Amélie Nothomb - Le sabotage amoureux

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«Aucun journal, aucune agence de presse, aucune historiographie n'a jamais mentionné la guerre mondiale du ghetto de San Li Tun, qui dura de 1972 à 1975. C 'est à la faveur de cette barbarie que j'ai compris une vérité immense: grâce à l'ennemi, ce sinistre accident qu'est la vie devient une épopée. La mienne serait grandiose: les généraux de l'armée des Alliés m'avaient nommée éclaireur. Sans l'arrivée d'Elena, je serais restée invulnérable jusqu'au bout. Je l'ai aimée dès la première seconde. Elle fut ma belle Hélène, ma guerre de Troie, mon sabotage amoureux. J'ai tout vécu pendant ces trois années: l'héroïsme, la gloire, la traîtrise, l'amour, l'indifférence, la souffrance, l'humiliation. C'était en Chine, j'avais 7 ans.»
Après avoir relaté les premières années de sa vie au Japon dans Métaphysique des tubes, Amélie Nothomb nous raconte son enfance dans la Chine communiste où son père a été muté. Elle a sept ans et vit à Pékin dans le ghetto de San Li Tun réservé aux diplomates. Deux événements rythment sa vie: la guerre sans pitié qui oppose les enfants des expatriés occidentaux à ceux des pays communistes, allemands de l'Est en tête, et son amour à sens unique pour une camarade d’école, Elena, qui se montre odieuse avec elle.
Paru en 1993, Le sabotage amoureux est le second roman publié par Amélie Nothomb, et le premier d’inspiration autobiographique. La petite Amélie est une enfant malicieuse et très attachante. Avec beaucoup d’humour et de justesse, elle décrit son environnement quotidien: la Chine communiste, la vie dans le ghetto chinois, la réplique de guerre froide que se livrent les enfants (attention, ils ne se font pas de cadeaux, et les détails des tortures qu’ils s’infligent sont parfois peu ragoûtants!), sa découverte de l’amour et des souffrances qui en découlent. Ses réflexions sont parfois naïves (elle croit qu’un pays communiste est un pays où il y a des ventilateurs!), parfois touchantes, et le plus souvent très drôles.
Comme toujours, le style est percutant: les phrases sont courtes, à l’image du roman (un peu plus d’une centaine de pages), mais Amélie Nothomb possède le sens de la formule et tout est dit en quelques mots.
En conclusion, Le sabotage amoureux est un roman imaginatif et rafraîchissant qui se déguste comme un bonbon.

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Je venais de passer sept jours sans même l'apercevoir. Sept jours, c'est plus de temps qu'il n'en faut pour créer l'univers: c'est l'éternité.

L'éternité sans ma bien-aimée avait été une épreuve. Certes, mes relations avec elle se limitaient, depuis la consigne, à des regards dérobés, mais ces visions furtives étaient l'essentiel de ma vie: voir le visage de ce qu'on aime, surtout quand ce visage est beau, a de quoi combler un cœur peu nourri.

Le mien crevait de faim au point que, comme les chats trop affamés, il n'osait pas manger: je n'osais même pas chercher Elena des yeux. Je marchais dans la cour en regardant par terre.

A cause du dégel encore récent, le sol était un bourbier. Je posais les pieds avec précaution sur des îlots moins détrempés. Ça m'occupait.

Je vis arriver deux pieds menus, finement chaussés, qui marchaient à pas gracieux et insoucieux de la boue.

Elle me regardait avec un air!

Et elle était si belle, de cette beauté qui me bourrait la tête du leitmotiv idiot et déjà mentionné: «Il faut faire quelque chose.»

Elle me demanda:

– Tu es guérie, maintenant?

Un ange venu voir son frère à l'hôpital n'eût pas eu une voix différente. Guérie? Tu parles.

– Ça va.

– Tu m'as manqué. J'ai voulu te rendre visite mais ta mère a dit que tu étais trop malade.

Ayez des parents! J'essayai au moins de tirer parti de cette nouvelle suffocante:

– Oui, fis-je avec une gravité détachée. J'ai failli mourir.

– Vraiment?

– Ce n'est pas la première fois, répondis-je en haussant les épaules.

Avoir côtoyé la mort à plusieurs reprises constituerait d'admirables lettres de noblesse. J'avais des relations.

– Alors, tu vas pouvoir recommencer à jouer avec moi?

Elle me faisait des propositions!

– Mais je n'ai jamais joué avec toi.

– Et tu n'as pas envie?

– Je n'ai jamais eu envie.

Elle eut une voix triste:

– Ce n'est pas vrai. Avant, tu avais envie. Tu ne m'aimes plus.

Là, il fallait que je parte tout de suite, ou j'allais dire l'irréparable.

Je tournai les talons et cherchai un endroit où poser le pied. J'étais tellement tendue que je ne distinguais plus la terre des flaques.

J'essayais de réfléchir quand Elena prononça mon nom.

C'était la première fois.

Je ressentis un malaise extraordinaire. Je ne savais même pas si c'était agréable ou non. Mon corps se figea des pieds à la tête, statue sur un socle de boue.

La petite Italienne me contourna à 180 degrés, marchant à travers tout, indifférente au sort de ses souliers raffinés. La vue de ses pieds dans la boue me consternait.

Elle se retrouva face à moi.

Le bouquet: elle pleurait.

