Henri Gougaud - L'inquisiteur

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Dans la Toulouse médiévale pleine de beauté et de misère, d'hérésie et de piété, le Grand Inquisiteur Jacques Novelli brûle d'une foi impétueuse que ni l'indulgence de son oncle moribond, le cardinal Arnaud Novelli, ni la bonhomie de son frère de lait, l'évêque Gui de l'Isle, ni la tendresse de leur nourrice Grazide, ni la rude amitié de frère Bernard Lallemand ne parviennent à humaniser.
Il faudra l'irruption sanglante de Jean le Hongre qui, à la tête des Pastoureaux, ravage la Juiverie de Toulouse, il faudra l'amour de Stéphanie, la sagesse du juif Salomon d'Ondes et les pitreries de Vitalis le Troué, pour qu'enfin l'intransigeance de Jacques Novelli se réchauffe au bonheur et au malheur des hommes.

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– Hier matin, dit-il, après avoir quitté la place Saint-Étienne, poursuivi par une grande confusion de bâtons, de coups de poing et d'insultes, Salomon, tête nue et vêtu de la robe blanche des baptisés, s'en revint chez lui, rue Jouzaigues, escorté par deux soldats à qui il avait promis les plus beaux tissus de sa boutique s'ils le protégeaient de la mort. Or, la plupart des maisons de cette longue rue avaient été pillées et Salomon découvrit, errant, tout effaré, dans sa demeure ravagée, que tous ses buffets avaient été éventrés, et qu'il ne lui restait plus aucun bien en ce monde. Les soldats, malgré leur déception de n'être pas payés, eurent pitié de lui: ils l'abandonnèrent là sans le malmener. Le juif alors s'en fut chez le viguier, qu'il connaissait bien: il avait plusieurs fois utilement conseillé ce grand homme de police dans d'obscures entreprises marchandes. C'était l'heure de midi. Il le trouva en train de manger avec quelques amis de bonne noblesse, sans souci de l'émeute qui enfiévrait la ville. Salomon lui conta ses malheurs, lui dit qu'on l'avait, ce jour même, fait chrétien contre son gré, sous la menace d'être battu à mort à la moindre révolte, et demanda en pleurant si la loi catholique pouvait tenir pour juste une conversion si sordidement acquise. Le viguier lui répondit qu'à son avis on ne pouvait prendre par rapine l'âme d'un homme, et qu'un pareil baptême n'avait aucune valeur. Il lui fit donner des chausses, une tunique et un manteau de bon drap, puis le raccompagna jusqu'à sa porte en le réconfortant et le plaignant beaucoup.

«Alors Salomon d'Ondes s'en alla à la synagogue, où il rencontra des juifs ruinés comme lui, et d'autres qui avaient pu sauver une part de leurs biens. Hier soir, quand je vous ai quitté, dit frère Bernard (et Novelli l'écoutait en ruminant sombrement), j'y fus tout droit, pensant bien l'y trouver. En effet, je le vis sortir de ce mauvais lieu en compagnie d'un jeune rabbin nommé Eliezer. Il me raconta ce que vous venez d'entendre, frère Novelli. Je lui dis que vous seriez sans doute très contrarié de le voir revenir à son judaïsme, mais il ne voulut pas me croire. Il prétendit que le neveu de monseigneur Arnaud ne pouvait être un homme injuste et mesquin, et s'en alla avec Eliezer. Ce matin, je vous ai cherché partout pour vous demander ce qu'il convenait de faire, mais je ne vous ai pas trouvé.

– Il convient de le tenir ferme et de ne point l'abandonner, dit Novelli. Il convient de le persuader qu'il aurait à souffrir de grands maux s'il crachait maintenant au visage du Christ, après avoir reçu Sa grâce. Quand Dieu a conduit, de gré ou de force, un homme dans son Église, il convient de faire en sorte qu'il ne retourne pas à ses manigances de païen.

Il parla avec une hauteur austère et lente qui fit lever une tourmente de rides inquiètes sur la grosse figure de frère Bernard, puis se remit à compulser rageusement les parchemins qui lui avaient si fort embrouillé l'esprit jusqu'à ce crépuscule.

– Cependant, dit le moine, tout hésitant et timide, comment l'obliger à détester la religion de ses pères, s'il ne l'a point reniée de bon coeur? Ce juif n'est pas un fanatique, il est trop occupé de tranquilles études pour haïr qui que ce soit au monde, je le connais, c'est un philosophe de bon renom. Il a perdu ses biens et la paix du coeur, en ce mauvais jour que nous venons de vivre. Frère Novelli, ne pensez-vous pas qu'il a souffert assez pour mériter au moins qu'on lui tourne le dos?

– Salomon d'Ondes est chrétien, Bernard, l'oublies-tu? Il est ton frère, désormais. As-tu jamais laissé se perdre l'âme d'un frère, dis-moi? Avant d'être baptisé, il n'était qu'un espoir d'homme, mais maintenant le voilà fils de notre Église, comme nous le sommes, toi et moi. Il viendra à notre amitié. Il le faut, bon moine. Je lui parlerai, un jour prochain. Es-tu certain au moins qu'il n'a pas l'intention de quitter Toulouse?

