Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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Je lui téléphone, elle semble contente de m'entendre («Je croyais que tu m'avais oubliée»), nous prenons rendez-vous pour le soir du 21 juillet, dans un restaurant près de chez elle. Ça m'évitera de culpabiliser en l'entraînant dans le lit où dormait Olive il n'y a pas si longtemps. Comme d'habitude, en inscrivant son prénom dans mon agenda, je jette un coup d'œil au nom du saint. Cette fois, en outre, c'est agréablement stimulant. Je ne peux résister à l'envie de lui en faire part.
– Mardi 21 juillet, d'accord. Tiens, c'est la fête nationale belge. Et c'est la Saint-Victor.
– Oh, c'est bon signe! Enfin, je veux dire, c'est marrant, quoi. C'est le nom de mon lapin.
Allons bon.
Je continue à avoir mal au ventre. Ce n'est pas une douleur à se tordre olivâtre, mais ça gêne. J'ai la sensation d'avoir les intestins noués en permanence. Un truc qui me ronge. Si ce qui me ronge est le manque d'amour, c'est trop simple, j'ai honte. Eh bien non, ce n'est pas cela. Dans un sens ça m'arrange, dans l'autre pas tellement: le samedi soir, avant de tirer la chasse, je découvre un machin immonde dans la cuvette. Même pas immonde, non. Un machin qui ne devrait pas se trouver là si les règles de la vie sur terre étaient davantage respectées. Je n'ai pas trop envie de le décrire, car j'ai ma dignité, alors disons que ça ne ressemble à rien. Je l'observe un long moment, ahuri, pris de vertiges, en essayant de me souvenir de ce que j'ai mangé la veille. Une salade de tomates et un magret de canard avec des pommes sautées. Rien à voir avec cette chose. C'est blanc. De toute façon, aucun aliment ne pourrait traverser mon corps aussi impunément. Ce n'est pas abîmé du tout, on dirait que quelqu'un l'a déposé dans la cuvette pendant que j'avais le dos tourné. Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça peut être. Si, une, mais ce n'est pas possible. Ça ne peut pas avoir cette forme-là. Soyons logique (c'est le secret de la réussite en ce monde, et ma spécialité, je le répète), ce truc blanc et plat qui flotte ne peut pas être… VIVANT.
Poussé par une force mystérieuse, je me vois me diriger vers le vieux Robert qui est rangé sous la télé. Pourtant je ne veux pas y aller, mais je ne suis plus maître de moi-même. Je l'ouvre malgré moi, obéissant à cette puissance occulte à laquelle je me refuse éperdument de donner un nom, et un instant plus tard je m'évanouis. (C'est en tout cas ce que j'aurais fait si je n'étais pas si coriace.) La description est précise et correspond exactement à ce que j'ai vu dans les chiottes. Ce que je redoute depuis que je sais que les animaux existent m'est arrivé. Un envahisseur. Non. Non. Non. J'ai une grosse bête dans le ventre. Non. Une bête sournoise et affamée, munie de ventouses ou de crochets de fixation et qui peut mesurer plusieurs mètres, me précise l'impitoyable Robert. NON! Le ver est en moi.
Au secours!
À l'aide!
Terrifié, pâle comme une feuille et tremblant comme un linge, j'ai envie de m'ouvrir le ventre au couteau pour en extirper ce monstre pervers, le jeter par terre et le piétiner en hurlant des formules d'exorcisme jusqu'à ce qu'il ne reste de lui qu'une bouillie gargouillante. Mais je ne le fais pas. Je résiste même à la tentation d'appeler SOS Médecins pour qu'on vienne à ma rescousse en urgence, il me reste un brin de discernement malgré la panique. Le type poserait une main sur sa tête et repartirait aussitôt sans me dire au revoir. Mais comment vais-je faire pour vivre jusqu'à lundi avec cet immense animal dans le ventre? Comment vais-je faire pour ne pas mourir de trouille? Il est en moi, il a réussi à entrer par je ne sais quel moyen diabolique – à présent je ne peux plus le faire ressortir, il me possède et me bouffe les entrailles. Son contrôle sur moi est total. Il a même réussi à me faire ouvrir un dictionnaire.