– Pourquoi tu ne m'aimes plus?

Je ne sais pas si elle possédait la faculté de pleurer sur commande. Quoi qu'il en fût, ses larmes étaient très convaincantes.

Elle pleurait avec un art consommé: juste un peu, de sorte que ce ne fût pas inesthétique, et les yeux grands ouverts, de manière à ne pas occulter son regard magnifique et à afficher la lente genèse de chaque larme.

Elle ne bougeait pas, elle voulait que j'assiste au spectacle entier. Son visage était d'une immobilité absolue: elle ne cillait même pas – comme si elle avait dégagé la scène de tous ses décors et dépouillé l'action de ses péripéties pour mieux mettre en valeur le prodige.

Elena qui pleurait: contradiction dans les termes.

Et je ne bougeais pas plus qu'elle, et j'avais les yeux dans les siens: c'était comme si nous jouions à la première qui cillerait. Mais le vrai bras de fer de ce regard se passait bien plus profond.

Je sentais que c'était un combat et j'en ignorais l'enjeu – et je savais qu'elle le connaissait, qu'elle savait où elle voulait en venir et où elle voulait me mener et qu'elle savait que je ne le savais pas.

Elle se battait bien. Elle se battait comme si elle me connaissait depuis toujours, comme si elle voyait mes points faibles aux rayons X. Si elle n'avait pas été si fine guerrière, elle ne m'eût pas adressé ce regard blessé, qui eût fait rire un être sain d'esprit mais qui torpillait mon pauvre cœur grotesque.

Je n'avais lu que deux livres: la Bible et les contes des Mille et Une Nuits. Ces mauvaises lectures m'avaient contaminée d'un sentimentalisme moyen-oriental dont j'avais déjà honte à l'époque. Il faudrait censurer ces bouquins.

Là, c'était précisément ma lutte avec l'ange, et j'avais l'impression de m'en tirer aussi bien que Jacob. Je ne cillais pas et mon regard ne trahissait rien.

Je ne sais et je ne saurai jamais si les larmes d'Elena étaient sincères. Si je le savais, je pourrais à présent déterminer si ce qui suivit fut de sa part un coup de maître ou un coup de chance.

Peut-être fut-ce les deux à la fois, c'est-à-dire un risque.

Elle baissa les yeux.

C'était une défaite beaucoup plus forte que ciller.

Elle baissa carrément la tête, comme pour souligner qu'elle avait perdu.

Et en vertu des lois de la gravitation universelle, cette inclinaison du visage vida ses réserves lacrymales, et je vis deux cascades silencieuses déferler sur ses joues.

J'avais donc gagné. Mais il faut croire que cette victoire me fut insupportable.

Je me mis à parler; je dis tout ce qu'il ne fallait pas dire:

– Elena, j'ai menti. Ça fait des mois que je mens.

Deux yeux se redressèrent. Je m'étonnai de leur absence d'étonnement: ils étaient seulement à l'affût.

Il était déjà trop tard.

– Je t'aime. Je n'ai pas arrêté de t'aimer. Je ne te regardais plus à cause de la consigne. Mais je te regardais quand même, en cachette, parce que je ne peux pas m'empêcher de te regarder, parce que tu es la plus belle et parce que je t'aime.

Une peste moins cruelle qu'elle eût déjà dit quelque chose comme: «N'en jetez plus!» Elena ne disait rien et me regardait avec un intérêt médical. Je m'en rendais compte.

L'erreur, c'est comme l'alcool: on est très vite conscient d'être allé trop loin, mais plutôt que d'avoir la sagesse de s'arrêter pour limiter les dégâts, une sorte de rage dont l'origine est étrangère à l'ivresse oblige à continuer. Cette fureur, si bizarre que cela puisse paraître, pourrait s'appeler orgueil: orgueil de clamer que, envers et contre tout, on avait raison de boire et raison de se tromper. Persister dans l'erreur ou dans l'alcool prend alors une valeur d'argument, de défi à la logique: si je m'obstine, c'est donc que j'ai raison, quoi que l'on puisse penser. Et je m'obstinerai jusqu'à ce que les éléments me donnent raison – je deviendrai alcoolique, j'achèterai la carte du parti de mon erreur, en attendant que je roule sous la table ou que l'on se fiche de moi, avec le vague espoir agressif d'être la risée du monde entier, persuadée que dans dix ans, dans dix siècles, le temps, l'Histoire ou la Légende finiront par me donner raison, ce qui n'aura d'ailleurs plus aucun sens, puisque le temps cautionne tout, puisque chaque erreur et chaque vice aura son âge d'or, puisque se tromper est toujours une question d'époque.

En fait, les gens qui s'obstinent dans leurs torts sont des mystiques: car ils savent bien, au fond d'eux-mêmes, qu'ils investissent à trop long terme, qu'ils seront morts longtemps avant la caution de l'Histoire, mais ils se projettent dans l'avenir avec une émotion messianique, persuadés qu'on se souviendra d'eux – qu'au siècle d'or des alcooliques on dira: «Machin, pilier de bar, était un précurseur», et qu'à l'apogée de l'Idiotie on leur vouera un culte. Ainsi, en ce mois de mars 1975, je sus aussitôt que je me trompais. Et comme j'avais assez de foi pour être une vraie imbécile, c'est-à-dire pour avoir le sens de l'honneur, je pris le parti de m'enfoncer:

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