Boris Vian - L'Arrache-Cœur

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L'Arrache-Cœur: краткое содержание, описание и аннотация

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Clémentine met au monde des triplés. Mais la souffrance que lui a infligé cette grossesse et ces naissances la poussent à ne plus adresser la parole à son mari, Angel. Elle l'empêche ensuite de participer à l'éducation des enfants. Clémentine reporte alors sur ses enfants son besoin d'aimer, et est hantée par l'idée qu'il pourrait leur arriver quelque chose. Pour lutter, elle arrache les arbres du jardin, se créant une sorte de 'mur de protection'… Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

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Jacquemort regardait le désastre. Seuls subsistaient quelques taillis d'arbustes et des massifs bas. Il n'y avait plus rien entre ses yeux et le ciel, étrangement nu soudain et sans ombres. Sur la droite, on entendit le claquement d'une serpe. Le plus jeune des deux apprentis passa, traînant une longue scie molle à deux poignées.

Jacquemort soupira et regagna la maison. Il remonta l'escalier. Au premier étage, il tourna vers la chambre des petits. Clémentine, assise, tricotait en leur tenant compagnie. Au fond de la pièce, Noël, Joël et Citroën regardaient des livres d'images en suçant des bonbons. Le sac de bonbons était au milieu d'eux.

Jacquemort entra.

– C'est fini, dit-il. Ils sont abattus.

– Ah! tant mieux, dit Clémentine. Je serai tellement plus tranquille.

– C'est tout ce que vous avez fait? dit Jacquemort. Malgré ce bruit?

– Je n'ai guère fait attention. Je suppose qu'il est normal que les arbres fassent du bruit en tombant.

– Bien sûr…, dit Jacquemort. Il regarda les enfants.

– Vous les gardez? Ça fait trois jours qu'ils ne sortent pas. Ils ne risquent plus rien, vous savez!

– Est-ce que les hommes ne travaillent plus? demanda Clémentine.

– Il reste à débiter le bois, dit Jacquemort. Mais si vous avez peur pour eux, je vais les surveiller. Je crois qu'il faut leur faire prendre un peu l'air.

– Oh oui! dit Citroën. On va se promener avec toi!

– Allons-y! dit Noël.

– Faites très attention! recommanda Clémentine. Ne les perdez pas de vue une seule seconde. Je serais morte d'inquiétude si je pensais que vous ne les surveillez pas.

Jacquemort quitta la pièce; les gosses gambadaient devant lui. Ils descendirent tous quatre l'escalier en courant.

– Attention qu'ils ne tombent pas dans les trous! cria encore Clémentine. Et qu'ils ne jouent pas avec les outils.

– Oui! Oui! dit Jacquemort entre haut et bas.

Dès qu'ils furent dehors, Noël et Joël galopèrent vers l'endroit d'où venait le bruit de serpe. Jacquemort les suivit sans se presser, en compagnie de Citroën.

Le plus jeune des apprentis, celui qui avait à peu près dix ans, ébranchait un pin. L'acier de la serpe s'élevait et s'abattait, de fins copeaux jaillissaient à chaque coup et la résine parfumait l'air de son odeur crissante. Joël choisit un poste d'observation commode et s'arrêta, fasciné. Noël resta à côté de lui, un peu en retrait.

– Comment tu t'appelles? demanda Noël au bout d'un instant.

L'apprenti leva son visage misérable.

– J' sais pas, dit-il. Peut-être Jean.

– Jean! répéta Noël.

– Moi, je m'appelle Joël, dit Joël et mon frère s'appelle Noël.

Jean ne répondit pas. La serpe s'abattait toujours avec une triste régularité.

– Qu'est-ce que tu fais, Jean? demanda Citroën qui arrivait.

– Ça, dit Jean.

Noël ramassa un des copeaux et le sentit.

– Ça doit être amusant, dit-il. Tu fais toujours ça?

– Non, dit Jean.

– Regarde, dit Citroën. Est-ce que tu sais cracher aussi loin que ça?

Jean regarda sans passion. Un mètre cinquante. Il s'essaya à son tour et fit plus que doubler la distance.

– Oh! dit Noël.

Citroën admirait sincèrement.

– Tu craches drôlement loin, dit-il, plein d'égards.

– Mon frère crache quatre fois plus loin, dit Jean qui n'avait guère l'habitude d'être apprécié chez lui et s'efforçait de détourner ces louanges gênantes sur quelqu'un de plus digne.

– Eh bien, dit Citroën, il doit cracher drôlement loin aussi!