Je voudrais perdre connaissance et ne me réveiller que dans une chambre d'hôpital, toute blanche. Derrière un voile de brouillard, une jeune infirmière se pencherait vers moi et murmurerait en me caressant les cheveux: – Ne vous en faites pas, monsieur Colas. Nous avons extrait la bête de votre corps. Elle est morte. C'est fini.
C'est ignoble et, accessoirement, c'est cynique. Un ver géant. Quel bon partenaire pour tromper ma solitude.
Le lendemain, en sortant de chez moi après une nuit quasiment blanche passée à me demander si l'envahisseur n'allait pas profiter de mon sommeil pour remonter jusqu'à ma gorge, je me dirige sans détour vers le Saxo Bar avec l'intention de me saouler le plus rapidement possible pour me propulser jusqu'à lundi sans penser à rien. Si je peux enivrer l'animal par la même occasion, le gorger de whisky jusqu'à le faire verdir d'écœurement, ce sera du bonus.
Sur le trottoir, je lève la tête. À deux cents mètres de moi environ, une silhouette sombre se tient debout à l'angle de la rue Gauthey et de la rue de La Jonquière. C'est une femme, son visage est tourné vers moi. En approchant, je la distingue mieux: elle est blonde, vêtue d'une robe noire qui lui arrive aux genoux, et c'est bien moi qu'elle regarde, d'un drôle d'air d'ailleurs. Elle semble avoir un problème. Bourrée ou défoncée, peut-être. En mauvais état, c'est sûr. Je suis à une cinquantaine de mètres d'elle. De petits boutons brillants ferment sa robe du cou à la taille, autour de laquelle est noué une sorte de cordon noir. Elle porte des bottes rouges qui me font penser à Olive. Elle me sourit étrangement. Elle est défigurée. À dix mètres, je sens mes jambes fondre. À la fois parce que c'est Olive et parce que je ne peux pas admettre de ne l'avoir pas reconnue plus tôt.
J'aurais dû y penser: on a toujours une deuxième chance.
Elle a l'œil gauche au beurre noir – un petit œil rouge comme une plaie, humide et gonflé, submergé par un gros cocard noir et violet, avec un peu de mauve, un peu de vert, un peu de jaune. Juste en dessous, sa pommette enflée, sanguine, semble sur le point d'éclater à tout moment. Elle a un autre hématome sur la mâchoire. Ses lèvres sont tuméfiées, difformes et fendues comme des fruits trop mûrs et maltraités.
Elle n'a besoin que de répondre par oui ou par non pour me faire comprendre ce qui lui est arrivé: Bruno s’est énervé sur elle.
Ce n'est plus la même fille. Au-delà des transformations dues aux coups, qui ont changé son visage en caricature douloureuse, elle paraît vidée de toute personnalité. Sa voix est à peine audible, elle garde la tête basse et le regard sur ses chaussures, ses bras pendent morts le long de son corps. Lorsqu'elle lève les yeux vers moi, j'ai l'impression qu'elle fait un effort considérable. Elle a une voix de paille. On dirait qu'elle n'éprouve plus rien, ni colère ni honte, mais c'est probablement faux. Il reste un peu de vie en elle: elle tremble.
Je l'invite à boire un café au Saxo. Nous allons nous asseoir dans le fond de la salle, en essayant de répondre le plus brièvement possible aux questions que les habitués nous posent au passage.
– Qu'est-ce qui t'est arrivé?
– Rien, ce n'est pas grave.
– Qu'est-ce qu'elle a?
– On n'a qu'à dire qu'elle a eu un accident de voiture.
Brisée, elle me raconte qu'elle a parlé de moi plus longuement à Bruno, pour être honnête avec lui et expliquer son amertume et sa tristesse manifestes. Étant donné que ce n'était pas la première fois qu'elle s'éloignait vers un autre, et qu'elle revenait toujours à lui quand il le lui demandait, il s'est contenté, après sa petite crise de fureur paternaliste lors de l'annonce de la nouvelle, de faire la gueule pendant quelques jours, de l'humilier dès que l'occasion se présentait et de lui faire sentir sans finesse qu'il acceptait charitablement de la reprendre mais qu'elle pouvait considérer qu'elle avait de la chance. Il fallait maintenant faire pénitence. Pomponnette, etc. Beurk.
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