Anne Gavalda - Ensemble, c’est tout

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Ensemble, c’est tout: краткое содержание, описание и аннотация

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"Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever."

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Heureux et soucieux à la fois.

6

Il était moins de six heures quand il planta sa béquille sur le parking de l'hôpital.

La dame de l'accueil lui annonça que le temps des visites était passé et qu'il pouvait revenir le lendemain à partir de dix heures. Il insista, elle se raidit.

Il posa son casque et ses gants sur le comptoir :

— Attendez, attendez... On ne s'est pas bien compris, là... essayait-il d'articuler sans s'énerver, j'arrive de Paris et je dois repartir tout à l'heure, alors si vous pouviez me...

Une infirmière apparut :

— Que se passe-t-il ? Celle-ci lui en imposait plus.

— Bonjour euh... excusez-moi de déranger, mais je dois voir ma grand-mère qui est arrivée hier en urgence et je...

— Votre nom ?

— Lestafier.

— Ah ! Oui ! elle fit un signe à sa collègue. Suivez-moi...

Elle lui expliqua brièvement la situation, commenta l'opération, évoqua la période de rééducation et lui demanda des détails sur le mode de vie de la patiente. Il avait du mal à percuter, soudain gêné par l'odeur du lieu et par le bruit du moteur qui continuait de bourdonner à son oreille.

— Le voilà votre petit-fils ! annonça gaiement l'infirmière en ouvrant la porte, Vous voyez ? Je vous l'avais bien dit qu'il viendrait ! Bon, je vous laisse, ajouta-t-elle, passez me voir dans mon bureau sinon on ne vous laissera pas sortir...

Il n'eut pas la présence d'esprit de la remercier. Ce qu'il voyait là, dans ce lit, lui brisa le cœur.

Il se retourna d'abord pour retrouver un peu de contenance. Défit son blouson, son pull, et chercha du regard un endroit où les accrocher.

— Il fait chaud, ici, non ? Sa voix était bizarre.

— Ça va ?

La vieille dame, qui essayait vaillamment de lui sourire, ferma les yeux et se mit à pleurer.

Ils lui avaient retiré son dentier. Ses joues semblaient affreusement creuses et sa lèvre supérieure flottait à l'intérieur de sa bouche.

— Alors ? Tu as encore fait la folle, c'est ça ? Prendre ce ton badin exigeait de lui un effort surhumain.

— J'ai parlé avec l'infirmière, tu sais, et elle m'a dit que l'opération s'était très bien passée. Te voilà avec un joli morceau de ferraille à présent...

— Ils vont me mettre dans un hospice...

— Mais non ! Qu'est-ce que tu nous chantes là ? Tu vas rester ici quelques jours et après tu iras dans une maison de convalescence. C'est pas un hospice, c'est comme un hôpital mais en moins grand. Ils vont te chouchouter et t'aider à remarcher et après, hop, au jardin la Paulette !

— Ça va durer combien de jours ?

— Quelques semaines... Après, ça dépendra de toi... Il faudra que tu t'appliques...

— Tu viendras me voir ?

— Bien sûr que je viendrai ! J'ai une belle moto, tu sais...

— Tu ne roules pas trop vite au moins ?

— Tttt, une vraie tortue...

— Menteur...

Elle lui souriait dans ses larmes.

— Arrête ça, même, sinon je vais chialer, moi aussi...

— Non, pas toi. Tu ne pleures jamais, toi... Même quand t'étais minot, même le jour où tu t'es retourné le bras, je ne t'ai jamais vu verser une larme...

— Arrête quand même.

Il n'osait pas lui prendre la main à cause des tuyaux.

— Franck ?

— Je suis là, mémé...

— J'ai mal.

— C'est normal, ça va passer, il faut que tu dormes un peu.

— J'ai trop mal.

— Je le dirai à l'infirmière avant de partir, je lui demanderai de te soulager...

— Tu vas pas partir tout de suite ?

— Mais non !

— Parle-moi un peu. Parle-moi de toi...

— Attends, je vais éteindre... Elle est trop moche cette lumière...

Franck remonta le store, et la chambre, qui était orientée à l'ouest, baigna soudain dans une douce pénombre. Il bougea ensuite le fauteuil de place pour se trouver du côté de la bonne main et la prit entre les siennes.

