Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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Ce corps exsangue et ce visage meurtri, ensanglanté de l'intérieur, m'attristent profondément. Mais je contourne la table de Formica, je soutiens d'une main la tête blessée d'Olive et j'éjacule sur sa langue, contre son palais, au fond de sa gorge. En reprenant mon souffle, je frotte doucement ma bite sur ses lèvres froides.
Elle reste un long moment inerte, les yeux fermés, comme morte au milieu des conserves, sous la lumière blanche et dure du plafonnier. Je la touche du bout des doigts. Sa peau a la texture et la couleur du savon.
J'ai retrouvé Olive, le corps d'Olive est posé sur la table de ma cuisine.
Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu me passer d'elle. Pendant son séjour importun dans mon ventre, le ver solitaire et glouton devait me pomper mon matériel biologique.
Je n'éprouve plus de pitié envers elle, j'ai de la peine. Je l'aime et je la vois déjà usée, tremblante en bout de parcours. Je la vois sur le point de disparaître. Je vais essayer de l'aider, puisque de toute façon je ne peux rien faire d'autre, mais j'ai peur de ne pas pouvoir grand-chose pour elle. Elle est trop loin pour revenir, trop déstabilisée pour se raccrocher à quoi que ce soit. Mais je la connais mal, peut-être.
Plus tard dans la nuit, sur le lit, elle me dit:
– Je te donne mon cul, tu peux en faire ce que tu veux, quand tu veux.
Je la baise aussitôt, par-derrière. Tandis que mes ongles s'enfoncent dans la chair de ses hanches et que je la maintiens immobile pour mieux la prendre, je me dis que j'ai bien de la chance. Pour m'offrir ça, c'est qu'elle m'aime un peu. À partir de maintenant, ce cul est à moi, je peux en faire ce que je veux, quand je veux. Mais dès que c'est terminé et que je m'effondre comme une baleine tuberculeuse à côté d'elle, ses paroles résonnent différemment dans mon esprit détendu mais lourd. Il me semble qu'elle a dit cela comme un mourant dirait à un proche qu'il aurait appelé à son chevet: «Je te donne ma propriété en Sologne.»
Quelques instants après, elle se tourne sur le côté et se laisse entraîner par le sommeil en tenant ma bite dans sa main. Désormais, elle s'endormira ainsi toutes les nuits, accrochée à mon sexe mou. Toutes les nuits que nous passerons ensemble, jusqu'à la fin.
Je voudrais dormir, moi aussi. Je m'efforce de ne pas réfléchir, de ne pas me dire que ces retrouvailles ne servent à rien. Je ne suis pas assez fort pour la sortir de là.
Je suis coriace, pourtant. Mais à mon échelle, seulement dans un monde où rien n'est important, où rien ne fait mal. Je m'efforce de ne pas me dire que nous sommes si différents, presque à l'opposé l'un de l'autre, comme disait Rocco. Elle bouge de toutes parts sans pour autant dévier de sa route cahoteuse, je pivote vainement sur moi-même sans quitter mon clocher; elle est téméraire mais lâche, je suis craintif mais plutôt courageux, elle est anxieuse, je suis insouciant; elle se méprise et ne se pardonne rien, j'évite soigneusement d'examiner ma conscience, ne me juge que lorsqu'on me plaque le nez sur un miroir et toujours avec une indulgence scandaleuse; dans tous les domaines, si on nous demandait de choisir entre deux choses disposées devant nous (des choses qui pourraient être des chaises, des vêtements, des couleurs, des paysages, des envies, des comportements, des mots, des idées), on peut être sûr qu'il n'y aurait pas de bagarre. Mais, ami Rocco, n'as-tu pas remarqué – si toutefois il t'est arrivé de réussir à te concentrer suffisamment – qu'une main est composée d'une paume et d'un dos? Tu avais pourtant l'évidence sous les yeux, l'autre jour, quand tu me faisais ce geste… Ta main, c'est le truc qui est au bout de ton bras, tu n'avais qu'à suivre les os en partant de l'épaule pour te rendre compte de ta bêtise. Sans vouloir exiger de toi un effort d'imagination qui risquerait de te faire sauter le cerveau, peux-tu te représenter une main à deux paumes ou à deux dos? Pas terrible, hein? Et ce serait dommage. C'est intéressant, une main. C'est beau et mystérieux. Non?
Je m'endors, sans doute en souriant, la bite protégée par la main d'Olive.
Le lendemain après-midi, je prépare le café pendant qu'Olive est dans la baignoire. Je sais qu'elle n'en prendra que pour me faire plaisir, une ou deux gorgées. Elle avait probablement envie de sortir en boire un en bas, sans s'être lavée. Je regarde machinalement par la fenêtre.