– Si Dieu veut, il partira demain matin pour Cordoue, où il a vécu autrefois. Le rabbin Eliezer lui a donné de l'argent et une vieille mule infirme, je l'ai vue: elle le portera peut-être jusqu'à la première auberge, mais guère plus loin. A l'heure qu'il est, il doit boucler ses bagages dans les gravats de sa maison. Il espérait sauver des décombres quelques livres et un antique bâton de pèlerin qu'il voulait à toute force retrouver, car il le tenait, à ce qu'il m'a dit, d'un grand sage aveugle qui fut son maître.

Jacques s'accouda sur ses genoux, enfouit le visage dans ses mains et resta ainsi, immobile et silencieux, jusqu'à ce que frère Bernard, rajoutant une bûche au feu, réveille les braises mourantes dans de grands claquements de bois et bondissements d'étincelles. Alors Novelli le Jeune releva la tête. Ses tempes battaient, sa bouche tremblait, et dans ses yeux luisaient des pensées très sèches et dures.

– Va chez le viguier chercher un soldat, dit-il. Conduis-le chez Salomon d'Ondes. Je veux qu'il arrête ce pauvre homme et l'amène à la prison de l'Écarlate, où j'irai le voir demain matin.

– Il n'est pas juste de persécuter ce juif, maître Novelli, répondit frère Bernard Lallemand en contenant à peine des sanglots dans sa gorge. Voyez, j'ose vous regarder droit pour la première fois de ma vie, moi, fils de brute épaisse et de mère sans esprit, pour vous dire que vous faites mal, je le sens.

– Selon la loi, Salomon est chrétien. Il doit être tenu pour hérétique, s'il retourne à ses sabbats. Où est ma faute?

– Je ne la vois pas mieux que vous. J'ai peur, simplement. J'ai peur de vous voir tomber au fond de votre intelligence de grand clerc. Votre science est pure, je le sais, elle est de bonne et belle source. Mais dans l'eau claire aussi on peut mourir noyé. Ordonnez maintenant ce qu'il vous plaira, je vous obéirai, car je vous aime assez pour vous servir fidèlement, malgré les peines que vous me faites.

Frère Bernard trouva Salomon d'Ondes dans une ruine d'écurie, couché parmi la paille avec la selle de sa mule sous la tête et son maigre bagage serré contre son flanc.

– Venez avec moi, lui dit-il doucement. Je vais vous abriter comme il faut.

Le juif se dressa, éveillé, à la lueur de la lanterne, comme si de sa vie il n'avait jamais dormi. Il eut un petit rire pitoyable et demanda:

– En quelle prison?

– L'Écarlate, maître Salomon. Elle n'est pas méchante, et guère peuplée. Vous n'y resterez pas longtemps.

L'heure de minuit était proche. Jacques Novelli veillait encore dans sa chambre éteinte, pensant à Stéphanie et croyant ne penser à rien.

4

La prison de l'Écarlate était une vaste cave très antique traversée de galeries dont on ne savait pas, tant elles étaient tortueuses et basses, encombrées d'eaux noires et de caillasses éboulées, si elles allaient se perdre dans la nuit de la Terre ou si elles pouvaient encore conduire, par d'innombrables détours et débris d'escaliers, du palais de l'évêque Gui à la cathédrale Saint-Étienne, qu'une ruelle séparait. Nul ne s'en serait soucié si quelques bateleurs et méchantes langues hérétiques ne s'étaient obstinés à chanter au vent des places de détestables paraboles sur ces bas-fonds et ces hauts lieux. Selon ces gens, les deux bâtisses épiscopales, jointes indiscutablement par leurs racines, prospéraient ensemble sur le malheur des persécutés. Quelques rimeurs et mauvais imagiers avaient même représenté l'évêque Gui grassement assis entre les tours ouvragées de ses demeures, et tenant le peuple toulousain prisonnier dans les ténèbres charnues de son fondement. Gui de l'Isle connaissait ces sornettes moqueuses que l'on colportait sur son compte. En vérité, les traits maladroits des gravures et les vers mal chevillés des chansons l'offensaient plus que la méchanceté du propos. Sans doute se serait-il senti moins gravement sali par des refrains en belle langue bien luisante. Il aurait détesté leurs auteurs, mais se serait vanté de ne les point poursuivre. Il avait cette fausse indulgence un peu craintive et ce respect superstitieux que les hommes de grand pouvoir éprouvent parfois pour les bouffons de haute verve, mais jugeait avec une chaleur cruelle l'art malsonnant des chansonniers. Il en avait fait emprisonner plusieurs à l'Écarlate pour crime, disait-il, de lèse-poésie, et par pédagogie bien sentie: ces canailles devaient apprendre que la misère, en ces lieux profonds, n'était pas aussi sordide qu'ils le prétendaient. Et, de fait, c'était vrai.

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