Henri Gougaud - L'inquisiteur

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Dans la Toulouse médiévale pleine de beauté et de misère, d'hérésie et de piété, le Grand Inquisiteur Jacques Novelli brûle d'une foi impétueuse que ni l'indulgence de son oncle moribond, le cardinal Arnaud Novelli, ni la bonhomie de son frère de lait, l'évêque Gui de l'Isle, ni la tendresse de leur nourrice Grazide, ni la rude amitié de frère Bernard Lallemand ne parviennent à humaniser.
Il faudra l'irruption sanglante de Jean le Hongre qui, à la tête des Pastoureaux, ravage la Juiverie de Toulouse, il faudra l'amour de Stéphanie, la sagesse du juif Salomon d'Ondes et les pitreries de Vitalis le Troué, pour qu'enfin l'intransigeance de Jacques Novelli se réchauffe au bonheur et au malheur des hommes.

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– Dois-je entendre, maître Novelli, que vous ne me permettez pas d'espérer la paix, après la violence très injuste que l'on m'a faite? Aucune pitié ne vous est donc venue, depuis hier?

– Vos souffrances et votre ruine nous contrarient beaucoup, maître Salomon. Cependant, vous êtes entré dans notre famille. Les portes sont maintenant fermées derrière vous. Il vous faut marcher en notre compagnie.

Salomon d'Ondes se détourna lentement de Novelli et regarda l'évêque avec une grande douleur étonnée, appelant des yeux quelque secours, dans le piège où il se sentait à nouveau pris, mais il le vit agacer, tête basse, la fourrure de son manteau sur ses genoux, tout rogneux, vaincu, au bout du regard de Novelli, comme à la pointe d'un couteau. Alors il leva les mains et les posa grandes ouvertes sur sa tête, et sa nuque fléchit, et son dos se courba. Il resta un moment ainsi accablé, comme s'il attendait que la terre noire s'ouvre entre ses pieds, pour s'y enfoncer loin de ces grands personnages, dans des ténèbres tranquilles, inaccessibles. Gui de l'Isle se pencha à son oreille. Salomon détesta son haleine humide et chaude. Il s'écarta de lui, se redressa.

– Si vous vous obstinez dans votre reniement, lui dit l'évêque à voix basse, il vous fera passer pour hérétique, et vous risquerez longtemps de prison.

Salomon lui répondit:

– Voilà quarante-deux ans que je porte cette peau de juif où vous me voyez. En elle sont des siècles d'ancêtres. Je ne suis qu'un souffle du long voyage de ma famille en ce monde. Je porte ses lois, ses misères, ses pensées, ses bonheurs, l'espace d'un souffle, d'une simple vie. Puis-je m'arracher à tout cela sans mourir?

Il était pâle, tout frémissant d'une fureur au bord des lèvres qu'il ne pouvait cracher, ni ravaler. Son regard, sans espoir de miséricorde, se cogna aux murs, aux visages en face de lui. Il s'aperçut que Novelli le guettait comme un chasseur à l'affût, cherchant par où le harponner. Il se redressa.

– Soumettez-vous de bonne grâce, lui dit l'évêque en gémissant impatiemment. Nous ne sommes pas des ogres. Oubliez votre tribu et nous vous accueillerons dans notre Église comme le père fondateur d'une famille nouvelle. N'est-ce pas assez glorieux?

Ils entendirent soudain un fracas de grilles furieusement secouées, derrière eux. Vitalis le bateleur, le front entre deux barreaux, se mit à crier, à belle voix sonnante:

– Soumettez-vous, maître Salomon, vous en aurez de grands avantages, et qui donc vous empêchera de parler à Dieu dans votre patois, au secret de vous? Que diable, messeigneurs, si vous me demandiez, à moi, Vitalis le Troué, de changer de nom, de peau et d'âme pour sortir de cette prison, de bon coeur je vous dirais: dépouillez-moi à votre aise, allégez-moi, et que le vent m'emporte! Vous êtes trop savant, maître Salomon. Votre âme a du ventre, elle vous encombre. Riches de science, riches de viandes se font geignards et grincent pareillement dès que la vie souffle un peu fort sur eux, car l'or de l'esprit alourdit autant que les biens terrestres, parole de sage! Soyez donc pauvre, messire, abandonnez-vous, et la moindre brise vous poussera vers la liberté. Regardez-moi: je ne pèse pas, c'est ma grâce. Veut-on que je fasse le pitre? A votre service, mes maîtres! Que je pleure au pied de la Croix? Voici mes larmes plus grasses et savoureuses que larmes fortunées. Voulez-vous, monseigneur évêque, m'employer à démerder vos seaux, tous les matins? Je le ferai en chantant des cantiques, et vous baiserai les mains pour cette tâche, si vous me l'offrez. Inscrivez sur mon front ce qu'il vous plaira. Rien ne l'encombre: c'est un front de pauvre. Considérez-moi avec assez de hauteur, s'il vous plaît, pour ne point vous préoccuper de ce qui va et vient dans mon esprit. Il est vrai, je l'avoue, que je vous ai maudit sur quelques places publiques. Mais qu'importe? Malédiction de miséreux, poussière! Faisons donc la paix, tous les deux. Je vous jure, si je vous déteste encore, de ne pas le dire à voix haute, et si la tranquillité des pauvres est dans le mépris des puissants, soyez assez bon pour me mépriser fidèlement. Bref, je vous donnerai tous les services, toutes les bonnes paroles que vous voudrez contre la liberté d'aller par les rues de Toulouse et de demander aux gens des nouvelles du temps. Qu'en pensez-vous, monseigneur Gui?