Il n'y a plus deux lapins derrière la palissade, mais sept ou huit. Deux gros, le blanc et le noir, et cinq ou six petits, blancs, noirs, ou tachetés comme des vaches. L'Adam et l'Eve à grandes oreilles devaient être là bien avant que je ne les remarque. J'ai quelques lacunes en anatomie des rongeurs, mais je crois que la gestation dure davantage que trois ou quatre semaines. Enfin, ce n'est pas sûr. Quoi qu'il en soit, le résultat est là: ils se sont multipliés. Ça devrait m'amuser ou me faire plaisir, je pourrais prendre ça pour un bon présage, assez gnangnan mais ce n'est pas grave: comme dans les contes de fées, dès qu'Olive et Titus se retrouvent, des petits lapins se mettent à gambader partout. Mais à les voir ainsi commencer à grouiller dans leur carré de terre, je me sens plutôt inquiet. J'ai toujours aimé les lapins. Mais à présent, vus d'en haut, ils me font penser à des cafards.
Les jours suivants ne sont pas agréables à vivre. La joie de me sentir à nouveau près d'Olive est éclipsée par son état physique et mental. Elle paraît sombre, lasse et extrêmement nerveuse. Son visage tuméfié ne l’aide pas à retrouver un semblant d'équilibre: elle s’observe tristement dans les miroirs; dix ou quinze fois par jour, on lui demande: «Qu'est-ce qui t'est arrivé?» Elle prend beaucoup de cachets qui ne semblent pas l’aider non plus, au contraire. Au lieu de la calmer, de la soutenir, j'ai le sentiment qu'ils la dérèglent. Elle passe de l'abattement total à la surexcitation – pendant la majeure partie de la journée, on dirait que le moindre geste réclame des efforts considérables, elle ne prononce pas un mot, ne sourit pas, ne s'intéresse à rien, soudain elle devient rouge, brûlante, ses yeux s'injectent de sang, il faut qu'elle baise ou bouge, qu'elle parle fort, qu'elle marche à toute vitesse, qu'elle danse jusqu'à ruisseler de sueur, et seules ses lèvres restent froides. Je l'embrasse dans l'espoir idiot de l'apaiser, sa bouche est glacée. J'en ai des frissons. Souvent, à la tombée de la nuit, elle paraît même proche de perdre tout à fait la raison. Pendant une ou deux heures, Olive Sohn disparaît et laisse la place à une créature incontrôlable qui s'isole au milieu du monde et qu'on ne peut plus atteindre, qui évolue ailleurs, dans un état voisin de la démence. Elle fait n'importe quoi et n'en a manifestement pas conscience, elle devient méchante et brutale, égoïste, ou démesurément exubérante. Dans ces moments-là, je ne peux rien faire pour l'arrêter. Quand je l'interroge, quand j'essaie de lui montrer avec le plus de prudence et de diplomatie possible qu'elle se comporte de manière étrange, elle semble toujours étonnée, parfois agacée, et me donne invariablement la même explication de ses actes extravagants:
– J'ai trop d'énergie dans le corps, il faut que ça sorte.
La crise passée, elle retombe dans l'apathie, le silence et la mélancolie. Alors plus rien ne peut la réveiller, ni même la distraire un instant de cet abattement lugubre. Dans l'ensemble, entre la désolation et la violence, elle donne l'image d'un fille plus qu'égarée, plus que triste: elle agit comme un être désespéré. Et je n'arrive pas à comprendre pourquoi.
Je ne peux que rester près d'elle, lui raconter n'importe quoi, l'empêcher de mon mieux de déjanter pour de bon. Je me pose des questions. Je me demande comment arranger les choses. Je me demande ce qui la rend si morose et si agressive. Je me demande si ce n'est pas sa rupture définitive avec Bruno, dont l'attachement paternel, la dévotion et l'autorité la maintenaient debout comme un tuteur maintient une plante fragile. Je me demande si elle n'a pas besoin de se sentir à la fois vénérée et rabaissée – je ne peux lui apporter ni l'une ni l'autre de ces sensations. Je me demande si elle ne me ment pas quand elle me dit qu'elle est allée lui parler le lendemain de la première nuit que nous avons repassée ensemble, cette nuit où elle m'a donné son cul, et qu'elle ne veut plus jamais le revoir. Je me demande si elle ne va pas coucher avec tous ceux qui voudront se servir d'elle. Je me demande si ce n'est pas à cause de moi, de ce que je ne pourrai jamais lui donner, qu'elle est si malheureuse. Je me demande si, après tout, je fais bien de prendre le risque de plonger moi aussi dans la confusion et la détresse. Je me demande si je vais pouvoir supporter de me poser tant de questions.
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