Il eut du mal, d'abord, à trouver ses mots, lui qui n'avait jamais su parler ni se raconter... Il commença par des bricoles, le temps qu'il faisait à Paris, la pollution, la couleur de sa Suzuki, le descriptif des menus et toutes ces bêtises.

Et puis, aidé en cela par le déclin du jour et le visage presque apaisé de sa grand-mère, il trouva des souvenirs plus précis et des confidences moins faciles. Il lui raconta pourquoi il s'était séparé de sa petite amie et comment s'appelait celle qu'il avait dans le collimateur, ses progrès en cuisine, sa fatigue... Il imita son nouveau colocataire et entendit sa grand-mère rire doucement.

— Tu exagères...

— Je te jure que non ! Tu le verras quand tu viendras nous voir et tu comprendras...

— Oh, mais je n'ai pas envie de monter à Paris, moi...

— Alors on viendra, nous, et tu nous prépareras un bon repas !

— Tu crois ?

— Oui. Tu lui feras ton gâteau de pommes de terre...

— Oh, non pas ça... C'est trop rustique...

Il parla ensuite de l'ambiance du restaurant, des coups de gueule du chef, de ce jour où un ministre était venu les féliciter en cuisine, de la dextérité du jeune Takumi et du prix de la truffe. Il lui donna des nouvelles de Momo et de madame Mandel. Il se tut enfin pour écouter son souffle et comprit qu'elle s'était endormie. Il se leva sans faire de bruit.

Au moment où il allait passer la porte, elle le rappela :

— Franck ?

— Oui?

— Je n'ai pas prévenu ta mère, tu sais...

— T'as bien fait.

— Je...

— Chut, il faut dormir maintenant, plus tu dormiras et plus vite tu seras sur pied.

— J'ai bien fait ?

Il hocha la tête et posa un doigt sur sa bouche.

— Oui. Allez, dors maintenant...

Il se sentit agressé par la violence des néons et mit un temps fou à retrouver son chemin. L'infirmière de tout à l'heure le happa au passage.

Elle lui désigna une chaise et ouvrit le dossier qui le concernait. Elle commença par lui poser quelques questions pratiques et administratives, mais le garçon ne réagissait pas.

— Ça va ?

— Fatigué...

— Vous n'avez rien mangé ?

— Non, je...

— Attendez. On a ce qu'il faut ici...

Elle sortit de son tiroir une boîte de sardines et un paquet de biscottes.

— Ça ira ?

— Et vous ?

— Pas de problème ! Regardez ! J'ai plein de gâteaux ! Un petit coup de jaja avec ça ?

— Non merci. Je vais prendre un Coca au distributeur...

— Allez-y, moi je me sers un petit verre pour vous accompagner, mais... motus, hein ?

Il mangea un peu, répondit à toutes ses questions et reprit son barda.

— Elle dit qu'elle a mal...

— Ça ira mieux demain. On a mis des anti-inflammatoires dans sa perfusion et elle se réveillera en meilleure forme...

— Merci.

— C'est mon métier.

— Je parlais des sardines...

Il roula vite, s'effondra et s'étouffa dans son oreiller pour ne pas craquer. Pas maintenant. Il avait tenu le coup si longtemps... Il pouvait lutter encore un peu...

7

— Café ?

— Non, Coca s'il vous plaît.

Camille le but à petites gorgées. Elle s'était accoudée dans un café en face du restaurant où sa mère lui avait donné rendez-vous. Elle avait posé ses deux mains bien à plat de chaque côté du verre et fermait les yeux en respirant lentement. Ces déjeuners, si espacés fussent-ils, lui bousillaient toujours les intestins. Elle en ressortait pliée en deux, chancelante et comme écorchée vive. Comme si sa mère s'appliquait, avec une méticulosité sadique et probablement inconsciente, quoique, à gratter les croûtes et à rouvrir, une à une, des milliers de petites cicatrices. Camille l'aperçut dans le miroir derrière les bouteilles, qui franchissait les portes du Paradis de Jade. Elle fuma une cigarette, descendit aux toilettes, paya sa consommation et traversa la rue. Les mains dans les poches et les poches croisées sur son ventre.

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