La branche ne tenait plus que par quelques fibres. Elle se détacha au coup suivant et l'élasticité des ramilles la fit se dresser brusquement et s'abattre sur le côté. Jean l'écarta de la main.

– Attention! dit Jean.

– Tu es fort! dit Noël.

– Oh, dit Jean, c'est rien ça. Mon frère est bien plus fort que moi.

Tout de même, il attaqua la branche suivante avec une certaine emphase, et il fit jaillir de très gros éclats.

– Regarde ça, dit Citroën à Joël.

– Il la couperait presque d'un seul coup, dit Noël.

– Oui, dit Citroën.

– Presque, précisa Noël. Pas tout à fait d'un seul coup quand même.

– Je la couperais d'un seul coup si je voulais, dit Jean.

– Je crois bien, dit Citroën. Est-ce que tu as déjà coupé un arbre d'un seul coup?

– Mon frère l'a fait, dit Jean. Un vrai arbre. Il s'animait visiblement.

– Est-ce que tu habites au village? demanda Citroën.

– Oui, dit Jean.

– Nous, on a un jardin, dit Citroën. C'est amusant. Il y a d'autres garçons aussi forts que toi, au village?

Jean hésita, mais l'honnêteté l'emporta.

– Oh oui, dit-il. Des tas!

– Mais toi, dit Noël. Tu as au moins neuf ans?

– Dix ans, précisa Jean.

– Tu crois que je pourrais aussi couper des arbres, si j'avais dix ans? demanda Citroën.

– Je ne sais pas, dit Jean. C'est assez difficile quand on ne connaît pas.

– Est-ce que tu me prêterais ça? dit Citroën.

– Quoi? dit Jean. Ma serpe?

– Oui, ta serpe, dit Citroën en se délectant du mot.

– Essaye, dit généreusement Jean. Mais c'est lourd, tu sais.

Citroën la souleva respectueusement. Jean en profita pour se cracher dans les mains avec abondance. Ce que voyant Citroën, il la lui rendit avec une certaine gêne.

– Pourquoi tu craches dans tes mains? demanda Noël.

– Tous les hommes le font, dit Jean. Ça durcit les mains.

– Tu crois que mes mains durciraient aussi? demanda Citroën. Peut-être qu'elles deviendraient dures comme du bois!…

– Je ne sais pas, dit Jean. Il se remit au travail.

– Est-ce que tu as déjà creusé dans ton jardin pour y trouver des limaces? demanda Citroën.

Jean renifla, tout en étudiant la question, et expectora une remarquable masse verte à une distance proprement stupéfiante.

– Oh! dit Noël, tu as vu?

– Oui, dit Citroën. Intéressés, ils s'assirent par terre.

– Mon frère a déjà trouvé un os de mort, dit Jean. En creusant.

Ils l'écoutaient mais sans passion. Jacquemort, debout, regardait le bizarre quatuor. Il était un peu perplexe.

XIX

27 octembre.

Il s'éveilla en sursaut. On frappait à sa porte. Avant qu'il ait eu le temps de répondre, Clémentine entra.

– Bonjour, dit-elle, l'air absent. Elle paraissait complètement affolée.

– Que se passe-t-il? demanda Jacquemort, intrigué.

– Rien! dit Clémentine. C'est stupide. C'est un cauchemar que j'ai fait.

– Encore un accident?

– Non. Ils sortaient du jardin. Ça me hante.

– Retournez vous coucher, dit Jacquemort en s'asseyant sur son lit. Je vais m'occuper de ça.

– De quoi?

– Ne vous inquiétez pas. Elle parut un peu calmée.

– Vous voulez dire que vous pouvez faire quelque chose pour leur sécurité?

– Oui, dit Jacquemort.

Toujours la même pensée vague. Mais cette fois, elle lui suggérait une action précise.

– Retournez vous coucher, répéta-t-il. Je m'habille. Je viendrai vous voir sitôt la chose réglée. Ils sont déjà levés, je pense?

– Ils sont au jardin, dit Clémentine. Elle sortit et referma la porte.

XX

– Pas comme ça, dit Citroën. Comme ça.

Il s'étendit à plat ventre sur l'herbe et, par un mouvement imperceptible des mains et des pieds, s'éleva à trente centimètres du sol. Puis d'un coup, il fila en avant et dix centimètres plus loin réalisa un magistral looping.

– Pas trop haut, prévint Noël. Ne dépasse pas le massif. On nous verrait.

Joël fit à son tour un essai, mais s'arrêta au sommet de sa boucle et revint en arrière.

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