Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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Elle a ses règles. (La déception de ne pas être enceinte ne parvient pas à l'assombrir – nous essaierons de nouveau dans quinze jours, à notre retour.) Quarante-huit heures après notre arrivée dans l'appartement que nous a trouvé Marie-Sophie, nous l'avons marqué de notre empreinte, comme des animaux. Sur le lit dans lequel nous dormons, sur celui de la room-mate de l’institutrice, sur le divan de tissu crème du salon, sur le fauteuil assorti et même sur le parquet, nous avons laissé des traces de sang, de merde et de sperme. Ça ne correspond pas exactement à la vision que j'avais de notre intérieur depuis Paris, mais comme de toute façon j'ai les jambes violettes (et que nous ne sommes pas assez tordus pour acheter des sodas), autant se laisser vivre. Il faudra tout porter au pressing avant de partir, mais pour l'instant ça ne nous dérange pas. C'est même plutôt troublant: durant ces quinze jours, nous ne nous séparons pas de plus de vingt mètres ni pendant plus de cinq minutes, nous marchons côte à côte toute la journée, nous mangeons tous les soirs face à face, et lorsque nous retournons nous isoler dans cet appartement que nous nous sommes rapidement approprié (dont toutes les fenêtres donnent sur des murs proches et ne laissent pénétrer que très peu de lumière), j'ai l'illusion d'une intimité totale, parfaite, entre nous deux. Nous y vivons nus, dans un triangle constitué par le lit, le frigo et la salle de bains, dont la porte n'est jamais fermée. À l'intérieur de ce triangle intime, nous ne nous dissimulons rien. Chacun de nous n'éprouve pas plus de gêne envers l'autre qu'un bébé envers sa mère – je n'ai jamais ressenti ça avec qui que ce soit, en tout cas de manière consciente, car je ne me souviens évidemment pas des deux premières années de ma vie. Olive a supprimé tous les voiles entre son corps et moi: elle bouffe, se branle, chie, lit et rote comme si je faisais littéralement partie de sa vie. Je devine que ce n'est pas de l'impudeur grossière, ni du sans-gêne, mais plutôt pour elle, en quelque sorte, un moyen de s'affirmer, de profiter de ce triangle protecteur pour cesser enfin de se retenir, de travailler l'image qu'elle veut donner d'elle-même à l'extérieur. Ce sont les rots, qui m'ont mis sur la voie (tout ça n'est pas très poétique, mais il me semble que l'amour n’a rien à voir avec la poésie). Je me demandais comment une fille si retenue, si taciturne et si peu confiante en elle pouvait se vêtir avec tant d'audace, danser n'importe où, raconter sa vie sexuelle à table et, le plus déconcertant peut-être, roter n'importe quand et devant n'importe qui. J'ai peut-être compris: elle ne s'empêche pas de roter car elle a besoin de s'exprimer. Elle se croit stupide et sans intérêt, elle n'ose jamais dire ce qu'elle pense, elle tremble et bafouille dès qu'elle est obligée d'adresser la parole à quelqu'un, mais les rots, qu'on peut considérer comme irrépressibles, lui permettent de se faire entendre, c'est le cas de le dire, de montrer qu'elle est là sans pour autant devoir craindre de paraître idiote ou présomptueuse. C'est assurément inconscient: mutile de préciser qu'elle ne le fait jamais de façon arrogante ou méprisante et qu'elle s'excuse toujours, sincèrement confuse – mais ça n'atténue pas le choc.
Elle n'ose pas parler, mais elle rote. Elle n'ose pas avouer devant tout le monde qu'elle est maniaque ou que tout l'ennuie, mais elle déclare volontiers qu'elle adore la sodomie. Je pense que c'est pour la même raison qu'elle me fait part, sans honte et apparemment sans peur de me décevoir ou de me choquer, de tous ses doutes, de toutes ses faiblesses et de tous ses fantasmes. Dans le domaine sexuel, par exemple, elle ne me cache rien. Je sais qu'elle a tout essayé avant moi. Je sais qu'elle adore baiser, qu'elle y pense tout le temps mais qu'elle peut s'en passer pendant des mois sans même songer à se masturber. Je sais qu'elle ne simule ni ne ment jamais quand elle ne jouit pas, et je sais donc que ça arrive souvent. Je sais qu'elle aime qu'on la maltraite, mais je sais aussi qu'elle voudrait me pisser dessus (et je serai sans doute un jour très bien placé pour le savoir – c'est-à-dire allongé dans la baignoire). Je sais ce qu'elle pense quand on baise: je sais qu'elle aime se faire croire que je suis un inconnu vicieux, ou qu'une femme est avec nous dans le lit. Elle me lèche souvent la bouche, les yeux fermés, en me demandant de garder les lèvres entrouvertes et de ne pas bouger la langue car elle imagine que c'est une chatte et ça l'excite.
