Andreï Makine - Au temps du fleuve Amour

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Andreï Makine ouvre son roman sur une scène rêvée de notre Occident. Un fantasme qui nous fera mesurer l'étendue de notre dépaysement. Les personnages appartiennent à un autre monde: le pays du grand blanc, au bord du fleuve Amour. Dans ces lieux de silence, la vie pourrait se confondre avec de simples battements de coeur si chaque mouvement de l'âme n'apportait sa révélation. Alors, le désir naît, de la sensualité des corps comme de la communion avec la nature offerte. L'amour a l'odeur des neiges vierges dans la profondeur de la taïga. Soudain, tout est bouleversé. L'Occident fait signe. D'abord un train qui passe, le mythique Transsibérien. Puis un film français, vision d'une existence éblouissante, appel peuplé de grandes actions et de créatures sublimes. Le vertige d'une autre histoire née sur les rives du fleuve Amour, aux berges de l'adolescence.

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Horloger céleste, il remontait le gigantesque; ressort de cet univers époustouflant, mettait en marche la course du soleil méridional et des étoiles langoureuses. Et ses poumons de boxeur insufflaient la vie dans chaque âme qui gravitait autour de lui. Le manège s'accélérait, les cas-cades se transformaient en un Niagara burlesque. Nous nous laissions emporter par ses flots.

Cependant, il arrivait à notre héros, en pleine fièvre amoureuse et guerrière, de s'arrêter tout à coup, de se choisir solitaire, triste, incompris. On aurait dit un dieu au milieu de sa création qui n'avait plus besoin de lui… Un instant après, il s'envolait déjà dans le ciel, accroché à quelque hélicoptère fougueux. Mais nous, tapis dans un recoin obscur de son univers, nous avions su deviner ce moment de mélancolie et de solitude…

L'exploration de l'Occident se poursuivait. Avec ses échecs et ses victoires. Un jour, nous avons enfin réussi à définir le rôle de l'éditeur. Il a été classé: c'était un méchant aux appétits sexuels sans aucun rapport avec son insignifiance physique et intellectuelle, quelqu'un qui parasitait la capacité humaine la plus noble, celle du rêve.

Cette découverte coïncida avec une autre, trois ou quatre séances plus tard. Nous perçâmes le mystère du dédoublement de Belmondo!

Le va-et-vient entre de luxueuses villas visitées par le célèbre espion et le modeste logis de l'écrivain, entre l'athlète au corps hâlé et l'esclave de la machine à écrire, plutôt dépressif et rongé par le tabagisme – cette alternance déconcertante finit par livrer son secret. Et c'est la belle espionne qui avait beaucoup facilité notre investigation.

Car elle aussi, elle était très ambiguë. Attachée au mur du souterrain, elle se débattait de façon très provocante. Sa robe en lambeaux était prête à déverser dans la paume lubrique de l'éditeur transfiguré un sein généreux. Ce superbe sein destiné à l'ablation sadique. Ses yeux d'émeraude, admirablement fendus, étaient ceux d'une antilope capturée. Son corps avait les courbes aérodynamiques de ce noble animal. Les cheveux abondants ruisselaient sur ses épaules nues. Le sadique, brandissant sa lame, s'approchait, et nous regrettions presque que les chaînes du héros aient cédé si vite. Encore un instant, et l'éditeur-bourreau aurait débarrassé le corps de la merveilleuse antilope d'inutiles lambeaux…

Oui, il nous fallut une dizaine de séances pour commencer à distinguer les traits de l'antilope sous l'apparence de cette étudiante assez pâle qui vivait dans le même immeuble que l'écrivain. Ce lointain prototype de la splendide espionne, cette pâle copie apparaissait dans un cadre très quotidien de journées parisiennes pluvieuses – une longue fille en jean, à la corpulence effacée, aplatie. Un gros pull camouflait toute ébauche de rondeurs, noyait toute esquisse de sensualité. Ses lunettes d'étudiante studieuse étouffaient les étincelles du regard. Et pourtant, c'était toujours elle, notre antilope à la croupe musclée et nerveuse, notre espionne dont la poitrine haletante s'arrondissait sous les lambeaux de la robe.

Oui, c'était elle. Mais quelle différence! Cette étudiante sous la pluie parisienne semblait un sosie avorté de l'antilope des nuits tropicales.

