Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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La veille du départ, Olive reste l'après-midi chez elle à choisir ce qu'elle va emporter, je fais le tour de tous les bars du quartier, puis nous passons une heure au Saxo pour saluer une dernière fois tout le monde avant de traverser l'Atlantique et d'aller nous frotter aux Américains – même si je sens que, là-bas, ce n'est pas eux qui me feront le plus peur. Thierry le barman, qui ne vit pas dans des conditions idéales actuellement, logera chez moi avec Taouf pendant deux semaines et prendra soin de mon chat.
De nombreux habitués sont là et boivent à notre départ. De toutes les personnes présentes, il y en a une seule que je ne connais pas: un Tamoul à l'air féroce, debout au comptoir près de la porte. Quand je propose de lui offrir un verre, il plisse les yeux sans dire un mot et refuse d'un mouvement sec de la tête, comme s'il se débarrassait d'une mouche venue se poser sur son front. Olive lui fait remarquer que ce n'est pas une réponse très polie, mais Taouf lui pose une main sur le bras et nous conseille de ne pas nous occuper de lui: ce Tamoul est armé.
En quelques mots, Taouf nous résume la situation. La veille, le gros Chang n'était pas dans son assiette. Chang est un Chinois (même si personne n'en est vraiment sûr) qui ressemble à deux sumotoris ligotés l'un l'autre. Il est extrêmement sympathique mais, l'intérieur de son crâne ayant subi quelques opérations de chirurgie minutieuse (probablement bâclées par un type très nerveux), on ne comprend jamais ce qu'il dit et ses actions sont parfois inattendues. Assez souvent, à vrai dire. Quand quelque chose l'effraie, en particulier, il contrôle maladroitement ses réflexes. Un jour, surpris par le puissant coup de klaxon d'un camion qui passait dans la rue, il a lancé une bouteille contre la baie vitrée du bar, qui a explosé. Terrifié à la vue d'un sabre de collection que lui montrait Nenad, le patron, il est parti en courant et en hurlant – il est revenu peu de temps après, en nage, avec trois policiers. Épouvanté par le cri que venait de pousser Youssef dans son oreille, il lui a instinctivement jeté un verre en pleine tête.
Hier, il discutait avec Valérie, une habituée. Soudain, en réponse à une remarque amusée de la jeune femme, il s'est mis à parler très fort, visiblement furieux ou angoissé selon les témoins de la scène. Ne comprenant pas un mot de ce qu'il disait, et sans doute d'humeur blagueuse, elle a continué sur sa lancée. Alors Chang, se sentant poussé dans ses derniers retranchements, a levé le bras comme si un ressort venait de céder et a abattu son poing sur le crâne de Valérie. Bien qu'elle ne soit pas elle-même de constitution fragile, elle s'est effondrée sans connaissance. Jean-Marie, qui pèse moins lourd qu'une jambe de Chang et lui arrive à peu près à la ceinture, s'est senti pousser des ailes et, n'écoutant que son courage (c'est-à-dire sans réfléchir un dixième de seconde), s'est jeté sur lui comme un ouistiti sur un éléphant. Alors Chang, se sentant picoté, a relevé le bras et a abattu son poing sur le crâne de Jean-Marie, qui est resté un moment sans réaction, foudroyé en plein vol, avant de s'effondrer sans connaissance. Pendant ce temps, un Tamoul qui passait par hasard devant la porte du bar et n'a pas supporté l'image de Valérie détruite s'est précipité à l'intérieur et a bousculé Chang (certainement à la manière tamoul, ce qui doit être quelque chose). Alors Chang, se sentant en péril, a levé le bras une troisième fois et a abattu son poing redoutable sur le crâne du Tamoul, qui s'est effondré sans connaissance.
Tous ces gens qui souffrent…
Aujourd'hui, le Tamoul est revenu pour se venger. Un long couteau à peu près dissimulé dans sa veste, il attend patiemment. Pour l'instant, Nenad ne fait rien pour le chasser du bar: en partie pour éviter un carnage, mais surtout parce qu'il sait que Chang n'est pas fou. On ne le reverra pas au Saxo pendant plusieurs semaines (les nouvelles se propagent vite, dans le quartier: il doit déjà savoir que le Tamoul est à l'affût).
(En revenant de New York, j'apprends que le chasseur s'est découragé au bout d'une semaine de planque. Chang n'est toujours pas réapparu. Ayant déjà survécu à plusieurs battues, il sait qu'il faut toujours laisser une marge de temps avant de se risquer à sortir de son trou.)