Je me dis que je sais tout d'elle. Nous sommes seuls à New York, livrés l'un à l'autre, et j'ai l'impression que je sais tout d'elle. Nous nous connaissons depuis deux mois et je crois que je sais tout d'elle. C'est vrai: elle m'a tout raconté, elle m'a tout expliqué, je sais tout d'elle. Mais ça ne suffit pas pour connaître quelqu'un.
De mon côté, j'éprouve plus de difficultés à me dévoiler entièrement. Non pas au niveau de mes pensées, mais de mes actes. Toujours ce problème avec le corps… Toujours ce problème avec les chiottes, entre autres. Dans l'immensité d'une histoire d'amour, c'est ridicule. Quand elle s'aperçoit de mes blocages et de mon embarras, elle me dit:
– Si tu savais… Tu peux chier par terre, je ramasserai.
Tous les après-midi, nous nous habillons et nous quittons le sang, la merde et le sperme pour aller nous promener, légers et fringants, dans les rues asphyxiées de New York. Olive entre dans toutes les boutiques d'occasion, nombreuses dans l'Hast Village, et y trouve pour quelques dollars des robes inimaginables, démodées pour la plupart (certaines ont même l'air de n'avoir jamais existé), des bijoux, des sacs et des chaussures que je lui offre avec plaisir. Nous marchons ou roulons en taxi dans tout Manhattan, d'est en ouest et du nord au sud, nous nous arrêtons dans tous les bars où l'on peut fumer, nous mangeons sans arrêt et souvent n'importe quoi. Au «2 ndAvenue Deli», nous nous retrouvons chacun face à un triple decker sandwich, sorte de monstre alimentaire à trois étages (pastrami, corned-beef et dinde) que cinq personnes ne parviendraient pas à achever. Le regard amusé et légèrement condescendant du serveur, quand nous lui avons commandé ces cauchemars en piles, ne nous a pas alarmés, au contraire – «Il ne nous connaît pas, celui-là…» Lorsque nous constatons que sur un seul des trois étages sont compressées plus de trente tranches de pastrami, nous ravalons rapidement nos prétentions. Au deuxième étage, on a tassé la chair de deux ou trois dindes obèses, et au sommet trône un amalgame immonde de corned-beef, je ne sais combien de boîtes, de quoi nourrir un demi-bataillon de puissants G.I. à l'estomac de cuir. Des tranches géantes de pain de mie, perforées de six aiguilles de bois, permettent de faire tenir le tout, qui forme une sorte de cube d'environ vingt-cinq centimètres de côté: l'emblème terrestre de la Nausée. Même l'insatiable Olive capitule après quelques bouchées. Nous laissons les bêtes spongieuses presque intactes dans nos assiettes et ressortons penauds, sous l'œil triomphant (mais compatissant tout de même – ils sont sport, ces Américains…) du serveur. L'image de cet agglomérat rouge et blanc, de cette énorme liasse de barbaque luisante, nous obsède longtemps. Elle nous coupe l'appétit pendant trois heures.
Dans un taxi qui nous emmène vers le Meat Market, Olive demande au chauffeur si elle peut fumer. Évidemment non. Elle serre les dents, donne un petit coup de pied sec contre la portière et, quand nous descendons, marmonne une injure en secouant la tête. Cinq secondes plus tard, un grand bruit nous fait sursauter. Nous nous retournons: le taxi vient de se faire emboutir par une Buick noire. La veille, déjà, il est arrivé quelque chose de semblable. En montant vers notre place au Madison Square Garden, où nous sommes venus voir un match de basket féminin (elle encouragera les New York Liberty avec ardeur, en criant et en bondissant sur son siège, comme si sa propre fille jouait dans l'équipe), une teigne adipeuse, encombrée de hot dogs, de glaces et de Coca, la bouscule comme un bulldozer et ne détourne même pas la tête pour voir si elle est toujours debout. Olive reste un instant immobile, incrédule, puis jure entre ses dents. Lors d'un temps mort, la truie fonceuse quitte sa place (probablement pour aller se recharger en graisses diverses) et se casse la gueule dans l'escalier. Elle reste au sol, inerte et flasque comme un bloc de gelée. Une équipe de secours doit intervenir. La masse tremblotante s'est fait une entorse à la cheville. Ou mieux.
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