Anne Gavalda - Ensemble, c’est tout

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Ensemble, c’est tout: краткое содержание, описание и аннотация

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"Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever."

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Elle avait raison pour une fois. C'était la fin du mois de septembre et les jours raccourcissaient à vue d'œil. Camille songea qu'elle devrait s'organiser autrement cette année, se coucher plus tôt et se relever dans l'après-midi pour voir le soleil. Ce genre de pensée la surprit elle-même et c'est avec une certaine nonchalance qu'elle enclencha son répondeur :

« C'est maman. Enfin... ricana la voix, je ne sais plus si tu vois de qui je parle... Maman, tu sais ? C'est ce mot-là que prononcent les gentils enfants quand ils s'adressent à leur génitrice, je crois... Parce que tu as une mère, Camille, tu t'en souviens ? Excuse-moi de te rappeler ce mauvais souvenir, mais comme c'est le troisième message que je te laisse depuis mardi... Je voulais juste savoir si l'on déjeunait toujours ens... »

Camille l'interrompit et remit le yaourt qu'elle venait d'entamer dans le frigidaire. Elle s'assit en tailleur, attrapa son tabac et fit un effort pour se rouler une cigarette. Ses mains la trahissaient. Elle s'y reprit à plusieurs fois pour rouler son papier sans le déchirer. Se concentrait sur ses gestes comme s'il n'y avait rien eu de plus important au monde et se mordait les lèvres jusqu'au sang. C'était trop injuste. Trop injuste d'en chier comme ça à cause d'une feuille de papier alors qu'elle venait de vivre une journée presque normale. Elle avait parlé, écouté, ri, sociabilisé même. Elle avait minaudé devant ce docteur et fait une promesse à Mamadou. Ça n'avait l'air de rien, et pourtant... Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait plus rien promis. Jamais. À personne. Et voilà que quelques phrases sorties d'une machine lui déglinguaient la tête, l'entraînaient en arrière et l'obligeaient à s'étendre, broyée qu'elle était sous le poids d'improbables gravats...

5

— Monsieur Lestafier !

— Oui, chef !

— Téléphone...

— Non, chef !

— Quoi, non ?

— Suis occupé, chef ! demandez qu'on rappelle plus tard...

Le bonhomme secoua la tête et retourna dans l'espèce de placard qui lui tenait lieu de bureau derrière le passe.

— Lestafier !

— Oui, chef !

— C'est votre grand-mère... Ricanements dans l'assemblée.

— Dites-lui que je la rappellerai, répéta le garçon qui désossait un morceau de viande.

— Vous faites chier, Lestafier ! Venez prendre ce putain de téléphone ! Je ne suis pas la demoiselle des postes, moi !

Le jeune homme s'essuya les mains avec le torchon qui pendait à son tablier, épongea son front sur sa manche et dit au garçon qui travaillait sur la planche d'à côté, en faisant mine de le saigner :

— Toi, tu touches à rien, sinon... couic...

— C'est bon, fit l'autre, va commander tes cadeaux de Noël, y a Mamie qu'attend...

— Connard, va...

Il entra dans le bureau et prit le combiné en soupirant :

— Mémé ?

— Bonjour Franck... Ce n'est pas ta grand-mère, c'est madame Carminot à l'appareil...

— Madame Carminot ?

— Oh ! qu'est-ce que j'ai eu comme mal à te retrouver... J'ai d'abord appelé aux Grands Comptoirs et puis on m'a dit que tu n'y travaillais plus, alors j'ai app...

— Qu'est-ce qui se passe ? la coupa-t-il brusquement.

— Mon Dieu, c'est Paulette...

— Attendez. Bougez pas.

Il se leva, ferma la porte, reprit l'appareil, s'assit, hocha la tête, pâlit, chercha sur le bureau de quoi écrire, dit encore quelques mots et raccrocha. Il enleva sa toque, prit sa tête dans ses mains, ferma les yeux et resta ainsi plusieurs minutes. Le chef le dévisageait à travers la porte vitrée. Il finit par fourrer le morceau de papier dans sa poche et sortit.

— Ça va mon gars ?

— Ça va, chef...

— Rien de grave ?

— Le col du fémur...