Gui de l'Isle s'était dressé dans un grand élan de fureur, aux premiers éclats de ce discours, mais les mines, grimaces et pirouettes du bateleur le surprirent si fort qu'il en suffoqua avant d'en rire à petites quintes scandalisées, la bouche ouverte et tenant son ventre à deux mains. Novelli écouta Vitalis avec l'amusement distant d'un noble à la parade foraine puis, la tête dans l'escalier, s'en fut appeler les soldats de la garde, car des recoins de la prison, maintenant, montaient de remuants murmures et de brèves paroles à l'adresse du bateleur et de l'évêque, coups d'aiguillons sournois, ricanements violents.

– Quel est ce bouffon? demanda Gui de l'Isle.

– Votre futur serviteur, si j'en crois la bonne humeur qui vous rougit la figure, répondit Salomon.

– Hé, je vous le laisse. Il est trop roué. Je ne vivrais pas tranquille de savoir ce mauvais lutin semer sa joie panique dans les couloirs de mon palais. Si vous faites ce qu'il faut pour sortir d'ici, et si vous répondez de lui, vous l'amènerez avec vous.

– Mon maître, hurla Vitalis, serez-vous assez fou pour refuser d'échanger cette turne contre deux paradis? On ne vous demande que patenôtres, courbettes de bon aloi et sentiments honorables. Soyez un peu saltimbanque, par pitié! La corde est bien tendue, dansez, mon maître, dansez!

Les soldats appelés ouvrirent les grilles, envahirent l'ombre de la salle commune dans un grand piétinement ferré et poussèrent les renâclements, murmures et jurons rétifs contre les murs, à coups sourds de manches de piques et de trousseaux de clefs. Novelli attendit que s'éteignent les derniers bruits, immobile et buté comme s'il voulait aider, du front et du regard, les hommes d'armes, puis il reprit sa place en face de Salomon.

– Vous errez encore en aveugle, lui dit-il. Il faut maintenant que les écailles tombent de vos yeux. Il est vrai que de très mauvaises bêtes vous ont contraint d'entrer dans notre cathédrale, mais il m'est impossible d'estimer que ce fut pour votre malheur. Les circonstances tumultueuses qui vous ont conduit à nous ne sont fortuites qu'en apparence. Il ne faut pas croire au hasard. C'est Dieu, en vérité, qui vous a choisi parmi votre peuple, vous ne pouvez nier cela. C'est Lui qui vous a poussé au pied de l'autel, brutalement, certes, mais Il fait ainsi, parfois, avec ses enfants les plus chers. Ne tentez pas de pénétrer Ses desseins, vous ne feriez qu'aggraver votre aveuglement. Obéissez à Son évident désir de vous voir catholique. Relevez la tête et regardez-nous fraternellement. Le Tout-Puissant se tient maintenant derrière vous, entre votre vieille vie et ce présent où je vous parle. Avez-vous dit que vous mourriez plutôt que de quitter vos oripeaux hébraïques? Craignez plus encore de perdre le sens, si vous allez contre Celui qui gouverne nos vies.

– J'obéis à la loi judaïque parce que c'est par elle que je me tiens au monde, répondit Salomon. Cependant, je sais que je survivrais, même privé de ma peau et de mon nom, s'il le fallait. Même dans une maison où l'esprit de mes pères ne serait plus, je ne mourrais pas de froid, car en moi sont aussi des choses inexprimables qui peuvent nourrir ma vie hors des synagogues, dans la simple volonté du temps. Je ne suis pas aussi férocement religieux que vous, maître Novelli. S'il me faut choisir entre la prison et l'église, j'entrerai à l'église. Mais vous n'aurez de moi, devant vos croix et vos cierges, que les grimaces d'un hypocrite. Voulez-vous cela?

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