? Je vous ai rarement trouvé moins crédible.

– Vous êtes bête à pleurer, ma parole. Ce que je viens de dire se situe aux antipodes du féminisme.

– Pourquoi ne tenteriez-vous pas d'être clair, pour une fois?

– Mais je suis limpide! C'est vous qui refusez d'admettre que ma manière d'aimer est la plus belle.

– Mon opinion à ce sujet n'a aucun intérêt. En revanche, j'aimerais savoir ce qu'en pensait Léopoldine.

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