— Ah ! fit l'autre, c'est fréquent chez les vieux... Ma mère, ça lui est arrivé y a dix ans et vous la verriez aujourd'hui... Un vrai lapin de garenne !

— Dites, chef...

— On dirait que tu vas me demander ta journée, toi...

— Non, je vais faire le service de midi et je ferai ma mise en place de ce soir pendant ma pause, mais j'aimerais bien quitter après...

— Et qui c'est qui fera le chaud ce soir ?

— Guillaume. Il peut le faire, lui...

— Il saura ?

— Oui, chef.

— Qu'est-ce qu'y m'dit qu'y saura ?

— Moi, chef.

L'autre grimaça, apostropha un garçon qui passait par là et lui ordonna de changer de chemise. Il se tourna de nouveau vers son chef de partie et ajouta :

— Allez-y, mais je vous préviens, Lestafier, s'il y a une couille pendant le service de ce soir, si j'ai une seule remarque à faire, une seule, vous m'entendez ? C'est sur vous que ça retombera, on est bien d'accord ?

— On est bien d'accord, chef.

Il retourna à sa place et reprit son couteau.

— Lestafier ! Allez d'abord vous laver les mains ! On n'est pas en province ici !

— Fais chier, murmura-t-il en fermant les yeux. Faites tous chier...

Il se remit au travail en silence. Au bout d'un moment son commis osa :

— Ça va ?

— Non.

— J'ai entendu ce que tu disais au gros... Le col du fémur, c'est ça ?

— Ouais.

— C'est grave ?

— Nan, j'crois pas, mais le problème c'est que je suis tout seul...

— Tout seul pour quoi ?

— Pour tout.

Guillaume ne comprit pas mais préféra le laisser tranquille avec ses emmerdes.

— Si tu m'as entendu parler avec le vieux, ça veut dire que t'as compris pour ce soir... t

— Yes.

— Tu pourras assurer ?

— Ça se monnaye...

Ils continuèrent de travailler en silence, l'un penché sur ses lapins, l'autre sur son carré d'agneau.

— Ma bécane...

— Quoi ?

— Je te la prête dimanche...

— La nouvelle ?

— Ouais.

— Eh ben, siffla l'autre, il l'aime sa mamie... OK. Ça marche.

Franck eut un rictus amer.

— Merci.

— Hé?

— Quoi ?

— Elle est où ta vieille ?

— À Tours.

— Et alors ? T'en auras besoin de ton solex dimanche, si tu dois aller la voir ?

— Je peux m'arranger autrement... La voix du chef les interrompit :

— Silence, s'il vous plaît messieurs ! Silence ! Guillaume affûta son couteau et profita du bruit

pour murmurer :

— C'est bon, va... Tu me la prêteras quand elle sera guérie...

— Merci.

— Ne me remercie pas. Je vais te piquer ton poste à la place...

Franck Lestafier hocha la tête en souriant.

Il ne prononça plus une seule parole. Le service lui parut plus long que d'habitude. Il avait du mal à se concentrer, aboyait quand le chef envoyait les bons et tâchait de ne pas se brûler. Il faillit rater la cuisson d'une côte de bœuf et ne cessait de s'insulter à voix basse. Il songeait au merdier qu'allait être sa vie pendant quelques semaines. C'était déjà compliqué de penser à elle et d'aller la voir quand elle était en bonne santé, alors là... Quelle chienlit, putain... Il ne manquait plus que ça... Il venait de se payer une moto hors de prix avec un crédit long comme son bras et s'était engagé dans de nombreux extras pour payer les traites. Où est-ce qu'il allait bien pouvoir la caser au milieu de tout ça ? Enfin... Il n'osait pas se l'avouer, mais il était content de l'aubaine aussi... Le gros Titi venait de lui débrider son engin et il allait pouvoir l'essayer sur l'autoroute...

Si tout allait bien, il allait se régaler et serait là-bas en à peine plus d'une heure...

Il resta donc seul en cuisine pendant la coupure avec les gars de la plonge. Passa ses fonds, fit l'inventaire de sa marchandise, numérota des morceaux de viande et laissa une longue note à l'attention de Guillaume. Il n'avait pas le temps de repasser chez lui, il prit donc une douche aux vestiaires, chercha un produit pour nettoyer sa visière et quitta les lieux l'esprit confus.

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