Et c'est en comparant cette réplique terne à l'original que nous avons entrevu le secret des fantasmes de l'homme occidental! Ou plutôt du mari occidental… La ravissante antilope, cet original doté de tous les avantages charnels, c'était sa maîtresse réelle ou rêvée. Et la copie débarrassée de tous les surplus sensuels, c'était son épouse…

Et comme notre découverte juvénile était perspicace! Une vingtaine d'années plus tard, en errant dans les capitales de l'Occident, nous retrouverions cette ambiguïté érotique que Belmondo nous avait suggérée. Les femmes des fantasmes masculins – sur les couvertures des revues ou dans les rues malfamées – auraient des seins aptes à tenter n'importe quel éditeur sadique, des cuisses pleines et dorées, comme celles de notre fabuleuse antilope. Et les épouses mettraient en évidence les angles osseux de leurs épaules, de leurs hanches inexistantes, de leur poitrine plane. On nous parlerait de la mode, de l'air du temps, de l'idéal puritain, de l'égalité des sexes… Mais nous ne serions pas dupes. Car nous avions exploré notre Occident jusqu'à ses profondeurs subconscientes ténébreuses!

Pourquoi Belmondo? Pourquoi en ces jours lointains du redoux? Par ce crépuscule bleu de février? À la séance de dix-huit heures trente où l'on passait d'habitude des longs métrages sur la guerre? Dans ce cinéma L'Octobre rouge à moitié enfoui sous la neige?…

Il s'agissait, en effet, d'une véritable épidémie belmondophile. D'une belmondomanie qui n'avait rien d'un entichement passager pour quelque comédie italienne ou d'une passion fugace pour un western hollywoodien. Dès la deuxième séance, la direction de L'Octobre rouge fut obligée de mettre un rang supplémentaire de chaises. On vit même un spectateur assis sur un tabouret qu'il avait apporté de la maison… Et l'envoûtement ne décroissait pas!

Dans la longue file d'attente qui égalait presque celle des visiteurs du mausolée de Lénine, nous vîmes apparaître des gens de plus en plus insolites. Deux frères Nérestov, célèbres chasseurs de zibelines, qui venaient très rarement à la ville – juste pour déverser de leurs sacs un flot souple de fourrures. Il était si étrange de les voir faire la queue devant les guichets au milieu des citadins endimanchés. Leurs visages tannés par le vent glacé, leurs énormes chapkas de renard bleu, leurs barbes frisées, tout en eux évoquait leur vie solitaire au fond de la taïga…

Et puis la légendaire bouilleuse de cru, Sova, une vieille robuste et intrépide, que la milice n'avait jamais réussi à prendre en flagrant délit. Elle se livrait à son activité criminelle, au dire de certains, dans une mine abandonnée dont la sortie à moitié affaissée se cachait au milieu des groseilliers de son jardin. Nous l'imaginions toujours sous les voûtes noires de cette mine d'or, sous les charpentes en bois éclairées de la lumière incertaine d'une lampe à pétrole. Une sorcière s'affairant autour des alambics… De cette mine obscure au souterrain de la belle enchaînée, sauvée par notre héros, il n'y avait qu'un pas. La vieille Sova le franchit, la tête haute, venant s'asseoir, un jour, au premier rang, habillée de son ample pelisse de mouton brune, coiffée d'une monumentale toque de renard…

Oui, la belmondomanie ressembla bientôt à puissante lame de fond qui amena à la surface notre vie des espèces humaines surprenantes. Cette vague parcourut les villages les plus reculés, pénétra dans les maisons forestières et, visiblement, ébranla même le calme glacé des miradors… Chaque séance apportait ses surprises.

Un jour, je m'aperçus que le siège à côté de moi restait libre. Nous étions assis toujours au premier rang. Non plus à cause de notre arrivée tardive, mais pour être seuls face à Belmondo, pour pouvoir entrer sur la promenade ensoleillée sans enjamber les têtes et les toques de renard… Ce siège libre à ma gauche ne m'étonna pas d'abord outre mesure. Quelqu'un avait décidé de venir, pensai-je, après le journal, en profitant de ces dix minutes de nouvelles kremléniennes pour fumer une cigarette dans le hall d'entrée.

Pourtant le journal – cette fois, outre l'inévitable scène de décoration, on vit les marins-pêcheurs qui avaient dépassé le plan de pêche de trente pour cent – oui, le journal prit fin, la lumière revint un instant et s'éteignit de nouveau, mais le siège restait inoccupé. Je m'apprêtais déjà à me déplacer, ce siège libre me paraissant être plus au centre… Et c'est à ce moment que l'énorme silhouette d'un homme courbé glissa sur l'écran déjà ravivé de reflets méridionaux et que je sentis l'une de ses lourdes bottes heurter mes pieds dans l'obscurité. Le spectateur en retard prit sa place. Avant l'arrivée de l'hélicoptère au-dessus de la cabine téléphonique, je jetai un coup d'œil vers mon voisin… En le reconnaissant, je me mis à glisser lentement entre les accoudoirs. Je voulais me faire tout petit, invisible, inexistant.

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