Olive danse une dernière fois entre le comptoir et le juke-box – sur une chanson d'Aretha Franklin – pendant que je m'envoie les trois verres de whisky d'usage avant chaque départ: rincette, pousse-rincette et coup de pied au cul. L'avion part tôt demain.
Au milieu de la nuit, ne parvenant pas à m'endormir, je repense à ce pauvre Tamoul qui guettait dans l'ombre avec son couteau. Je me dis que notre existence est bizarre et inquiétante: tout va très vite et change sans qu'on ait le temps de s'en rendre compte. Il marchait paisiblement sur un trottoir, il a vu une femme se faire assommer dans un bar, il est intervenu (jusque-là, tout paraît s'enchaîner de manière logique) et, disons quelques heures plus tard, il se retrouve seul dans ce bistrot où il n'avait jamais mis les pieds et va dorénavant y passer toutes ses journées en ruminant des pensées criminelles. En outre, ça ne sert à rien, car il est trop tard: Chang ne reviendra plus.
On marche, on tourne la tête, on fait quelques pas dans une nouvelle direction, on traverse une zone de turbulence et soudain on en ressort métamorphosé – et confondu car on n'a rien compris. Ensuite, la vie devient un cauchemar, en général. On se met, par exemple, à hanter jour et nuit un bar qu'on ne connaît pas, armé d'un grand couteau.
L'avion est parti avec quatre heures de retard, à cause d'une invraisemblable série de problèmes (cette compagnie charter pourrait se lancer du jour au lendemain dans la fabrication de mitraillettes ou l'industrie textile, elle ne serait pas moins compétente que dans le domaine de l'aviation). L'embarquement a eu lieu avec deux heures de retard, puis nous avons dû patienter deux heures assis dans l'avion. Sans le droit de fumer à l'arrêt, sans rien à manger, immobilisée sur son siège, Olive devenait de plus en plus nerveuse. Je voyais ses pommettes rougir, ses doigts se crisper, je redoutais l'explosion. Je nous imaginais expulsés de l'avion. Je concentrais toute mon énergie télépathique sur le moteur, sur le commandant de bord, sur la tour de contrôle, sur l'espace aérien – je sentais bien que je n'étais pas à la hauteur. Je commençais à m'agiter, moi aussi. Olive réussissait à endiguer la pression, nous ne serions pas rejetés sur le tarmac, mais je finissais par être persuadé que le vol allait être annulé. Je nous imaginais restant à Paris.
Au-dessus de l'Atlantique, Olive est pensive. Sa tête est tournée vers le hublot, derrière lequel on ne voit rien – le ciel, qui n'est plus le ciel puisqu'on est dedans. Sur ses conseils, je lis Récits d'un jeune médecin, de Boulgakov, c'est facile et agréable. Elle n'a pas ouvert la bouche depuis un quart d'heure lorsqu'elle se retourne vers moi et me demande:
– Qu'est-ce que ça veut dire, exactement, versatile?
Je lui réponds brièvement et fais mine de replonger dans mon livre. Sans qu'elle ait besoin d'ajouter quoi que ce soit, je comprends qu'elle a vu Bruno hier après midi, quand je croyais qu'elle passait de longues heure à faire ses valises. J'aurais dû penser qu'Olive n'est pas le genre de personne à choisir ce qu'elle va emporter, lorsqu'elle s'en va quelque part.
Ces deux semaines à New York se mettent d'elles-mêmes entre parenthèses. Loin de Paris, tout se passe bien. Pour la première fois, j'ai l’impression de vivre calmement avec Olive. Elle semble paisible et épanouie, toujours aussi excentrique mais de manière moins brutale. Quand nous nous promenons dans les rues de Manhattan, tout le monde se retourne sur elle. Je croyais les Américains fantasques et indifférents, ils ne le sont qu'en surface, enrobés dans une fine pellicule d'originalité – New York, du moins, est une ville remplie de comptables déguisés en clowns. Dans le livre de Bukowski que je commence dès notre arrivée, il écrit: «New York était blasée, fatiguée, cette ville méprisait la chair.» Mais partout où nous allons, les gens la regardent, lui parlent, la complimentent ou lui posent des questions. Elle observe tout ce qui se trouve autour d'elle, elle répond à tout le monde, elle rit à propos de tout et offre à ceux et celles que nous rencontrons tous les objets qui leur plaisent – elle rayonne. Les traces laissées par Bruno sur son visage ont disparu beaucoup plus rapidement que ne l'avait prévu le médecin. Elle s’habille en femme du monde, en hippy, en lycéenne, en Tzigane (Catherine lui a fait cadeau d'un costume qu'elle a créé pour un spectacle d'Arnaud), en homme ou en pute. Je marche à côté d'elle comme un stagiaire à côté d'une star de cinéma.
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